Nous avons lu des fables de différentes époques et de différents auteurs : Esop
Nous avons lu des fables de différentes époques et de différents auteurs : Esope, Phèdre, La Fontaine, Charles Clerc, Arnold Lobel. Nous avons remarqué des caractéristiques communes : - c’est un écrit assez court, - la fable est écrite pour illustrer un enseignement, elle veut apprendre comment se comporter à son lecteur : il y a une morale (elle est placée au début ou à la fin le plus souvent), - la fable met en scène des animaux qui ont une double nature, animale et humaine : ils se comportent comme des humains (ils parlent, ils vivent comme les hommes par exemple), mais gardent des caractéristiques animales : le corbeau vole et se perche par exemple, le lièvre court très vite, etc… A mon tour, je vais imaginer une fable qui aura ces caractéristiques. Critères de réussite : mon texte sera une fable si : - il illustre une morale, qui doit figurer dans le texte - il met en scène des animaux à double nature, humaine et animale - il est relativement bref (une page maximum) J’ai le choix : - d’écrire mon texte en prose ou en vers, - d’écrire un texte rimé ou non, - de placer la morale au début ou à la fin du texte. J’écris la morale que je souhaite illustrer dans ma fable : …………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………… J’indique les animaux que je mets en scène et en quoi ils ont une double nature : Humaine : ……………………………………………………………………….. Animale : ………………………………………………………………………… N. Cirier - CPD IA Gap - 2005 Page d’aides des morales possibles : - On a souvent besoin d’un plus petit que soi. (1) - Il ne faut pas sous-estimer son adversaire. (2) - Ne compte que sur toi seul. (3) - Si tu joues de mauvais tours aux autres, les autres te joueront aussi de mauvais tours. (4) - On risque de tout perdre, en voulant trop gagner. (5) - Il faut s’entraider. (6) des mises en scène possibles : - 1 : une taupe veut devenir l’amie d’une girafe ; mais la girafe la regarde de haut et la dédaigne. Soudain, elle perd sa bague de fiançailles qui tombe dans un trou… - 2 : deux marmottes font la course d’un terrier à l’autre ; soudain, elles voient un aigle. La première marmotte veut se mettre à l’abri tout de suite dans le terrier le plus proche, la deuxième lui dit qu’elles ont bien le temps d’atteindre le deuxième terrier avant l’arrivée de l’aigle… - 3 : un lion un peu paresseux trouvait que son logis était sale ; comme il se dit le roi des animaux, il cherche des animaux pour venir faire le ménage. Il s’adresse à la girafe, qui préfère aller chercher sa nourriture. Il demande à l’éléphant, qui doit s’occuper de son petit. Il demande au cheval, qui préfère aller galoper... - 4 : un singe adorait fouiller les poches de tous les autres singes et gardait tout ce qui l’intéressait … - 5 : une fourmi cherchait de la nourriture ; elle vit des miettes de pain, qu’elle s’apprêtait à ramasser, quand elle aperçut un grain de riz bien plus gros. Elle le prit et sur le chemin de sa fourmilière, rencontra une graine de haricot, encore plus grosse… - 6 : un loup venait chaque soir dans un troupeau et emportait un mouton. A l’époque, les moutons étaient dispersés dans le pré… N. Cirier - CPD IA Gap - 2005 DOSSIER Si le genre de la fable est généralement confondu avec l’exemple qu’en constitue le recueil de La Fontaine, il est toutefois nécessaire de replacer cette œuvre fondamentale dans un contexte plus large, celui de l’histoire d’une forme qui, du VIe siècle avant J.-C. jusqu’à aujourd’hui, n’a cessé d’inspirer les écrivains. Histoire de la fable La fable est un genre très ancien, à l’origine incertaine, mais bien antérieure aux premières fables écrites, puisque celles-ci résultè- rent, le plus souvent, de la transcription écrite de vieilles traditions orales. Ésope lui-même, présenté comme l’inventeur du genre, au VIe siècle avant J.-C., s’est largement inspiré de sources orientales : vivant en Asie Mineure, il était en contact avec une culture arabe particulièrement riche du point de vue des récits oraux. L’autre célèbre fabuliste de l’Antiquité, latine cette fois-ci, est Phèdre, esclave affranchi qui vécut au Ier siècle après J.-C. Il est l’auteur d’un recueil d’apologues animaliers qui, comme celui d’Ésope, connut une importante postérité en servant de base à de multiples réécritures. Tout au long du Moyen Âge, les fables de ces deux pères du genre sont en effet reprises, adaptées, recopiées : elles étaient même le support d’un exercice scolaire, qui avait pour but d’en- traîner l’élève à la maîtrise de la prose latine. Néanmoins, la fable ne se limite pas au grec ou au latin : les premiers recueils en langue vulgaire apparaissent au XIIe siècle : c’est par exemple Marie de France qui compose les premières Fables en ancien français. En revanche, le XVIe siècle se détourne quelque peu du genre, qui connaît certes un relatif succès éditorial (traductions, nouvelles éditions), mais dont les auteurs ne s’emparent pas pour écrire des fables originales. La seconde moitié du XVIIe siècle marque au contraire l’apogée de la fable en langue française, véritablement incarnée par un seul auteur, La Fontaine. Ses recueils de Fables, publiés entre 1668 et 1693, connurent un tel succès que la fable inspira de très nom- breux écrivains jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Le genre se renouvela alors : la fable n’était plus seulement didactique et morale, elle devenait aussi politique, philosophique ou même galante. De tous ces fabulistes du siècle des Lumières, c’est certainement Florian qui est resté le plus célèbre, grâce à son recueil de Fables en vers. Dossier 1 : La fable La fable DOSSIER Aux XIXe et XXe siècles, la fable connaît un lent mais constant déclin, que quelques tentatives ne parviennent pas à endiguer : Corbière publie deux réécritures de « La Cigale et la Fourmi » en prologue et en épilogue de son recueil de poèmes intitulé Les Amours jaunes (1873), Anouilh propose en 1962 un recueil de Fables, Apollinaire, Queneau, Michaux ou Ponge écrivent à leur tour quelques fables isolées… Le genre de la fable reste néan- moins très présent aujourd’hui, à travers les nombreux lecteurs qu’a encore La Fontaine : la fable est désormais indissociable de l’apprentissage de la langue et de la littérature françaises, et tout le monde a des souvenirs, parfois lointains, de fables apprises par cœur à l’école primaire ou au collège. C’est ainsi qu’elles font tou- jours et encore partie du patrimoine culturel français. Caractéristiques génériques Le mot fable vient du latin fabula, qui désignait d’abord un simple « récit », puis ensuite un « récit fictif », qu’il soit mytholo- gique ou allégorique : il se confond alors avec le conte ou l’apo- logue. La Fontaine lui-même, pour parler de ses fables, emploie couramment le terme d’« apologue », dérivé d’apologos : ce mot, véritable synonyme grec du latin fabula, désigne un « récit détaillé », une « fable », et s’est ensuite spécialisé au sens de « récit à ensei- gnement moral ». Si l’étymologie est précieuse, c’est parce qu’elle livre, dans le cas de la fable ou de l’apologue, les caractéristiques majeures du genre : la fable est un récit bref, à dimension allégorique et à voca- tion morale. Le récit est effectivement court et rapide, il ne déve- loppe pas le portrait des personnages ou la description du décor, il se contente le plus souvent d’un schéma narratif minimal, dans lequel les péripéties sont peu nombreuses. À ce titre, la fable est un bon moyen, au collège, de faire l’apprentissage de la narration et des différentes étapes d’un récit. La dimension allégorique du genre apparaît principalement dans le choix des personnages : bien que ce ne soit pas toujours le cas, la très grande majorité des fables ont des animaux pour personnages. Cela n’a pas pour seul but de divertir les lecteurs : ces animaux, souvent personnifiés, permettent au fabuliste d’incarner une valeur morale ou une idée abstraite dans des personnages et des situations concrètes (sur le modèle de cette figure de style que l’on nomme l’allégorie). Ainsi, le renard incarne la ruse et la fourberie, le loup la force, voire la violence, et le lion, jouant souvent le rôle du roi, illustre parfaite- ment les ambivalences du pouvoir. Enfin, la fable a bien une dimension morale, puisqu’elle cherche à édifier ses lecteurs au moyen de ces personnages allégoriques ; de plus, la plupart des fables contiennent une morale explicite, qu’elle soit située au La fable DOSSIER début ou à la fin du poème : c’est là l’indice le plus évident de l’am- bition didactique des fables. Conformément aux préceptes littéraires du XVIIe siècle, la fable a pour objectif d’instruire et de plaire (c’est le sens de la célèbre for- mule empruntée à la Poétique du Latin Horace, docere et placere). Il ne uploads/Litterature/ poesiefable.pdf
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- Publié le Jul 29, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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