Prométhée personnage de la mythologie grecque Dans la mythologie grecque, Promé

Prométhée personnage de la mythologie grecque Dans la mythologie grecque, Prométhée (en grec ancien Προμηθεύς / Promêtheús, « le Prévoyant ») est un Titan[1]. Figure héritée du « transmetteur du feu », Prométhée est surtout connu pour avoir dérobé le feu sacré de l'Olympe pour en faire don aux humains. Courroucé par cet acte déloyal, Zeus le condamne à être attaché à un rocher sur le mont Caucase, son foie dévoré par l'Aigle du Création de l'homme par Prométhée (Athéna se tient à gauche), bas-relief en marbre, Italie, iiie siècle, musée du Louvre Caucase chaque jour, et repoussant la nuit. Plusieurs éléments de sa légende tels que son châtiment semblent avoir été empruntés par les Grecs aux légendes du Caucase. Il apparaît pour la première fois au viie siècle av. J.-C. dans un poème d'Hésiode, la Théogonie, puis au ve siècle av. J.-C. dans la pièce, Prométhée enchaîné, d'Eschyle. La signification du théonyme Promêtheús est débattue. Son nom Προμηθεύς / Promêtheús s'interprète habituellement comme un doublet en -eús de l'adjectif promêthês « prévoyant »[2], ce en quoi il s'oppose à l'étourdi Épiméthée, celui « qui réfléchit après coup ». Néanmoins, ce nom demeure assez paradoxal pour un personnage qui par ses ruses imprudentes provoque une brouille entre Zeus et les hommes, ce qui lui vaut un châtiment exemplaire[3]. Or, cet adjectif promêthês n'a aucune filiation d'où l'idée qu'il ait pu être formé par dérivation inverse sur le nom de Prométhée. Il a ainsi été rapproché du nom propre vieil-indien Videgha Māthavá, nom d'un roi des (Kosala-)Videhas, peuple de l'est de l'Inde védique[4]. Sa légende se rapporte à la progression des Indo-Aryens vers l'est. Cette progression se fait grâce au feu « civilisateur » assurant le défrichement des terres incultes, étendant le culte brahmanique (ouvrant un espace au sacrifice) et par là rejoint le mythe de Prométhée. Par cette analogie, Jean Haudry après d'autres linguistes propose de réinterpréter le nom de Prométhée à Étymologie Héra et Prométhée, intérieur de coupe de Douris, début du ve siècle av. J.-C., Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France partir du verbe grec pro-ma(n)th- proche pour le sens du vieil-indien promáthi « prévoyance, providence » qui apparaît assez souvent dans les hymnes védiques à Agni, dieu du feu sacrificiel et du foyer[4]. La liaison pro-men- attestée au sens d'« inventer, produire » en védique et en baltique ne s'est probablement conservée en grec qu'au sens de « prévoir »[5]. Il a également été théorisé que son nom dérive de la racine proto-indo-européenne qui a produit le nom védique pra math, « voler », d'où pramathyu-s, « voleur », apparenté à Prométhée, le voleur de feu[6]. Le mythe védique du vol du feu par Mātariśvan, l'un des surnoms d'Agni, est, en effet, analogue au récit grec[7]. Pramantha est l'outil utilisé pour créer le feu, soit la friction de deux morceaux de bois par giration. La suggestion que Prométhée est à l'origine « l'inventeur humain des bâtons de feu, à partir duquel le feu est allumé », remonte à Diodore de Sicile au premier siècle av. J.-C.[8]. Hésychios indique que Prométhée s'est appelé Ithás ou Íthax, des formes apparentées à aíthein: « faire brûler »[9]. Prométhée est un « transmetteur du feu », qui peut l'avoir volé, une figure universelle[10] antérieure à la période commune des Indo-Européens. Son mythe reflète également la notion universelle de l'ambiguïté du feu « dangereux ami », centrale chez Prométhée à la fois prévoyant et imprudent, utile et dangereux, ambigu et paradoxal, comme le dieu nordique Loki[11]. Il véhicule aussi les notions indo-européennes de feu civilisateur et de feu du culte[12], qui se retrouvent dans la légende de Māthavá et dans l'idée que Prométhée est à l'origine de tous les arts et de toutes les techniques. Par ailleurs, le feu divin indo-européen est « ami des hommes » dont il peut se rapprocher en se détournant des dieux, car il est par nature transfuge[11]. Cette figure dont le nom *māthew- était ancien est rentrée en contact avec un demi-dieu caucasien à une époque où les Grecs étaient en contacts étroits avec certaines populations caucasiennes. Ces contacts auraient abouti à la légende géorgienne d'Amirani, à la légende arménienne d'Artawazd et à la légende grecque du châtiment de Prométhée[13], châtiment peu compréhensible pour un feu divin civilisateur, mais beaucoup plus pour un voleur de feu qui défie le dieu suprême[11]. Les contacts avec le Caucase sont également à la base du mythe de Pandore, fondée sur l'idée reprise par Hésiode que la femme est à l'origine des maux de l'homme. Néanmoins, sa création comme celle du premier homme à partir de la terre glaise est d'origine mésopotamienne[14]. Origine et genèse du personnage Prométhée est un Titan, fils cadet de Japet[15] et de Thémis[1] ou Clymène selon Hésiode[16] et frère d'Atlas, Ménétios et Épiméthée. Il est aussi le père de Deucalion, conçu avec Pronoia (ou Clymène). Le vol du feu Après la victoire des nouveaux dieux dirigés par Zeus sur les Titans, Prométhée se rend sur le char du Soleil avec une torche, dissimule un tison dans une tige creuse de férule commune et donne le « feu sacré » à l'espèce humaine. Le poète Hésiode explique dans sa Théogonie que Prométhée déroba le feu aux dieux grâce à une tige de férule, allusion à ses propriétés combustibles[17]. Dans d'autres variantes, il l'aurait volé à Héphaïstos (Eschyle, Prométhée enchaîné, 7) ou encore à la « roue du Soleil » (Servius, Ad Ecl., 6,42). Par ce fait, il ne fait que récupérer le feu qui a été perdu par sa faute. Prométhée, « providence des hommes » Il enseigne aux humains la métallurgie et d'autres arts, eux-mêmes enseignés à Prométhée par Athéna qui était complice puisqu'elle l'aida à entrer secrètement dans l'Olympe. L 'amitié du Feu divin pour les hommes est une donnée traditionnelle. Mais, c'est un dangereux ami car le feu est imprévisible. Prométhée est dit « bon » et « bienveillant ». La bienveillance qu'il réserve aux hommes est l'envers de sa malveillance secrète à l'égard de Zeus. Jean-Pierre Vernant précise : « le feu est un dólos, une ruse trompeuse, un piège, dirigé au départ contre Zeus lequel s'y laisse prendre mais qui se retourne le cas échéant contre les hommes » [18] Découvrant sa ruse, Zeus le punit, non pour avoir donné le savoir aux hommes, mais pour avoir volé les dieux : en effet, la tâche confiée à Prométhée était de donner un souffle de vie à chaque créature, celle de son frère de les armer (griffes, défenses, crocs…) afin qu'elles puissent se défendre. Épiméthée ayant failli, le don du feu corrigeait la faiblesse humaine, et était justifié. Prométhée, créateur de l'humanité Légendes D’après le pseudo-Apollodore, Prométhée aurait créé les hommes à partir d'eau et de terre[19]. Pausanias place la scène à Panopée, en Phocide[20] : Athéna, née en jaillissant de la tête de Zeus, introduit le souffle de la vie dans ces corps d'argile[21]. Suivant les versions : Épiméthée, le sot[22], ne sachant que faire pour les hommes, appelle à l'aide son frère qui imagine un plan pour favoriser l'humanité. Prométhée fait en sorte que l'Homme puisse tenir debout sur ses deux jambes, il lui donne un corps plus grand, distingué et proche de celui des dieux. Mais l'homme était encore trop faible pour se défendre correctement face aux autres créatures terrestres. Cet épisode de la création de l'Homme à partir de la terre glaise est emprunté, a-t-on avancé, aux légendes proche-orientales. Néanmoins, la signification de cet acte diffère : à Sumer, l'homme est créé à la demande des dieux pour les servir ; dans le mythe grec, c'est comme concurrent et presque en rival que l'homme s'oppose aux dieux[23]. Prométhée, feu sacrificateur Dans la version d’Hésiode, pour clore cette dispute à propos du feu entre les dieux et les hommes, Prométhée organise à Méconé le sacrifice d'un bœuf, partagé en deux parties inégales. Dans l'une, sous un aspect appétissant, il met la graisse et les os, et dans l'autre, moins bien agencée en apparence, les meilleurs morceaux. Ayant machiné ce partage frauduleux, il invite Zeus à choisir la part qui lui plaît le plus. Zeus choisit la première part, ce qui augmente sa colère et sa rancune[24]. Cet épisode est communément appelé « le partage de Méconé »[25]. C'est de ce temps que les hommes laissent aux dieux la graisse et les os lors des sacrifices. Ce partage a abouti à fixer le régime alimentaire qui différencie les hommes et les dieux. En réservant aux hommes la chair du bœuf, Prométhée condamnait l'espèce humaine au besoin vital de manger de la viande et d'être ainsi astreinte à une vie brève, tandis que les dieux immortels se satisfont d'odeurs, de parfums, du nectar et de l'ambroisie. Après ce partage sacrificiel, Zeus veut punir Prométhée de l'avoir trompé : il interdit aux hommes l'usage du feu Tous les dieux et déesses sont autour de Prométhée, assis à la tête de l'homme qu'il vient de créer. Sarcophage romain du ive uploads/Litterature/ promethee-wikipedia.pdf

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