A Montréal, le 31 mars 2018 Dissertation de recherches Celtiques : Les Druides

A Montréal, le 31 mars 2018 Dissertation de recherches Celtiques : Les Druides par Audrey Leroux et Mirko Constantineau Dissertation présentée à Sharon Paice MacLeod du Celticae Institute Les Druides On a déjà dit que les Celtes étaient un peuple silencieux parce qu'ils n'ont pas écrit leur histoire et ni leurs coutumes, en résumé ils n'ont rien écrit de formel tels que les Romains et les Grecs l'avaient fait. À vrai dire, n'est-il pas ironique de demander cela à un peuple dont la sapience s'appuie sur l'oralité? Si les Celtes n'ont laissé aucune archive, le moins que l'on puisse dire est que leurs traces laissées, elles, sont très bavardes et les nouvelles découvertes archéologiques nous le prouvent constamment. Ou peut-être ont-ils simplement compris que le silence parle, c'est à nous d'écouter et de regarder. Depuis la période de Hallstatt jusqu'à la Tène, jusqu'à Saint Patrick, l'image de la charpente, que l'on nomme les Druides, de cette société fut brisée à un tel point qu'en ramasser les morceaux pour en reconstruire le portrait se révèle être une tâche ardue digne d'un travail de moine. De nos jours, mille et une spéculations circulent au sujet des druides, il y en a pour tous les goûts. Le mouvement Nouvel Âge et l'Occultisme en général se tournent le plus souvent vers cette sapience que l'on connaît peu, comme l'on se tourne vers un buffet à volonté! La résultante en est à 95% des cas décevante pour les experts et les chercheurs sérieux. Mais qu'en est-il vraiment de ces êtres humains qui ont offert leurs savoirs à leur tribu, qui ont guidé une partie de l'humanité pendant une courte période? D'où venaient-ils et que faisaient-ils exactement? Et comment ont-ils disparu si singulièrement? Voilà ce en quoi nous allons tenter de répondre. Cette dissertation qui originalement aurait dû être une thèse est néanmoins le fruit de nos recherches condensées de quelques années. Heureusement qu'une base anthropologique bien acquise, même pour des autodidactes, est disponible. Nous avons donc utilisé la bonne vieille méthode comparative de Georges Dumézil. Nous nous sommes aussi servi du vieux celtique continental pour résoudre quelques problématiques, à commencer par le mot Druide. Déjà là, beaucoup d'anthropologues et de linguistes étaient tombés dans la confusion suivant l'approche de certains auteurs mal intentionnés, voulant à tout prix faire un rapprochement avec le chêne. Nous allons voir la différence entre le celtique type P et le celtique type Q, nous verrons aussi comment le mot druide perd son caractère sacré à travers les réformes des langues celtiques modernes. Et bien sûr, tout en suivant la piste de Françoise LeRoux et de Christian-J. Guyonvarc'h, nous considérerons le caractère sacré du vieux celtique continental. Nous verrons comment les bardes habiles de la langue prodiguent de profonds jeux de mots par cette langue ancienne, forte en figure de style métaphysique. Il sera de plus question de la liturgie, d'approche rituelle et de l'univers mental socioreligieux des Druides. Bien que de nos jours les nouvelles perspectives du druidisme soient abondantes, il nous faut toujours prendre du recul et nous ne parlons pas uniquement pour les auteurs qui font dans la psychopop ou toute autre spiritualité moderne, car nous aimerions apporter une mise en garde aussi envers certains érudits. L'érudition est certainement une chose très noble, mais il ne faut pas oublier que derrière chaque ouvrage il y a toujours une idéologie, derrière chaque érudit il y a toujours un idéologue. Principalement lorsqu'il s'agit d'anthropologie et d'histoire! Il y a souvent une interprétation ou une vision pour envenimer la neutralité historique et bien malin est l'érudit qui dira haut et fort qu'il n'est pas ensorcelé par une idée. Il est donc tout a fait nécessaire de rester le plus neutre possible lorsqu'on approche un tel sujet. Histoire et fondations du druidisme Nous allons ici prendre le temps d'esquiver les grands chapitres de l'histoire des Celtes pour la simple raison que celle-ci nous propulserait dans l'histoire des migrations indo-européennes et pour cela il nous faudrait un ouvrage en entier voire même plus pour traiter d'un tel sujet. Prenons donc le temps de considérer l'implication indo-européenne tant linguistique que cultuelle et culturelle. Situons- nous à l'époque de Hallstatt vers -800 à -500 avant J.-C., pour nous propulser à l'époque de la Tène -450 à -25 avant J.-C. Donc la Tène 1,2,3,4 jusqu'à la fin de l'indépendance. Nous pensons qu'un bon début serait la découverte du tumulus du Prince de Glauberg dans l'actuelle commune de Glauberg, en Hesse, Allemagne. Nous y trouvons une bien curieuse statue qui drôlement évoque certains commentaires de Pline l'Ancien, comme celle-ci dans Historia Naturalis XVl, 249 : ''On ne doit pas oublier dans ces sortes de choses la vénération des Gaulois. Les druides, car c'est ainsi qu'ils appellent leurs mages, n'ont rien de plus sacré que le gui et l'arbre qui le porte.'' En effet, la statue du Prince de Glauberg comporte un casque rituel monté de deux immenses feuilles de gui. On retrouve aussi dans cette tombe un torque d'or, une épée et d'autres armes, un bouclier, une ceinture et un anneau d'or. Le symbolisme qui se dessine n'est nulle autre qu'un guerrier, mais certainement pas le type de guerrier rustre que l'on pourrait s'imaginer. Le symbolisme de l'or s'ajoutant à celui du gui et l'emplacement du tumulus qui semble s'orienter vers la position solaire du solstice nous laissent plutôt croire qu'il s'agit d'un membre du sacerdoce celtique. Il faut bien considérer que comme toute civilisation indo- européenne celle-ci se divise en trois classes, c'est-à-dire : Première classe : Sacerdotale Deuxième classe : Guerrière Troisième classe : Artisans/Production Et il y a sûrement une quatrième classe, celle des individus issus de l'esclavage ou de voyageurs non acceptés dans la tribu. Bref, voici l'idéologie Dumézilienne dans sa plus pure expression. Il est tout à fait certain, comme n'importe où ailleurs, que la société celtique était bâtie sur ce cadre. Pour cette raison, Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise LeRoux ont eu le premier réflexe d'emmener le Druide à une comparaison avec le Brahman en Inde. Par contre, les choses se compliquent quelque peu lorsque l'on approche les détails, la raison en est que le Brahman ne fera pas une obsession de la classe guerrière contrairement aux Druides. Et justement, le Prince de Glauberg en est un bel exemple de cette différence. Car non seulement il est de la deuxième classe, mais sa deuxième classe transcende la première classe, voir Georges Dumézil dans son livre Heur et malheur du guerrier. Cependant, l'évolution des Celtes vers l'époque de la Tène nous apporte une lumière beaucoup plus resplendissante. L'archéologie nous démontre un symbolisme indo-européen encore plus évident dont cet amour des chevaux et des chariots, de la roue, la vache, le taureau, le porc (symbole solaire). À un point tel que nous serions tentés de nous lancer rapidement et aveuglément dans une comparaison Védisme et Druidisme. Il est à noter que même les autres peuples aux influences indo-européennes tels que les peuples romains et germains ne possèdent point une telle évidence de rapprochement. Un élément intéressant et mal interprété est encore bien le système des classes. César, De Bello Galico, cite : ''Tous les Gaulois sont abonnés à la chose religieuse.'' Cette citation peut nous paraître bien banale. Mais prenons le temps de considérer. Jules César, qui est Jules César? Et quelle est sa fonction? Jules César est un pontife, il est de la plus haute classe sacerdotale romaine et il siège au Sénat. Caius Iulius Ceasar dans sa jeunesse eu une tentative de devenir flamine, mais c'est en 63 av. J.-C. qu'il sera élu pontifex maximus. Pontife, veut dire ''ce qui relie les dieux'', ''qui construit un pont entre les dieux et les hommes'', d'où le français ''pont''. Il n'y a pas grande différence à vrai dire entre Jules César et Diviciacos le seul et unique druide connu de toute l'histoire. Tous les autres druides sont relatifs à la mythologie. Diviciacos est druide et chef éduen, frère de Dumnorix, il fut le chef de la noblesse et était parti prenant romain en Gaule. En 63 av. J.-C., il sollicita l'appui du Sénat contre les Séquanes, lors de l'évasion des Helvètes. Il demanda donc secours aux Romains et réussit à les persuader malgré l'opposition de son frère. Puis en 58 av. J.-C. au nom de tous les Gaulois, il demanda l'intervention de César contre Arioviste. Et c'est même lui qui guida les Romains contre ce dernier. Ainsi donc, nous venons de détruire par des preuves historiques l'image du gentil druide philanthrope, caché dans un arbre en train de vaticiner. Non pas que les druides n'ont jamais été philanthropes, mais soyons clairs, les druides pouvaient portés les armes et réduire Jules César à un simple conquérant relève du farfelu. César et Diviciacos sont tous deux des hommes pieux qui probablement sacrifiaient, mais surtout faisaient affaire en matière politico-militaire en rapport avec la sphère économique de l'époque. Cicéron cite dans De Divinacione, I, 41, 90 : ''Cet art divinatoire n'est pas négligé non plus par les uploads/Litterature/ recherches-celtiques.pdf

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