REPÈRES n° 28/2003 L’«OBSERVATION RÉFLÉCHIE DE LA LANGUE» À L’ÉCOLE Sommaire 1.

REPÈRES n° 28/2003 L’«OBSERVATION RÉFLÉCHIE DE LA LANGUE» À L’ÉCOLE Sommaire 1. Présentation L’«observation réfléchie de la langue» à l’école Francis Grossmann, université Grenoble III, LIDILEM et Danièle Manesse, université Paris V, LEAPLE et INRP ......................................................................... 3 2. Observer les codages écrits et oraux La controverse linguistique : une entrée dans l’analyse morpholexicale Ghislaine Haas, université de Dijon et Laurence Maurel, IUFM de Bourgogne – Équipe GREDO......................................................................................................... 13 « Faut pas imaginer, faut voir la réalité », ou comment les activités métalinguistiques peuvent-elles aider les élèves à passer d’une écriture inventée à une analyse formelle de la langue Christine Tallet, université Paris V - LEAPLE ............................................................ 27 L’orthographe : une clé pour l’observation réfléchie de la langue ? Danièle Cogis, IUFM de Paris, LEAPLE et Catherine Brissaud, IUFM de Grenoble, LIDILEM..................................................................................... 47 Favoriser le développement de compétences phonologiques pour tous les élèves en grande section de maternelle Roland Goigoux, IUFM d’Auvergne – PAÉDI, Sylvie Cèbe, IUFM de Lyon – ADÉF et Jean-Louis Paour, université de Provence – PSYCLÉ ............................... 71 3. Observer la langue en articulation avec le langagier Quel enseignement de la ponctuation (et autres marques d’organisation textuelle) en formation initiale d’enseignants ? Véronique Paolacci et Claudine Garcia-Debanc, IUFM Midi-Pyrénées – GRIDIFE et laboratoire Lordat, université Toulouse-Le Mirail.................................................. 93 Production de textes et apprentissage lexical : l’exemple du lexique de l’émotion et des sentiments Francis Grossmann & Françoise Boch, université Grenoble III - LIDILEM ............... 117 Savoirs sur la langue et étayages des activités de langage écrit au cycle 2 Jacques Rilliard, IUFM de Bourgogne-Mâcon, INRP PROGCODE et Anne Delbrayelle, IUFM d’Amiens, INRP PROGCODE ........................................ 137 La diversité au fondement des activités réflexives Jean-François de Pietro, Institut de recherche et de documentation pédagogique (IRDP), Neuchâtel / Délégation à la langue française de la Suisse romande ........... 161 Revue des revues / Notes de lecture Gilbert Ducancel ....................................................................................................... 187 Summaries Françoise Hoin and Gilbert Ducancel....................................................................... 193 Numéro coordonné par Francis GROSSMANN et Danièle MANESSE 00-01Sommaire *SP* 6/07/04 16:54 Page 1 AVERTISSEMENT Utilisation de l’orthographe rectifiée Après plusieurs dizaines d’autres revues francophones, REPÈRES applique dorénavant les « Rectifications de l’orthographe » proposées en 1990 par le Conseil supérieur de la langue française, enregistrées et recommandées par l’Académie française dans sa dernière édition. Les nouvelles graphies sont d’ores et déjà, pour plus de la moitié d’entre elles, prises en compte dans les dictionnaires courants. Parmi celles qui apparaissent le plus fréquemment dans les articles de notre revue: maitre, accroitre, connaitre, entrainer, évènement, etc. © INRP , 2003 ISBN: 2-7342-0957-8 00-01Sommaire *SP* 5/07/04 11:19 Page 2 3 L’ « OBSERVATION RÉFLÉCHIE DE LA LANGUE » À L’ÉCOLE Francis GROSSMANN & Danièle MANESSE Les thèmes associés à ce numéro de Repères n’ont pas été traités pour eux-mêmes depuis plusieurs années, puisque c’est en 1996 qu’a paru le numéro intitulé La grammaire à l’école, pourquoi en faire ? pour quoi en faire ? (Coord. F . Grossmann et C. Vargas). La substitution de termes – l’observation réfléchie de la langue en lieu et place de l’enseignement de la grammaire –, si elle ne met pas en question la filiation des deux numéros, n’est pas indifférente : on verra plus bas que, s’il s’agit bien dans les deux cas de traiter de l’enseigne- ment autonome de la langue, la conception de l’étude de la langue qui est pré- sente dans ce présent numéro va au-delà de la seule grammaire. Pour ce qui semble un enjeu important de l’école primaire, la maitrise du langage et de la langue française, le laps de temps important qui sépare les deux livraisons de la revue peut paraitre surprenant. On en verra une raison dans le fait que, depuis les années 1990, se sont développées des recherches qui concernaient les domaines de l’enseignement du français qui ne disposaient pas, à la différence de l’enseignement de la langue, d’une longue tradition ; et c’est à ces recherches que la revue a donné la priorité : les travaux traitant de la production d’écrits, de l’étude des textes dans la classe, auxquels nous avons consacré plusieurs de nos numéros depuis 7 ans, relèvent de champs moins ancrés dans la tradition, du point de vue de la didactique ; à plus forte raison, ceux des pratiques langagières et de l’oral. Est-ce à dire que l’enseignement de la langue, fort de sa longue tradition, est à l’abri de graves difficultés, et que c’est une sinécure que de l’enseigner ? Évidemment non. En premier lieu, on le sait, cette tradition est insatisfaisante à bien des égards. Il n’y a pas lieu de revenir sur la critique de la « grammaire tra- ditionnelle » et des formes de son enseignement qui a accompagné les débuts de la didactique du français dans les années 1970. On a dénoncé le flou des notions enseignées, la profusion d’un métalangage lourd et discutable, l’ab- sence de progression dans les apprentissages, et la pauvreté des exercices attachés à cet enseignement. Une phase constructive a suivi cette étape cri- tique, et le mouvement actuel, dont les derniers programmes sont un des pro- duits, s’inscrit dans un long processus, lequel vise à mettre fin à l’identification de la grammaire scolaire avec la construction des seuls bien parler-bien écrire, et avec l’acquisition de la norme, et veut donner la priorité au développement d’attitudes réflexives, qui s’investissent dans toutes les activités scolaires. C’est donc un champ beaucoup plus large qu’il s’agit d’investir lorsqu’on parle d’ob- servation réfléchie de la langue, dont ce numéro témoignera. 00-02/Grossmann/Manesse *SP* 5/07/04 11:19 Page 3 4 Ainsi, malgré et peut-être à cause de l’ancienneté de sa tradition, l’ensei- gnement de la langue n’a jamais cessé de poser des problèmes aux maitres ; ainsi que le notent en début de leur article deux auteurs du présent numéro : « Les notions relevant de l’observation réfléchie de la langue sont, parmi les contenus de formation initiale, celles qui apparaissent souvent aux jeunes ensei- gnants en formation les plus ingrates. En effet, ils ont conscience de leurs insuf- fisances théoriques à propos des notions grammaticales à enseigner et de leur méconnaissance du type de démarche à mettre en œuvre avec les élèves. Se fondant sur les souvenirs de leur propre scolarité, ils jugent ces enseignements souvent inintéressants et ennuyeux1 ». C’est aussi la difficulté d’articuler une tra- dition séculaire de la pratique grammaticale en classe avec des pratiques pro- fondément innovantes qui provoque ce « malaise des maitres en matière d’enseignement de la langue […Il]dure depuis quelques décennies, parce que des pratiques ordinaires qui sont celles de la leçon / exercices / correction, on ne passe pas si facilement d’un système de pensée à un autre, du « système enseigner » au « système apprendre » sans formation théorique et didactique. La formation a donc un rôle essentiel à jouer en acceptant de consacrer du temps à la remise en cause des représentations et à la construction d’autres démarches et attitudes dans le domaine de la langue »2. C’est là une des raisons d’être de ce numéro : contribuer à consolider cet enseignement, dans le contexte d’exigences nouvelles de la part des prescrip- teurs. En effet, la période que nous vivons s’y prête : le débat politique sur l’école est extrêmement aigu, concernant notamment le collège « unique », der- nière étape de l’école de base, aval immédiat de l’école primaire ; les sujets de l’illettrisme et de l’échec en lecture sont agités en vagues régulières par les médias ; la publication des résultats aux épreuves nationales d’évaluation de sixième entraine chaque année des commentaires souvent déraisonnables et mal informés sur l’incapacité de l’enseignement primaire à « livrer » au collège des élèves sachant lire et écrire. Et, surtout, l’enseignement primaire doit réorga- niser ses enseignements autour de nouveaux programmes très novateurs. « Redonner sens à la réflexion et à la pratique grammaticale et renouveler les modèles didactiques existants ; faire peut-être moins de choses mais les faire mieux ; asseoir quelques notions-clés, indispensables pour l’analyse des objets langagiers ; expliciter, pour les apprenants comme pour les enseignants, les finalités de ce qu’ils font : voilà, nous semble-t-il, les enjeux essentiels d’un renouvellement de la grammaire à l’école »3 ; tel était le chantier qu’appelait de ses vœux l’article d’introduction à Repères n°14, voici 7 ans. C’est, nous semble-t-il, ce projet qui anime les nouveaux programmes ; aussi ne s’étonnera- t-on pas que quasiment toutes les contributions qui vont suivre se réfèrent expli- citement à ces nouveaux programmes, les citent, en interprètent les termes, en montrent les points obscurs ou les zones de non-dits, bref, s’attachent à propo- ser des développements aux propositions officielles. REPÈRES N° 28/2003 F . GROSSMAN, D. MANESSE 1. Véronique PAOLACCI et Claudine GARCIA DEBANC, ici-même. 2. Catherine BRISSAUD et Danièle COGIS, ici-même. 3. GROSSMANN Francis, VARGAS Claude, Pour une clarification de activités gramma- ticales à l’école, Repères n° 14, 1996, p. 8. 00-02/Grossmann/Manesse *SP* 5/07/04 11:19 Page 4 5 La réorganisation des programmes à l’école primaire s’inscrit dans un large mouvement qui concerne tout l’enseignement de base, puisque de nouveaux uploads/Litterature/ reperes-28-2003.pdf

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