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PIERRE SAUREL Le saboteur BeQ Pierre Saurel L’agent IXE-13 # 019 Le saboteur roman La Bibliothèque électronique du Québec Collection Littérature québécoise Volume 275 : version 1.0 Le saboteur Numérisateur : Jean Layette. Éditions Police Journal Relecture : Jean-Yves Dupuis. Illustration de couverture : André L’Archevêque. I On se souvient que lors de sa dernière aventure dans les camps de concentration de l’Allemagne nazie, notre héros canadien, Jean Thibault surnommé IXE-13 avait assisté aux spectacles les plus épouvantables qu’il n’ait jamais vus. Il était revenu en Angleterre désabusé, découragé et avait même demandé comme permission spéciale de ne pas faire le rapport qu’on lui avait demandé. Sir George, le grand chef du service d’espionnage allié avait accepté de ne pas divulguer ses secrets, d’ici la fin de la guerre. IXE-13 avait eu de la difficulté à sortir de l’Europe, une fois sa mission terminée. Mais les circonstances lui présentèrent un Français dans la vingtaine, Jacques Fallot, un ancien ami de Marius Lamouche, l’un des inséparables compagnons de notre héros. Fallot trouva un moyen ingénieux de faire passer IXE-13 en Angleterre. Mais il l’accompagna voulant revoir son ami de toujours le brave colosse marseillais, Marius. Aussi lorsqu’IXE-13 eut su par Sir George où Marius et Gisèle demeuraient, lui et Fallot se dirigèrent vers une maison de pension. IXE-13 sonna. Une vieille anglaise vint ouvrir. – Oui ? – Bonjour, madame. Vous avez de la place pour deux autres chambreurs ? Elle les fit entrer et leur donna une chambre avec lit double. IXE-13 s’aperçut bien vite que Gisèle et Marius étaient sortis et décidèrent de les attendre. À onze heures, ils arrivèrent. Des cris retentirent : – ... Jean. Et Gisèle se précipita dans les bras de son fiancé. – Patron ! Puis Marius poussa une nouvelle exclamation : – Mais Peuchère de bonne mère... c’est Jacques... – Marius ! Il se jeta presque sur le brave Marseillais et tous les deux échangèrent une vigoureuse accolade. Gisèle pleurait de joie sur l’épaule de l’homme qu’elle aimait. – Pourquoi ne nous as-tu pas dit que tu étais arrivé ? – Je ne suis arrivé que ce matin et grâce à ce bon ami de Marius, monsieur Jacques Fallot. Jacques se redressa : – Mademoiselle Gisèle Tubœuf. – Enchanté, mademoiselle, je n’avais pas eu le plaisir de vous connaître. Mais votre ami avait hâte de vous revoir. – C’est vrai ? – Comment que ça s’est passé là-bas, patron ? peuchère racontez-nous ça. IXE-13 baissa la tête quelques secondes, puis : – Mes amis, je vais vous demander quelque chose, ne me questionnez pas sur ma mission. Sachez tout simplement que cela s’est très bien passé. Je vais vous raconter comment Fallot a réussi à me faire sortir de France. Et l’espion raconta la dernière phase de son aventure. Marius éclata de rire : – Alors Jacques tu es devenu corsaire ? – Parfaitement, il faut vivre comme on peut. Tu sais que sur les bateaux qui sont abandonnés nous trouvons quelquefois des choses qui valent beaucoup. Des armes, des vivres... surtout les vivres, c’est de l’or pour nous là-bas. – Ils ont de la misère ? demanda Gisèle. – Oui, c’est très dur, mais nous vivons toujours dans l’espérance. Les Alliés progressent lentement. Le jour de la victoire viendra. Les Français la souhaitent de tout cœur. Marius questionna : – Et maintenant, que comptes-tu faire, Jacques ? – Bah, vu que je suis en Angleterre, je suis aussi bien d’y rester si on m’accorde la permission, je n’ai aucun papier. – Le patron pourra arranger cela. IXE-13 l’interrompit : – Ne parle pas trop vite, Marius, je ne suis pas un magicien. – Peuchère, je le sais, mais si vous demandiez de garder Jacques avec vous ? – Le garder ? – Mais oui, ça nous ferait un autre aide, reprit Gisèle. Nous serions quatre au lieu de trois. IXE-13 réfléchit, puis : – Je ne puis rien décider moi-même, en tout cas j’en parlerai. Trois jours plus tard, IXE-13 reçut l’ordre d’aller rencontrer monsieur Smith pour affaires très importantes. L’espion ne connaissait pas de monsieur Smith, courtier en assurances. Mais il n’était pas sans se douter que ce monsieur Smith devait faire partie du service d’espionnage. À trois heures de l’après-midi il entrait dans un bureau sur la porte de laquelle on pouvait lire : – Monsieur Smith, courtier. Un homme était assis à un pupitre et semblait perdu dans ses papiers. – Monsieur Smith ? Il leva la tête : – C’est moi. – J’ai reçu un message me demandant de vous rencontrer cet après-midi à deux heures. Smith ouvrit un tiroir de son bureau et en sortit deux photographies qu’il examina attentivement. Il se leva, se dirigea vers la porte et la ferma à double tour. – Asseyez-vous. – Merci. – J’ai reçu des ordres du service secret pour vous, agent IXE-13. – Quelque chose de nouveau ? – Oui. Voici, il paraît que vous avez été ébranlé dernièrement par une nouvelle mission qu’on vous a confiée, et qui vous aurait affecté quelque peu le moral ? – Oui, c’est vrai. – Eh bien le service a décidé de vous confier cette fois une autre mission mais qui semble moins périlleuse. – Ah ! – Vous devez enquêter ici même en Angleterre dans la ville de W... – Qu’est-ce qu’il y a ? – Du sabotage. Quatre personnes ont même été tuées dernièrement. Il y a eu du sabotage à l’usine de guerre et ensuite au théâtre. – Au théâtre ? – Oui, ça paraît curieux, mais nous croyons que les deux incidents se rattachent l’un à l’autre. – Je ne vois pourtant pas... – Tout d’abord, pendant deux fois, des machines ont été sabotées à l’usine d’aviation. Trois jours plus tard, alors qu’on donnait un spectacle spécial aux militaires de l’endroit, le théâtre prit brusquement en feu. Il n’y avait que deux sorties et les flammes les entouraient. Cependant voulant sauver leur peau, les militaires foncèrent vers la porte. Plusieurs furent blessés, quatre sont morts, mais la majorité ont été sains et saufs. Le feu a été maîtrisé à temps et le théâtre à rouvert ses portes une semaine plus tard. – Quelle était la cause de cet incendie ? – Justement, ce fut un incendie criminel, semble-t-il, car il n’y avait aucune défectuosité dans le chauffage ou l’éclairage. Voilà la raison pour laquelle on rattache les deux choses. – Je commence à comprendre. – Du sabotage à l’usine de guerre et ensuite le feu à un théâtre rempli de militaires. S’il n’y avait eu que des civils dans le cinéma l’affaire aurait probablement passé inaperçu. – Et vous voulez que j’enquête et que j’essaie de découvrir les saboteurs ? – Justement. Votre mission est difficile mais moins périlleuse que les autres et peut-être plus intéressante. Vous pourrez avoir de l’aide des militaires si vous le désirez. – Non, je préfère travailler seul. Je ne veux pas que personne sache que je serai à W... On ne sait jamais, il y a peut-être des saboteurs parmi les militaires. – Vous avez raison et j’approuve votre ligne de conduite. Il y eut un court silence : – Voici maintenant, dit IXE-13, j’aurais une petite faveur à vous demander. – Parlez. – Je ne sais pas si vous pouvez me l’accorder vous-même mais... – Si je puis faire quelque chose pour vous. – J’ai déjà deux compagnons, deux Français. – Je sais. – Ah, vous savez ? eh bien lors de ma dernière mission, j’ai amené avec moi un autre Français. – Mais vous en faites une collection ? IXE-13 sourit de la remarque de monsieur Smith puis continua : – Or ce Français connaît déjà les deux autres. Moi, je lui dois beaucoup car c’est lui qui m’a permis de revenir en Angleterre... – Et vous aimeriez en faire le troisième de vos acolytes ? – Si c’est possible. Je dois ajouter cependant que Jacques Fallot, c’est son nom, ne possède aucun papier. Je puis cependant me porter garant de sa conduite. – IXE-13 je ne sais pas encore si je puis acquiescer à votre demande, mais repassez me voir vers cinq heures. Je vous donnerai une réponse définitive. – Bien monsieur. II À cinq heures exactement, IXE-13 retournait au bureau de monsieur Smith. Ce dernier le reçut avec courtoisie et lui tendit aussitôt un papier. – Tenez. – Qu’est-ce que c’est que ça ? – Les papiers de votre ami. Il pourra travailler avec vous désormais et tout est en règle sur ce côté. – Merci, merci beaucoup, monsieur, j’ai hâte de lui apprendre la nouvelle. IXE-13 se leva : – Quand dois-je partir pour W... ? – Le plus tôt possible. Nous regrettons de ne pouvoir vous donner plus de détails, mais nous n’en avons pas. – C’est très bien. – Vous pourrez emmener vos trois acolytes avec vous, ils vous seront probablement utiles. IXE-13 remercia monsieur Smith et sortit. Il alla retrouver ses amis qui attendaient uploads/Litterature/ saurel-ixe-13-019-saboteur-xpdf.pdf

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