2ème BAC FRANCAIS SEQUENCE : Découvrir à travers une lecture intégrale de Candi

2ème BAC FRANCAIS SEQUENCE : Découvrir à travers une lecture intégrale de Candide de Voltaire, la philosophie de ce conte. FICHE PROF Séance 4 : Montrer la satire de l’inquisition dans le récit de l’auto-da-fé (chapitre 6). LECTURE METHODIQUE. I- Observation. 1.1- Lecture : Lecture silencieuse du texte et lexique. - Auto-da-fé : « acte de foi », cérémonie officielle où l’on exécutait des hérétiques (en désaccord avec les principes du christianisme), généralement par le supplice du feu. Un auto-da-fé eut lieu réellement le 20 juin 1756. - Coïmbre : ville universitaire du Portugal, siège de l’Inquisition. - Inquisition : institution chargée de rechercher et de poursuivre l’hérésie dans certains Etats catholiques. - Biscayen : de la province basque de Biscaye. - Commère : marraine d’un enfant dont le Biscayen était le parrain. Mariage interdit par l’Eglise, cela était considéré alors comme un inceste (codification du Moyen-Age). - Faux-bourdon : chant d’Eglise à plusieurs voix. 1.2- Genre : Texte en prose extrait d’un conte philosophique. 1.3- Hypothèses de lecture : - Une satire de l’Inquisition. - Un beau spectacle. - La cruauté des hommes. - Des punitions inutiles. - De faux prétextes etc. 1.4- Paratexte : Extrait du chapitre 6 de Candide de Voltaire, 1759. Titre du chapitre : « Comment on fit un bel auto-da-fé pour empêcher les tremblements de terre et comment Candide fut fessé. » Remarque : « bel auto-da-fé » = ironie avec « pour empêcher la terre de trembler ». Le but de cette cérémonie est tourné en dérision par son côté superstitieux. Il s’agit d’une critique. 1.5 Typographie : Deux paragraphes. Lecture à haute voix par le professeur puis un élève et situation du passage dans l’œuvre.  Après le tremblement de terre de Lisbonne et avant que Candide soit recueilli par la vieille et qu’il retrouve Cunégonde. II- Caractérisation. 2.1- Enonciation : Emploi de la troisième personne du singulier : un narrateur parle.  Place du narrateur : 1er § : narrateur omniscient. 2ème §, de « on » à « d’approbation » : « on » = identification du narrateur aux inquisiteurs (manière dont sont exposés les motifs de la condamnation), puis point de vue interne, celui de Candide « tous deux furent menés séparément dans des appartements d’une extrême fraîcheur… et entendirent un sermon très pathétique, suivi d’une belle musique en faux-bourdon. » Cette vision des choses répond à la naïveté et à l’optimisme du jeune-homme. Puis point de vue omniscient. Ces différents regards permettent à l’auteur d’insister sur les différentes étapes de l’auto-da-fé et sur les attitudes d’esprit de chacun des protagonistes. 2.2- Temps verbaux : Emploi des temps du passé : imparfait / plus que parfait dans le premier § = exposition du contexte. Passé simple / passé antérieur dans le deuxième § = narration de la cérémonie. Allure vive du récit.  Système du récit. III- Composition. Quatre mouvements : 1) décision d’organiser un auto-da-fé (les raisons), 2) réunion des accusés, 3) déroulement de la cérémonie, 4) exécution de la sentence. Les mouvements du texte décrivent une mise en scène réglée, et une narration sous forme de reportage grâce à l’importance des détails (description des habits, direction des flammes etc.). IV- Style. 4.1- Champs lexicaux. a) champ lexical du châtiment : « lier », « fessé (2 x) en cadence », « brûlés », « brûlées à petit feu ».  Les châtiments sont montrés sous leur aspect le plus barbare, ce qui est rajouté par les formules « à petit feu », « en cadence », « cruauté ». b) champ lexical de la religion ou des rites : « auto-da-fé », « procession », « sermon », « musique en faux-bourdon », « prêché », « absous », « béni ».  Les rites sont ceux du catholicisme. Leur grand nombre et leur accumulation les rend dérisoires. Ils apparaissent comme des règles théâtrales sans grande valeur. c) champ lexical des vêtements rituels : « Mitre », « san benito ».  Désacralisation des vêtements rituels qui deviennent autant de déguisements carnavalesques. d) champ lexical de la sorcellerie ou de l’hérésie : « Diable » (2 x), « flammes » (2 x), « griffes », « queue »  Importance de la précision dans la description de l’ornement des vêtements. Raffinement malicieux de l’auteur afin de se moquer de la précision des codes de l’Inquisition. e) champ lexical de la peur, de la faiblesse : « Épouvanté », « palpitant », « se soutenant à peine »  Peur et faiblesse de Candide. Accumulation permettant de remettre en cause le « tout est au mieux ». f) champ lexical de la catastrophe : « Tremblement de terre », « détruit », « ruine totale », « la terre trembla », « fracas épouvantable »  Les termes évoquant la catastrophe sont si forts qu’ils créent une fausse ambiance catastrophique. Mais ironie du sort, la terre trembla de nouveau. 4.2- Thèmes révélés. - la cruauté de l’Inquisition - son désaccord avec la foi - la futilité des actes d’accusation - la remise en cause de la philosophie de l’optimisme. 4.3- Procédés de style. a) Figures de rhétorique : - Hyperbole dans les accusations  pour dénoncer le côté arbitraire de celles-ci. - Euphémisme « appartements… soleil »  montrer l’Inquisition comme un organisme de bienfaisance. - Oxymore : « bel auto-da-fé »  ironie. Pour tourner l’Inquisition en dérision. - Gradation dans les châtiments : « fessé », « brûlés », « pendu ». - Faux rapport de cause à effet  entre le tremblement de terre et les motifs d’accusation des victimes.  Illogisme soulignant l’absurdité des prétextes de l’Inquisition. b) Ton : - Ironie par juxtaposition : « belle musique », « orner » et ironie du sort « la terre trembla de nouveau », et qui plus est, « le jour même ». - Burlesque : « fessée en cadence » au lieu de flagellée. - Humour noir  châtiments / griefs reprochés. c) Formes syntaxiques : - Exclamations successives  traduisent un certain désespoir chez Candide. Presque du lyrisme (à expliquer). 4.4- Registre de langue Soutenu. 4.5- Type : Type narratif dominant. V- Synthèse. Dans le chapitre VI de Candide, Voltaire met en scène un autodafé pour s’élever contre l’Inquisition. Il présente ce châtiment comme un spectacle bien réglé dont seuls sont retenus les faits essentiels. Pour critiquer le fanatisme des inquisiteurs et le côté arbitraire de leurs condamnations, Voltaire utilise ses armes favorites : l’ironie et l’humour noir. Par l’ironie, il veut ainsi démontrer que l’autodafé est fondé sur des raisons sans valeur logique. L’humour noir est un autre moyen de dénoncer l’aspect barbare des châtiments de l’Inquisition. Par conséquent, cette page s’inscrit bien dans le combat incessant du philosophe contre les excès du clergé. Dans le chapitre VI de Candide ou l’optimisme, Voltaire apporte une nouvelle preuve que tout n’est pas « au mieux ». uploads/Litterature/ seance-4 1 .pdf

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