Séquence II : La tragédie classique au XVII ° : Britannicus ( 1669) ou l'approc

Séquence II : La tragédie classique au XVII ° : Britannicus ( 1669) ou l'approche dramatique et tragique de l'histoire romaine. Objet d'étude : le théâtre du XVII ° siècle au XXI ° siècle. Problématique : En quoi le titre même de la pièce « Britannicus » porte l'intrigue de cette tragédie ? Objectifs : -Appréhender ce qu'est la tragédie classique en mettant en lumière ses origines et son inscription dans le genre théâtral. Avec la notion de dramaturgie. -Faire la distinction entre le genre de la tragédie et le registre tragique en étant capable de nuancer avec le registre dramatique. La catharsis au théâtre par la terreur et la pitié. Dans le cadre de l'évolution du genre, montrer que le tragique dans le théâtre contemporain est souvent lié à l'absurde. Séance 1 : Présentation du genre de la tragédie et son évolution dans l'histoire littéraire. Comme ce genre est nouveau pour vous, excepté si vous l'avez abordé en troisième avec une tragédie moderne comme Antigone( 1944) de Jean Anouilh, ou peut-être la Machine infernale ( 1934) de Cocteau, on commencera par poser des caractéristiques précises que vous pourrez ensuite repérez dans votre lecture de la pièce de Racine. Les caractéristiques de la tragédie et son origine. La tragédie Grecque dont s'est inspirée les auteurs classiques du XVII ° siècle serait née au V° siècle avant Jésus-Christ .Elle s'inscrit au départ dans un rite religieux en l'honneur de Dionysos, dieu des fêtes et du vin, cérémonie pendant laquelle on sacrifiait un animal : le bouc. L' étymologie viendrait de « Tragos » signifiant « bouc » et « oidé » signifiant « chant, poème chanté ». D'où le fait d'être fortement lié au genre de la poésie et d'une écriture qui est de nouveau en vers. Le philosophe Aristote dans sa poétique écrite en 340 av.jc, pose les caractéristiques de ce genre qui seront respectées par les auteurs du XVII ° siècle : « Il faut, sans frapper la vue, constituer la fable de telle façon que, au récit des faits qui s'accomplissent, l'auditeur soit saisi de terreur ou de pitié par suite des événements ; c'est ce que l'on éprouvera en écoutant la fable d'Oedipe » Le mythe d'Oedipe renvoie à deux tabou de la société : l'inceste que le personnage a commis avec sa mère Jocaste, et le meurtre envers son père Laios. Les thèmes de la tragédie qui seront caractéristiques au registre tragique également : -Le personnage tragique est toujours soumis à des forces qui le dépassent : le destin, la fatalité, les dieux, une malédiction. -Notion de devoir moral ou pouvoir politique incarné par le personnage. -Souvent ces deux notions peuvent s'opposer, on parle alors d'un dilemme auquel sera confronté le personnage. Un choix impossible. -La mort est donc inévitable, elle peut être effective au dénouement ou bien peser comme une menace. Elle peut-être réelle ou symbolique. ( comme lorsqu' Oedipe se retrouve exilé de la ville de Thèbes.) Les caractéristiques de l'écriture. ( encore des critères qui permettent de définir le registre tragique) -Langage soutenu. Écriture en vers à l'origine. -Ton traduisant la passion ( ponctuation expressive ; allégories, apostrophes aux divinités, antithèse opposant le Bien et le Mal, l'amour et la haine, le bonheur et le malheur...) - Monologues délibératifs ou introspectifs. ( Le héros parle seul sur scène pour trouver une solution ou observer ce qu'il ressent.) -A l'origine les personnages sont nobles ou appartiennent à la mythologie grecque ( roi, empereur, héros mythique...) La structure de la tragédie. ( cette fois-ci nous sommes dans la notion du genre théâtral uniquement et pas celle du registre.) -Parfois un prologue annonce d'emblée la chute à venir du héros. -Dans la tragédie classique, on verra que cette dernière devra respecter 5 actes distincts, en une seule journée et dans un seul lieu, autour d'une seule intrigue. C'est ce qu'on appelle la règles des trois unités : ( temps, lieu et événement) - Trois concepts antiques peuvent renvoyer aux étapes d'une intrigue tragique : la douleur, la fureur et le crime inexpiable. La fureur est liée à une douleur accablante, le crime est souvent commis en conséquence de cette fureur. Tout s'imbrique. Comme une machine que Cocteau au XX° siècle qualifiait « d'infernale. » - Dans la tragédie le personnage n'est donc jamais responsable de son sort, ou en tout cas, lui ressent ce qui lui arrive comme totalement indépendant de sa volonté. La structure de la pièce montre donc les événements comme étant un déroulement contre lequel le personnage ne peut agir. C'est irréversible. L' évolution de la tragédie au fil des siècles. Au XVII° siècle, le classicisme français célèbre la tragédie au théâtre. Ses valeurs de respect et d'honneur, fondements du système monarchique, la rendent exemplaire aux yeux du pouvoir. Les dramaturges s'inspirent du modèle antique en précisant la règle des trois unités et celle très importante de la vraisemblance ( que cela soit crédible pour le spectateur) et celle de la bienséance ( par exemple ne pas représenter de crime sur scène) Le XVIII° siècle se servira de ce genre pour faire passer les idées nouvelles, notamment la notion de liberté qui inspirera les pièces de Marie-Joseph Chénier. La tragédie est utilisée comme un enjeu politique qui cette fois-ci remet en question le pouvoir en place. Au XIX ° siècle, le romantisme remet en question les règles théorisées par le classicisme, on parle plutôt de drame romantique, qui mêle parfois le rire et le mal de vivre du héros. Cela renouvelle le tragique, qui illustre plus la complexité humaine. Comme le fera Hugo dans Hernanie ou Ruy Blas. A l'Entre-deux guerres, influencé par le traumatisme de la première guerre mondiale, le théâtre français remet à l'honneur le tragique, en reprenant des mythes antiques. Les auteurs interrogent le rapport entre les hommes et la fatalité. EX : Anouilh( 1910-1987) et Cocteau ( 1889-1963) L' Epoque contemporaine, pour refléter les conflits guerriers ou les interrogations sur l'homme qui traversent notre époque, met ce registre au cœur de son écriture théâtrale. Les personnages sont ancrés dans la société du quotidien et l'écriture n'est plus en vers mais en prose et imite la banalité d'un langage courant. La structure vole en éclat et la forme épouse la dramaturgie singulière des événements racontés au spectateur. uploads/Litterature/ seconde-presentation-de-la-tragedie-classique.pdf

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