1 UNIVERSITÉ PARIS IV – SORBONNE UNIVERSITÉ DE BUCAREST ÉCOLE DOCTORALE III Lit

1 UNIVERSITÉ PARIS IV – SORBONNE UNIVERSITÉ DE BUCAREST ÉCOLE DOCTORALE III Littérature française et comparée Laboratoire de recherche : EA4503 T H È S E en cotutelle pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE ET UNIVERSITÉ DE BUCAREST Discipline/ Spécialité : Philologie Présentée et soutenue par : Oana SOARE le : 11 Janvier 2013 LES ANTIMODERNES DE LA LITTÉRATURE ROUMAINE Sous la direction de : Prof. Antoine COMPAGNON Collège de France Prof. Eugen SIMION Université de Bucarest JURY : Prof. Antoine COMPAGNON Collège de France, Paris Prof. Eugen SIMION Université de Bucarest Prof. Yves HERSANT EHESS École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris Prof. Sanda CORDOS Université «Babes-Bolyai», Cluj-Napoca 2 TABLE DES MATIÈRES I. La théorie des antimodernes. Jeux et enjeux de l´histoire littéraire. Les antimodernes roumains. II. La polemique modernité-antimodernité dans la culture roumaine et ses trois principaux representants : Titu Maiorescu, Garabet Ibrăileanu, Eugen Lovinescu II.1.Titu Maiorescu et la théorie des formes sans fond II.1.1.Ellipses dans l’article «Contre la direction actuelle de la culture roumaine». Quelques précisions concernant la vie et l’itinéraire intellectuel de Titu Maiorescu (Hostilité à l’égard de la Révolution-29; Etre à contre-courant. Découverte de Schopenhauer-36) II.1.2. Etre « démodé » signifie être « moderne ». La théorie des « formes sans fond » (Contestation de la modernité roumaine en tant qu’imitation d’un modèle français-44; Pour être un vrai libéral, il faut être conservateur-57; Réajustement de la théorie des formes sans fond-62) II.1.3. Quelques idées esthétiques de Titu Maiorescu. Titu Maiorescu entre Ion Luca Caragiale et Mihai Eminescu II.2. Les paradoxes de Garabet Ibrăileanu II.2.1. Advocatus diaboli. Un groupe réactionnaire : Junimea. Un progressiste le regard tourné vers le passé. II.2.2. « Nous devons obtenir en littérature ce que les conservateurs ont exigé en politique » II.3. Eugen Lovinescu, théoricien du « modernisme dirigé ». La modernité comme victoire de la forme sur le fond II.3.1. Le bovarysme d’Eugen Lovinescu ou de la façon dont on devient moderne. La revanche de « M. Système » sur le critique littéraire. II.3.2. Réécriture de la théorie de Maiorescu III. Deux Junimistes de générations différentes : Vasile Alecsandri et Ion Luca Caragiale. L’ombre de Mihai Eminescu III.1. Vasile Alecsandri III.1.1. Une autre façon d’imaginer la Révolution (Le révolutionnaire déçu par la Révolution-128; Un révolutionnaire qui commence à croire que la Révolution a une forme carnavalesque-130; Désenchantements politiques-135; Constantin A. Rosetti, 5 27 28 28 44 67 74 74 90 94 94 106 122 123 123 3 alias Clevetici ultrademagogul [Clabaudin l’ultradémagogue]. Alecsandri, un junimiste d’avant Junimea-136; Le refuge dans la littérature. Le Mal et « la corruption moderne » ont un nom : Berlicoco (alias Constantin A. Rosetti). Nostalgie et antinostalgie-138) III.2. Ion Luca Caragiale III.2.1. De la méfiance à l’égard de la notion de « système » à la méfiance à l’égard de la politique. III.2.2. Du côté des libéraux, du côté des conservateurs, ni libéral ni conservateur (Le libéral déçu-149 ; Dérision des principes et des enjeux de la Révolution française- 158 ; La modernité en tant que forme sans fond-167) III.2.3. La presse et le moft. La presse, apocalypse du monde moderne. L’ariston et l’orgue de Barbarie III.2.4. L’immanence de la littérature. Eminescu et la politique. Caragiale, critique de Macedonski III.2.5. Le dernier texte idéologique de Caragiale. La voix d’Eminescu IV. Benjamin Fondane, un avant-gardiste atypique, confronté à la modernité et à la terreur du surréalisme. Le biais antimoderne du judaïsme. Le contre-pied de Julien Benda et de Charles Maurras IV.1. Fondane à la recherche d’un autre classicisme (Entre Charles Maurras, Julien Benda et André Gide-191; Un équivalent inattendu du symbolisme-196) IV.2. Le procès du modernisme (Un écrivain d’avant-garde confronté aux avant- gardes. Du Dada au surréalisme. Un volume de vers déroutant-200; « Faux traité d’esthétique » à l’usage du surréalisme. La « Terreur » selon Fondane et Paulhan- 205; Le surréalisme et la politisation de la littérature. L’écrivain ne peut être que contre-révolutionnaire-211; Rimbaud personnage exemplaire de la crise de la poésie moderne-216) IV.3. La philosophie existentialiste ; une solution pour échapper à la terreur de l’Histoire (L’Histoire, clé de voûte du monde moderne-220; Fondane, Benda et « l’idole romantique »-222) V. Le face à face d’Eliade et de Cioran. Le faux „optimiste” et le pessimiste V.1. Une génération anéantie avant terme. Mircea Eliade et L’Itinéraire spirituel. 144 144 147 170 176 184 190 191 200 220 229 229 4 V.2. Les jeunes Eliade et Cioran, adversaires de la modernité. Interventions dans la presse roumaine. V.3. Quel type de révolution souhaite Eliade ? V.4. Cioran entre le surhomme allemand et la décadence française. L’affrontement du moderne et de l’antimoderne. V.5. Le mythe de l’éternel retour et Précis de décomposition, matrices des essais à venir de Mircea Eliade et d’Emil Cioran (Mircea Eliade, Le mythe de l’éternel retour-297; Précis de décomposition. Contre le fanatisme de la méthode. L’œuvre de Cioran en tant qu’inventaire des thèmes antimodernes-310; « Rue Servandoni, près de l´Église Saint-Sulpice » – un des chemins vers la décadence-316; L’histoire n’est qu’une utopie. Le péché originaire et la posthistoire-320) V.6. Fin de la littérature et la dégradation du style. La vengeance de Pascal (Maistre, ou du style. Cioran par lui-même-339) VI. L’influence de Charles Baudelaire sur la littérature roumaine. Une variante de la Querelle des Anciens et des Modernes. Baudelaire et « le cas » Arghezi. L’éclairage de Benjamin Fondane VI.1. Traductions de Baudelaire en roumain VI.2. Le modèle baudelairien au centre des débats qui accompagnent le mouvement symboliste roumain en train de s’imposer. La querelle des Anciens et des Modernes (Baudelaire et les théoriciens du symbolisme roumain-364; Influence de Baudelaire sur la poésie symboliste roumaine-373; L’hostilité de « l’arrière-garde ». Garabet Ibrăileanu, son face à face avec Nicolae Davidescu et Felix Aderca-376; Le repentir d’un moderne : Nicolae Davidescu. Un précurseur inattendu du symbolisme roumain. Eminescu et Baudelaire-390) VI.3. « Le cas » Arghezi (Un des plus importants poètes modernes prend le contre- pied de la modernité-397; Imitations de Baudelaire. La polémique Eugen Lovinescu – Vladimir Streinu-402; La traduction infidèle-406; Un volume indirectement dédié au modèle-409) VI.4. Baudelaire ou un autre type de bateau Conclusions BIBLIOGRAPHIE 239 254 268 296 328 345 345 364 396 412 424 428 5 I. La théorie des antimodernes. Jeux et enjeux de l´histoire littéraire. Les antimodernes roumains. La question de la modernité semble avoir été longtemps au centre des préoccupations d’Antoine Compagnon, un des plus réputés historiens d’aujourd’hui de la littérature française, qui en a fait le sujet de plusieurs de ses ouvrages de référence. Pour offrir à notre travail les repères qui lui sont nécessaires, il nous paraît utile de nous rapporter à certains de ses ouvrages où il présente et analyse divers enjeux de la modernité : La Troisième République des Lettres, Cinq Paradoxes de la Modernité et Les Antimodernes. De Joseph de Maistre à Roland Barthes. Le recours aux deux premiers ouvrages n’a guère vocation d’établir une succession déterministe ou ascendante, ce qui serait une erreur typique d’un esprit moderne standard. Il s’agit seulement de puiser un certain nombre d’éléments à même d’éclairer de manière significative la question de la modernité et de l’anti-modernité, et d’en permettre une meilleure compréhension. La lecture de ces textes plus anciens à la lumière des Antimodernes et en parallèle avec ce dernier ouvrage nous permet aussi de mieux présenter les tenants et les aboutissants d’une recherche dont l’auteur paraît en avoir compris les enjeux dès le début de sa carrière, et dont il avait établi dès ce moment-là les lignes directrices : étudier le concept de « moderne » dans une perspective nouvelle en inventant de nouvelles « techniques » d’histoire littéraire à même de répondre aux nouvelles exigences ainsi apparues. Pourquoi commencer notre approche méthodologique en évoquant La Troisième République des Lettres, qui s’ouvre avec un essai intitulé « Les deux Barthes », continue avec une présentation de la façon dont l’histoire littéraire s’est constituée en tant que discipline indépendante dans le paysage littéraire français et qui s’achève avec deux commentaires concernant l’un Proust, l’autre Flaubert ? Pour la bonne et simple raison que ce recueil qui semble modifier les principes de l’histoire littéraire, peut être lu aussi, en partie, comme une histoire de la querelle des Anciens et des Modernes, en prenant cette fois-ci comme sujet d’étude un jeu du moderne et de l’antimoderne qui se déroule à la frontière du XIXe et du XXe siècle, 6 avec de nombreuses conséquences insidieuses qui se prolongent jusque dans les années soixante. D’autre part, les deux derniers chapitres qui confèrent à l’ensemble du volume une tournure paradoxale, sont consacrés à Proust et à Flaubert dont l’attitude envers la modernité littéraire constitue en elle-même un élément du processus de constitution de cette modernité, ce qui fait des deux auteurs cités des participants à part entière à la naissance de ce concept. Il en va de même pour le texte qui se trouve en tête du recueil et qui en définit les enjeux complexes. Il semble être le pendant du chapitre « Roland Barthes en saint uploads/Litterature/ soare-oana-2013-these-pdf.pdf

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