Sonnets pour Hélène Sonnets pour Hélène est un recueil de poèmes de Pierre de R

Sonnets pour Hélène Sonnets pour Hélène est un recueil de poèmes de Pierre de Ronsard paru en 1578. Ce recueil était une commande de la reine Catherine de Médicis pour sa protégée et fille d'honneur, Hélène de Fonsèque (fille de René de Fonsèque, baron de Surgères, et d'Anne de Cossé), afin de la consoler de la perte de son amant à la guerre. Ronsard, qui était bien plus âgé que la jeune femme, a entrepris de lui écrire un recueil de sonnets où il loue sa beauté et la compare avec la belle Hélène, héroïne de la guerre de Troie[réf. nécessaire]. Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle ! » Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle. Je serai sous la terre, et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ; Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Quand vous serez bien vieille Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz chantant mes vers, en vous émerveillant : "Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle." Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle. Je serai sous la terre, et fantôme sans os Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ; Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578 Sonnets pour Hélène est un poème écrit par Pierre de Ronsard en 1578. Dans Sonnets pour Hélène, Ronsard mêle deux thèmes communs : d'une part l'épicurisme et la poursuite du bonheur, d'autre part l'immortalité que prodigue la poésie. Sonnets pour Hélène est une forme de provocation puisque Ronsard projette par Hélène une vision réaliste de son avenir mais il est aussi un appel à vivre le présent pour vaincre la mort. Nous allons étudier un sonnet de Ronsard, tiré de son recueil, Sonnets pour Hélène, écrit en 1578. Il fondera avec Du Bellay la Pléiade après avoir suivi l’enseignement de Dorat . Dans le but d’étudier ce poème nous verrons dans un premier temps la demande amoureuse et en second lieu l’originalité de cette invitation à l’amour. I - La demande amoureuse Le poète donne une image négative d’Hélène. En effet sa beauté est passée ainsi que le suggère l’imparfait, « Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle ». Ronsard insiste sur l’image de la vieillesse et le moment où elle songera avec tristesse à sa jeunesse perdue, « Quand vous serez bien vieille » ou encore, « vous serez au foyer une vieille accroupie ». Nous pouvons souligner l’insistance avec laquelle le poète évoque la vieillesse d’Hélène, « bien vieille » et les occurrences du mot. L’adjectif « vieille » devient sa caractéristique essentielle, voire sa seule qualité, « une vieille accroupie ». Cela justifie son empressement à solliciter l’amour de la jeune femme. Mais cette dernière apparait comme une femme dédaigneuse devant l’amour qui lui est offert, « Regrettant mon amour et votre fier dédain ». Il lui présente ce dédain comme une erreur qu’elle regrettera amèrement, ainsi que l’amour du poète mort, sorte de revanche imaginaire et posthume de l’auteur. Sa vie de vieille femme est monotone, elle est seule, sans enfant, avec la seule présence de domestiques endormies : »Déjà sous le labeur à demi sommeillant ». Ses occupations sont aussi monotones, « dévidant et filant », et elle ne pourra éprouver que de la nostalgie à l’égard de cette époque où le poète l’aimait et la célébrait : »Direz chantant mes vers, en vous émerveillant », « Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. Le poète lance son appel à la jeune femme, « Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain : cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie ». Il cherche ainsi à insister sur le caractère fugitif de sa beauté, de sa jeunesse et de la vie en général. Cette invitation à l’amour s’appuie donc encore une fois sur le constat du temps qui passe, mais ici le poète fait valoir en plus la puissance de sa poésie qui peut prolonger la beauté en lui donnant une sorte d’immortalité. II - L’originalité de cette invitation à l’amour 1° C’est un contre-éloge, il n’y a pas de descriptions de la beauté féminine, mais au contraire des images dévalorisantes de la vieillesse. Ronsard donne une image plutôt négative d’Hélène, en la décrivant dans le futur, lorsqu‘elle n’aura de sa beauté que des souvenirs. Sa jeunesse est perdue, elle y pense avec regrets : «Du temps que j’étais belle », v.4, elle est en plus présentée en tort : le poète critique son « fier dédain », v.12, qui fait qu’elle a refusé ses avances. Ce dernier est présenté comme une erreur qu’elle regrettera amèrement ainsi que l’amour du poète mort, sorte de revanche imaginaire et posthume du poète. 2° Son invitation à l’amour est un mélange d’humour et de gravité : il se moque un peu d’elle en lui faisant peur de sa vieillesse, mais c’est tout de même un sujet assez sérieux puisque le poète est en train de faire passer une philosophie essentielle, celle du carpe diem. Son invitation à l’amour s’appuie donc sur le constat du temps qui passe et le poète peut ainsi faire valoir la puissance de la poésie qui peut prolonger la beauté en lui donnant une sorte d’immortalité. Ronsard se sert d’un mélange d’humour et de gravité. Il se moque un peu d’Hélène en lui faisant peur de sa vieillesse mais le sujet est sérieux car il s’agit d’une philosophie essentielle, celle du carpe diem. Conclusion : Ronsard traite le sujet de l’amour. Il ne lui fait pas une déclaration mais tente de convaincre la femme qu’il aime, qu’elle doit l’aimer en retour. Pour cela, il lui rappelle qu’un jour elle sera vieille. Il faut cependant lui offrir une certaine immortalité. En fait, le poète veut faire comprendre à quel point il est important de réaliser que le temps passe et que rien n’est éternel. Thème du carpe diem : profiter du présent : cueille le jour. Quand vous serez bien vieille Pierre de Ronsard Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle. Je serai sous la terre et fantôme sans os : Par les ombres myrteux je prendrai mon repos : Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain : Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578 André Lagarde André Lagarde, né le 13 octobre 1912 à Touille dans la Haute-Garonneet mort le 19 novembre 2001 à Neuilly-sur-Seine1, est un professeur et historien de la littérature française. Élève du Grand Lycée de garçons de Toulouse, il obtient l'agrégation de lettres en 1938. Nommé professeur en classe préparatoire dans le lycée où il a été élève, il a comme collègue Laurent Michard. Il enseigne de 1943 à 1949 aux lycées de Saint-Germain-en-Laye, Buffon à Paris, puis au prestigieux lycée Louis-le- Grand. Professeur au lycée Louis-le-Grand dans les années 1950-1969 en Lettres supérieures, puis (encore qu'il ne soit pas normalien) en Première supérieure à partir de 1963, André Lagarde fut avec Laurent Michard, alors professeur de lettres supérieures et Première supérieure au lycée Henri-IV, l'auteur de célèbres manuels scolaires connus sous le nom de Lagarde et Michard, recueils de textes choisis, présentés et commentés des auteurs français dans leur succession chronologique et qui servaient de base à l'enseignement de la littérature française dans les lycées. Une riche illustration, parfois en couleur, picturale et photographique (innovation fortement appréciée à l'époque) accompagne les textes. En 1969, il devient inspecteur général de l'instruction publique. Laurent Michard Laurent Michard, né le 16 janvier 1915 à Saint-Étienne et mort le 27 février 1984 à Paris1, est un professeur et historien de la littérature française. Biographie Il était le fils du capitaine d'infanterie Philibert Jean Marie Michard, né à Aveizieux (Loire) le 14 mai 1866 et mort pour la France, dans les Vosges, le 25 août 19142. Sa famille était originaire d'Aveizieux uploads/Litterature/ sonnets-pour-helene.pdf

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