1 UNIVERSITE DE COCODY UFR Langues, Littératures et Civilisations UNIVERSITE DE

1 UNIVERSITE DE COCODY UFR Langues, Littératures et Civilisations UNIVERSITE DE LIMOGES Faculté de Lettres, Langues et Sciences Humaines Ecole Doctorale : Espaces Humains et Interactions Culturelles Département de Littérature Comparée Année : [2006] Thèse N° [….] THESE pour obtenir le grade de DOCTEUR de l’Université de Limoges (France) et de l’Université de Cocody (Côte d’Ivoire) Discipline : Littérature Comparée Présentée et soutenue publiquement par Viviane Koua Soutenue le 3 Juillet 2006 Médée figure contemporaine de l'interculturalité Sous la direction de : Messieurs les Professeurs Bertrand WESTPHAL et Gerard LEZOU DAGO JURY : M. Bertrand WESTPHAL, Professeur à l'Université de Limoges. M. Gérard DAGO LEZOU, Professeur à l'Université de Cocody. M. Duarte MIMOSO-RUIZ, Professeur à l’Université de Toulouse. Mme. Virginie KOUASSI, Maître de Conférence à l'Université de Cocody. DEDICACE A mon père, Ton souvenir reste à jamais gravé dans mon cœur. Là où tu te trouves, papa, sache que les sacrifices que tu as faits pour la réussite de tes enfants, ne sont pas restés vains. A ma mère qui a su m’encourager à prendre mon envol dans la vie. Puisse le Seigneur te combler de sa bénédiction et de sa grâce. A ma famille, A monsieur et madame Djande, 3 REMERCIEMENTS Je tiens à remercier ici très vivement les personnes, qui, de près ou de loin m’ont apporté leur aide dans la réalisation de cette thèse. Je remercie principalement mes directeurs de thèse Monsieur Gérard Lezou Dago, Professeur de l’Université d’Abidjan Cocody, qui m’a initiée et fait aimer le monde de la recherche. Je le remercie du fond cœur pour sa disponibilité, ses conseils et son assistance. Monsieur Bertrand Westphal, Professeur à l’université de Limoges, qui m’a dirigée tout au long de ces années de recherches. Je voudrais lui dire ma profonde reconnaissance d’avoir su me guider et me rassurer lorsque le doute m’envahissait. Sa patience, son expérience, son savoir et ses précieux conseils ont considérablement contribué à la conception de ce travail. Je souhaiterais également exprimer ma reconnaissance aux enseignants qui, spontanément m’ont aidée. En particulier Monsieur Mimoso-Ruiz Duarte de l’Université de Toulouse qui n’a pas hésité un seul instant à m’aider et à me proposer des œuvres qui pouvaient m’être utiles pour la réalisation de ce travail. Messieurs Levet et Béniamino de l’Université de Limoges ainsi que Mesdames Kouassi Virginie de l’Université d’Abidjan Cocody et Juliette Vion-Dury de l’Université de Limoges. Je voudrais témoigner aussi mon affection aux familles et amis, Coin, Dupuis, Lafarge, l’Abbé Jean Sylvain Emien, l’Abbé Jorge, François Baudouin, Françoise Bouteilloux, Jeanne Perse, Mme Fian, Mme Wostina. Mes remerciements vont aussi à l’endroit de mes amis et frères, Bodo Cyprien, Jean François Kola qui m’ont beaucoup soutenue. Afsatou Maninga, Jean-Yves Lath et Rachel, Jean Louis Zagol et Marie Hélène, Jean Marc Nenert, Ida Jallow Sallah, Kady Ouattara, Nina Vingonin, Anne et Thibaut, Saïd et Bénédicte, Serge de Miras, Tangara 4 Mamadou, Carole et Mireille Fian, Renaud Miniconi et tous les membres du groupe de prière Théopolis. Je leur sais gré de leur assistance. J’adresse toute ma gratitude au personnel de la Faculté des Lettres : celui du service commun de la documentation, de l’accueil, de l’imprimerie. INTRODUCTION GENERALE De l’antiquité à nos jours, la construction du monde par le mythe a constitué une entreprise complexe. Rattaché aux temps anciens en apparence, il continue de susciter une attention particulière au sein de nombreuses disciplines des sciences humaines. C’est la raison pour laquelle les littéraires, les sociologues, les anthropologues et bien d’autres exégètes ne cessent de l’analyser sous les aspects les plus divers. Cette complexité l’empêche d’être enfermé dans une définition qui risquerait de restreindre son champ. A mi-chemin entre l’inviolable et la fascination, le mythe permet à l’imaginaire humain de répondre à la question des origines. Mircéa Eliade, un des théoriciens du mythe, propose une définition qui semble la moins imparfaite parce que la plus large : « Le mythe raconte une histoire sacrée, il relate un événement qui a eu lieu dans le temps primordial, le temps fabuleux des « commencements » […]. Il raconte comment, grâce aux exploits des êtres surnaturels, une réalité est venue à l’existence, que ce soit la réalité totale, le Cosmos, ou seulement un fragment : une île, une espèce végétale, un comportement humain, une institution. » 1 A côté de cette définition, nous retiendrons également celle proposée par Gilbert Durand qui paraît la plus élaborée : « Le mythe apparaît comme un récit (discours mythique) mettant en scène des personnages, des situations, des décors généralement non naturels (divins, utopiques, surréels etc.) segmentables en séquence ou plus petites unités sémantiques (mythèmes) dans lesquels s’investit obligatoirement une croyance - contrairement à la fable et au conte. Ce récit met en œuvre une logique qui échappe aux principes classiques de la logique d’identité. »2 Cela dit, le mythe se donne pour caractéristique essentielle de raconter et d’expliquer l’apparition de l’univers, son peuplement et son mode d’organisation sans proposer ni une théorie ni un raisonnement véritable, c’est-à-dire rationnel. Avec Philippe Sellier, on rencontre une autre facette du mythe. Dans un article 1 Mircea Eliade, Aspect du mythe, Paris, Gallimard, 1966, pp. 16-17. 2 Gilbert Durand, Structure Anthropologique de l’imaginaire, Paris, Dunod, 1992, p. 64. 7 intitulé Qu’est-ce qu’un mythe littéraire ?, il rappelle qu’un mythe est un « récit fondateur », un récit instaurateur qui explique comment s’est fondé le groupe, le sens de tel ou tel interdit, l’origine de la condition présente de l’homme. Le mythe pour lui, est « tenu pour vrai » et remplit une fonction « sociale et religieuse » dans la mesure où il se présente comme le ciment du groupe. C’est l’intégrateur social qui propose des normes de vie à partir desquelles les personnages agissent en vertu « d’une logique de l’imaginaire »3. Chez les sociologues et les politologues également, le mythe se définit comme une croyance collective de caractère dynamique, symbolique et global revêtant la forme d’une image; il tend à se composer en récit comme le dirait Gilbert Durand4. En somme, le mythe explique les causes, justifie des coutumes, révèle l’être ou Dieu. C’est en cela qu’il peut être présenté comme une histoire sacrée. En effet, le mythe nous montre des choses essentielles de la vie. Il reste aujourd’hui un facteur essentiel de cohésion sociale et favorise l’adhésion de tous à un même schéma dynamique. Cependant, il faut remarquer que la vérité du mythe est une vérité symbolique : elle propose pour le monde, la vie, les relations humaines, un sens qu’elle ne peut imposer ni démontrer. Pierre Grimal explique : « [...] Le mythe répond à un besoin fondamental de l'esprit humain [...]. Tout ce qui en nous, n'est pas éclairé par la connaissance rationnelle appartient au mythe. Celui-ci n'est que la défense spontanée de l'esprit humain en face d'un monde inintelligible ou hostile [...]. Les mythes sont inséparables de toutes pensées, dont ils forment un élément essentiel et vital. Sans eux, la conscience humaine est mutilée, blessée à mort. Essayer de les mieux connaître, ne serait-ce que du dehors, c’est pénétrer plus avant dans la pensée des hommes.»5 De par ces propos, on se rend compte que le mythe est consubstantiel à l’humanité. Aussi, partant de ces définitions, croirait-on que les fonctions du mythe se 3 Philippe Sellier, « Qu’est- ce qu’un mythe littéraire ? », in Littérature n°55, Octobre 1984, pp. 113- 114. 4 Gilbert Durand, Structure Anthropologique de l’imaginaire, Paris, Dunod, 1992. p. 27. 5 Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, PUF, 1951. p. 12. 8 limitent uniquement à la création du monde et qu’il reste seulement un récit fondateur alors que la littérature qui est la garante de sa suivie, continue de le propager et de le répéter. Dans le Dictionnaire des mythes littéraires, dont il a été le promoteur, Pierre Brunel va jusqu’à avouer que « la littérature est le véritable conservatoire des mythes »6, montrant ainsi comment la littérature pouvait être un lien de maintenance et d’expérimentation du mythe. Pour lui, « le mythe nous parvient tout enrobé de littérature, […] il est déjà, qu’on le veuille ou non littéraire. Toute analyse littéraire rencontre inévitablement à un moment donné ou à un autre le mythe »7. Dans cette optique, on pourrait parler de mythe littéraire ou de littérature mythique pour montrer les liens dialectiques qui s’instituent entre le mythe et son exploitation littéraire ou la littérature écrite à des fins mythiques. Transposé dans le domaine littéraire, le mythe devient plus qu’un symbole en vertu de sa dimension expressive. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la production littéraire représente encore un des champs privilégiés de la mise en exemple du mythe. Mais il faudra prendre en compte plus qu’ailleurs la qualité de l’expression formelle et la personnalité de l’auteur, son initiative à introduire des transformations. A ce sujet, Claude Lévi- Strauss souligne qu’en littérature, toutes les versions du mythe n’ont pas la même importance, certaines seront particulièrement admirées tant pour leur réussite formelle que pour leur rayonnement mythique et pourront apporter des inflexions décisives uploads/Litterature/ studiu-imp-medeea.pdf

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