La méthode de la synthèse de textes La synthèse de textes dans les concours La

La méthode de la synthèse de textes La synthèse de textes dans les concours La synthèse de textes est l’épreuve proposée généralement au concours de l’ISCAE pour la Culture Générale Française. Deux ou trois textes portant sur le même sujet sont soumis à l’examen des candidats. Ils traitent d’une question relevant du même domaine : art, littérature, sciences physiques et technique, biologie et médecine, sciences humaines, économie, politique, culture et civilisation. I. L’ÉTUDE DES TEXTES A. La lecture globale des trois textes A l’expérience, il paraît préférable de procéder à la lecture texte par texte, On s’en fera ainsi une meilleure vue que par la lecture continue des trois textes. Au cours de la lecture globale du premier, l’on pourra déjà, comme pour le résumé, cocher au passage les mots ou expressions-clés et encadrer les mots ou expressions-outils, et même, éventuellement, la proposition qui assure la transition entre les paragraphes. B. La lecture analytique A la seconde lecture, on relèvera, par une analyse systématique et sur trois grandes feuilles séparées, la ou les idées principales et, s’il y a lieu, les idées secondaires qui s’y rattachent. On devra aboutir à une formulation nette. On essayera ensuite, si le texte n’a pas de titre, d’en trouver un significatif. Sauf instruction expresse du libellé, il ne sera pas reproduit dans la copie, mais il servira de guide pour la comparaison avec les deux autres textes et ne devra jamais être perdu de vue. On notera en même temps et avec le même soin les liaisons ou articulations et les exemples représentatifs. On passera alors au second texte puis au troisième en opérant séparément de la même manière. A l’achèvement de ce travail initial, on disposera ainsi, dans leur enchaînement, de toutes les idées qui serviront à la confrontation entre les textes et l’on aura tout l’ensemble sous les yeux. Il importe que ce relevé soit d’une parfaite lisibilité et que la succession des idées retenues par l’analyse pour chaque texte soit largement espacée, de façon à rendre possibles les corrections et les retouches sans nuire à la lisibilité. Ce qu’on appelle fâcheusement le brouillon ne doit être négligé ni dans l’écriture ni dans la disposition des idées. C. L’établissement du plan de synthèse De même que pour les textes longs à résumer, il n’y a pas intérêt à dresser en détail le plan de chaque texte. Cela demanderait beaucoup de temps et risquerait de détourner l’esprit de son but, à savoir la synthèse. On se contentera généralement de trois schémas analytiques, où seront alignées les idées principales, les idées secondaires et les liaisons. En revanche, il est conseillé de dresser par écrit le plan précis de la synthèse. Pour passer des schémas au plan, on recherchera les rapports, d’un texte à l’autre, qui rapprochent les idées, les réunissent ou les opposent. On affectera les idées à relier de repères : flèches, numéros, lettres, etc., à partir desquels on construira le plan. L’édification de ce plan, qui fournira la clé d’une synthèse rigoureuse, exige beaucoup de concentration et de pénétration. On lui consacrera tout le temps nécessaire en opérant de façon systématique. D. Ce qu’il faut éviter dans la synthèse — Une pseudo-synthèse par simple addition ou juxtaposition du résumé des trois textes. «Une synthèse n’est pas une succession des différents résumés» — Un «schématisme desséchant», qui élimine des éléments significatifs et tombe dans l’abstraction abusive en supprimant tous les exemples, même les plus représentatifs. — Les «va-et-vient chaotiques», où l’on saute d’une idée à l’autre pour revenir plus loin sur l’une d’elles, sans qu’on puisse percevoir, à la lecture, un mouvement logique de pensée. Ce désordre équivaut non seulement à une absence de synthèse, mais, ce qui est aussi grave, à un «amalgame anonyme», où l’on se perd sans savoir qui a dit quoi. — L’émiettement, qui produit le même effet en mettant en relief des détails sans lien entre eux, au détriment des idées essentielles, et en multipliant les alinéas sans que se justifie le passage de l’un à l’autre. — Le choix comme base de la synthèse du plan de l’un des textes, ce qui a pour conséquence, même si cela n’a pas été l’intention du candidat, de lui conférer un privilège comme s’il prenait position en sa faveur aux dépens des deux autres. — La comparaison mécanique et primaire par ressemblances et différences, qui ne se justifie que rarement. E — Ce qu’il faut faire dans la synthèse de textes 1. Chercher un centre de perspective, un point de vue ou quelques points de vue coordonnables entre eux, grâce auxquels il sera possible de construire logiquement le plan de la synthèse. 2. Trouver une phrase courte qui annonce le thème traité et serve d’introduction. Ce pourra être une sorte de titre général recouvrant les trois textes et indiquant le fil directeur. 3. Embrasser l’ensemble dans une sorte de conclusion, qui, à la différence du résumé où elle est presque toujours inutile, s’impose souvent en une épreuve dont elle représente l’objectif. Mais elle ne doit pas se présenter comme une vue personnelle. Ce serait une prise de parti, qui, si elle est exigée dans la dissertation, est interdite ici par la loi du genre. Le mieux est que la conclusion apparaisse comme résultant de l’examen des trois textes et comme en découlant logiquement. Elle regroupera, si possible, les prises de position des trois auteurs dans leur rapport entre eux et relativement au sujet global de la synthèse. 4. Marquer clairement les moments d’une progression rigoureusement construite et cohérente. On distinguera nettement en premier lieu, la position des problèmes ou questions ou des thèmes énoncés par les auteurs et en second lieu, la recherche et la détermination de leurs causes et effets ou conséquences; enfin, les solutions ou remèdes proposés ainsi que les arguments ou raisonnements qui la soutiennent en mettant en lumière les convergences et les divergences ou les disparités. Ces indications ne font que montrer dans quel esprit le plan doit être recherché, élaboré et établi. Mais il n’est pas possible de proposer un plan-type. Sur un même sujet, nous l’avons dit, les auteurs qui le traitent viennent souvent d’horizons très divers : philosophe, savant, écrivain, artiste, sociologue, économiste, médecin, journaliste, etc. Ils ne se placent pas au même point de vue, ils ne parlent pas le même langage. C’est l’intérêt de l’épreuve de dégager par une réflexion approfondie les points de rencontre, ce qui ne veut pas dire d’accord. C’en est aussi la difficulté. Tantôt c’est l’aspect moral ou philosophique, tantôt c’est l’esprit scientifique qui prévaut dans le texte. Même quand les auteurs ont une formation semblable et appartiennent à une discipline donnée, notamment dans l’épistémologie ou philosophie des sciences et plus encore dans les sciences humaines, leurs thèses, leurs principes sont susceptibles de s’opposer radicalement et de représenter des idéologies et des courants de pensée fort différents. La structure du plan sera donc en chaque cas déterminée par le caractère et le contenu des trois textes proposés. Aussi la mise en paragraphes de ces textes plus ou moins hétérogènes est-elle une opération encore plus délicate que pour le résumé. Chaque paragraphe, comme il est de règle, rappelons-le, doit être étroitement uni à celui qui le précède et à celui qui le suit dans un même mouvement de pensée. Les candidats ne pouvant ici se laisser porter par le texte comme pour le résumé, elle requiert de grandes qualités de finesse et de souplesse d’esprit. Assez fréquemment, il est vrai, les trois textes se succèdent dans l’ordre chronologique de leur publication et, suivre cet ordre, du moins au point de départ, est souvent le plus simple. Toutefois les auteurs ont pu s’ignorer et, étant donné le contenu des textes, leurs thèses, leur argumentation, construire un ordre logique peut être préférable. Ce pourra être, dans l’un ou l’autre des trois, s’il est le plus complet et le plus clair, qu’on trouvera la base de départ sans qu’il détermine pour autant toute la structure. Il est certain que la liberté dans l’organisation des idées et dans leur enchaînement est un avantage pour les meilleurs élèves. De ce fait, une telle épreuve, particulièrement révélatrice de la personnalité, se montre très sélective. Mais on n’oubliera pas que le libre cours offert ici à l’intelligence ne doit en rien nuire à la cohérence et à l’unité de l’ensemble, mais au contraire les servir et les mettre en relief. II — RÉDACTION DE LA SYNTHÈSE Répétons-le. Les règles de rédaction qui valent pour le résumé valent aussi pour la synthèse (1) Nous y renvoyons le lecteur en nous contentant ici de préciser quelques particularités ou nuances qui sont propres à la synthèse de textes. A — Les phases du travail On commencera par regrouper les idées en trois catégories en laissant de côté, dans ce premier temps, les nuances. Il n’y a pas d’inconvénient, à titre provisoire, à rapprocher — les idées identiques ou voisines; — les idées qui s’opposent; — les idées qui, sans figurer dans les autres textes, se révèlent comme de uploads/Litterature/ synthese-de-textes-iscae.pdf

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