Le cinéma ou le dernier des arts Luc Vancheri DOI : 10.4000/books.pur.87745 Édi
Le cinéma ou le dernier des arts Luc Vancheri DOI : 10.4000/books.pur.87745 Éditeur : Presses universitaires de Rennes Année d'édition : 2018 Date de mise en ligne : 18 février 2019 Collection : Spectaculaire | Cinéma ISBN électronique : 9782753577473 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782753574458 Nombre de pages : 318 Ce document vous est offert par Université Lumière Lyon 2 Référence électronique VANCHERI, Luc. Le cinéma ou le dernier des arts. Nouvelle édition [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2018 (généré le 26 février 2020). Disponible sur Internet : <http:// books.openedition.org/pur/87745>. ISBN : 9782753577473. DOI : 10.4000/books.pur.87745. © Presses universitaires de Rennes, 2018 Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International - CC BY-NC-ND 4.0 Cet ouvrage est diffusé en accès ouvert dans le cadre du projet OpenEdition Books Select. Ce programme de financement participatif, coordonné par OpenEdition en partenariat avec Knowledge Unlatched et le consortium Couperin, permet aux bibliothèques de contribuer à la libération de contenus provenant d'éditeurs majeurs dans le domaine des sciences humaines et sociales. La liste des bibliothèques ayant contribué financièrement à la libération de cet ouvrage se trouve ici : https://www.openedition.org/22515. This book is published open access as part of the OpenEdition Books Select project. This crowdfunding program is coordinated by OpenEdition in partnership with Knowledge Unlatched and the French library consortium Couperin. Thanks to the initiative, libraries can contribute to unlatch content from key publishers in the Humanities and Social Sciences. Discover all the libraries that helped to make this book available open access: https://www.openedition.org/22515?lang=en. Le cinéma ou le dernier des arts Collection « Le Spectaculaire » Série Cinéma dirigée par Véronique Campan et Gilles Mouëllic Comité scientiique : Vincent Amiel, Emmanuelle André, Véronique Campan, Antony Fiant, Laurent Le Forestier et Gilles Mouëllic Dernières partitions Priska Morrissey et Emmanuel Siety (dir.), Filmer la peau, 2017, 248 p. Antony Fiant, Roxane Hamery et Jean-Baptiste Massuet (dir.), Point de vue et point d’écoute au cinéma. Approches techniques, 2017, 290 p. Catherine Roudé, Le cinéma militant à l’heure des collectifs. Slon et Iskra dans la France de l’après-1968, 2017, 306 p. Pascale Thibaudeau, Carlos Saura. Le cinéma en dansant, 2017, 324 p. Laurent Le Forestier, La transformation Bazin, 2017, 370 p. Jean-Baptiste Massuet, Le dessin animé au pays du ilm. Quand l’animation graphique rencontre le cinéma en prises de vues réelles, 2017, 394 p. Vincent Amiel, Gilles Mouëllic et José Moure (dir.), Le découpage au cinéma, 2016, 372 p. Roxane Hamery et Éric Thouvenel (dir.), Jean Epstein. Actualité et postérités, 2016, 318 p. Françoise Zamour, Le mélodrame dans le cinéma contemporain. Une fabrique de peuples, 2016, 308 p. Anne Kerlan, Hollywood à Shanghai. L’épopée des studios Lianhua, 1930-1948, 2015, 458 p. Anne E. Duggan, Enchantements désenchantés. Les contes queer de Jacques Demy, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-François Cornu, 2015, 200 p. Philippe Ragel, Le ilm en suspens. La cinéstase, un essai de déinition, 2015, 222 p. Judith Pernin, Pratiques indépendantes du documentaire en Chine. Histoire, esthétique et discours visuels (1990-2010), 2015, 290 p. André Gaudreault et Martin Lefebvre (dir.), Techniques et technologies du cinéma. Modalités, usages et pratiques des dispositifs cinématographiques à travers l’histoire, 2015, 300 p. Collection « Le Spectaculaire » Presses universitaires de Rennes 2018 Luc Vancheri Le cinéma ou le dernier des arts Remerciements Ce livre doit beaucoup à la lecture attentive et aux rélexions inspirées de Gilles Mouëllic. Il me faut aussi remercier Amélie, Camille et Marie-José pour leur accompagnement avisé sur la préparation du manuscrit, ainsi que Catherine Aymard pour sa relecture. © Presses universitaires de Rennes SAIC Édition – Université Rennes 2 2 av. Gaston-Berger – Bâtiment Germaine-Tillion 35043 Rennes Cedex www.pur-editions.fr Mise en pages : Francine Sergeant pour le compte des PUR ISBN 978-2-7535-7445-8 ISSN 2103-5407 Dépôt légal : 2e semestre 2018 Avertissement Les livres ou articles écrits en langue anglaise qui n’ont pas fait l’objet d’une édition en langue française sont cités en version originale. J’ai procédé à leur traduction dans les notes en bas de page. Certains textes en langues allemande et russe, non publiés en langue française, ont fait l’objet d’une édition en langue anglaise. C’est cette dernière édition que j’ai privilégiée. Pour certains textes en langue anglaise traduits en français, j’ai parfois été amené à retenir une version antérieure au texte choisi par l’éditeur. Enin, pour ne pas alourdir des notes en bas de page déjà nombreuses, les citations d’une ligne ou deux qui ne présentent pas de diicultés particulières ne sont pas accompagnées de traduction. Introduction Le Cinéma, l’Art et la Civilisation « Maintenant, le cinéma – c’est l’électricité. Pour le public, il y a Vitaphone, Movietone, Photophone. Pour les direc- teurs de salles, il y a deux sociétés fabriquant l’appareillage : Western Electric et Radio Corporation of America. Pour les hommes d’afaires, il y a deux trusts puissants : American Telephone and Telegraph et General Electric. » Ilya Ehrenbourg, Usines de rêves, Gallimard, 1936, p. 74. Une révolution culturelle et artistique L’essai que Léon Moussinac fait paraître en 1925, Naissance du cinéma, pourrait à lui seul résumer l’efort théorique accompli par toute une époque qui a jugé nécessaire de repenser artistiquement l’industrialisation rapide que venait de connaître l’invention Lumière. Toute une série d’innovations techniques ont ainsi convergé vers la commercialisation d’un appareil d’enregistrement et de projec- tion d’images dont le destin social était soumis à deux forces concurrentes. L’une, économique, allait dessiner un modèle industriel qui a largement inluencé la construction et la standardisation d’un dispositif historique. L’autre, artistique, devait transférer au cinéma les valeurs et les normes du monde de l’art. Si au mitan des années 1910 nombreux étaient ceux qui hésitaient encore à engager le cinéma sur la voie de l’art, il n’aura fallu que quelques années pour que ce dernier conirme son avenir artistique. Le cinéma qui « découvre une à une ses propres lois » et « marche lentement vers sa perfection » s’est imposé comme l’« art qui sera l’expression même, hardie, puissante, originale, de l’idéal des temps nouveaux 1 ». • 1 – Moussinac Léon, « Naissance du cinéma », in L’âge ingrat du cinéma, Paris, Les éditeurs français réunis, 1967, p. 32. L e c i n é m a o u l e d e r n i e r d e s a r t s - 10 - L’invention du cinéma est celle d’un siècle qui s’est convaincu qu’il accomplissait le destin de la civilisation occidentale. Pour certains, il est l’égal de la tragédie grecque et s’impose comme la forme d’un nouveau théâtre démocratique, pour d’autres il n’est ni plus ni moins que le signe d’un nouvel âge historique qui succède à l’âge des cathédrales et de l’imprimerie. N’est-ce pas « dans le cinéma que les foules modernes exprimeront cette foi sans laquelle aucune époque ne saurait délivrer sa beauté 2 ». Moussinac détaille les victoires de l’art du xxe siècle, ses succès sur l’industrie, sur le théâtre et sur les autres arts dont il réalise la synthèse, sur les « intellectuels », enin, qui ne l’ont rejoint qu’après s’en être détournés. Si le cinéma peut espérer égaler « le théâtre d’Eschyle, de Shakespeare et de Molière 3 », c’est parce que sa valeur ne dépend pas directement de la science qu’on y rencontre, mais de sa faculté d’agir moralement sur le public qui attend d’être touché par ce qu’il voit avant d’y poser son esprit. Moussinac rejoint Quatremère de Quincy 4 et défend comme le it en son temps l’héritier de la révolution française un art populaire qui réconcilie l’utilité sociale et la formation esthétique. Il sait que le cinéma est inséparablement un art de masse contemporain des médias de masse, un art populaire qui a le peuple pour public et un art démocratique qui a appris à multiplier ses représentations sociales. L’idée d’un art universel jouant le rôle d’un « sermon laïque » est une constante des politiques du cinéma conduites pendant les années vingt, active chez Alfred Döblin comme chez Léon Trotsky qui y voient un moyen de guérir le peuple de l’alcoolisme en l’éloignant des bistrots, aussi bien que chez Colette et Guido Gozzano qui y découvrent les vertus d’une nouvelle république des Lettres. Mais il sait aussi que le cinéma n’existera pas sans son industrie et qu’un ilm n’est jamais que le résultat négocié de ce double rapport aux masses et au capitalisme. Cette dialectique qui orientera toute son œuvre critique – on la retrouvera chez Walter Benjamin et chez Bertolt Brecht – est une réponse aux premières utopies esthétiques qui conçoivent le cinéma sous les espèces de sa pureté cinégraphique. Moussinac anticipe ce que la première • 2 – Ibid. • 3 – Ibid. • 4 – « À tout prendre, il me semble plus avantageux à l’Art que l’artiste soit obligé de travailler pour ce qu’il appelle les ignorants (ou le public), c’est-à-dire pour des juges qui veulent, avant tout, être afectés moralement. Ne pouvant plus alors regarder l’étude et la science comme l’objet unique de son uploads/Litterature/ le-cinema-ou-le-dernier-des-arts.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 14, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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