UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL FEMMES, ÉDUCATION ET IDENTITÉS AU MAROC SOUS DO

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL FEMMES, ÉDUCATION ET IDENTITÉS AU MAROC SOUS DOMINATION FRANÇAISE (1862-1962) MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN HISTOIRE PAR CHRISTINE CHEV AUER-CARON MARS 2016 UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Service des bibliothèques Avertissement La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522- Rév.07-2011). Cette autorisation stipule que ••conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et noh commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.» REMERCIEMENTS La réalisation de ce projet de mémoire de maîtrise a été réalisée grâce aux appuies de nombreux et nombreuses proches. Je dois d'abord remercier mes parents de m'avoir donné 1' envie de poursuivre mes études, puis pour leur amour et support tout au long de mon parcours universitaire, et de m'avoir d'autant plus encouragé pendent ma période de rédactions. Vous avez été fantastique, patient et patiente, d'avoir enduré mes nombreux sauts d'humeur. Un gros merci à ma maman, qui a pris le temps de lire mon mémoire afin de me prodiguer de nombreux conseils. Merci à mes amies Maryse et Cristina pour leur écoute incomparable, leur présence, et leur patience. Alex, je ne te remercierais jamais suffisamment, j'ai une chance exceptionnelle d'avoir quelqu'un comme toi dans ma vie. À tous et toutes mes amis et amies qui ont été là pour moi. Un remerciement spécial à Jasmin pour les échanges, les conseils, et pour avoir contribué à la démystification de la méthode AP A. Je souhaite, finalement, remercier ma directrice Yolande Cohen pour la confiance, les conseils, et le dévouement. Merci, aussi, pour tous les savoirs que vous me léguez année après année. TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION ............................................................................... .1 CHAPITRE!: HISTORIOGRAPHIE, PROBLÉMATIQUE ET DESCRIPTION DES SOURCES .. 7 1.1. Historiographie du Maroc ................................................................ 12 1.2. Historiographie de 1' éducation coloniale ................................................ 16 1.2.1. Historiographie sur l'instruction des filles et des femmes au Maroc .......... .18 1.2.2. Historiographie sur le réseau scolaire de 1' Alliance israélite universelle (AIU) ............................................................................................................... 20 1.2.3. Historiographie sur l'éducation et la formation des élites au Maroc ............ 24 1.3. Historiographie du mouvement nationale marocain et du mouvement des femmes pendant le protectorat ............................................................ 26 1.4. Problématique et méthode ................................................................ 31 1.5. Sources ....................................................................................... 33 CHAPITRE II : LA CONQUÊTE DU MAROC ET LA MISE EN PLACE DE SYSTÈMES SCOLAIRES .................................................................................... 37 2.1. L'expansion coloniale de la France et la conquête du Maroc ........................ 38 2.2. La mise en place «d'un système scolaire à la française» ............................. .45 2.3. Les objectifs de l'éducation en milieu colonial. ...................................... 55 2.4. L'éducation des jeunes musulmanes marocaines ...................................... 58 2.5. Conclusion ................................................................................. 60 CHAPITRE III : QUAND NA TI ON ALISME RIME AVEC ÉMANCIPATION FÉMININE .......... 61 3.1. L'émergence du mouvement politique et social marocain ............................ 62 3.2. Panarabisme, renaissance arabe, et éducation moderne au Maroc ................... 65 3.3. La fin des années 1930, répression politique, et consolidation du mouvement nationaliste ....................................................................................... 68 3.4. Nationalisme, éducation des filles, et organisations féminines ...................... 70 3.5. Monté du nationalisme et réformes scolaires ........................................... 73 3.6. La lutte pour l'accessibilité des filles à l'éducation secondaire ..................... 76 3.7. Les partis politiques, et l'émancipation des femmes .................................. 78 3.8. Lalla Aïcha, l'accès des femmes à l'éducation, et le panarabisme .................. 82 3.9. Femmes éduquées, et changements sociaux ............................................ 85 3.10. L'éducation des filles et des femmes au lendemain de l'indépendance ........... 87 3.11. Conclusion ................................................................................ 90 CHAPITRE IV : QUAND LES COLONISATEURS ET COLONISATRICES SONT DES CORELIGIONNAIRES: LES ÉCOLES DE FILLES DE L'ALLIANCE ISRAÉLITE UNIVERSELLE ................................................................ 91 4.1. Les objectifs de l'Alliance israélite universelle ........................................ 92 4.2. Les débuts de «l'œuvre scolaire» au Maroc ............................................ 94 4.3. Le développement du réseau scolaire au Maroc ...................................... 96 4.4. L'éducation des jeunes juives .......................................................... .100 4.5. Conceptions différentialistes, éducations genrées ................................... 105 4.6. Les institutrices de 1' Alliance au Maroc- Moteur de modernité .................. 1 09 4. 7. Conclusion- une identité hybride ..................................................... 111 CONCLUSION .............................................................................. .113 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................ 118 SOURCES ...................................................................................... 125 RÉSUMÉ L'histoire du Maroc contemporain a été marquée par la mise en place d'un Protectorat français ( 1912-1956) qui avait pour principal objectif de moderniser le Royaume chérifien. L'édification d'un système scolaire, en partie calqué sur celui de la métropole, élitiste, laïque, et principalement réservé aux garçons, s'est avérée être 1 'un des moyens pris par le Protectorat pour réaliser ses objectifs. Voulant former les futurs cadres du pays, des écoles pour garçons marocains, dites «écoles indigènes», ont été fondées dès 1912. Il fallut attendre les années 1930 pour que deux écoles pour jeunes musulmanes, décennie marquée par 1' émergence de mouvements sociaux qui allaient devenir des organisations de libération nationale. Face à l'absence d'institutions scolaires pour les Marocaines musulmanes, des membres de la communauté musulmane ont pris l'initiative d'établir des lieux, souvent clandestins, d'enseignement pour les fillettes. En ce qui concerne la communauté juive, la situation n'était pas la même, puisque l'Alliance israélite universelle a fondé un système scolaire inauguré en 1862 par la création d'une école de filles à Tétouane. Nous considérons que l'éducation des filles, initiée dans ces écoles, a permis la consolidation des identités de genre et de religion mais aussi d'une conscience nationale face au colonisateur français, différentes selon les périodes et les groupes concernés. Ainsi, nous vous démontrons comment les premières femmes qui ont fréquenté l'école se sont, ensuite, elles-mêmes engagées à améliorer l'accès à 1' éducation des fillettes marocaines. MOTS-CLÉS: Femmes, éducation, Maroc, colonialisme, système scolaire, Islam, Judaïsme, modernité INTRODUCTION L'histoire du Maroc contemporain a été marquée par une multitude d'interventions étrangères, alors qu'à la fin du XIXe siècle, certains États européens tentaient d'imposer leur domination sur l'ensemble du continent africain. La conquête de 1' Afrique a pris des dimensions sans précédent en 1885, alors que se tenait en Allemagne la Conférence de Berlin. À 1' occasion de cet évènement, dont la tenue découle de l'initiative du gouvernement allemand, des représentants de la quasi- totalité des États et Royaumes européens étaient réunis afin de mettre en place les balises des conquêtes territoriales, humaines, économiques et politiques du continent. Moins d'un quart de siècle après cette Conférence, où les populations africaines brillaient par leur absence, n'y ayant pas été conviées, la quasi-totalité de l'Afrique se trouvait sous le joug du colonialisme. En 1910, seulement deux régions jouissaient encore de leur «indépendance», soit 1 'Éthiopie et le Maroc. Alors que le premier était principalement convoité par l'Italie, l'Empire chérifien était dans la mire de plusieurs États, dont la France, déjà bien présente en Afrique du Nord. La pénétration du Maghreb par la France avait débuté dans la première moitié du XIXe siècle, plus précisément en 1830 avec la prise d'Alger. Puis, faisant de l'Algérie un département français par la loi du 24 octobre 18701, la présence militaire et politique de la toute récente Ille République en Afrique du Nord gagnait rapidement en importance. Une décennie plus tard, le Bey du Tunis signait avec elle le Traité de Bardos par lequel la Tunisie devenait un Protectorat français. Au seuil du XXe siècle, l'emprise de la France sur le continent ne faisait que s'accentuer, alors que l'Afrique- Occidentale française (AOF) était instituée par le décret du 16 juin 18952, que des militaires se trouvaient en mission afin de soumettre les populations d'Afrique équatoriale, et qu'une grande part du Maghreb était déjà sous sa domination. 1Le Cour Grandmaison, O. (2004). De l'indigénat : anatomie d'un monstre juridique, Le droit colonial en Algérie et dans l'Empire français. Paris : Zones, 17 2Hesseling, G. (1985). Histoire politique du Sénégal: institutions, droit et société. Paris: Karthala, 126 2 Toutefois, la France n'entendait pas se contenter que de ces colonies, et souhaitait poursuivre son expansion territoriale. Ayant des aspirations quant à la conquête de l'Égypte et de l'Empire chérifien, elle se trouvait confrontée à l'Angleterre, qui désirait aussi accroître son Empire colonial, déjà immense, par la conquête de ces régions. Cette situation conflictuelle mena les deux puissances à signer, en 1904, les Accords franco-anglais, par lesquels la République acceptait de laisser 1 'Égypte à l'Angleterre, alors que cette dernière reconnaissait la prédominance de la France sur le Maroc. À partir de cette date, la domination militaire, économique et politique de la France sur ce territoire ne fit que s'amplifier. Moins d'une décennie s'est écoulée uploads/Litterature/ taalym-lmra.pdf

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