Technique de lecture rapide par Moussa Bongoyok, Ph.D. TECHNIQUE DE LECTURE RAP

Technique de lecture rapide par Moussa Bongoyok, Ph.D. TECHNIQUE DE LECTURE RAPIDE Comment lire ? A priori, la question pourrait faire sourire les étudiants. Quelqu’un qui a un niveau universitaire devrait naturellement être capable de lire pourrait-t-on penser. Malheureusement, il n’en est pas toujours le cas. Notre longue expérience dans l’enseignement au niveau supérieur nous a permis de constater que de nombreux étudiants sont incapables de lire et de comprendre un ouvrage scientifique. Pire encore, la situation s’aggrave tant dans les pays en voie de développement que dans les pays développés. Cela est du à plusieurs facteurs. D’une part, ce phénomène est le résultat de la baisse de niveau suite aux troubles sociopolitiques, à la pauvreté avec ses multiples conséquences, à l’insuffisance d’enseignants qualifiés et au mauvais encadrement des élèves et de leurs enseignants. D’autre part, l’influence de la télévision et de l’internet est telle que, même en Occident, on trouve de moins de moins de lecteurs. Dans ce contexte, il n’est pas superflu de s’attarder sur les techniques de lecture rapide. Nous en proposons une dont nous avons testé l’efficacité au cours de nos études doctorales. Expérience personnelle Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n’est qu’après la Maîtrise, et plus précisément au début de nos études doctorales, que nous avons appris à lire. Pourtant, nous avons commencé à lire des contes au cours préparatoire deuxième année et nous avons lu notre premier roman au cours élémentaire première année. Depuis lors, nous avons été, à nos yeux, un assez grand lecteur. Au niveau universitaire, nous nous sommes même imposé la discipline de lire deux nouveaux livres chaque semaine. Nous nous réjouissions secrètement de notre niveau supérieur de lecture. Nous ne réalisions pas qu’en réalité, nous n’étions qu’un lecteur médiocre. Pour nous en rendre à l’évidence, il a fallu que nous soyons testés par les exigences académiques des études de troisième cycle. En effet, dès le premier trimestre de cours à Fuller Theological Seminary, il fallait lire et résumer plusieurs dizaines de gros ouvrages scientifiques dans notre domaine de spécialisation. Nous avons réalisé que la tâche ne devait pas être facile. Aussi avons- nous demandé comment cela pouvait se faire dans une marge de temps aussi limitée. L’un de nos professeurs, le Dr. Van Engen, a bien voulu nous initier la technique de lecture rapide et nous lui en sommes infiniment reconnaissant car c’est à partir de ce moment là que nous avons véritablement appris à lire. Dans les lignes qui suivent, nous allons partager avec vous les Technique de lecture rapide par Moussa Bongoyok, Ph.D. grandes lignes de cette approche. Pour des raisons pratiques, nous avons organisé nos pensées autour de cinq étapes et donné une idée approximative du temps imparti a chaque étape. Bien entendu, le chronométrage pourrait varier en fonction de l’ouvrage qu’on lit mais il faudrait toujours se rassurer qu’au moins la moitié du temps imparti soit alloué aux trois premières étapes. Au début, le lecteur ou la lectrice aura peut-être besoin de deux heures ou même d’un peu plus de temps. Mais, en suivant cette approche, il ou elle se rendra très vite compte qu’une heure de temps suffit. Phase préparatoire La technique de lecture rapide prend peu de temps (généralement une heure de temps suffit quelle que soit l’épaisseur du livre) mais elle est très exigeante. Voilà pourquoi, il est vivement recommandé de choisir un endroit calme, loin de toute distraction, et bien aéré, afin de réussir cet exercice combien enrichissant. Nous conseillons d’éteindre le téléphone portable pendant le temps de lecture rapide. Il est aussi bon d’avoir un crayon ou un stylo, un bloc note, un surligneur (si le livre n’a pas été emprunté à un ami ou à une bibliothèque, on peut parfois souligner des mots clés ou y faire des annotations au crayon). Dans tous les cas, il faut savoir noter ses découvertes, ses questions, ou ses observations. Une personne qui excelle dans la lecture dialogue toujours avec l’auteur(e) même si celui ou celle-ci n’est pas physiquement présent(e). Première étape : Lire la quatrième page de couverture (2-5 minutes) Un bon lecteur ou une bonne lectrice ne commence pas la lecture d’un livre par la première page mais plutôt par la dernière. La quatrième page de couverture comporte souvent une brève présentation de l’auteur(e) ou de l’éditeur/éditrice et une petite synthèse du livre. C’est par là qu’il faut commencer. En le faisant, le lecteur ou la lectrice se fera une idée claire de celui/celle ou de ceux/celles qui ont écrit ou édité le livre, de leur qualification académique et de l’orientation générale de l’ouvrage. A partir de là, il ou elle peut déterminer déjà si l’ouvrage vaut la peine d’être lu pour le genre de travail académique qu’on veut effectuer. Un livre de théologie écrit par une personne qui n’a aucune formation théologique n’a manifestement pas le même poids scientifique qu’un même livre écrit par un(e) théologien(ne) qui a fait des études spécialisées dans le domaine auquel se rapporte l’ouvrage en question. Technique de lecture rapide par Moussa Bongoyok, Ph.D. Parfois, l’identité des auteurs ou des éditeurs n’est pas précisée sur la quatrième page de couverture. Dans ce cas, il faudrait trouver les informations sur une autre page du livre (en consultant rapidement la table des matières) ou faire des recherches sur l’internet pour chercher à bien cerner la biographie de l’auteur. Il ne faudrait surtout pas se dérober à cet exercice car la connaissance de celui ou de celle qui a écrit le livre ou le chapitre est essentielle pour mieux comprendre la démarche et la pensée de l’auteur(e). Deuxième étape : Lire attentivement la préface et/ou l’introduction (10-15 minutes) Un livre bien écrit comporte généralement assez d’informations précieuses dans l’introduction ou dans la préface, ou parfois dans les deux. Ainsi le lecteur ou la lectrice y trouve les circonstances qui ont motivé la rédaction du livre, la raison pour laquelle le livre est écrit, le(s) but(s) poursuivie, la méthodologie adoptée, et la quintessence de ce que le livre veut communiquer. Dans une introduction, il faut prêter une attention particulière à la thèse du livre, à l’essentiel de ce que le livre veut explorer, démontrer ou communiquer. La thèse est souvent introduite par des expressions du genre : « La thèse du livre est… », « A travers cet ouvrage nous voulons… », «Le but de ce livre est… » etc. Un lecteur ou une lectrice qui identifie clairement la thèse du livre et qui la comprend a déjà fait un pas très important. Par contre, celui ou celle qui lit le livre ligne par ligne sans en cerner la thèse s’est vainement fatigué(e). Troisième étape : Lire attentivement la conclusion du livre (5-10 minutes). Si une introduction annonce le contenu de livre, elle se réserve généralement de donner des détails sur les principaux aspects du message véhiculé ou les résultats des analyses. D’où la nécessité de lire la conclusion en vue de mieux connaitre les réponses aux questions du départ, les résultats de l’exploration de la théorie du départ, les grandes lignes de la communication. Parfois, le dernier chapitre tient lieu de conclusion. Il faudrait donc le lire entièrement au cas où il n’y a pas une conclusion formelle. A partir du moment où l’on a lu la quatrième page de couverture, l’introduction et la conclusion, on a presque tout ce qu’il faut. Mais il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Deux autres étapes sont tout aussi importantes. Quatrième étape : Lire la table des matières ou le sommaire (2-5 minutes) Technique de lecture rapide par Moussa Bongoyok, Ph.D. En le faisant, on a une idée précise du contenu de chaque chapitre, de la démarche scientifique et de la manière dont les idées sont développées. Cinquième étape : Lecture en diagonale de tout le livre (10-15 minutes). Cette dernière étape consiste à parcourir rapidement l’ensemble de l’ouvrage en s’attardant surtout sur les introductions et les conclusions de chaque chapitre. Parfois, les illustrations (dessins, schémas, cartes, graphiques, tableaux etc.), les pensées ou citations au début de chaque chapitre, ou les parties soulignées sont riches en informations précieuses. Dans ce parcours rapide, il est sage de s’attarder un peu plus sur le chapitre clé du livre qu’on peut facilement discerner à ce stade si les quatre premières étapes ont été respectées. Techniquement la lecture rapide est terminée au bout de cette étape. Toutefois, un étudiant désireux d’exceller pourra faire d’autres exercices supplémentaires. Nous en recommandons trois : 1) Il est souvent bon de discuter au sujet du livre avec un ou deux camarades qui l’ont lu. En partageant les découvertes, on s’enrichit mutuellement. 2) Il est sage de lire deux ou trois revues objectives du livre (dans des journaux spécialisés ou sur l’internet) afin de se faire une idée de ce que d’autres personnes pensent du livre et de la pertinence de leurs analyses en considérant attentivement leurs arguments. 3) Certains étudiant(e)s résument systématiquement tout ouvrage lu en une ou deux pages sur une fiche ou sur leur ordinateur. uploads/Litterature/ technique-de-lecture-rapide.pdf

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