TEXTE 1 : Alcools « Zone », Guillaume Apollinaire – 1913 – du début : « À la fi
TEXTE 1 : Alcools « Zone », Guillaume Apollinaire – 1913 – du début : « À la fin tu es las de ce monde ancien » – au vers 30 : Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège » INTRODUCTION : Guillaume Apollinaire est un poète du XXème siècle né à Rome en 1880 sous le nom de Wilhelm de Kostrowitzky . Il publie en 1913 un recueil de poèmes nommé Alcools. Dans ce recueil, chaque poème est inspiré d'une page, souvent douloureuse de sa vie. L’alcool renvoie à l’ivresse poétique mais aussi à la saveur amère de l’alcool et par extension de la vie. Ce recueil se présente comme un recueil à la composition éclatée, comme un collage sur une toile cubiste. Le titre « Zone » est porteur de sens : il renvoie au quotidien urbain moderne qui fascine Apollinaire. Placé en tête du recueil Alcools, ce poème est en réalité le dernier poème écrit par Apollinaire après sa rupture avec Marie Laurencin. Le terme « zone » en grec veut dire « ceinture », cela suggère la composition circulaire avec « Vendémiaire », le dernier poème, qui donne une vision philosophique du poète, qui est de célébrer le monde moderne. Le choix de faire de ce poème le poème liminaire du recueil (le premier poème) est significatif : « Zone » sera un manifeste poétique, par lequel le poète révolutionne le genre poétique, tant dans la forme que dans les thèmes. ●En quoi ce poème célèbre-t-il la modernité ? I- Une écriture moderne A) Une forme moderne B) Une énonciation originale II- Un art poétique de la modernité A) Un monde nouveau opposé à un monde ancien B) Un éloge de la modernité et du quotidien I- Une écriture moderne A) Une écriture moderne – Absence de ponctuation 1 → er poète à le faire possibilités d’interprétation multiples et ambiguës → – Pas de régularité métrique → strophique → p → oète exprime plus librement ses idées – Alternance avec des vers plus longs rythme au poème → à l’encontre des poètes de l’époque → – Rimes pauvres et suivies B) Une énonciation originale – Repère de temps et de personne brouillés énonciation ambiguë → - Qui parle → ? – À qui ? - Quand ? – Indice personnel « je » « → J’ai vu ce matin » ; « J’aime la grâce dans cette rue industrielle » tonalité lyrique (expression des sentiments personnels) → – Indice personnel « tu » « → tu es las de ce monde ancien » ; « tu en as assez de vivre » ; « Et toi […] la honte te retient » ; « t’y confesser » ; « Tu lis » qui est ce « → tu » ? le poète → ? la tour Eiffel ? – Réflexion spirituelle (même si l’athéisme ressort de son œuvre) personnification du christianisme → « → tu n’es pas antique ô Christianisme » dialogue fictif avec le Pape Pie X → « → L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X » – Indices temporels flous « → ce matin » x4 ; remplacé à la fin par « le matin » présent (énonciation immédiate) et passé composé → poésie de l’instant → ? réécriture du présent → ? II- Un art poétique de la modernité A) Un monde nouveau opposé à un monde ancien – Coexistence de 2 mondes qui s’opposent oppositions → « → monde ancien » / « tu es las « → l’antiquité grecque et romaine » – Religion nouvelle « → Le religion seule est restée toute neuve » pour Apollinaire → : - ce qui est actuel est transitoire - le spirituel est dans la permanence => Religion perpétuellement moderne trait d’union entre le passé et l’avenir → postérieure au monde grec et latin → rupture avec l’antiquité → vainqueur de la course Paris-Rome béni → rapproche modernité technique et christianisme (de + de 2000 ans) → B) Un éloge de la modernité et du quotidien – Modernité de la ville au début du XXe siècle : architecture → tour Eiffel construite en 1889 (symbole de la modernité) → personnifiée en gardienne de troupeau par le terme « → Bergère » arches du pont de de la Seine représentent le dos des moutons → sirènes des péniches → : bêlements => Métaphore filée a fasciné de nombreux peintres (Chagall, Braque, Delaunay…) → – littérature éloge de la littérature moderne → la « → prose » des romans (« aventures policières ») revient à la presse (« → les journaux) la « → poésie » (« les affiches qui chantent tout haut ») est partout et se démocratise → => Monde moderne présenté de façon méliorative – Quotidien d’une rue : tout ce qu’on peut lire dans une rue → « → les affiches » ; « Les inscriptions des enseignes et des murailles » publicités → « → les prospectus les catalogues » mouvement → allers et venues → « → quatre fois par jour y passent » bruit → champ lexical → « → le clairon » ; « la sirène » ; « la cloche » ; « aboie » allitération en [k] et en [p] → « → Les plaques et les avis à la façon des perroquets criaillent » industrialisation → « → Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes » quotidien de dur labeur rythmé par la « → cloche » => Rejette le passéisme et transfigure donc le quotidien recrée l’atmosphère d’une ville → CONCLUSION : Sans renier totalement la tradition poétique qui l'a précédé, « Zone » se démarque par sa profonde originalité et donne le ton du reste du recueil. En abordant le quotidien sous un nouvel angle, le poète utilise désormais son art pour sublimer le quotidien et transfigurer les éléments les plus banaux du monde contemporain, qui acquièrent une qualité. La forme épouse ici le sujet : c’est un poème résolument moderne et optimiste, célébrant la nouveauté et l'inventivité de ce début de siècle. Ainsi, il transfigure le quotidien comme d’autres auteurs ont pu le faire tels que Max Jacob. uploads/Litterature/ texte-1-zone 1 .pdf
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- Publié le Fev 01, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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