FORMES DISCURSIVES Madame Bovary de Gustave Flaubert Cendrillon de Charles Perr

FORMES DISCURSIVES Madame Bovary de Gustave Flaubert Cendrillon de Charles Perrault Les formes discursives dans Madame Bovary de Gustave Flaubert Nous nous proposons d’identifier les principales caractéristiques de la séquence descriptive et ses fonctions dans un récit dans un fragment tiré du roman Madame Bovary dont l’auteur est Gustave Flaubert. Dans le fragment de Madame Bovary les séquences descriptives insérées au cadre de la narration ont le rôle du stop-cadre dans le déroulement narratif : « la description n’est qu’un atout textuel, une parenthèse, une excroissance, qui n’intervient pas dans la dynamique narrative, un arrière-plan du récit. Il s’agit des séquences descriptives artistiques de type tableau (la description du château, de l’environnement, du vestibule, du salon), mais, aussi, de type portrait (la description générale des hommes qui se trouvaient dans le salon, une esquisse du portrait de la Marquise et du maitre d’hôtel, etc.). Le narrateur délègue la responsabilité de la description à un personnage, ça démontre qu’on a à faire à une description de type VOIR. Le personnage auquel Flaubert donne la tâche d’observer les lieux et, par l’intermédiaire duquel il les décrit en détail c’est Emma. La description est présentée par le point de vue subjectif du personnage d’Emma : la description du château et celle du vestibule du château. Il y a dans le texte, une progression du général au particulier, de l’extérieur à l’intérieur : au commencement nous remarquons la description de l’extérieur du château du Marquis, « une construction moderne, à l’Italienne, avec deux ailes avançant en trois perrons », et des environnements de ce château, « au bas d’une immense pelouse ou passaient quelques vaches, entre des bouquets de grands arbres espacés, tandis que des bannettes d’arbustes, rhododendrons, seringas et boule-de-neige bombaient leurs touffes de verdure inégales sur la lignes courbe du chemin sablé ». Puis nous observons la description de l’intérieur du château et du salon, ensuite on fait le portrait de quelques personnes y présentes, pour finir avec la description minutieuse des plats de la salle à manger. Les séquences descriptives se complètent les unes les autres pour réaliser une image complète de la situation. Patrick Charaudeau1 affirme que le Descriptif inclut trois types de composantes : nommer, localiser-situer et qualifier. Dans le fragment, Flaubert effectue un véritable travail de composition lorsqu'il fait la description. Il met en place un décor par les yeux d’Emma : elle contemple, observe en détail le paysage, en se dirigeant vers le château du Marquis. Dans le discours descriptif de Flaubert est développée une autre composante - qualifier. Elle montre le regard que le sujet parlant porte sur les êtres du monde : l’atmosphère obscure de la salle de billard est en concordance avec l’attitude des joueurs (« des hommes à figure grave », « la boiserie sombre du lambris », « un front pâle »). Les êtres en fonction des sens sont qualifies par les sujets parlants: le « mélange du parfum des fleurs et du beau linge, du fumet des viandes et de l’odeur des truffes » ainsi que « les cristaux à facettes », « les serviettes, arrangées en manière de bonnet d’évêque » font Emma se sentir « enveloppée par un air chaud » ; « le bruit des pas, avec celui des voix y retentissaient comme dans une église ». Dans le fragment, Flaubert fait appel à : 1Patrick Charaudeau, Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette, 1992, p. 659-660. - la perspective latérale : « En face montait un escalier droit, et à gauche une galerie donnant sur le jardin conduisait à la salle de billard […] » ; - la perspective verticale: « Sur la boiserie sombre du lambris …. Au bas de leur bordure… ». « … des hommes à figure grave, le menton posé sur de hautes cravates, décorés tous, et qui souriaient silencieusement, en poussant leur queue. » ; la Marquise était une femme « à belles épaules, à nez busqué, à la voix trainante, et portant, ce soir-là, sur ses cheveux châtains, un simple fichu de guipure qui retombait par derrière, en triangle. ». Nous remarquons dans ce fragment la fonction expressive, une autre fonction de la description. L’auteur utilise la description pour mettre en avant la perception du personnage et à travers celle-ci son ressenti des évènements. Emma est comblé par l’atmosphère, elle ne se sent pas confortablement dans ce cadre, son état d’esprit est plutôt négatif. Nous observons avec facilite la fréquente présence du groupe nominal : « construction moderne », « immense pelouse », « grands arbres », « touffes inégales », « chemin pavé », « une jeune personne blonde ». La réalité présentée est particularises par les noms et les adjectifs, en spécifiant la forme, la couleur, la dimension : « lettres noires », « cadres dorés », « le tapis vert du billard », « carrés noirs », « des habits rouges », « une immense pelouse », etc. Des figures de style caractéristiques au discours descriptif: - l’énumération : « … des bannettes d’arbustes, rhododendrons, seringas et boule-de-neige bombaient leurs touffes de verdure inégales… » ; « …un front pale, deux yeux qui vous regardaient, des perruques… ») ; - l’épithète : « rayons pales » ; « une immense pelouse » ; « l’ancien château ». L’emploi de l’imparfait de l’indicatif suggère que la description a un caractère statique: « se déployait », « passait », « souriaient », etc. Les descriptions représentent, donc, une sorte d’arrêt sur l’image, ce qui implique une organisation différente de celle du texte narratif. Bibliographie Charaudeau, Patrick, Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette, 1992 Gervais-Zaninger, Annick-Marie, La description, Paris, Hachette, 2001 Les formes discursives dans Cendrillon de Charles Perrault Le fragment du conte Cendrillon par Charles Perrault, est un texte narratif : les faits et les événements se développent dans une succession logique et temporelle. L’action se déroule dans un certain temps, un temps mythique, intemporel (« Il était une fois… ») et dans un certain espace (à la cour d’ « un gentilhomme »). La succession des actions assure la cohérence du récit et indique son intentionnalité ; car elle doit être « motivée ».2 Le narrateur, la voix qui présente les faits à la troisième personne, est un narrateur objectif. La formule canonique « Il était une fois… » est un trait caractéristique des contes et introduit un type de vraisemblance. Dans le texte nous observons le schéma état initial état d’actualisation état final. Le personnage principal, Cendrillon, est chargé de toute la responsabilité du ménage et doit subir tous les supplices de sa belle-mère, pendant l’état initial - l’état de trouble, malheureux, Cendrillon passe de divers tests qui l’aident à arriver à un état final - à un état d’équilibre, heureux. L’action se déroule suivant les cinq types de séquences narratives : l’introduction, la complication, l’action, la résolution et la morale. L’introduction : - présente la situation initiale, les indications spatio-temporelles et la plupart des personnages. « Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme », qui avait deux filles. Cendrillon, la fille de l’homme commence à être persécutée par sa belle-mère et ses filles qui se prouvent être très méchantes. L’action : - La belle-mère traite la fille comme une servante ; elle doit faire le ménage pour toute la famille, elle est habillée de « méchants habits » et, en plus, la belle-mère et ses deux filles lui adressent des paroles offensantes. - Le fils du roi organise un bal où toutes les jeunes filles sont invitées. La belle-mère interdit à Cendrillon d’y aller, mais, heureusement, la marraine va faire de la magie et, ainsi, va aider la fille de participer, elle aussi, au bal. Il y a une condition : Cendrillon doit rentrer à la maison avant minuit. 2 Patrick Charaudeau, Grammaire du sens et de l’expression, Paris, Hachette, 1992, p. 728. La résolution : - A l’aide du pantoufle perdu par Cendrillon, le prince découvre la fille qui l’a conquiert avec sa beauté à tous les bals organisés par la cour du roi. Le dénouement - Cendrillon et le prince se marient. Nous essayons de mettre en évidence dans le fragment les 31 fonctions qui caractérisent un conte que Vladimir Propp parle dans son œuvre Morphologie du conte3 : 1. L’absence de la mère de Cendrillon qui est morte. 2. L’interdiction : La belle - mère interdit Cendrillon d’aller au bal. 3. La transgression : Cendrillon réussit à aller au bal. 4. Le méfait : La belle-mère et ses deux filles font du mal à Cendrillon, l’oblige à faire les plus sales besognes. 5. Le manque : Cendrillon a besoin de beaux vêtements pour aller au bal. Elle souffre, aussi, à cause du manque d’affection. 6. La médiation : Cendrillon pleure et avoue, à sa marraine, son désir d’aller au bal : « Je voudrais bien ». 7. La première fonction du donateur: Cendrillon est préparée pour recevoir le don de la part de sa marraine. uploads/Litterature/ texte-naratif.pdf

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