I. L'étymologie du mot "absurde" Le mot absurde vient du latin « absurdus » qui
I. L'étymologie du mot "absurde" Le mot absurde vient du latin « absurdus » qui signifie « dissonant » = « qui sonne mal ». II. Les origines et la définition du "théâtre de l'absurde" L'expression "théâtre de l'absurde » est employée pour la première fois en 1962 par l'écrivain et critique Martin Esslin pour désigner un "style" théâtral important du XXe siècle, aussi pour classer les œuvres de certains auteurs dramatiques des années 1950, principalement en France, qui rompaient avec les concepts traditionnels du théâtre occidental. L'absurdité des situations mais également la déstructuration du langage lui-même ont fait de ce style théâtral un mouvement dramatique à part entière. Les dramaturges ont en commun cette volonté de rejeter les règles du théâtre, à savoir unité de temps, unité de lieu et unité d’action. C’est une approche plus psychologique de la société et de l’homme qu’ils tentent de faire partager par le biais d’une intrigue et d’une communication par un dialogue souvent difficile. Ils introduisent de ce fait l'absurde au sein même du langage. Ce n’est pas innocent. En s’exprimant ainsi, ils souhaitent mettre en évidence la difficulté de l’homme à communiquer, à trouver le sens des mots. De plus, en cherchant le sens des mots, l’homme s'angoisse et a peur de ne pas y parvenir. Les pièces traitent fréquemment de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant toujours à la mort. L’expression « théâtre de l’absurde » est apparue aux les alentours de 1960. Certaines œuvres dramatiques ne pouvaient être qualifiées de tragiques, même si les sujets traités avaient bien des airs de tragique. L’origine de cette pensée étant sans conteste le traumatisme, la chute de l’humanisme à la sortie de la Seconde Guerre mondiale Ce mouvement littéraire s'est inspiré des surréalistes (qu’est-ce que c’est ??? Attendez la dernière séquence de l’année hihihi) et est radicalement opposé au réalisme (qu’est-c… Ah ça non, revoyez vos cours de seconde…). Pour Ionesco, le théâtre de l'absurde est le théâtre qui pose le problème de la condition humaine. III. Les sources philosophiques L'apparente absurdité de la vie est un thème existentialiste que l'on trouvait chez Sartre et Camus mais ceux-ci utilisaient les outils de la dramaturgie conventionnelle et développaient le thème dans un ordre rationnel. Il a sans doute été influencé par Huis clos (1944) de Sartre. IV. Les caractéristiques du théâtre de l'absurde - Disparition de l’intrigue : les situations n’évoluent pas, pas d’intrigue dans le sens « narratif » du terme. - Crise du personnage (présenté comme un pantin qui perd parfois son identité). Souvent, on ne trouve pas de personnalités marquées - Lieu et temps imprécis ou incohérents - Absence de communication entre les personnages : le langage mis en scène n’est plus un moyen de communication mais exprime le vide, l’incohérence : déconstruction du langage, qui ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus sur scène. Le langage représente la vie. - Mise en scène différente : la majorité de ces pièces de théâtre ne possèdent ni acte ni scène ; importance accordée aux gestes et attitudes des personnages ; soucis du détail dû à la volonté de créer un spectacle total (utilisation de mime, de clown, d’un maximum d’éléments visuels, soucis du détail dans la mise en scène, jeux de lumières, de sons) - Importance des didascalies dans le texte écrit : nombreux moments où le théâtre n’est plus parole, mais gestes et attitudes - Aspect tragique : solitude, souffrance, absurdité de la condition humaine. La scène se déroule souvent dans un climat de catastrophe mais le comique s’y mêle : caractère absurde. L’absurde n’aboutit toutefois pas à un engagement (comme chez Sartre) ou à une révolte (comme chez Camus). Personnages et situations du théâtre de l’absurde semblent plutôt s’immobiliser dans un tragique total. La Cantatrice chauve La Cantatrice chauve est la première pièce de théâtre écrite par Eugène Ionesco. La première représentation a eu lieu le 11 mai 1950 au théâtre des Noctambules dans une mise en scène de Nicolas Bataille. Cette œuvre du théâtre de l'absurde fut publiée pour la première fois le 4 septembre 1950 par le Collège de 'Pataphysique, qui promeut une philosophie et édite des textes basés sur l'absurde. Depuis 1957, La Cantatrice chauve est jouée au théâtre de la Huchette1, devenant l'une des pièces comptant le plus de représentations en France. La Cantatrice chauve a reçu un Molière d'honneur en 1989. Genèse de la pièce L'idée de la pièce est venue à Ionesco lorsqu'il a essayé d'apprendre l'anglais par le biais de la méthode Assimil. Frappé par la teneur des dialogues, à la fois très sobres et étranges mais aussi par l'enchaînement de phrases sans rapport, il décide d'écrire une pièce absurde intitulée l'anglais sans peine. Mais ce titre ne plait pas au metteur en scène, celui- ci désire changer ce titre trop proche de L'Anglais tel qu'on le parle, de Tristan Bernard. Ce n'est qu'après un trou de mémoire, lors d'une répétition, que le titre de la pièce est fixé : le comédien qui jouait le pompier transforma « institutrice blonde » en « cantatrice chauve ». Ionesco, dans la salle, se lève d'un bond et s'écrie : C'est le titre ! Depuis, il n'a pas changé... Ionesco s'inspire de la méthode Assimil, mais dans Notes et contre-notes, il explique que l'absurde est venu se surajouter à la simple copie du manuel d'apprentissage. L'absurde devient le moteur de la pièce, car Ionesco a le projet de “grossir les ficelles de l'illusion théâtrale”. Histoire Il est neuf heures du soir, dans un intérieur bourgeois de Londres, le salon de M. et Mme Smith. La pendule sonne les « dix-sept coups anglais ». M. et Mme Smith ont fini de dîner. Ils bavardent au coin du feu. M. Smith parcourt son journal. Le couple se répand en propos futiles, souvent saugrenus, voire incohérents. Leurs raisonnements sont surprenants et ils passent sans transition d’un sujet à un autre. Ils évoquent notamment une famille dont tous les membres s’appellent Bobby Watson. Cela raconte que Bobby Watson est mort il y a deux ans, mais qu'ils sont allés à son enterrement il y a un an et demi et que cela fait trois ans qu'ils parlent de son décès. M. Smith, lui, s’étonne, de ce qu’on mentionne « toujours l’âge des personnes décédées et jamais celui des nouveau-nés ». Un désaccord semble les opposer, mais ils se réconcilient rapidement. La pendule continue de sonner « sept fois », puis « trois fois », « cinq fois », « deux fois », puis, comble de l'absurde, « autant de fois qu'elle veut ». Mary, la bonne, entre alors en scène et tient, elle aussi, des propos assez incohérents. Puis elle annonce la visite d’un couple ami, les Martin. M. et Mme Smith quittent la pièce pour aller s’habiller. Mary fait alors entrer les invités, non sans leur reprocher leur retard. Les Martin attendent dans le salon des Smith. Ils s’assoient l’un en face de l’autre. Ils ne se connaissent apparemment pas. Le dialogue qui s’engage leur permet pourtant de constater une série de coïncidences curieuses. Ils sont tous deux originaires de Manchester. Il y a « cinq semaines environ », ils ont pris le même train, ont occupé le même wagon et le même compartiment. Ils constatent également qu’ils habitent à Londres, la même rue, le même numéro, le même appartement et qu’ils dorment dans la même chambre. Ils finissent par tomber dans les bras l’un de l’autre en découvrant qu’ils sont mari et femme. Les deux époux s’embrassent et s’endorment. Mais, Mary, la bonne, de retour sur scène, remet en cause ces retrouvailles et révèle au public qu’en réalité les époux Martin ne sont pas les époux Martin. Elle-même confesse d’ailleurs sa véritable identité : « Mon vrai nom est Sherlock Holmes ». Les Martin préfèrent ignorer l’affreuse vérité. Ils sont trop heureux de s’être retrouvés et se promettent de ne plus se perdre. Les Smith viennent accueillir leurs invités. La pendule continue de sonner en toute incohérence. Les Smith et les Martin parlent maintenant pour ne rien dire. Puis par trois fois on sonne à la porte d’entrée. Mme Smith va ouvrir, mais il n’y a personne. Elle en arrive à cette conclusion paradoxale : « L’expérience nous apprend que lorsqu’on entend sonner à la porte, c’est qu’il n’y a jamais personne ». Cette affirmation déclenche une vive polémique. Un quatrième coup de sonnette retentit. M. Smith va ouvrir. Paraît cette fois le capitaine des pompiers. Les deux couples questionnent le capitaine des pompiers pour tenter de percer le mystère des coups de sonnette. Mais cette énigme paraît insoluble. Le capitaine des pompiers se plaint alors des incendies qui se font de plus en plus rares. Puis il se met à raconter des anecdotes incohérentes que les deux couples accueillent avec des commentaires étranges. Réapparaît alors Mary, la bonne, qui souhaite, elle aussi raconter une anecdote. Les Smith se montrent indignés de l’attitude de leur servante. On apprend uploads/Litterature/ theatre-de-l-absurde.pdf
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- Publié le Jul 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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