ABSURDE ET DERISION DANS LE THEATRE EST-EUROPEEN Collection Espaces Littéraires

ABSURDE ET DERISION DANS LE THEATRE EST-EUROPEEN Collection Espaces Littéraires dirigée par Maguy Albet Dernières parutions Frédéric CANOVAS, L'écriture rêvée, 2000. Gérard PEYLET, J.-K. Huysmans: la double quête. Vers une vision synthétique de l'œuvre, 2000. Nédim GÜRSEL, Yachar Kémal, le roman d'une transition, 2001. Chantal DANJOU,Jean-Claude Villain, damier de silence et parole, 2001. ODILE SILVA, La fortune des Misérables de Victor Hugo au Portugal, 2001. Narjess D'OUTRELIGNE-SAIDI, De l'Orient des Mille et Une Nuits à la magie surréaliste, 2001. Char lette DARMON-LE POGAM, Laurent Terzieff, aventurier du théâtre, 2001. Odile BOUCHER-RN ALAIN, Roman et poésie en Grande-Bretagne au X/Xe siècle. Anthologie de textes critiques extraits de la presse victorienne, 2001. Myriam W ATTHEE-DEMOTTE,Parcours d'Henry Bauchau, 2001. Martin RIZEK, Comment devient-on Kundera ?, 2001. Catherine FOURNIER, Marius-Ary Leblond, écrivains et critiques d'art, 2001. Eric FOUGERE, La peine en littérature et la prison dans son histoire, 2001. Cécile BREHANT, Pierre Roy et les marges du surréalisme, 2001. Colette SARREY-STRACK, Fictions contemporaines au féminin, 2002. Abdelaziz KACEM, Culture arabe-culture française, la parenté reniée, 2002. Najib REDOUANE, Rachid Mimouni, entre littérature et engagement, 2002. ROBERT JOUANNY, Senghor «le troisième temps ». Documents et analyses critiques, 2002. Bettina L. KNAPP, L'écrivain et la danse, 2002. Régis ANTOINE, La littérature pacifiste et internationaliste française (1915-1935),2002. Marc AL YN, Mémoires provisoires, 2002. Micheline CELLIER-GELL Y (éd.), André Chamson: regards croisés, 2002. Michel PRAT, Auteurs, lieux et mythes, 2002. Jacques LA MOTHE, Butor en perspective, 2002. Sous la direction de Maria Delaperrière ABSURDE ET DERISION DANS LE THEATRE EST-EUROPEEN L'Harmattan 5-7, rue de l'École-Polytechnique 75005 Paris FRANCE L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia Hargita u. 3 Via Bava, 37 1026 Budapest 10214 Torino HONGRIE ITALlE Autres publications du Centre d'étude de l'Europe médiane: Littérature et émigration, (Europe centrale et orientale), sous la direction de Maria Delaperrière, lES, 1994. Histoire et pouvoir en Europe médiane, sous la direction d'Antoine Marès, l'Harmattan, 1997. Paris «capitale culturelle» de l'Europe centrale?, sous la direction de Maria Delaperrière et Antoine Marès, l'Harmattan, 1998. Histoire littéraire de l'Europe médiane, sous la direction de Maria Delaperrière, l'Harmattan, 1998. Lieux de mémoire en Europe médiane, sous la direction d'Antoine Marès, publications Langues'O, 1999. Modernisme en Europe centrale, sous la direction de Maria Delaperrière, l'Harmattan, 1999. (P6st}modernisme en Europe centrale, sous la direction de Maria Delaperrière, l'Harmattan, 1999. @L'Harmattan, 2002 ISBN: 2-7475-3348-4 TABLE DES MATIÈRES Introduction 7 PREMIÈRE PARTIE SUBVERSIONS ANTI-IDÉOLOGIQUES Malgorzata SUGIERA, Théâtre et idéologie en Europe centrale: les notions d'« absurde» et ~e «grotesque» dans les œuvres d'Istvan Orkény, Vaclav Havel et Slawomir Mrozek 13 Brigitte GAUTIER, Qu'y a-t-il dans la pièce? ou la société totalitaire en réduction 33 Antonia BERNARD, Le théâtre de Drago Jancar ou l'histoire par l'absurde 55 Olga CAMEL, Le concept de l'absurde dans le théâtre de Mykola Kulis 67 Elena FOULLIARON, Le théâtre de l'absurde chez Ivan Radoev et Jordan Radickov 93 Marianne CANA VAGGIO, Le non-sens ou les apories de la rationalité dans le théâtre de Vaclav Havel 109 DEUXIÈME PARTIE CRISE EXISTENTIELLE OU ABSURDE MÉTAPHYSIQUE Maria DELAPERRIÈRE, L'église interhumaine de Gombrowicz: en deçà et au-delà de l'absurde totalitaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 131 Michel MASLOWSKI, L'absurde dans le théâtre de Tadeusz Rozewicz 153 Andreia ROMAN, Caragiale - Ionesco: un parcours à double sens 167 Agnieszka GRUDZINSKA, Le temps de Tadeusz Kantor. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 185 Andor HORVATH, La voix humaine selon Istvan Or kén y . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1 9 9 Jacek KOPCINSKI, La grammaire de l'existence (Pani Koch et autres œuvres dramatiques de Miron Bialoszewski) 213 Index des œuvres citées 253 INTRODUCTION L'esthétique du théâtre de l'absurde est généralement associée à la création dramatique occidentale. Ionesco, Beckett, Pinter, Adamov, Arrabal et bien d'autres ont mis en pleine lumière la crise métaphysique que Nietzsche avait sinon déclenchée, du moins amplifiée, en proclamant la mort de Dieu. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'existentialisme français n'a fait qu'ajouter à la solitude et au désarroi de l'individu. L'homme du milieu du xxe siècle apparaît donc sous un jour tragique. Au désenchantement du monde, au vide du ciel, au sentiment d'aliénation qui semble peser sur chacun, répond, comme un étrange exorcisme, le «théâtre de l'absurde », ultime forme de salut devant ce nouveau mal du siècle. À la même époque, les pays est-européens s'enlisaient 9-ans le non-sens idéologique des régimes totalitaires. A première vue, aucune convergence avec ce qui se passait à l'Ouest: d'un côté, l'impuissance face à une existence désormais opaque, incompréhensible et se heurtant sans cesse aux limites du communicable; de l'autre, un profond sentiment d'échec face à l'Histoire et, partout, la constatation que la réalité des choses et des événements n'a plus aucun sens. Pour caractériser les pièces écrites à cette époque, les critiques parlent alors de «drame absurde réaliste» ou bien ils ont recours au concept d'« absurdité appliquée ». Esslin disait justement 8 que « la réalité de l'Europe de l'Est - au moins celle du régime présent - fait partie du mêm~ pays fantastique que celui créé par le grotesque ». A l'époque, on a d'ailleurs souvent souligné ces aspects concrets du grotesque, qui rapprochaient auteurs hongrois, tchèques ou polonais, tout autant que bulgares, ukrainiens ou slovènes. Tous exploitent les mécanismes de la langue courante qu'il suffit bien souvent de reproduire telle quelle pour en faire jaillir l'absurde. Le théâtre remplit ainsi une fonction de miroir renvoyant de la réalité une image tout à fait conforme: et c'est alors que cette réalité montre son visage difforme... Par ailleurs, cet absurde, né du réel lui-même, inclinait sans doute moins au pessimisme: lié au système politique, il paraissait plus contingent. On pouvait espérer un changement, peut-être même par le biais du théâtre, puisque la langue de bois, une fois mise en scène, prenait une portée vigoureusement critique en attirant l'attention sur les failles du quotidien vécu par chaque spectateur. L'« absurdité appliquée» se mettait ainsi au service de la satire sociale, politique, risquant du même coup de s'y diluer. En fait, loin de ne représenter qu'un simple témoignage sur une époque révolue, ces pièces sont porteuses d'un message qui va bien au-delà d'un moment historique déterminé et qui les rend aujourd'hui très actuelles, même si les enjeux ne sont plus les mêmes. Les mécanismes totalitaires qu'elle mettent au jour n'apparaissent plus comme un mal ponctuel, mais comme une menace virtuelle pour toute société, puisque aucune ne peut fonctionner en dehors du réseau des relations qui la structurent. En outre, le théâtre de l'Europe centrale et orientale apparaît aussi comme une grande école de réflexion sur le sens: sens de l'existence, de l'Histoire et de l'action individuelle ou collective. Il n'apporte pas de réponses toutes faites. Les pièces présentées dans ce volume ont des tonalités très variées et touchent aux différents aspects de la vie humaine. Elles révèlent surtout la fragilité de l'homme enlisé dans ses drames 9 quotidiens, dans des situations où il est confronté à la confusion des valeurs et des hiérarchies auxquelles il ne peut opposer que la ressource de son humanité profonde. Enfin, par la force de ses parodies, par le caractère incisif de ses caricatures, ce théâtre, lieu de dérision et de subversion, réveille en chacun d'entre nous une exigence de vérité. Maria Delaperrière SUBVERSIONS ANTI-IDÉOLOGIQUES Malgorzata Sugiera THÉÂTRE ET IDÉOLOGIE EN EUROPE CENTRALE Les notions d'« absurde» et de « grotesque» dans les œuvres d'Istvan Orkény, Vaclav Havel et Slawomir Mrozek Dix ans après l'édition de The Theatre of the Absurd, Martin Esslin a intitulé l'un des chapitres de son nouveau livre Jenseits des Absurden d'une façon significative, « L'absurde de l'Est ». Il y a décrit une réaction inattendue provoquée dans les démocraties populaires par l'art dramatique occidental de l'absurde, enfin autorisé par la censure à partir de 1956. Après une période de prédominance du réalisme socialiste qui imposait sa vision optimiste de l'homme et du monde, le pessimisme des auteurs du théâtre de l'absurde a apporté un souffle frais et vivifiant. Dans leurs métaphores cruelles, on voyait avant tout uploads/Litterature/ absurde-et-derision-dans-le-theatre-est-europeen-par-maguy-albet.pdf

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