UNE LETTRE DE HEGEL A HINRICHS Author(s): Pierre-Jean Labarrière and Gwendoline

UNE LETTRE DE HEGEL A HINRICHS Author(s): Pierre-Jean Labarrière and Gwendoline Jarczyk Source: Archives de Philosophie , OCTOBRE-DECEMBRE 1970, Vol. 33, No. 4 (OCTOBRE- DECEMBRE 1970), pp. 881-883 Published by: Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris Stable URL: https://www.jstor.org/stable/43033225 JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. 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Mais, comme nous l'apprend une lettre de Creuzer à Hegel, il ne touchait pour cela aucun argent. Aussi, après la publication de son livre pour lequel Hegel avait écrit la préface que l'on connaît bien, n'espérant plu» obtenir une chaire à Heidelberg même, avait-il demandé aux autorités de Berlin, avec l'appui de Hegel, un poste de professeur dans une uni- versité prussienne. Dans une lettre datée du 13 Août 1822, Hegel lui avait communiqué certains indices qui lui laissaient espérer une réponse positive. C'est après avoir reçu notification officielle de l'heureux sure:» de ces démarches que Hegel écrit la lettre suivante, pour en avertir aoftsitôt Hinrichtf. Celui-ci partit sans tarder pour Breslau, avec le titre de « chargé de cours ». Il dot laisser sa femme et ses enfants à Heidelberg jusqu'à ce tu'il pût éteindre les dettes qu'il avait contractées là et envoyer l'argent do voyage. Ces circonstances, jointes à des difficultés personnelles ren- contrées à Breslau (climat de calomnies et de querelles) fît qu'il ne pot t'y attacher. Le 6 Mai 1823, Hegel écrit pourtant à Creuzer : « Hin- richs va, je l'espère, s'adapter à Breslau ; il a pour l'instant assez de travail pour faire sa place dans ce vilain nid et y déposer ses œufs ». Mais Hinrichs quitta ce < vilain nid » dès l'année suivante» en 1824 poor occuper enfin une chaire de professeur à Halle. Il mourut en 1861. This content downloaded from 130.104.1.130 on Fri, 31 Dec 2021 13:24:17 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 882 HEGEL Cassel1 19-9 22 Je rereis ce soir de Berlin, très digne ami2, la nouvelle maintenant •certaine que votre nomination a été confirmée et que la lettre du minis- tère est partie vers vous. Je ne puis dire assez combien me réjouit et me satisfait cette entrée désormais consommée dans le port. - Hier encore * je vous écrivais un billet, dans lequel je vous entretenais de la possibilité d'un échec, afin de voutf avoir à tout le moins prévenu à l'avance au ca* où le doute élevé aurait pris de l'importance. Mais à présent je pois formuler à votre endroit mes félicitations les meilleures et le9 plus co-~ dialerf ; quelle n'est pas ma joie d'avoir désormais dans une Universire prussienne un tel collaborateur en ce qui concerne la science. - Steffens 4 qui est arrivé à Berlin quelques jours avant mon départ, s'est dit très satisfait d'avoir preçf de lui à Breslau un philosophe de votre étoffe. Je vous écrit la nouvelle susdite pour le cas où cet avis pourrait vous atteindre avant même que la lettre du ministère ne vous parviennî. Ce soir 5 je pars pour Coblence, et serai à Cologne ďici trois à six jours ; tti je devais pousuivre vers le nord de l'Allemagne, j'enverrai à tout hasard, pour le cas où vous seriez en visite chez vous, une infor- mation à Jever 6, sous votre adresse : il serait alors possible de nou* îencontrer en ces régions. 1. Hegel avait quitté Berlin peu avant la mi-septembre, répondant à une invita* fion déjà ancienne de son élève et ami van Ghert, devenu Chef du Département des Affaires du Culte catholique près du gouvernement des Pays-Bas. 11 avait fait étape à Marienbourg, avant de s'arrêter à Cassel ; c'est de là qu'il écrit à Hinrichs. Son voyage se poursuivit par Coblence, Cologne, Aix-la-Chapelle, Liège, Bruxelles. Anvers, Breda, jusqu'à La Haye et Amsterdam. Il était de retour à Berlin à la fin du mois d'octobre. 2. La suscription, « geschätztester Freund », exprime de la part de Hegel, au mieux qu'un sentiment de convenance : une authentique affection. 3. Ce (( billet » a été perdu. Mais une telle mention montre combien Hegel, au milieu même de son voyage, était préoccupé de cette affaire. 4. Steffens, norvégien de naissance, avait été élève de Schelling n léna. Il fut professeur à Halle en 1804, puis à Breslau en 1811, enfin à Berlin l'année même de la mort de Hegel, en 1831. En 1822, Hinrichs devenait donc son collègue à Breslau. 5. La lettre a été écrite le vendredi 19 septembre. A ce moment Hegel pensait peut-être encore pourvoir partir dès le soir même. Obligé de demeurer à Cassel une nuit de plus, il ajouta alors en marge : « C'est-à-dire à présent : Samedi soir 20 courant ». En fait c'est le samedi après-midi qu'il partit vers Glessen et Coblence. 6. Hinrichs était originaire de l'Oldenbourg, très exactement de ICarlseck. 11 est probable que sa famille habitait encore à Jever, petit village situé tout près de là. Hegel suppose qu'il peut être en visite chez lui ; une rencontre aurait été possible alors, puisqu'au retour de Hollande Hegel passa non loin de là. 'En fait, Hinrichs était demeuré à Heidelberg. Creuzer, Daub et lui, trois fer- vents partisans de Hegel, avaient espéré que celui-ci ferait un détour par là pour leur rendre visite, - mais en vain. This content downloaded from 130.104.1.130 on Fri, 31 Dec 2021 13:24:17 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms LETTRE A HINRICHS 883 En attendant portez-vous bien» je vous le à votre famille aussi met meilleures salutations» Vôtre Hgl En Marheineke, dont vous avez fait la connaissance, vous aucez trouvé un ami de nous et de la philosophie ; - n'avez-vous patf lu sa dogmatique ? - En parlant d'un professeur de B. T, près de qui vous ne deviez pas ébruiter votre engagement présent, (j) 8 avais en vue un autre, Biles. 0 à raison d'autres circonstances. 7. 11 s'agit sans doute de Berlin, où Marheineke était professeur et prédicateur depuis 181 1. 8. Le texte allemand ne comporte pas le sujet. L-e plus probable consiste a sup- pléer un « ich (hatte) ». 9. Initiales non îdentihees dun proresseur ou d un personnage influent de Berlin qui aurait pu s'opposer à la nomination de Hinrichs à Breslau. This content downloaded from 130.104.1.130 on Fri, 31 Dec 2021 13:24:17 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms uploads/Litterature/ this-content-downloaded-from-130-104-1-130-on-fri-31-dec-2021-13-24-17-utc.pdf

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