leur trace dans nos mémoires voir, comprendre, transmettre auschwitz l par les

leur trace dans nos mémoires voir, comprendre, transmettre auschwitz l par les élèves de Seconde 5 et Seconde 10 Lycée Montesquieu Herblay T O M E 2 En couverture : dessin de Sami Haddaoui (2de 10). _______ © 2020, les auteurs. Reproduction interdite sans autorisation. Livre non destiné à la vente au grand public, réservé à l’usage exclusif des élèves et du personnel enseignant du Lycée Montesquieu (95 - Herblay) ayant contribué à son élaboration. Conception mise en page et impression artisanale réalisées en février et mars 2020 dans l’atelier des Éditions Mazette (78 – Plaisir) www.editions-mazette.fr leur trace dans nos mémoires voir, comprendre, transmettre auschwitz l par les élèves de Seconde 5 et Seconde 10 sous la direction de Julien Coutant, professeur de lettres année scolaire 2019-2020 Lycée Montesquieu Herblay T O M E 2 Sommaire Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CHAPITRE 1 - Au Mémorial de la Shoah . . . . . . . . . . . . . . . . . Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Visite du Mémorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Inauguration du Murs des Noms rénové, Cérémonie des Ambassadeurs de la Mémoire CHAPITRE 2 - Sur les traces d’Hélène, Dora et Ginette, Voyage à Auschwitz-Birkenau . . . . . . . . . . . . . . Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Portfolio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Réflexions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Création . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Entretiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CHAPITRE 3 - « Il faudra raconter » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Carnets de lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 9 11 13 15 33 35 37 101 117 177 199 201 203 249 250 « Le Devoir de Mémoire n’a de sens que s’il conduit à la mobilisation pour la vigilance et la résistance sur le présent et le futur. » Jean-François Forges, Éduquer contre Auschwitz, Histoire et mémoire « Y a-t-il un enseignement politique à tirer de l’histoire de la Shoah ? Oui, si le mal est pensé en termes politiques et non en termes moraux et sentimentaux. Comme toute histoire, la Shoah nous force à tenter de comprendre ce qui s’est passé. En l’occurrence, ici, à tenter de pénétrer l’univers mental de l’assassin. Et non de procéder seulement par compassion, identification aux victimes. » Georges Bensoussan, Auschwitz en héritage ? Préface À l’instar d’un Patrick Modiano, hanté par l’Occupation, Vichy et les actions, souvent lâches, des Français de ces « années noires », et qui au fil de son œuvre littéraire explore les thèmes de la mémoire, du passé, de la trace, je consacre la plupart de mon temps à comprendre et percer les mystères de cette époque sombre et troublée de notre pays. Cela passe par des lectures multiples, mon engagement au sein du Mémorial de la Shoah à Paris et naturellement par mon enseignement du français au Lycée Montesquieu d’Herblay. Dès septembre 2019, j’ai en effet fait découvrir et étudier aux élèves de 2de 5 et 10 qui participent au projet mémoriel de cette année deux œuvres majeures centrées sur la Seconde Guerre mondiale, et en particulier la déportation des Juifs de France entre 1942 et 1944 : le Journal d’Hélène Berr et Dora Bruder de Modiano, Prix Nobel de Littérature en 2014. Ces lectures ont permis aux élèves d’approfondir leurs connaissances sur cette période, de rencontrer des témoins de la Shoah et d’écrire de nombreux textes réunis dans le premier tome de Leur trace dans nos mémoires. La question de la trace laissée par les victimes me fascine. J’ai compris et pris réellement conscience, au fur et à mesure, grâce aux études lues et à mes voyages sur les lieux de mémoire – notamment Auschwitz-Birkenau – que la volonté des nazis était d’anéantir les Juifs d’Europe, de les éradiquer de la surface de la terre, qu’il n’en reste aucune trace, faisant ainsi disparaitre une culture riche et variée, une langue aux accents multiples, des traditions de tous ordres, vestimentaires, culinaires... Et pourtant, malgré un crime industrialisé, rationnellement pensé et mis en place, ils ont échoué. Des témoins sont revenus et ont fini par raconter, expliquer, mettre en garde. L’enjeu du projet mené cette année, en plus de faire étudier les œuvres aux élèves, était aussi de les conduire dans des lieux de mémoire, notamment le Mémorial de la Shoah à Paris et, pour certains, jusqu’au centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. En effet, grâce à un partenariat entre le Mémorial et la Région Ile-de-France et le programme Vision francilienne d’Auschwitz-Birkenau, dix-huit élèves se sont rendus en Pologne le jeudi 21 novembre 2019 et ont marché sur les traces de Ginette, Dora, Hélène et des centaines de milliers d’autres. _____ 6 Le voyage à Auschwitz-Birkenau n’est pas facile. Certains élèves n’ont pas souhaité y participer. D’autres, sur place, ont ressenti un choc profond. Face à l’immensité du lieu et à sa complexité, il est tout à fait normal de s’interroger, de ressentir une peine, du chagrin et de verser des larmes. Mais, sans jamais la négliger, il ne faut pas s’en tenir à l’émotion. Elle est une porte d’entrée dans le camp, mais il faut surtout comprendre le fonctionnement de l’endroit pour en mesurer toute la portée destructrice. C’est l’objectif que je me fixe à chaque fois que j’y emmène une classe. Je veux qu’ils comprennent ce que l’homme moderne a pu réaliser pour anéantir son semblable, au nom d’une idéologie haineuse et raciste. Ce voyage doit d’abord être un moyen d’éduquer. Aller sur le site, sans rien en savoir ou en n’en revenant qu’avec de l’émotion, c’est stérile et inefficace. Sur place, ils ont pris de nombreuses photos, observé attentivement les lieux, posé des questions aux guides, et notamment à Ginette Kolinka, qui nous accompagnait ce jour-là. À leur retour, comme à leur habitude, ils ont beaucoup écrit, répondu aux questions de leurs camarades. En organisant ce travail de groupes, j’ai pu apprécier ce que signifiait la transmission de la mémoire. En les voyant échanger, montrer leurs photos et expliquer ce qui s’était passé à tel ou tel endroit, à quoi servait tel ou tel bâtiment, je mesurais l’importance de la phrase d’Élie Buzyn qui fait de cette jeune génération les « témoins du témoin ». De même, après ce voyage, la réflexion a encore été approfondie et complétée par des lectures et des exercices d’écriture. Alors que les déportés se savaient condamnés à mourir, beaucoup d’entre eux ont invité leurs camarades susceptibles de survivre à leur faire une promesse : « Il faudra raconter. » Ces récits multiples, qui témoignent de l’échec des nazis à éradiquer tous les Juifs de la surface de la terre, sont parvenus jusqu’aux élèves sous différentes formes ; qu’il s’agisse de récits autobiographiques, romans, bandes dessinées, pièces de théâtre, les élèves ont lu ces textes pour mieux analyser la Shoah. En écrivant ces lignes, je pense à l’écrivain Imre Kertész, grande voix du témoignage uploads/Litterature/ traces-dans-nos-memoires-t2.pdf

  • 33
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager