Jennifer L. Armentrout Jeu d’inconscience Collection : Fantasme Maison d’éditio

Jennifer L. Armentrout Jeu d’inconscience Collection : Fantasme Maison d’édition : J’ai lu Traduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile Tasson © Jennifer L. Armentrout, 2016 Pour la traduction française © Éditions J’ai lu, 2018 Dépôt légal : février 2018. Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. Présentation de l’éditeur : La vie de Jillian Lima a été littéralement bouleversée lorsque Brock, son amour d’enfance, l’a quittée, le soir même où un inconnu armé l’a menacée. Après six années passées à vivre au milieu de souvenirs plein de douleur et de regrets, Jillian se décide à reprendre sa vie en main. Elle vient de décrocher un job dans l’école d’arts martiaux de son père et accepte un premier rencart. Mais, contre toute attente, Brock resurgit dans sa vie, plus beau que jamais. Parviendra-t-elle à lui faire de nouveau confiance ? Couverture : CoffeeAndMilk © Getty Images Biographie de l’auteur : D’abord autopublié, son premier roman Jeu de patience a rapidement connu le succès, figurant sur les listes des best-sellers du New York Times et de USA Today pendant plusieurs semaines. Forte de cette réussite, Jennifer L. Armentrout a écrit plusieurs séries de romance, de fantasy et de science-fiction, dont les droits ont été vendus dans de nombreux pays Titre original FIRE IN YOU Published by Jennifer L. Armentrout © Jennifer L. Armentrout, 2016 Pour la traduction française © Éditions J’ai lu, 2018 Du même auteur aux Éditions J’ai lu Jeu de patience Jeu d’innocence Jeu d’indulgence Jeu d’imprudence Jeu d’attirance Numérique Éternellement Chanceux Lux 1 – Obsidienne 2 – Onyx 3 – Opale 4 – Origine 5 – Opposition Obsession J’ai survécu car le feu en moi brûle plus intensément que le feu autour de moi. Joshua GRAHAM (Fallout) 1 J’allais tuer Avery Hamilton. Les mains moites, crispées sur le volant, j’essayais de me convaincre de sortir de la voiture. Il était déjà tard et j’aurais préféré marcher pieds nus sur des bris de verre chauffés à blanc plutôt que d’entrer dans ce restaurant. Je sais, j’exagérais un peu. Mais la seule chose dont j’avais envie, c’était de retourner chez moi, enfiler un bas de survêt immettable en public, m’affaler sur mon canapé avec un paquet de chips au fromage (les dentelées) et un pot de crème aigre et lire un bon bouquin. Ces derniers temps, je traversais une phase étrange : je dévorais des romances historiques écrites dans les années 1980. J’étais sur le point d’en commencer une de Johanna Lindsey, qui se passait au temps des Vikings. Corsages déchirés et hommes hyper virils m’attendaient. J’adorais ça. Malheureusement, si je me défilais ce soir, Avery me tuerait. Bon, OK, elle ne me tuerait pas vraiment… sinon, qui garderait Ava et le petit Alex lorsque Cam et elle voudraient passer du temps ensemble ? Ce soir, c’était un peu spécial. Les parents de Cam étaient en ville. Ils gardaient les enfants, tandis que moi, j’étais assise dans ma voiture, les yeux rivés sur l’un des érables japonais qui bordaient le parking. Il avait l’air prêt à s’effondrer. — Raah ! grognai-je en appuyant ma tête contre mon siège. En temps normal, je n’aurais sans doute pas réagi de cette manière, mais je venais de vivre mon dernier jour de travail chez Richers and Decker et, dans mon petit bureau, ça avait été le défilé. On m’avait apporté des ballons, un gâteau glacé dont j’avais mangé deux… bon, d’accord, trois parts… Par conséquent, j’avais eu ma dose de socialisation pour la journée. Quitter mon poste après cinq ans avait été déroutant. Pendant longtemps, j’avais cru qu’il me convenait. Je me rendais au bureau, je fermais la porte et toute la journée, sans interruption ou presque, je m’occupais de déclarations de sinistre. C’était un travail simple et tranquille qui me permettait de me vider la tête. Je ne ramenais jamais rien chez moi. Le salaire couvrait largement le loyer de mon deux-pièces et le prêt de ma Honda. C’était un boulot plan-plan et ennuyeux qui allait de pair avec ma vie plan-plan et ennuyeuse. Puis mon père m’avait fait une offre que je n’avais pas pu refuser (sans rire) et sa proposition avait réveillé quelque chose en moi, quelque chose que j’avais cru disparu à jamais. Le désir de recommencer à vivre. Pour de bon. Cela pouvait paraître ridicule et cliché, mais c’était la vérité. Durant les six années qui s’étaient écoulées, j’avais vécu au jour le jour. Sans faire le moindre projet d’avenir. Sans même essayer de réaliser mes rêves. Accepter l’offre de mon père avait été le premier pas (le pas le plus difficile) vers une existence digne de ce nom. Pourtant, j’avais encore du mal à y croire. Mes parents n’aimaient pas… Non. Ils détestaient ce que j’étais devenue, eux qui avaient placé tant d’espoirs en moi ! Moi aussi, à un moment donné, j’avais cru que… Soudain, un coup résonna contre la vitre de ma voiture. Je sursautai et me cognai le genou contre le volant. Lorsque je tournai la tête, je me rendis compte qu’Avery se tenait devant ma voiture. Ses cheveux roux étincelaient dans la lumière du coucher du soleil. Elle agita ses doigts pour me saluer. Comme je me sentais très bête, je grimaçai avant d’appuyer sur le bouton pour baisser la vitre. — Salut ! Elle se pencha et, les bras posés contre la vitre ouverte, passa la tête à l’intérieur de l’habitacle. Avery avait quelques années de plus que moi et déjà deux enfants (dont le dernier n’avait même pas un an), mais avec ses taches de rousseur et ses yeux bruns chaleureux, on lui donnait à peine vingt ans. — Qu’est-ce que tu fais ? Je jetai un coup d’œil à travers le pare-brise avant de reporter mon attention sur elle. — Euh, je… je réfléchissais. — OK… (Avery eut un léger sourire.) Et tu penses avoir bientôt fini ? — Je ne sais pas, murmurai-je. Je sentis mes joues s’empourprer. — La serveuse vient juste de prendre notre commande pour les boissons. Je t’ai pris un Coca, me dit-elle. Normal, pas light. J’espère que tu te joindras à nous avant qu’on commande les entrées, parce que Cam est lancé sur le foot, et tu sais à quel point ça me passionne… Le coin droit de mes lèvres se retroussa un peu. Cam avait été footballeur professionnel pendant plusieurs années. À présent, il était entraîneur à Shepherd et était donc beaucoup plus présent à la maison. — Désolée de vous avoir fait attendre. Je n’allais pas me défiler. — Je m’en doutais, mais je me suis dit que tu avais besoin d’un peu d’encouragement. En la dévisageant, je sentis mon maigre sourire s’évanouir. Accepter cette invitation faisait partie de ma résolution de recommencer à sortir et à vivre, mais ce n’était pas évident. — Est-ce qu’il… sait pour… ? Je désignai mon visage. Le regard empli de compassion, Avery tendit la main vers moi et me tapota le bras. Je serrai de nouveau le volant de toutes mes forces. Elle hocha la tête. — Cam n’est pas entré dans les détails, bien sûr, parce que ce n’est pas à nous de lui en parler, mais Grady est au courant. Tant mieux. Ainsi, il n’aurait pas de réaction de recul. Du moins, pas tout de suite. Au premier abord, je paraissais parfaitement normale. Ce n’était qu’en me voyant de près qu’on se rendait compte que quelque chose clochait. Alors, il m’observerait peut-être de façon plus insistante. C’était ce que je redoutais. Pour ce soir, mais également chaque fois que je rencontrais de nouvelles personnes. Certains n’hésitaient pas à me questionner sans se soucier de me heurter ou de faire remonter à la surface cette soirée fatidique que j’aurais préféré oublier. À l’inverse, si on ne me posait pas de questions, une ambiance gênée s’abattait. En toute franchise, je comprenais. À leur place, j’aurais été curieuse, moi aussi. Ça ne faisait pas d’eux des gens méchants. Juste des gens normaux. Ils m’examinaient pour essayer de comprendre pourquoi mon côté droit paraissait différent du gauche. Ils tentaient de se montrer discrets, mais leurs yeux revenaient toujours à ma joue gauche, sous ma pommette. Qu’est-ce qui avait pu me laisser une telle entaille ? Ma surdité de l’oreille droite était-elle liée à cette blessure ? Rares étaient les personnes qui me posaient réellement toutes ces questions, mais je devinais ce qu’elles pensaient. — C’est un gars bien, reprit Avery en me serrant délicatement le bras. Il est super gentil et vraiment mignon. Je t’ai dit qu’il était mignon, pas vrai ? Baissant la tête, je souris du mieux que je pus. Je donnais toujours l’impression de me moquer des gens, ou de ne pas être sincère. Tout ça parce que le côté gauche de mes lèvres ne fonctionnait pas correctement. — Oui, tu l’as mentionné une ou deux fois. (Je soupirai et me résignai à lâcher le volant.) Je suis désolée. Je suis prête. Quand Avery recula, j’appuyai sur le bouton pour remonter la vitre uploads/Litterature/ jeu-d-x27-inconscience.pdf

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