Jean-Claude ROLLAND et Jacqueline PICOCHE VOCALIRE ÉCHANTILLON NON DESTINÉ À LA

Jean-Claude ROLLAND et Jacqueline PICOCHE VOCALIRE ÉCHANTILLON NON DESTINÉ À LA VENTE Les 7500 mots essentiels du lexique français D’après les 15000 mots du Dictionnaire du Français Usuel des mêmes auteurs (Bruxelles – de Boeck – 2002) Éditions Lulu.com 1 © Jean-Claude Rolland © Jacqueline Picoche ÉCHANTILLON NON DESTINÉ À LA VENTE Contacts : jclrolland@hotmail.com jacqueline.picoche@wanadoo.fr Pour commander Vocalire, version « livre » ou version « e-book » : http://www.lulu.com/spotlight/Jeanclaude Pour commander le Dictionnaire du Français Usuel, version « livre » : http://superieur.deboeck.com/titres/26936_2_0/dictionnaire-du-francais-usuel.html ou version « CDRom » : http://superieur.deboeck.com/titres/26353_2_0/dictionnaire-du-francais-usuel.html 2 Introduction 1. Un ouvrage nécessaire À l’heure où l’on constate qu’après avoir longtemps négligé l’enseignement du vocabulaire les instances éducatives semblent décidées à renouer avec ce qui fut jadis, aux côtés de la grammaire, le deuxième pilier de l’apprentissage des langues, il s’avère nécessaire de fournir des outils spécifiques et originaux aux enseignants et à leurs élèves. Ces derniers sont en effet trop souvent limités au vocabulaire des textes littéraires de leurs manuels, trop souvent réduits à des présentations aléatoires de vocables non hiérarchisés, non comptabilisés, rarement étudiés dans leurs diverses acceptions ou combinatoires, rarement associés à leurs dérivés morphologiques ou à leurs apparentés sémantiques. Les dictionnaires de langue remplissent bien les fonctions qui leur sont traditionnellement dévolues mais ils ne peuvent en aucune manière être considérés comme des outils d’apprentissage du vocabulaire, quand bien même ils en afficheraient la prétention dans leurs titres. Quant aux listes thématiques elles ont montré leurs limites, mais l’étude thématique du vocabulaire reste néanmoins ancrée dans les esprits et laisse peu de place à d’autres approches. Si l’on veut constituer le vocabulaire thématique de la maison, on pourra circuler entre nos articles « HABITER & MAISON », « CONSTRUIRE », « CHATEAU & HÔTEL », etc. On constituera ainsi l’embryon d’un vocabulaire technique, mais cela n’apportera aucune lumière sur la relation entre le verbe construire, le substantif structure, et l’ensemble assez imposant des vocables français formés sur la base -struct-, ni sur le fait qu’on peut aussi construire une phrase, un raisonnement et toutes sortes d’autres choses. Le travail par thème, parfaitement justifié dans sa perspective propre, présente l’inconvénient de laisser de côté de grands verbes et des noms abstraits qui sont parmi les plus intéressants au point de vue linguistique. Quel est l’éventail des possibilités qu’offrent aux francophones ces extraordinaires machines sémantiques que sont des verbes comme faire, prendre, passer, porter, etc. ? Ou des mots aussi usuels que les noms chose, sujet, objet, méthode, etc. ? De quoi peut-on parler avec ces outils que la langue met à notre disposition, avec leurs escortes de dérivés, d’apparentés, de synonymes et d’antonymes ? Les recherches linguistiques, statistiques et lexico-pédagogiques de ces dernières décennies permettent de répondre à ces questions et d’organiser maintenant le lexique sur d’autres bases. C’est en nous appuyant sur ces recherches que nous avons d’abord publié le Dictionnaire du Français Usuel (désormais DFU), et que nous en publions aujourd’hui une version allégée intitulée Vocalire, où l’on voit, dès le titre, que nous avons résolument effacé ce qui pourrait apparenter notre ouvrage à un répertoire alphabétique plus ou moins traditionnel et affiché au contraire notre ambition de proposer un véritable et original manuel de vocabulaire. Livre « tous publics » ou seulement livre du maître ? L’avenir le dira. 2. La sélection des 7500 vocables de la nomenclature Alors que, comme nous le redirons plus loin, les 15000 mots du DFU avaient été groupés empiriquement, selon des critères sémantiques, autour de 907 mots hyperfréquents, la sélection des 7500 mots de Vocalire s’est faite sur des critères statistiques et morphologiques. Il serait fastidieux de conter ici par le menu détail les modalités de cette sélection ; il suffira de dire que cette dernière repose 1. sur de sérieuses et fiables études de statistique lexicale, 2. sur notre propre intuition de francophones quant à la fréquence de certains vocables, et 3. sur l’existence de familles morphologiques où l’on se ressemble tellement par la forme que la connaissance d’un membre particulièrement représentatif permet d’inférer plus ou moins aisément les sens des autres, ce que Hausmann appelle la « transparence intralinguistique » : Nous pouvons [...] définir la transparence comme l’intelligi- bilité immédiate d’un mot inconnu [...] en raison d’une iden- tité morpho-sémantique (partielle) avec un mot connu (ou plusieurs mots connus). Les mots obéissant, désobéissant, obéissance, désobéissance et désobéir sont transparents pour [...] qui maîtrise le verbe obéir. [...] Les mots transparents ne méritent pas un effort d’apprentissage au même titre que les mots non-transparents. À partir d’une liste de base de quelque 3000 vocables, nous avons identifié 2000 de ces familles morphologiques, que nous avons ensuite complétées en nous appuyant sur l’index du DFU, sur la nomenclature du Dictionnaire fondamental de la langue française, et même sur certains articles du Dictionnaire étymologique du français, en veillant à ne pas inclure dans notre sélection des mots certes très transparents mais vieillis ou trop peu usuels. Le nombre d’individus réunis dans ces familles est très divers : il y a des familles nombreuses, très nombreuses même si l’on fait jouer – raisonnablement – l’étymologie, d’autres très réduites, et aussi quelques mots isolés. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés au final avec un total de quelque 7500 vocables, qui se trouve représenter par hasard la moitié du contenu lexical du DFU. Nous considérons ces 7500 vocables comme les mots essentiels du vocabulaire français. Ce que nous disions déjà dans la préface du DFU à propos de ses 15000 vocables, nous pouvons le redire ici : 7500, c’est peu si l’on considère que le Littré compte quelque 70000 entrées et le Petit Robert 50000, … mais c’est probablement un honnête bagage lexical quand on sait qu’il n’en a pas fallu plus de 4000 à Corneille, ni plus de 3500 à Racine pour écrire tout leur théâtre, et que, parmi les modernes, des auteurs comme Paul Valéry, Jules Romains, Aragon, Giraudoux, Colette, Mauriac, Malraux, Sartre, Camus, se tiennent dans une moyenne de 10000 pour l’ensemble de leur œuvre dépouillée. On pourra s'étonner de la présence - parmi les mots-vedettes ou leurs satellites - de certains mots et de l'absence de certains autres, mais il faut bien faire des choix, car à vouloir tout faire apprendre d'emblée on risque de ne pas faire apprendre grand chose. Le moment viendra, à un autre niveau, d'accorder aux absents l'importance qu'ils méritent. Cela ne signifie pas qu'ils n'auront pas été déjà rencontrés, mais nous faisons une différence entre rencontrer un mot et l'étudier de façon approfondie. La fonction de nos articles est de renforcer ou d'accompagner l’acquisition aléatoire d’un certain vocabulaire par un apprentissage systématique de la partie la plus importante du lexique. 3. L’organisation en articles Pour la répartition de nos 7500 vocables, il n’était nul besoin d’inventer : le plus grand nombre allait à l’évidence se retrouver au sein des 442 articles du DFU, articles que nous avons donc revus un par un sans toucher à la cohérence sémantique qui avait prévalu aux regroupements lexicaux initialement opérés. Il nous suffira donc de redire ici comment les articles originels avaient été organisés. Nous étions partis d’une liste de 907 vocables hyperfréquents établie par Étienne Brunet, soit un petit millier de mots, de fréquence supérieure à 7000, couvrant environ 90 % du corpus du Trésor de la langue française. Nous étions ensuite passés de 907 à 613 puis à 442 entrées en procédant par éliminations et regroupements. Nous avions éliminé les mots grammaticaux – à l’exception de quelques prépositions plus riches de sens que les autres –, et un certain nombre de vocables sans grand intérêt sémantique. Mais surtout, en privilégiant les relations sémantiques, nous avions regroupé sous un titre unique des mots dont le 3 rapprochement et le traitement dans un unique article nous avait paru particulièrement éclairant : — Deux antonymes : chaud & froid - riche & pauvre — Deux parasynonymes : savoir & connaître - mot & parole - nouveau & neuf. — Deux mots ayant entre eux une relation de réciprocité : homme & femme - vendre & acheter, etc. — Trois mots, même, parfois, comme dans les articles dans, en & hors - debout, couché & assis - fils, fille & garçon. — Un verbe et le nom correspondant, comme vivre & vie, tomber & chute, dormir & sommeil. Cette manière de procéder, qui était – et reste – une des principales originalités du DFU, évite de nombreuses répétitions et surtout permet de rendre plus sensibles les différences et les ressemblances sémantiques et syntaxiques entre ces mots, leurs traits communs et leurs oppositions. À partir des 442 articles du DFU, systématiquement revus en fonction des 2000 familles morphologiques dont nous avons parlé plus haut, nos 7500 vocables ont pu, dans Vocalire, être répartis sur 378 articles, en ajoutant ici, supprimant là, modifiant ailleurs, transférant d’un article à un autre et en procédant à de nouveaux amalgames. C’est ainsi que « DORMIR & SOMMEIL » du DFU est devenu dans Vocalire « DORMIR & VEILLER », uploads/Litterature/ vocalireechantillon.pdf

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