REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l’enseignement sup
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université FERHAT ABBAS / SETIF THESE Présentée à la Faculté des Lettres et des Sciences Sociales Département des Langues Etrangères Ecole Doctorale de Français Pour l’obtention du diplôme de Doctorat ès Sciences Option : Littérature Par BOUDJADJA Mohamed Poétique du Politique dans l’œuvre de Yasmina Khadra Sous la direction des Professeurs : Zoubida BELAGHOUEG et Marc GONTARD Soutenue le 13 juin 2009. Membres du jury : Président : Pr. Hadj MILIANI Professeur Université de Mostaganem Rapporteur : Pr. Zoubida BELAGHOUEG Professeur Université de Constantine Rapporteur : Pr. Marc GONTARD Professeur Université de Rennes 2 Examinateur: Pr.Martine MATHIEU- JOB Professeur Université de Bordeaux 3 Examinateur : Pr. Saïd KHADRAOUI Professeur Université de Batna 2009 2 A Mon père Ma mère Mon épouse Mes enfants 3 Remerciements Je tiens à exprimer mes vifs remerciements, mon profond respect et mon indéfectible attachement à mes directeurs de thèse : Madame la Professeure Zoubida Belaghoueg dont l’intérêt et la compréhension, la disponibilité et l’exigence stimulante, les encouragements et les conseils furent très précieux. Monsieur le Professeur Marc Gontard dont la chaleur de l'accueil, la disponibilité et le dévouement sans limite furent pour nous la plus forte des motivations. Ma reconnaissance et mes sincères remerciements vont également aux membres du jury : Monsieur le Professeur Hadj Miliani, Madame la Professeure Martine Mathieu-Job, Monsieur le Professeur Saïd Khadraoui, pour avoir accepté d’examiner mon travail de thèse et pour toute l’attention qu’ils lui portent. 4 SOMMAIRE Page Introduction…………………………………………………………………………… 08 Première partie/ Littérature et politique : Histoire et Théorie……………………. 21 1-Rapport Littérature / Histoire...................................................................................... 22 1-1 –Bref regard sur la littérature étrangère................................................................... . 22 1-2- La littérature algérienne et son rapport à l’histoire................................................ 29 2- Aspects théoriques………………………………………………………………….. 33 2-1- Texte et philosophie………………………………………………………………. 36 2-2- Texte et société………………………………………………………………….. 38 2-3- Texte et politique………………………………………………………………… 42 Deuxième partie/ Du littéraire au politique et du politique au littéraire ……….. 51 1- Eclatement et typologie générique ………………………………………………… 52 1-1-Le roman policier Khadrien……………………………………………………… 56 1-2-Le roman de la réalité……………………………………………………………. 64 1-3-Le roman de l’Histoire…………………………………………………………… 72 2- L’insertion du politique dans le roman………………………………………….. 80 2-1- Des acteurs types………………………………………………………………… 82 2-2- La parole politique………………………………………………………………. 89 3ème partie/ Ecriture du politique ………………………………………………… 113 1-La titrologie…………………………………………………………………………. 114 1-1-Approche titrologique théorique………………………………………………….. 114 1-2-Les titres de Khadra et leurs référentialités……………………………………….. 116 5 2-Les investissements thématiques…………………………………………………. 128 2- 1- Poétique de la ville………………………………………………………………. 128 2-2- Poétique de la violence…………………………………………………………… 142 2-2-1-La violence multiforme…………………………………………………………. 144 2-2-2- Contre la violence……………………………………………………………… 153 3- Perspectives d’écriture de Khadra………………………………………………. 156 3-1- L’intertextualité et l’intratextualité……………………………………………… 156 3-1-1- L’intertextualité ………………………………………………………………. 160 3-1-2- L’intratextualité ………………………………………………………………. 175 3-2- Les notes explicatives…………………………………………………………… 179 3-3-L’humour………………………………………………………………………… 181 Quatrième partie / Les techniques d’écriture Khadrienne……………………….. 187 1-Du langage : la violence du verbe…………………………………………………. 189 1-1-Le verbe agressif………………………………………………………………….. 190 1-2-Référentialité et expressivité……………………………………………………… 198 2-L’imaginaire du poète……………………………………………………………… 202 2-1- La mer : source de poésie…………………………………………………………. 202 2-2- La métaphore et l’écriture politique………………………………………………. 208 3-Poétique du bestiaire ou l’allégorie politique……………………………………. 223 3-1- La fonction référentielle………………………………………………………… 226 3-2- La fonction symbolique………………………………………………………… 229 6 Cinquième partie/ La réception de l’œuvre de Khadra………………………… 233 1-Aperçu théorique sur la réception ………………………………………………….. 235 2- Quelle réception de l’œuvre de Y.Khadra ?………………………………………… 238 2 -1- La réception journalistique nationale……………………………………………. 238 2-2- La réception étrangère…. .. ……………………………………………………… 245 2-3- La réception universitaire………………………………………………………… 258 CONCLUSION ……………………………………………………………………… 265 BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………….. 270 ANNEXES……………………………………………………………………………. 284 Table des matières…………………………………………………………………… 314 7 INTRODUCTION 8 Quand on évoque la littérature, on pense aux belles lettres, à la poésie, au merveilleux, au sublime, aux représentations qui imitent ce qu’il y a de plus beau et d’agréable dans la vie. N’était-ce pas sa vocation, son orientation à ses origines ? D’ailleurs, quand elle est née, la littérature chantait l’amour, sublimait le beau, excitait et suscitait les nobles sentiments, elle était lyrique. Mais avec l’évolution de la société, des mœurs et habitudes, le temps faisant son œuvre, la littérature s’en ressent : les genres littéraires se sont multipliés et diversifiés jusqu’à l’intrusion de la politique et du politique. La littérature est devenue au fil des siècles la reproduction de la pensée de l’homme à la lumière de son faisceau idéel. Le propre d’un texte littéraire est l’écriture d’une conjoncture marquée par des faits de société, où l’auteur tente d’en saisir certains mécanismes. L’écrit de fiction, en l’occurrence le roman, tente de reproduire la réalité qu’il imprime à travers les champs sémantiques et esthétiques. Et le récit littéraire est fait d’un foisonnement structurel tel que les sens se trouvent variés et multiples. Entre Littérature, Histoire, Politique et Société, les critiques littéraires relèvent l’existence de rapports éminemment importants, et des corrélations si complexes. Les conflits politiques nationaux et internationaux, les mutations sociales exercent des influences sur l’œuvre littéraire, engendrant des thèmes spécifiques dans toute fiction. La production littéraire ne peut échapper au « réel historique » auquel elle se rattache et aux contingences spatio-temporelles où elle apparaît. Elle est à la fois révélatrice d’un inconscient individuel mais aussi d’une conscience historique, c’est pourquoi la littérature est considérée comme le lieu privilégié de l’expression de l’Histoire que l’écrivain l’y inscrive ou non. Elle constitue la matière à partir de laquelle tout auteur construit son récit. Les écrivains, à l'instar des historiens, ont, de tout temps, témoigné au nom d'un idéal d'humanité, des injustices exercées autour d'eux, de la misère et de la perfidie du monde les entourant, passant ainsi du rêve poétique à l’écriture politique. 9 Politique et écriture : deux mots qui résonnent comme un manifeste, intriqués, articulés autour de ce « ET » problématique. Problématique parce que les deux concepts « écriture » et « politique » entretiennent des relations étroites et équivoques. Ecrire, en sa substance même, n’est-il pas l’acte libre par excellence ? Mais acte fragile, précaire et solennel tout à la fois. Précaire pour cause de censure, des censeurs, gardiens vigilants des traditions de muselage. Et avant tout, toute écriture est un choix individuel, inscrit dans l’environnement. Roland Barthes précise que : « l’écriture est un acte de solidarité historique. Langue et style sont des objets ; l’écriture est une fonction ; elle est le rapport entre la création et la société, elle est le langage littéraire transformé par sa destination sociale, elle est la forme saisie dans son intention humaine et liée aux grandes crises de l’Histoire.»1. L’écriture n’est-elle pas, ainsi, un acte politique ? Comme le politique se caractérise par rapport à la représentation du pouvoir qui prévaut dans une société donnée, il a souvent été considéré comme le lieu d'interaction, pourrait-on dire, du social, de l'économique, et parfois de plus en plus, de l'éthique, du système de valeurs. Il est évident que la pensée politique est identifiable et identifiée dans des ouvrages qui revendiquent le statut d’œuvres politiques (manifestes, essais, pamphlets…). C’est là son élément prévisible et naturel. Mais le simple contact avec la littérature montre que les idées politiques s’y trouvent aussi, et parfois de manière autre, qu’incidente, et dont l’intérêt premier, étranger à la réflexion politique, est l’écriture. C’est cette manière de s’illustrer dans le roman, de s’incarner dans des personnages, de se réfléchir dans un espace, de se projeter dans des situations imaginaires; de se représenter selon des modalités spécifiques, qui a attisé notre curiosité. Le cas de la littérature algérienne est édifiant à ce sujet, elle s’est toujours caractérisée par des thématiques variées, des problématiques diverses, mais les événements ne suivent pas toujours les préférences esthétiques et vice-versa. Et si les auteurs, chacun dans le genre qu’il a choisi, ont écrit selon leur(s) convenance(s), les oeuvres sont l’expression de leurs représentations du réel individuel, du social et du politique ; impossibles à éviter dans l’écriture, consciemment ou inconsciemment, les auteurs en parlent. 1 BARTHES, Roland. Le degré zéro de l’écriture, suivi de nouveaux Essais Critiques, Le Seuil, Points, 1972, p.14 10 Analyser La Poétique du politique2 dans l’œuvre de Y.KHADRA suscite attentes et interrogations. Notre réflexion entend interroger des textes pour voir comment la poétique (pensée de l’esthétique) peut proposer des modèles appropriés pour penser la politique (organisation de la cité) et comment l’écriture elle-même en sa force d’invention propre est en soi un acte politique. Loin de nous l’intention de sonder la conscience (ou l’inconscient) politique de l’écrivain : nous voudrions simplement proposer une lecture de son œuvre en essayant de déterminer la vision politique qui apparaîtrait ou pas dans ses textes. Certes, les deux vocables –« Poétique » et « Politique» - ne suffisent pas pour interroger le fait littéraire dans sa complexité et son irréductibilité. L'intrication du fait esthétique et des positions idéologiques, politiques ou spirituelles, dans la marque personnelle de l'auteur, avec tout le désir que porte son œuvre, est loin, de se limiter aux appartenances, voire aux positions affirmées par l'écrivain. Le style, parfois plus encore que la forme, en porte clairement la marque. Nous accordons de l’importance à la poétique parce que nous y voyons un principe de la création du monde. Loin de viser seulement la composition d’un poème, elle fonde l’invention de toutes les œuvres humaines: l’histoire, la culture, la société, même l’économie. La poétique uploads/Litterature/dsboudjadjamohamed-fra09.pdf
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- Publié le Mar 12, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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