Sommaire LES ENSEIGNEMENTS SECRETS DE MARTINÈZ DE PASQUALIS ...................
Sommaire LES ENSEIGNEMENTS SECRETS DE MARTINÈZ DE PASQUALIS ................................................................... 2 NOUVELLE NOTICE HISTORIQUE SUR LE MARTINÉSISME ET LE MARTINISME .......................... 15 1 LES ENSEIGNEMENTS SECRETS DE MARTINÈZ DE PASQUALIS Vous me demandez, honoré ami, de vous communiquer quelque chose touchant les enseignements de Martinèz Pasqualis, auxquels vous vous êtes intéressé à travers les écrits de deux de ses disciples, feu Saint- Martin et l'abbé Fournié 1 qui vit encore à Londres ; je vais donc, selon mes forces et autant qu'il m'est permis, accéder à votre désir. Si, en tout temps, il y eut et il y aura des hommes qui, en tant que représentateurs du futur, tels les prophètes, nous ont montré que le futur est déjà là, il doit également y en avoir eu en tout temps d'autres qui, en tant que représentateurs du passé, nous montrent, par le souvenir, que le passé est encore là,2 et un tel représentateur du passé (du Judaïsme) est assurément Pasqualis qui, à la fois juif et chrétien, - il confessait la religion catholique romaine, - a fait revivre pour nous l'ancienne Alliance, non seulement dans ses formes, mais encore avec ses pouvoirs magiques. Et si l'on peut avec raison considérer cette nouvelle époque, à laquelle vivait Pasqualis, comme le commencement d'une éclipse générale, d'un affaiblissement de la lumière du Christianisme, on ne doit pas s'étonner de voir, durant cet obscurcissement de l'unique soleil, survenu par notre faute, réapparaître certains astres qui, pour parler le langage de Saint-Martin, se montrent comme des revenants, simplement parce qu'ils sont non allant. Si donc le Christianisme, dans la force de sa prime 1 Il a publié à Londres, en 1801, la première partie d'un ouvrage intitulé : Ce que nous avons été, ce que nous sommes, et ce que nous deviendrons, dont nous pouvons nous attendre à avoir prochainement la suite, d'après ce que l'auteur m'a dit l'année dernière. Cf. l'excellente revue : Der Lichtbote, vol. I, p. 78. 2 C'est dans ce sens, honoré ami, que vous appelez l'historien un prophète regardant en arrière, et vous rejetez ainsi de l'étude de l'histoire tous ceux auxquels ce don de vision n'a pas été accordé. Du reste, comme ce n'est que le point central de -vision, qui a été une fois obtenu ou atteint, qui permet de contempler l'ensemble, on conçoit comment ce regard du voyant en arrière ou en avant, cette pré ou post-résonance dans l'histoire est surtout indivisible, bien que ce même don se manifeste davantage dans un sens chez tel individu, et davantage dans un autre sens chez tel autre individu. C'est ce que j'ai pu constater moi-même chez des sujets magnétiques. 2 manifestation, a rendu muette la magie du Paganisme et du Judaïsme, la réapparition de cette magie, même si elle ne s'est fait que peu remarquer, ne peut être attribuée qu'à l'affaiblissement du Christianisme, et être considérée comme le réactif nécessaire à une nouvelle et plus puissante manifestation. En effet, le Judaïsme est au Christianisme ce que ce dernier est à un troisième terme supérieur, dans lequel chacun des deux doit être transfiguré. Si l'on interprète, la parole de S. Paul : « Par, avec et en Dieu, » dans son véritable sens, alors, comme il est vrai que la parfaite habitation de l'Esprit divin dans l'homme-esprit est le but et le sabbath, il devient évident que ce troisième moment a dans les deux antécédents, - per-habitation et cohabitation, - à la fois ses prédécesseurs et ses coopérateurs, dont la présence dans le temps, ainsi que la disparition, sont purement phénoménales.3 Dans cette première ère, régime du Père ou premier degré d'Apprenti de l'homme-esprit, l'Absolu se tient encore comme Seigneur absolu, supérieur seulement à l'Unique, habitant seulement par celui-ci, - « il déplace les montagnes et ils ne savent pas » ,4 - tandis que, dans la seconde ère, régime du Fils ou degré de Compagnon, le Premier, S'unifiant en lui et Se dépouillant de l'Unité de Sa Gloire dans la figure de ce Serviteur,5 descend vers le 3 Ainsi, dans la Transfiguration, Elie et Moïse n'agissent que comme coopérateurs. 4 Merveilleuse est l'échelle que Pasqualis nous présente sur les différentes manières d'être d'un agent supérieur auprès d'un inférieur et de celui-ci envers celui-là dans son action et sa conduite, en nous disant : « L'esprit agit dans, avec, par, sans et contre l'homme. » En effet, je ne connais pas de gradation plus complète pour désigner ma manière d'être ou celle de tout chrétien envers Dieu. Par là, l'homme peut chaque fois se rendre compte s'il agit en, avec, par, sans ou contre Dieu. 5 On peut consulter le Judas Iscariot de Daub sur ce libre renoncemement ou suspension de l'universel jusqu'à l'unité - le Fils de Marie -; et l'opposé de cette concentration, qui a pour but l'expansion universelle en amour, est cette compression tout à fait forcée du Mauvais esprit, qui a pour but l'explosion universelle dans la haine accompagnée des tourments de Tantale. Saint-Martin, un disciple de Pasqualis, s'exprime ainsi: « Qui atteindra la sublimité de l'oeuvre de la renaissance de l'homme? ne lui comparons pas la création de l'univers Ne lui comparons pas même l'émanation de tous les êtres pensants » - émanation que Pasqualis distingue toujours de l'émanation suivante ou création. - « Pour « opérer toutes ces merveilles, il a suffi que la sagesse développât ses puissances, et ce développement est la véritable loi qui lui est propre. Pour régénérer l'homme, il a fallu qu'elle se concentrât, qu'elle s'anéantit et qu'elle se suspendit, pour ainsi dire, elle-même. » D'ailleurs les trois moments dont il est question dans le texte peuvent nous donner une théorie suffisante de ces différents états, dont nous parlent plusieurs mystiques, par exemple, Mme Guyon; car le triple nom du Seigneur - Jésus, Christ et Fils de Marie - indique déjà une triple manifestation : dans l'homme 3 particulier, -- l'Aigle qui, auprès du Prophète, volète pendant un temps sur la terre devant ses petits, - se rendant pareil â lui, c'est-à-dire demeurant auprès de lui ou avec lui, jusqu'à ce que et pour qu'enfin, à la dernière ère, régime de l'esprit ou degré de Maître, l'Universel, soulevant 6 l'Unique en soi, habite en même temps par lui, auprès de Lui et en Lui. Mais à l'orgueil des émigrants de l'homme-esprit, ce discours semble dur, et ils se tournent alors plus volontiers vers ceux qui leur offrent ce grade de Martre à meilleur compte, c'est-à-dire sans qu'ils aient besoin de passer par le travail de l'Apprenti et l'école du Compagnon, et qui leur promettent par conséquent, non seulement de les faire parvenir à la compréhension du Christianisme sans avoir besoin de comprendre le Judaïsme, mais qui se font forts de les rendre complets (sapiens, illuminés), par une voie plus facile qu'en passant par le Judaïsme et le extérieur (Être naturel); dans l'homme - esprit intérieur (Être spirituel); et dans l'homme central (Centre divin). 6 Ici nous voyons une nouvelle signification du mot soulever, dont Hégel, le premier, a déjà fait remarquer le grand nombre de sens. La Médiateur, dont le soulèvement ou l'intercession a pour but le mouvement de l'esprit, peut lui-même être ce qui soulève ou ce qui est soulevé, et, ainsi, l'intercession ou le soulèvement peut se faire de trois façons. Je ne dois me laisser relever que par ce qui est plus élevé que moi, c'est-à-dire soulever, dresser, enlever, ou rendre vrai, de même que je dois relever et redresser ce qui est au-dessous de moi. Mais si une chose inférieure cherche à me soulever, c'est-à- dire veut m'entraîner, alors on conçoit aisément que mon action médiatrice s'y oppose et prenne un autre caractère. Mais ici aussi, en conflit avec le mal et le mauvais, cette action se manifeste d'une façon quand elle doit être dirigée contre le mal, qui inhabite et cohabite déjà en moi, et d'une autre manière contre le mal qui seulement perhabite en moi, ou qui m'emplit ou qui est déjà hors de moi; c'est-à-dire que, de même que je puis encore faire le mal, quoique mon coeur et ma tête n'y participent pas, de même je puis et je dois faire le bien, quoique mon coeur et ma tête n'y acquiéscent point, Et, de même que, pour parler de l'inhabitation de la puissance soulevante, chaque action bonne occasionne et fixe la disposition, le caractère, la nature, etc., de même chaque action destructive ne produit que la négation de soi-même, détruit, soulève de nouveau, et ce soulèvement de soi-même - tuer, - la volupté est â la factio continui ce que la douleur est à la solutio continui - cette sui-nocence consiste précisément dans ce processus de soulèvement sans lequel aucune opération du malin et aucune occasion de bonne disposition ou de bonne nature ne sont possibles. Car, dans le bien comme dans le mal, l'action de l'esprit commence par un acte immédiat et s'y termine, et le pouvoir du bien comme du mal doit nécessairement me posséder avant que je puisse en être uploads/Litterature/les-enseignements-secrets-de-martinez-de-pasqually.pdf
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- Publié le Fev 14, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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