1 « Les facteurs déterminants du succès de l’entrepreneuriat au Maroc : cas de

1 « Les facteurs déterminants du succès de l’entrepreneuriat au Maroc : cas de la région de Casablanca » Colloque International de la Prospective sous le thème « Entrepreneuriat : vers un Maroc Entrepreneurial » Casablanca, 24 et 25 Novembre 2016. Siham JABRAOUI Enseignante-chercheuse à l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion-Casablanca Laboratoire de recherche en Ingénierie Scientifique des Organisations (ISO), ENCG-Université Hassan II de Casablanca sihamjabraoui@gmail.com Tel: 0661660344 Adil BOULAHOUAL Enseignant-chercheur à l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion-Casablanca Laboratoire d’analyse et de recherche en Marketing et Stratégie des Organisations (LAMSO), ENCG-Université Hassan II de Casablanca boulahoual.adil@gmail.com Tel : 0661057756 2 Introduction Au cours de ces dernières années, la promotion de l’entrepreneuriat a représenté un vecteur fondamental dans toutes les politiques de développement économique. Dans ce sens, plusieurs pays ont déployé des efforts considérables afin d’inciter la création et la promotion des entreprises (réduction des contraintes réglementaires et administratives, encouragement de la formation, renforcement de l’accompagnement...). Au Maroc, Différents programmes ont été lancé dans ce domaine afin de soutenir les jeunes entrepreneurs (le programme jeunes promoteurs, Moukawalati, etc). Sans oublier les Centres Régionaux d’Investissement qui interviennent dans la phase de création. Cet article a pour objectif principal d’identifier les déterminants clés de la réussite de l’entrepreneuriat dans la région du Grand Casablanca. Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur les modèles théoriques de Hannu Littunen (2000), Lasch et al. (2005), Kessler (2007) et Ahmad et Hoffman (2007). Notre modèle explique le succès entrepreneurial en se basant sur trois principales dimensions: le profil de l’entrepreneur, l’environnement de l’entreprise et la préparation à la création. Pour analyser cette problématique, notre démarche consiste à présenter dans un premier lieu une classification théorique et exhaustive des déterminants potentiels de la performance entrepreneuriale. Deuxièmement, nous allons présenter notre modèle et les principaux résultats de notre étude empirique qui va porter sur un échantillon de 124 PME dans la région du Grand Casablanca. Pour terminer, Nous essayerons de formuler des axes d’améliorations au profit des entrepreneurs marocains. 1. Revue de littérature sur les déterminants clés de la réussite entrepreneuriale Selon Bouquin (1986) les FCS (CSFs : critical success factors) sont « les atouts sur lesquels l’entreprise compte pour atteindre ses objectifs à long terme en résistant aux forces du secteur investis pour être compétitive dans son groupe stratégique. » Plusieurs études se rejoignent dans leur définition des FCS comme étant des facteurs sur lesquels on mise pour assurer la pérennité et le succès de l’entreprise (Verstraete, 1996). Il convient donc de considérer que les FCS aident l’entrepreneur à comprendre ce qu’il doit faire pour répondre aux exigences de son marché. Plusieurs études ont été réalisées sur les facteurs clés de réussite entrepreneuriales. Cependant, puisque l'entrepreneuriat est un phénomène complexe et dynamique (Gartner, Shaver, Carter, & Reynolds, 2004), différents points de vue existent en ce qui concerne les facteurs qui stimulent la réussite entrepreneuriale (Acs et Szerb, 2010). Nous proposons d’organiser la revue de la littérature autour de trois dimensions identifiées principalement par Gartner (1990), Hannu Littunen (2000), Lasch et al. (2005), Kessler (2007) et Ahmad et Hoffman (2007). Ces trois éléments sont: le profil de l’entrepreneur, l’environnement de l’entreprise et la préparation à la création. 1.1. Les éléments liés à l’entrepreneur Schumpeter considère que les caractéristiques de l’entrepreneur sont déterminantes pour comprendre le succès ou ou l’échec de l’entreprise qu’il a crée. Cet avis est largement partagé dans les revues de littérature. Cependant, Plusieurs études ont montré une relation positive entre le profil de l’entrepreneur et la réussite des entreprises (Bouchikhi 1993, Bhide 1994, Bouchikhi, Kimberly 1994 ; Kidane et Harvey 2009). 3 Plusieurs variables sont utilisées dans la littérature pour étudier les caractéristiques de l’individu (entrepreneur) qui influencent la réussite de son entreprise. Ces caractéristiques peuvent être déclinées en trois dimensions : le capital humain, la motivation et les compétences. 1.1. Capital humain et succès entrepreneurial Dans la littérature, le capital humain est représenté par quatre variables : l’âge, le genre, le niveau d’études et la nature de formation. Frank Lasch (2003) ; Wicker et King (1989); Bruderl et al. (1992); Dahlqvist et al. (2000); Brush, (1992); Cooper et al. (1992) ont montré que le capital humain constitue un facteur clé de succès des entreprises. Selon Cooper et al. (1992), plusieurs études défendent le lien entre le niveau d’études de l’entrepreneur et le rendement de l’entreprise. Selon ses auteurs, le fait d’avoir un diplôme universitaire influence favorablement la survie des petites entreprises. Les études supérieures permettent au créateur de l’entreprise de mieux faire face aux difficultés et de saisir les opportunités qui augmentent la croissance de l’entreprise. Bosma, van Praag, Thurik et de Wit (2004) constatent que les entrepreneurs néérlandais diplômés de l’enseignement supérieur réalisent des bénéfices plus importants. Parker et van Praag, dans une étude qui concerne également les entrepreneurs néerlandais, trouvent qu'une année de scolarité supplémentaire augmente le revenu annuel déclaré des entrepreneurs de 12,7%. Dans la même optique, Hamilton (2000) constate que les bénéfices sont plus faibles chez les entrepreneurs qui n’ont pas fait d’études supérieurs, et plus élevé chez les entrepreneurs diplômés de l’enseignement supérieur. Enfin van der Sluis , van Praag et Vijverberg (2004 ) soulignent , que l'interprétation de l’effet du niveau des études sur la performance entrepreneuriale peut être ambigu. En effet, à partir des études existantes, on ne sait pas si cet effet représente l'impact de l’investissement dans l'enseignement sur la performance entrepreneuriale, ou s’il reflète les effets des aptitudes et de l’auto-efficacité des entrepreneurs. Hisrich, 1990; Kallerberg & Leicht, 1991; Krueger, 1993, Rowe et al. 1993; Lussier & Pfeifer, 2001; Masuo et al., 2001; Thapa, 2007; Indarti & Langenverg, 2008; ont montré que l'éducation a un effet positif sur la réussite de l'entreprise. Minniti et Bygrave (2003) indiquent dans leurs travaux que les personnes ayant un niveau d’éducation plus élevé ne sont pas nécessairement plus performantes. En ce qui concerne la relation entre l’âge et la réussite des entrepreneurs, Kraut et Grambsch (1987), Hisrich (1990) Kallerberg et Leicht, (1991), Krueger (1993), Rowe et al., (1993), Masuo et al., (2001) signalent que l'âge contribue positivement dans le succès des entreprises. Zimmerrer et Scarborough (1998) ont souligné que la plupart des entrepreneurs aux États- Unis commencent leur activité à l’âge de 30 à 40 ans. Staw (1991) confirme que l’âge de l’entrepreneur, combiné avec une expérience importante dans le domaine de l’entreprise impacte positivement sa réussite. Cela signifie que l’âge élevé implique donc une expérience entrepreneuriale. Dans le même sens, Bosma et al. (2009) dans leurs travaux sur les déterminants du succès des entreprises, ont conclu que l’âge et le niveau d'éducation de l'entrepreneur sont explicatifs du succès. D’autres auteurs expliquent l’âge élevé des entrepreneurs par le temps passé dans les études. Lasch (2003) signale que les entrepreneurs dans le domaine de l’innovation et de la technologie sont en moyenne plus vieux de deux à cinq ans que ceux des secteurs non innovants. Wicker et King (1989) par contre, expliquent la relation positive entre l’âge et le succès entrepreneurial par le fait que des entrepreneurs plus âgés ont développé des réseaux plus solides, sont mieux expérimentés et peuvent lever plus facilement des capitaux. 4 L’étude de Davidsson et Honig (2003) s’intéresse à l’influence du capital humain sur la réussite de l’entreprise. Les résultats de cette étude estiment que la formation professionnelle et les expériences entrepreneuriales précédentes ont un impact significatif sur le processus entrepreneurial. Cela rejoint les résulats de l’étude de Kidane et Harvey (2009). En ce qui concerne l’impact du genre sur le succès des entreprises, Bruderl et al. (1992); Dahlqvist et al. (2000) pensent que les entreprises créées par les femmes n’échouent pas plus que d’autres, mais elles sont souvent moins performantes que celle créées par les hommes. Ainsi, les préoccupations de la femme sont plus orientées vers la famille et moins destinées à suivre les objectifs économiques liés à l’expansion de l’entreprise (Brush, 1992). 1.1.2. Motivation et succès entrepreneurial L’étude de Carsrud et Brannback (2011) explique que la motivation est le lien entre les intentions et les actions des entrepreneurs. D’autres études comme celles réalisées par Herron et Robinson, 1993; Kuratko et al. 1997 Appuient ces résultats en montrant qu’il existe une relation entre la motivation des entrepreneurs et la performance de leurs entreprises. Y. Robichaud, 2008 ; définit les motivations de l’entrepreneur comme étant « les objectifs entrepreneuriaux » qu’il cherche à réaliser. Kuratko et al. 1997; Robichaud et al, (2001) ; classent les facteurs de motivation en trois catégories: les récompenses financières, indépendance et autonomie, et la sécurité de la famille. Enfin, Yalcin et Kapu (2008) ont montré que les motivations entrepreneuriales peuvent être déclinées en quatre catégories: financière, la reconnaissance, la liberté, et la tradition de la famille (par exemple, le motif de poursuivre l'entreprise familiale et d’imiter les membres de la famille). Cooper (1985), Green et Pryde (1989), Raman (2004) constatent que les facteurs de motivation, tels que l'encouragement de la famille et des amis, les compétences et les conditions économiques conduisent à la réussite entrepreneuriale. 1.1.3. Compétences et uploads/Management/ 1-sm 2 .pdf

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  • Publié le Jul 27, 2021
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