Analyse de La linguistique textuelle - Introduction ` a l’analyse textuelle des

Analyse de La linguistique textuelle - Introduction ` a l’analyse textuelle des discours Lorenzo Devilla To cite this version: Lorenzo Devilla. Analyse de La linguistique textuelle - Introduction ` a l’analyse textuelle des discours. Apprentissage des Langues et Syst` emes d’Information et de Communication, 2006, 09 (1), pp.259-275. <http://alsic.org>. <edutice-00120796v2> HAL Id: edutice-00120796 https://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice-00120796v2 Submitted on 26 Jan 2007 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. 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Analyse textuelle d'un récit de Jorge Luis Borges : "Le Captif" z 9. Pour conclure z Références 1. Introduction Dans les huit chapitres qui composent cet ouvrage, l'auteur poursuit sa réflexion dans le domaine de la linguistique textuelle, dont il est désormais un des spécialistes reconnus. Dans la lignée de ses travaux précédents [Adam01], dont il reprend et développe ici certaines analyses [Adam05], J.-M. Adam continue à baliser ce champ d'études, mais il ouvre aussi des perspectives théoriques nouvelles. En effet, l'auteur renonce à la décontextualisation et à la dissociation entre "texte" et "discours" [AdaGriBoua04][1] que préconisaient encore ses Éléments de linguistique textuelle [Adam90] et situe résolument la linguistique textuelle dans le domaine plus vaste de l'analyse du discours [CharauMaingue02][2]. Dans cette discipline convergent des mouvements aux présupposés extrêmement hétérogènes, apparus dans les années 60 en Europe et aux États-Unis, mais tournant tous "autour de l'étude de productions alsic.org ou alsic.u-strasbg.fr Volume 9, 2006 article mis en ligne en janvier 2007 pp. 259-275 Analyse de livres http://alsic.org janvier 2007 Alsic, vol. 09 Page 259 Analyse de La linguistique textuelle... Analyse par L. Devilla transphrastiques, orales ou écrites, dont on cherche à comprendre la signification sociale" ([CharauMaingue02] : 7). Cette ouverture à l'analyse du discours est, nous semble-t-il, très intéressante dans l'optique des études sur les caractéristiques de la Communication Médiatisée par Ordinateur (CMO). Tout en ayant à l'esprit la spécificité des discours médiés par ordinateur (courriels, clavardages, forums) par rapport aux discours écrits et oraux traditionnels – objets d'étude dans cet ouvrage - nous pensons que certains outils fournis par la linguistique textuelle pourront être mis à contribution dans l'analyse de l'interaction sur Internet. D'autant plus que, comme le rappelle L. Mondada, il s'agit, dans ce cas, de discours hybrides [Mondada99], caractérisés par un "registre interactif écrit" (Ferrara et al., cités par [Mondada99]). Parmi les phénomènes ici analysés susceptibles d'intéresser aussi les spécialistes des nouvelles formes d'interaction relevant de la CMO, nous songeons notamment à la prise en charge énonciative des énoncés ou point de vue (PdV) ainsi qu'aux aspects liés à l'organisation de l'information (anaphores, cataphores, etc.). Inversement, la CMO est un exemple de l'hétérogénéité des genres sur laquelle J.-M. Adam n'a eu de cesse d'insister dans ses travaux. Par ailleurs, une nouvelle orientation se fait jour qui propose de synthétiser ces deux perspectives, CMO, d'une part, et analyse du discours, d'autre part : il s'agit de l'Analyse du Discours Médiatisé par Ordinateur (Admo), dont l'objectif est l'"étude des manifestations pragmatico-linguistiques propres à la CMO" [Torres01]. Un ouvrage collectif récent [RebMourRako04] pose la question de la conduite à adopter face à ces "discours de l'Internet". S'agit-il de nouveaux genres de discours ? Dans l'analyse de ces nouvelles pratiques discursives, faut-il appliquer des méthodes déjà existantes ? Ne faut-il pas également forger de nouveaux concepts opératoires ? S'il est vrai, comme le rappelle J.-P. Bronckart, que tout genre nouveau se construit à partir de genres existants [Bronckart96], on pourrait retravailler avec profit les concepts disponibles, dont ceux de la linguistique textuelle précisément. C'est de ce point de vue, nous semble-t-il, que la confrontation avec les analyses ici présentées devrait se révéler féconde pour l'étude de la CMO. Tout en conservant le découpage de l'ouvrage en question, nous avons essayé d'introduire, au fil de notre analyse, des remarques allant dans cette direction. 2. Cadre épistémologique Les deux premiers chapitres décrivent le cadre épistémologique de l'ouvrage. Depuis les années 60, Jakobson d'abord [Jakobson73], Bakhtine [Bakthine75] et Labov [Labov78] ensuite, ont dénoncé le cantonnement de la linguistique dans les limites de la phrase. La linguistique textuelle s'inscrit dans cette lignée, soulignant avec force que la linguistique ne saurait être réduite à l'analyse de catégories grammaticales, autrement dit de phrases et de mots. Tout en accordant une place importante aux micro-enchaînements, elle va en effet au- delà des limites d'une "grammaire transphrastique" pour se fonder sur "une théorie de la production co(n)textuelle de sens, qu'il est nécessaire de fonder sur l'analyse de textes concrets" (p. 3). C'est cette démarche que J.-M. Adam nomme "analyse textuelle des http://alsic.org janvier 2007 Alsic, vol. 09 Page 260 Analyse de La linguistique textuelle... Analyse par L. Devilla discours" - dont le présent ouvrage, comme son sous-titre l'indique, se veut une introduction - opérant ainsi un recouvrement entre deux orientations qui n'ont ni la même origine épistémologique ni la même histoire : la linguistique du texte et l'analyse du discours. J.-M. Adam propose de placer son approche sous un double parrainage : la "translinguistique des textes, des œuvres" d'É. Benveniste et la "métalinguistique" de M. Bakhtine. Contrairement à la "grammaire de texte", la linguistique textuelle ne se revendique pas de l'épistémologie générativiste. Elle ne se présente pas comme une théorie de la phrase étendue au texte, mais comme une "translinguistique" qui, à côté de la linguistique de la langue, rend compte de la cohésion et de la cohérence des textes (voir Adam dans [CharauMaingue02] : 345-346). Dans L'archéologie du savoir [Foucault69], M. Foucault montre qu'une phrase ne devient unité de discours (énoncé) que si on relie cet énoncé à d'autres, au sein de l'interdiscours d'une formation sociale. Puisque l'interdiscours déstabilise l'opposition entre l'intérieur et l'extérieur d'une formation discursive, quel est au juste le rôle joué par le contexte ? J.-M. Adam estime qu'une redéfinition de cette notion est indispensable, car elle n'est convoquée en linguistique que pour lever les ambiguïtés. L'auteur souligne que le contexte n'est pas externe mais partie prenante de toute interprétation et qu'il implique une "mémoire discursive" (MD), dont font partie les propositions énoncées dans une autre partie du texte (co-texte) ou dans un texte antérieur. C'est ce que Berrendonner définit comme l'"ensemble des savoirs consciemment partagés par les interlocuteurs" ([Berrendonner83] : 230). La mémoire discursive est à la fois "ce qui permet et ce que vise une interaction verbale" (p. 26). Cette notion est, nous semble-t- il, opératoire pour l'analyse des interactions sur Internet, où l'on observe la constitution de communautés discursives. L'ouverture en direction de l'interdiscours, ébauchée dans les travaux précédents de l'auteur ([Adam99] : 87), se poursuit dans cet ouvrage. Analysant, au quatrième chapitre, la partie d'implicite qui caractérise tout discours, J.-M. Adam emploie la notion de "préconstruit". Il tient toutefois à souligner, dans sa conclusion prospective, que son analyse ne porte ici que sur les "forces centripètes de la textualité", envisageant de faire des "forces centrifuges qui ouvrent un texte sur d'autres textes" matière d'un livre à venir, ce travail ne représentant donc que le premier volet d'un programme de recherche plus vaste. 2.1. Une pragmatique textuelle ? Dans la mesure où il cherche à analyser l'action que font les locuteurs lorsqu'ils produisent un énoncé, J.-M. Adam s'interroge sur les fondements pragmatiques de la linguistique textuelle. Il reconnaît les limites de la pragmatique d'O. Ducrot [Ducrot77] et de la "pragmatique du discours" de J. Moeschler et A. Reboul [MoeschReboul98], qui réduisent le discours à un simple enchaînement d'énoncés. C'est pourquoi la linguistique textuelle puise ses modèles dans la Textpragmatik des années 80, qui sert d'appui aussi à la définition du concept de texte proposée par J.-M. Schaeffer (voir [DucrotSchae95]). Dès que le texte est défini comme une http://alsic.org janvier 2007 Alsic, vol. 09 Page 261 Analyse de La linguistique textuelle... Analyse par L. Devilla "occurrence communicationnelle" [DeBeauDress81], la linguistique textuelle devient une pragmatique textuelle et elle se rapproche de l'analyse de discours. 2.2. Quelles catégories pour l'analyse des textes ? La linguistique textuelle, qui se démarque résolument de la "grammaire de texte", dispose d'une série de concepts propres. La classe textuelle des connecteurs s'oppose ainsi uploads/Management/ alsic-v09-14-liv4-pdf.pdf

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  • Publié le Sep 10, 2022
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