UNIVERSITE PARIS 8 UFR DES SCIENCES DU LANGAGE THESE pour obtenir le grade de D

UNIVERSITE PARIS 8 UFR DES SCIENCES DU LANGAGE THESE pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PARIS 8 Discipline : Sciences du langage soutenue publiquement par Jean-Claude BONDOL le 30 mai 2006 L’ENONCIATION DANS LA COMMUNICATION MEDIATIQUE FONCTIONNEMENT DE L’IMPLICITE SUBJECTIF DANS LES DISCOURS DU MODE AUTHENTIFIANT DE LA TELEVISION Directeur de thèse : Monsieur le professeur Pierre CADIOT JURY Professeurs François NEMO, sciences du langage, Université d’Orléans Pierre CADIOT, sciences du langage, Université Paris 8 et Université d’Orléans Jean-Paul DESGOUTTE, sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8 Jean-Claude SOULAGES, sciences de l’information et de la communication, Université Strasbourg 3 1 Avertissement Cette thèse porte sur le mode authentifiant de la télévision. C’est pourquoi les événements, les personnes et les lieux évoqués ne sont pas imaginaires ; le corpus ayant été puisé dans les productions télévisuelles. Il a souvent été relevé sur le vif et transcrit par nous-même. Les enregistrements nous ont permis d’effectuer des vérifications poussées et de reproduire le plus fidèlement possible les propos effectivement tenus. Notre transcription tient compte des effets prosodiques, mais surtout des intentionnalités de l’énonciation. La source des énoncés et leur datation sont généralement indiquées ; elles le sont partiellement ou ne le sont pas chaque fois que nous avons eu un doute d’exactitude compte tenu du caractère fugace du discours de la télévision. Les textes publicitaires ne sont pas datés car les mêmes messages reviennent au fil des mois et des années et nous avons préféré indiquer la période large dans laquelle nous les avons relevés plutôt que de les dater de façon inadéquate. A l’origine, nous voulions éviter (autant que possible) des thèmes comme le conflit israélo-palestinien, le racisme, l’immigration, le clivage politique gauche/droite, les affaires politico-financières, etc. qui divisent traditionnellement l’opinion en France et qui sont susceptibles de faire passer pour partisanes des conclusions analytiques. Mais nous avons dû nous rendre à l’évidence que ces thèmes étaient les plus pertinents pour l’analyse de la subjectivité médiatique et avons cédé à l’exigence scientifique d’y faire face. Au niveau de l’objectivité de notre analyse, nous tenons à signaler notre neutralité par rapport aux événements traités ; aucune prise de position personnelle n’ayant préexisté à notre recherche. 2 Remerciements Je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué de quelque manière que ce soit à ma formation depuis l’école primaire jusqu’à ce jour. Bien qu’il soit difficile d’énumérer la longue liste des personnes à remercier, je ne saurais oublier mes parents Marguerite et Jonathan Prosper Engal qui me regardent de l’au-delà et qui souhaiteraient sans doute m’encourager ; mes frères et sœurs Prosper, Armand, Roger, Marthe-Claire, René, Rosine, Jonathan Prosper, Henriette, Franck. Pour leur contribution directe ou indirecte à l’étude : les équipes de rédaction de TF1, de France 2 et de France 3 et autres rédactions télé que j’ai côtoyées; Daniel Schneidermann et son équipe d’Arrêt sur images (France 5) ; Jean-Claude Allanic et son équipe de L’Hebdo du médiateur (France 2) ; Pierre Martinez, Clive Perdue, Blanche-Noëlle Grunig, Roland Grunig, Claude Mouchard, Sylvie Poisson-Quinton, Alex-Louise Tessonneau, Catherine Carlo, Jean Charconnet pour leur soutien pédagogique et leurs encouragements ; Anne Zribi-Hertz et Brenda Laca, Jean-Paul Desgoutte, Guy Lochard, François Jost, Dominique Wolton, pour les entretiens qu’ils m’ont accordés et les importants conseils de lecture et de méthode qu’ils m’ont prodigués ; Bernard Pottier qui m’a fait redécouvrir avec plaisir la sémantique de l’énonciation. Pour leur amitié et leur soutien : Gilles Almosnino, Karin Belgau, Bernard Carmeli, Jacques Etoundi Ateba, Auguste Eyéné Essono, Abdou Giscard, Angélique Gréjois, Tony Hauterville, Jean-Fidel Kpan, Christophe Laborde, Jean-Yves Le Bouillonnec, Manuel Lopès, Yolande Obono Allogho, Yolaine Peler, Michel Sainlez, Vincent Sainlez, Emmanuel Tchoffogueu, Albert Tétang, Narcisse Tiky VI, Marie-Christine Wallet, les amis du CISED, les amis de Ciel 8. Et pour terminer, je remercie infiniment mon directeur de thèse, Pierre Cadiot dont la disponibilité et la générosité inégalables m’ont permis de mener ce travail à terme dans les meilleures conditions. J’ai le plaisir de rendre un vibrant hommage au professeur Pierre Cadiot dont l’excellence dans les rapports humains a dépassé mes espérances. Je ne trouve pas de mot assez fort, de superlatif assez puissant pour traduire les qualités professionnelles et humaines du professeur Pierre Cadiot. Les séances de travail avec lui ont été un vrai régal intellectuel. Sa générosité exceptionnelle l’a rendu davantage disponible pour faire passer la finition de mon travail au premier rang de ses préoccupations. Je garde un souvenir heureux de cette direction de thèse hors du commun. 3 Les médias doivent accepter qu’ils ne peuvent prétendre à la transparence, l’événement étant le résultat d’une construction. Ils ne peuvent prétendre être un transmetteur de nouvelles qui s’efface devant le monde perçu, ni un simple greffier qui l’enregistre, ni un miroir qui enverrait un reflet fidèle. La déontologie ici serait de refuser de faire passer pour réalité du monde social ce qui n’en est que l’une des représentations imaginées. Patrick Charaudeau, Les Médias et l’information. L’impossible transparence du discours, Bruxelles, De Boeck/INA, 2005, p. 231. 4 Avant-propos Quand Bloomfield (1933)1 conclut qu’au-delà de la phrase, il n’y a point de salut pour les linguistes, il ignore encore que l’analyse du discours va connaître quelque temps après un développement prodigieux. En effet, Benveniste (1966, 1974)2 et Jakobson (1963)3 ne renoncent pas à l’idée de faire de la phrase et plus encore du discours l’objet d’une discipline qui s’imposera bien que ces unités échappent encore à l’ordre du système linguistique. Pour Michel Charolles (2005), il y a place chez Benveniste pour une analyse proprement linguistique du discours dont l’objectif sera d’étudier les marques qui sont l’indice de la façon dont les sujets parlants s’approprient, dans la communication, le système de la langue. Il note que l’analyse du discours ainsi conçue devait connaître une postérité considérable, au moins en France, jusqu’à la fin des années 70 (2005 : 36)4. En effet, nombreux sont les courants qui ont contribué à cet essor, courants auxquels sont attachés des noms comme ceux de M. Pêcheux, J. Dubois, J.-B. Marcellesi et bien d’autres encore qui, au-delà de leurs querelles et dissensions, ont tous largement admis l’idée d’une étude du discours comme énonciation. La promotion de la pragmatique matérialisée par la diffusion de nombreux travaux sur les actes de langage au milieu des années 70 amène à une conception « étendue »5 du champ des phénomènes énonciatifs, avec des études intégrant un large spectre de paramètres situationnels. C’est sur une telle conception de la linguistique de l’énonciation que nous fondons notre approche théorique de la problématique des traces linguistiques (et extralinguistiques) de la subjectivité des énonciateurs de la communication médiatique que sous-tend notre analyse socio-discursive. Sachant que les mots changent de sens en passant d’une formation discursive à une autre (Maingueneau, 1976)6, les unités pertinentes qu’il s’agira de traquer seront à considérer, non seulement comme les indices d’un sujet individuel, mais aussi comme 1 L. Bloomfield, Language, New-York, Holt, 1933, trad fr. 1971, Paris, Payot. 2 E. Benveniste, Problèmes de linguistique générale, 2 t., Paris Gallimard, 1966 et 1974. 3 R. Jakobson, Essais de linguistique générale, Paris, Minuit, 1963. 4 M. Charolles, « Analyse de discours, grammaire de texte et approche grammaticale des faits de textualité », in Le Français aujourd’hui, n° 148, Armand Colin. 5 Terme introduit par C. Kerbrat-Orecchioni dans L’énonciation. De la subjectivité dans le langage, Paris, Armand Colin, 1999 (1ère éd. 1980). 6 D. Maingueneau, Introduction aux méthodes de l’analyse du discours, Paris, Hachette, 1976, pp. 83- 84. 5 le pense L. Guespin (1976)1, des « spécificateurs de formation discursive »2. Le fait d’admettre que tout ce qui touche à la mise en œuvre de la langue relève du discours aboutit à un glissement progressif de l’emploi de l’étiquette « analyse du discours » et devient parfaitement compréhensible au plan théorique puisqu’il repose sur l’idée qu’un énoncé même isolé, est toujours interprété en relation avec les propositions décrivant les traits pertinents du contexte matériel dans lequel il est produit. M. Charolles (2005 : 37) note avec quelque satisfaction, l’acquisition des lettres de noblesse de l’analyse du discours : « Cette évolution dans l’emploi du mot « discours » est aujourd’hui largement attestée dans les travaux français et étrangers. Il en résulte un certain flottement dans l’usage qui hésite entre une acception étroite (proche du sens ordinaire où le mot discours désigne toute suite d’énoncés), et une acception large où l’expression renverra à toute approche sémantique intégrant des variables de situation. ». Sachant que le langage ne saurait être réduit au rôle d’un instrument « neutre » destiné seulement à transmettre des informations, il semble judicieux de le poser comme une activité entre deux protagonistes, énonciateur et allocutaire, activité à travers laquelle l’énonciateur se situe par rapport à cet allocutaire, à son énonciation elle-même, à son énoncé, au monde, aux énoncés antérieurs ou à venir.3 Aussi cette activité de l’énonciateur laisse-t-elle des traces dans son énoncé, traces que nous proposons d’analyser ici à travers le discours du mode authentifiant4 de la télévision. Nous appréhendons uploads/Management/ bond-ol-these.pdf

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  • Publié le Fev 22, 2021
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