Chapitre 4- Comment il s’avère possible de commencer un cours Comment on « enta

Chapitre 4- Comment il s’avère possible de commencer un cours Comment on « entame1 » un cours, ou le commencement d’un cours comme ressource. Où l’enseignant quotidiennement enchaîne rituellement, machinalement, routinièrement, quatre, cinq, six cours. Monotonie ? Et si nous imaginions une variété de commencement, d’autres commencements ? Plus signifiants, n’est-ce pas une ressource à explorer ? Nous avons à commencer un cours, comme avec vous ce chapitre : il nous faut prévoir une préparation spatiale et temporelle que connaît tout enseignant. Préparation, déroulement, clôture ; tous ces moments d’enseignement ou de lecture, nous allons les analyser en commun, sous réserve de le faire avec quelques agréments, sans compter quelques arguments, pour mieux attirer votre attention, chers lecteurs, en bonne disposition professionnelle ! Il importe en effet que notre activité professionnelle, établie dans un temps et un espace institutionnel, ou penchée sur ces pages, puisse être guidée par une réflexion et se disposer à concevoir déjà : l’utilisation potentielle de ressources, de points d’appui, d’instruments destinés à pallier la surprise bloquante, le vide ou l’imprévu de certaines situations dans les classes, si habituelles dans notre civilisation en pleine mutation comme dans nos mœurs ou celles des chers adolescents. Nous n’hésiterons pas à utiliser l’humour dont nous pensons que nos collègues nous sauront gré, ne serait-ce qu’en ayant recours, pour commencer, à une métaphore cinématographique. Smoking or no smoking ? Ceci n’est pas une invitation à détourner la Loi Evin et la récente interdiction qui concerne tout lieu public, et les espaces scolaires ! Intéressons-nous plutôt à la réalisation de ces deux films proposés il y a quelques années par Alain Resnais2 À la fois exercice de style rigoureux dans sa construction et fantaisie, ces deux films réunis sont un exemple typique de « film multiple » de Resnais proposant dans chacun six fins différentes à un début commun. N’est-ce pas ce qui pourrait arriver à un enseignant ? L'origine du titre réside dans le choix que fait un 1 D’après un mémoire professionnel d’un étudiant suisse de l’HEP-Bethune, Jan Villat, 2007 2 Smoking / No Smoking est une série combinatoire de huit pièces de théâtre du dramaturge anglais Alan Ayckbourn, écrite en 1982 (titre original anglais : Intimate Exchanges). En 1993, Alain Resnais en a tiré un film français en deux parties, exploitées séparément en salles, intitulé également Smoking / No Smoking. Il obtient le prix Louis-Delluc en 1993 et le César du meilleur film en 1994 personnage au début de l'histoire : fumer une cigarette (dans Smoking) ou non (dans No Smoking). Tout le cycle est construit en fonction de l’alternative de l’histoire en train de se faire entre deux options, Du choix fait découlent des conséquences qui peu à peu transforment radicalement les suites et fins d’une histoire dont les ingrédients sont identiques au départ. Alors, si nous visionnions ensemble le film de nos pratiques enseignantes ? Mais, pas n’importe comment, en appuyant sur la touche « lecture ». Non, nous déroulerons la bande au ralenti, comme si le ralenti était l’histoire. Nous nous attarderons ensemble, si vous le voulez bien, sur les gestes : ceux esquissés, ceux non-choisis, ceux impossibles (jetés dans les « rush », mais disponibles dans les « bonus » du film). Nous essaierons de prévoir les options et les micro-décisions qui construisent mais aussi conditionnent l’action, son succès ou son échec. Observer ce ralenti suppose pour l’enseignant une pédagogie de la patience… pour aller vite. C’est le signe professionnel, par excellence, pour d’autres professions de responsabilité en économie, en droit ou en voltige ? Il nous convient aussi dans nos pratiques/ enseignantes. Commençons ! La manière de commencer un cours, délibérée ou routinière, porte en effet un sens : elle signale dans le premier cas une intention et dénote dans le deuxième cas chez le professeur une manière d’être et de se sentir (face à l’institution, face à la classe présente) générale ou au contraire très momentanée. Ce début donnera le « ton » à l’ensemble du cours ou de l’enseignement. Il importe donc d’y prendre attention et d’éviter les risques d’automatisme (trop souvent, les cours commencent par des phrases toutes faites, ou par un rite répétitif et inopérant). Mais une manière de commencer ne renferme pas un sens en elle-même ; son sens est conditionné par le contexte, constitué par le professeur, les élèves et la situation dans laquelle ils se trouvent : par exemple, le professeur jette son cartable sur le bureau ; ce geste peut être selon le cas signe d’une épreuve de force ou un signe de désinvolture voire d’ennui. Le début doit être ajusté pour prendre un sens autant que possible pédagogique (et sensé !). Ce sens peut être perçu plus ou moins clairement par les élèves ; il peut avoir des incidences sur la suite de la séance. Il peut éveiller leur attention intellectuelle ou affective. Il est donc important que ces débuts de cours ne soient pas totalement aléatoires et qu’ils aient été, dans chaque cas, préparés, médités, ou prémédités afin d’assurer leur variété et leur pertinence. Qu’en pensez-vous ? Au fait, ne peut-on pas constater la multiplicité des possibilités de choix parmi les débuts de cours différents types ? Examinons. Dans la plupart des cas, les débuts procèdent de la volonté du professeur de mettre en place, on dirait aussi mettre en « scène », son cours (contenu et/ou organisation des activités de la séance). Les débuts procédant d’une attitude de disponibilité par rapport à la classe, semblent moins fréquents. Ils pourraient être davantage utilisés. Dans la quasi-totalité des cas, le professeur prend la parole devant la classe qui l’écoute comme un auditoire dans une salle de spectacle. Il a confisqué la parole, quitte à la lui rendre rapidement. Serait-ce la seule façon de faire ? Disons qu’en préparant son cours, puis en le commençant, le professeur doit viser à se rendre présent aux élèves, avec les aspects multiples et variés de sa personnalité ; il doit aussi chercher à rendre chacun des élèves présent à lui-même comme à chaque autre. Cela vous-irait-il ? Un cours, certes, ne se réduit pas à la transmission, monotone ou rituelle de connaissances : c’est aussi, revenons-y, une « mise en scène » : c’est encore l’organisation d’un lieu de communication entre des personnes (ou des rôles) de statuts différents. Il faut donc une bonne « régie », et qui marque le début, le ton, le style et le sens d’un cours (ce que d’aucuns appellent sa « théâtralité ».).Mais reprenons le cours dans son « ralenti » même. Et n’hésitez pas à marquer en marge de droite votre souci d’approfondir certaines formes ou dispositifs. Bonne chance, amis ! Avant même d’entrer L’enseignant, vous peut-être, sortant de la salle des professeurs, se remémore naturellement les décisions d’organisation qu’il a pu élaborer au cours de la préparation de son enseignement. Il peut ensuite adopter trois comportements : soit d’entrer dans la salle de classe avant ses élèves ; soit d’entrer avec eux, ou encore après eux. Elémentaire tiercé de choses possibles ! En premier lieu (ou temps), s’il lui advient d’entrer avant ses élèves, il lui est possible de prendre quelques dispositions prévues dans sa préparation : l’inscription d’un message au tableau ; la disposition du mobilier, tables et chaises, soit de façon circulaire, soit suivant les habitudes, en rangées. Il peut aussi tester la disposition en U, soit en « parlement » anglais. Ou encore en série de sous-groupes. Plus généralement, il peut choisir, en variété, entre huit dispositions intéressantes et tout à fait réalisables, en fonction des objectifs de l’enseignant, sur la planche sur l’organisation spatiale d’une classe, à la fin de ce paragraphe.3 En seconde possibilité, il est lui est loisible de se rendre dispos, accueillant ses élèves, debout dans la classe, s’il le souhaite, dès leur entrée ou bien assis à son bureau pour y saluer chaque élève qui y entre . Il peut aussi les accueillir un à un à l’entrée, avec un petit mot à quelques-uns ou à tous. Il y a là une description de possibilités suivant les moments du cours et de la classe qui vont avoir lieu, lesquels gagnent à être différents en début d’année et de trimestre, comme en milieu, ou en fin des périodes. Que la variété soit observée, aux fins d’ajustement à l’évolution des relations !. 3 voir planche page suivante ou , sur http://diversifier.fr.fm L’enseignant dans certains cas peut avoir eu à donner un signal pour que les élèves entrent devant lui en rang et se mettent à leur place, tranquillement le souhaite-t-on, voire en silence dans certains cas opportun. Il est sûr que jadis, il y a avait une certaine sacralisation de l’école et des classes qui appelait traditionnellement l’exigence du silence en respect à l’autorité magistrale, mais parfois brutale du maître. On en reparlera. Mais reprenons le ralenti des flashes possibles. Entrant en cours Dans le cas où l’enseignant entre après les élèves, ce pourrait être quand il entend que le bruit se réduit, voire uploads/Management/ chap-4-au-commencement-d-x27-un-cours 1 .pdf

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  • Publié le Jan 03, 2022
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