Jean-Baptiste DUMONT N°étudiant : 2165846 Université Lyon-2 Sciences de l’éduca
Jean-Baptiste DUMONT N°étudiant : 2165846 Université Lyon-2 Sciences de l’éducation L3 S6 TD : Evaluation et prise en charge, situations d’échec et décrochage Dispositif de lutte contre l’échec scolaire Nom : Module-Désintoxe 1) INTRODUCTION : MON EXPOSE Mon dispositif est en cohérence avec la façon dont j’ai pu présenter l’échec scolaire dans mon exposé. J’ai exploré et proposé plusieurs « lectures » du phénomène qui existent, même en dehors du champ scientifique. En effet, certains autres médias offrent des réponses intéressantes pour comprendre l’échec scolaire dans son ensemble. Pour ma part, je prône une vision, scientifique, objective, humaniste et pessimiste, voire même cynique de l’école. Mon exposé a consisté à réfléchir l’échec scolaire de différentes façons, et cela avec la science, la politique, l’art, la philosophie. Avant de dénoncer la compétition scolaire à la fin de mon exposé via le discours de Monsieur Albert Jacquard, il fallait bien sûr essayer de d’abord comprendre la compétition scolaire, la constater et la maitriser avant de la penser. 2) PENSER L’ECOLE La consigne étant d’imaginer une structure de lutte contre l’échec scolaire, l’enjeu de ce dispositif est aussi de chasser les conceptions expérimentales et subjectives de l’école. Nous sommes tous aller à l’école, pendant près d’une quinzaine d’année et cela pratiquement tous les jours. Alors comment questionner ou remettre en cause une instance aussi dominante ? Comment se détacher de l’école ? Comment prendre du recul sur une expérience aussi commune ? La sociologie scientifique, ou du moins une attitude sociologique est la seule façon de voir l’école sous un angle pertinent à mon sens. Ne la regardons pas entant qu’élève, ne la regardons pas entant qu’éducateur, ne la regardons pas entant que militant, mais regardons là d’abord entant que scientifiques imparfaits, des observateurs qui ont comme objectif de constater le réel, la réalité de notre système éducatif. Je ne me destine pas à devenir enseignant, car c’est un métier qui est au centre de tensions qui ne m’inspirent pas. Je ne vise aucun statut particulier, je ne m’attends pas à exécuter. Car, pour s’affranchir de nos illusions de futurs praticiens, je préfère porter un regard extérieur sur l’école. La « bienveillance » éducative ou le « pédagogisme » ne sont pas des réponses viables à la lutte contre l’échec scolaire selon moi. La malveillance en éducation n’existe pas vraiment, il y a juste des bienveillances antagonistes, des bienveillances qui créent de l’échec scolaire. 3) LUTTER CONTRE L’ECHEC SCOLAIRE SELON MOI Je pourrais prétendre ou du moins lancer le débat sur la possible idéologie du don qui existe aussi à l’intérieur des dispositifs d’aide aux devoirs ou de lutte contre le décrochage scolaire. Ma façon de voir l’échec scolaire est globale, systémique, sociologique. En revanche, ma vision de l’échec scolaire n’est pas teintée par le rôle que l’enseignant devrait tenir, ni par une façon « bienveillante » de considérer l’industrie scolaire. Je ne crois pas que la pédagogie soit la clé pour évincer l’échec scolaire, la pédagogie n’a jamais été au centre du système solaire, ou du moins elle est dominée par des enjeux d’évaluation de la normalité et la normativité des élèves. Le système éducatif est avant tout un système. La pédagogie active (mettre les élèves au centre des apprentissages) est une pédagogie qui pour moi, ouvre l’exploitation de la motivation des élèves comme évaluation centrale. L’on évalue plus seulement les compétences propres de l’élève, mais son comportement et son désir de scolarité, l’on évalue ce que les élèves sont, et pas nécessairement ce qu’ils font, mon propre parcours scolaire résonne avec cette idée. Le fait de considérer l’échec scolaire non pas comme un simple problème politique mais comme un problème social nous pousse à reconsidérer la fonction de l’école dans notre société. Pour que cela soit clair, je ne considère pas, de part mes études, que l’échec scolaire soit un défaut de l’école, un aspect défectueux, un problème, mais au contraire un phénomène qui est lié à la violence la plus légitime de notre société : celle de la compétition éducative. L’échec solaire est une construction sociale, pas une anomalie incompréhensible ou naturelle. Il est d’abord important de ne pas naturaliser l’échec scolaire, et le monde social par-dessus tout. En ce sens, il me parait assez stupide de penser l’échec scolaire sans penser l’idéologie qui le protège et le défend. L’idéologie du don, est un champ de pensée qu’il faut vaincre, éradiquer voire exterminer, pour employer des termes forts mais sincères. Il est important de ne pas faire de la lutte contre l’échec scolaire la responsabilité de tous, mais la responsabilité de l’institution éducative seule et de ses reproducteurs. Encourager la lutte contre l’échec scolaire, c’est possiblement et implicitement encourager le bien-fondé de la norme scolaire. La lutte contre l’échec scolaire est justifiée pour une seule raison à mon sens : c’est une violence. Il ne me viendrait pas à l’idée de lutter contre l’échec scolaire où le jeune échapperait à une éducation aussi saine et importante qu’on pourrait le croire. Il faut revoir les enjeux de la scolarité, l’école n’est plus un lieu où l’on apprend, c’est un lieu de compétition sociale, avec ses arbitres (les professeurs) sa monnaie (les notes). Sur ce constat amer, peut- on affirmer qu’un élève qui ne s’épanouit pas à l’école s’écarte du droit chemin ? Je pense que c’est faux, c’est peut-être même les bons élèves qui sont mal guidés. Comme le dirait Madame Dolto « L’ennuie à l’école est un signe de bonne santé mentale ». Mais l’échec scolaire reste un drame dans le sens ou l’exclusion sociale s’applique sur des jeunes, qui subissent un jugement sidérant. Nous excluons des jeunes dès leur plus jeune âge sur la façon dont ils devraient intégrer une norme qu’ils ne peuvent pas remettre en question. Je pourrais utiliser des exemples pour expliquer que le nivellement scolaire est stupide : Les plus grands génies de notre ère ont tous été décrocheurs. Mais ces génies auraient sans doute préféré que l’école puisse les reconnaitre dans leur authenticité, sans pour autant se conformer à une norme scolaire abjecte qui ne les a pas laissés indifférents. En bref, il faut penser l’échec scolaire comme une violence industrielle, et ne pas d’abord mettre sur la table la question de sa légitimité. L’échec scolaire est un phénomène violent avant d’être injuste. 4) QUI EST RESPONSABLE ? Mon dispositif serait destiné aux éducateurs, en formation initiale ou continue. Plus spécifiquement les professeurs du secondaire. C’est peut-être simple et blessant mais, les professeurs sont des élèves 2.0, ils ont tellement aimé être des élèves qu’ils ont décidés d’en faire leur métier et de rester à l’école toute leur vie. La sanction scolaire est une vraie drogue, un capital, un opium. Il suffit de réfléchir la place que tiennent les notes à l’école, la notation /20 est une obsession constante, une vraie dérive de la rationalisation de l’éducation qu’il faut réfléchir dans les motivations professionnelles des futurs professeurs. Les enseignants sont amoureux, ou du moins consentants de l’école, exactement comme l’élève modèle. Il s’agit donc de « briser », leur lien affectif vis-à-vis de la scolarité, et de faire du professorat un corps critique, humaniste et intellectuel qui serait prêt à revendiquer l’idée que l’école peu rendre stupide, que la méritocratie entraine ses sujets à vaincre, reproduire, exécuter, sans jamais réfléchir ce qu’ils sont ou font. Il s’agit de penser la formation des professeurs comme l’élaboration d’éducateurs qui questionnent l’école et sa légitimité, avant de la faire fonctionner. Nous avons besoin d’une école qui reconnait les identités, mais sans les comparer. La comparaison est un phénomène qui cache l’échec scolaire et annonce les prémices de sélection des élèves. Voilà pourquoi je pense que se sont les professeurs qui sont les plus à même de lutter contre l’échec scolaire, car c’est en quelque sorte ceux qui sont censés l’alimenter tout en prétendant le contraire. C’est le rôle du professeur, que de créer objectivement de l’égalité pour subjectivement l’interpréter et la vendre comme une nécessité sociale légitime. Là est le grand paradoxe de l’école moderne : émanciper et promouvoir les esprits, tout en les conformant à un nivellement et une norme sacrée. C’est dans ce paradoxe que se réfléchit l’échec scolaire, et donc le rôle que tiennent les professeurs dans ce phénomène. 5) MON DISPOSITIF Le concept serait de faire une « désintoxication » de l’école et du don scolaire. Sans faire dans la moralisation, il s’agit de remettre l’école à une place bien spécifique. L’école peut être décrite comme un objet social, elle peut être dénoncée, elle peut être débattue, elle peut changer. Il n’y aura pas de place dans mon dispositif à la sacralisation de l’école, où à des discours protecteurs, prudents, aseptisés. Si l’école a été faite par les mains de l’homme alors elles peuvent la remettre en cause. C’est cette posture que l’on pourrait proposer aux professeurs. Le travail du professeur est difficile : il est de croire en l’école et de faire croire en l’école. Mais je m’obstine à penser le professorat uploads/Management/ comprendre-l-x27-echec.pdf
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- Publié le Nov 27, 2021
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