QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7326 DI

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7326 DIMANCHE 4 SEPTEMBRE 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER “Notre priorité, la remédiation pédagogique” Mme NOURIA BENGHABRIT À “LIBERTÉ” Louiza Archives/Liberté FAUTE D’ÉTABLISSEMENTS SPÉCIALISÉS Les enfants autistes laissés en marge P .15 ALGÉRIE-LESOTHO, CE SOIR À 20H45 À l’assaut de la CAN-2017 et du Mondial-2018 P .13 ELLES VONT DE 50 À 90% POUR LES CITADINES ET DE 100 À 120% POUR LES BERLINES Véhicules neufs : des augmentations excessives et abusives P .8 Aïd el-Adha sera célébré le lundi 12 septembre P .24 INSTALLATION DE LA COMMISSION D’ÉTUDES ET DE CONCERTATIONS DU FLN Intrigante absence d’Amar Saâdani P .6 DÉNONÇANT “LA POLITIQUE DE REPLÂTRAGE” DE L’EXÉCUTIF Situation financière : le RCD pointe une dégradation continueP .6 LE COURS INAUGURAL DE LA RENTRÉE SCOLAIRE 2016- 2017 CONSACRÉ À LA GUERRE DE LIBÉRATION NATIONALE Hassiba Ben Bouali et le colonel Lotfi à l’honneur CONFÉRENCE- DÉBAT À TIZI GHENIFF D’AHMED TESSA, CADRE DE L’ÉDUCATION À LA RETRAITE “Les wahhabites veulent éradiquer la langue française” ILS PRÉVOIENT L’ORGANISATION DE SIT-IN À TRAVERS TOUT LE PAYS Les enseignants contractuels reviennent à la charge RENTRÉE SCOLAIRE À MÉDÉA Sous le signe de la mobilisation à Mihoub P .2/3/4 15 Dimanche 4 septembre 2016 2 LIBERTE Dossier Liberté : Plus de huit millions d’élèves re- joignent ce matin les bancs de l’école, comment se présente cette rentrée ? Mme Nouria Benghabrit : Elle se prépare depuis l’année dernière, c’est l’axe d’aboutissement d’un processus d’ef- forts qui démarre à la rentrée. Dès qu’on fait une rentrée, on prépare la suivante. Même si on la décline avec des choses basiques (établissements, enseignants, élèves, ressources humaines, manuels, etc.), c’est un travail soutenu. L’année scolaire, c’est préparer à un rythme d’enfer toute l’année, et nous avons espoir d’être payés en retour, c'est-à-dire une rentrée stable, des élèves qui soient dans des classes propres avec leurs manuels, avec leur enseignants, avec leur chef d’établissement. On a fait de gros efforts à ce niveau-là. On s’attend à quelque chose dans une ambiance plutôt chaleureuse, plutôt de confiance, que de défiance. Cette année va connaître l’introduction de manuels dits de deuxième génération, qu’apportent-ils de nouveau ? La nouveauté concernant les nouveaux pro- grammes a été la nécessité de les adapter par rapport à la loi d’orientation. Cette loi a établi tous les contours de la réforme de l’é- cole. Elle a donné un contenu formel, régle- mentaire à la réforme de l’école de 2003. Or, que s’est-il passé ? L’application de la réforme de l’école de 2003 est la conséquence d’un tra- vail de spécialistes, d’experts, une commis- sion qui a travaillé pendant neuf mois sans répit et qui a produit des résultats. J’ai eu la chance de faire partie de cette commis- sion, et je peux vous dire que comparée à tous les groupes, structures auxquels j’ai participé, c’est la commission qui m’a le plus satisfaite. J’ai eu le sentiment et l’impression d’échang- er avec des gens qui avaient des choses à dire, qui connaissaient en profondeur l’état du sys- tème. Vous savez, quand vous vous retrou- vez avec des gens qui partagent les mêmes préoccupations, vous avez l’impression de faire des bonds en avant. Mais dès que vous êtes avec quelqu’un qui n’a connaissance du système que de manière subjective, soit par le biais de son enfant, de son épouse ou de son expérience, c’est impossible d’échang- er. Je peux dire, en toute sincérité, c’est que la composante de la commission est mûre- ment réfléchie parce que moi-même, j’ai eu à faire des comparaisons avec tous les groupes dans lesquels j’étais (…) Dans cette commission, il y avait des spécialistes, mais pas forcément du système scolaire. C’est une commission intéressante car on a été jusqu’au bout de nos réflexions. En 2003, Il y avait des programmes qui ont été élaborés par la commission nationale des pro- grammes. Et en 2008, la loi d’orientation pré- cise, de manière importante, la question des valeurs qui étaient disséminées à travers l’an- cien programme. La loi a remis de l’ordre dans les priorités en disant que l’algérianité recou- vre les composantes de l’islam, de l’arabe, de l’amazighité. Or, quand vous lisez la référence des textes, il y a des études qui ont été menées, c’est là que nous avons vu que les textes étaient beaucoup externes par rapport à la production locale. Or dans notre pays, il y a des écrivains, des auteurs qui écrivent en arabe, en tamazight et en français. Être présent dans un manuel est une consécra- tion. C’est pour cela que la commission des programmes a rédigé immédiatement en 2009 un référentiel. On est dans un proces- sus cumulatif. Le référentiel, on l’a diffusé. Ce qui fait un peu de peine, c’est que certains pensent qu’on est dans la précipitation et nous demandent d’attendre. Dans les nou- veaux programmes, il y a une démarche méthodologique, une clarification des valeurs. C’est un travail de spécialistes. Vous verrez dans la démarche que vous retrouvez à tous les niveaux, qu’il y a un effort d’organ- isation d’une matrice. Ce travail minutieux va faciliter le travail pédagogique des en- seignants dont l’amélioration est notre cre- do. Au-delà du contenu des manuels, les tares de l’école ne résident-elles pas plus glob- alement dans la pédagogie ou encore l’en- cadrement ? L’école n’est-elle pas aussi prisonnière de l’idéologie ? L’école est prisonnière de l’idéologie quand on ne parle pas de pédagogie. Or, quand on recentre la problématique sur la pédagogie, il n’y a pas de place pour l’idéologue. Quand nous disons que nous allons mettre la péd- agogie au cœur de nos préoccupations, cela signifie qu’il va falloir aller au détail : la for- mation des enseignants et sur quoi doit porter cette formation. On a commencé par faire l’analyse des résultats, les examens nationaux. Ce sont des examens qui touchent un nombre extrêmement important d’élèves dont le taux de réussite n’est pas très fort. Il faut aller au-delà de ça. Mais qu’est-ce que je vais faire de ces copies ? Ces copies vont nous servir de base d’analyse aux contenus. Cela ne s’est pas fait dans beaucoup de pays. L’action qui a été menée portait sur la pédagogie car pour nous, la dimension poli- tique et idéologique, c’est la Constitution et la réforme de l’école. Nous considérons en tant que ministère de l’Éducation que nous avons un rôle d’opérationnalisation, donc la politique, c’est pas nous, la politique linguis- tique, c’est pas nous. Par contre, on est redev- able de l’opérationnalisation. Et au cœur de cette opérationnalisation, c’est la pédagogie, parce que c’est elle qui va repositionner l’élève, les compétences, l’en- seignant auquel la mission est dévolue. Des forces se sont élevées pour vous attaquer quand vous avez évoqué la “derja”, puis ont per- sisté après l’annonce de la ré- forme du bac, comment réagis- sez-vous à cela ? Selon vous, est- ce un complot ou s’agit-il de gens qui ont pris l’école en otage ? Ce sont les forces de la résistance face au changement. Il y a effec- tivement un reflexe naturel qui est celui de craindre le change- ment. Les gens sont habitués à une certaine façon de faire, à des choses, et nous on reparle de pédagogie, de communication. Si on revient à la question du dialec- tal (et ce qu’elle a fait comme bruit), la problématique porte sur comment assurer une transition entre le capital linguistique acquis par l’enfant dans sa famille et l’appren- tissage à l’école, comment assurer la transi- tion en douceur, c’est ça la problématique, elle est pédagogique et non pas politique ni idéologique. Ce que je voulais, c’est for- maliser la démarche. Et on m’a ramené des enseignants qui faisaient un travail mag- nifique, comme une au Sud qui avait une li- cence en tamazight et avait un corpus pour expliquer des choses en targui, en arabe, en kabyle, en français… personne ne le lui a de- mandé. C’est ce qui est intéressant avec les enseignants. On encourage l’innovation pour peu que ça serve l’enfant, la réussite. Dans votre démarche de réforme, avez-vous senti que vous étiez soutenue par le gou- vernement ? On a l’impression qu’il y a une forme d’hésitation chez le gouvernement, à chaque fois il tente de rassurer… En toute sincérité, je n’aurais pas pu avancer si je n’ avais pas le soutien du gouvernement, du Premier ministre et des plus hautes au- torités de l’État. Parce que dans un système éducatif, il n’y a pas pire que de laisser les choses en l’état. Ça n’existe pas, soit vous reculez, soit vous avancez. Il est vrai qu’il y avait un environnement, un contexte. Il y a très peu d’organisations qui se sont élevées pour lutter contre la “ataba”. Que les prob- abilités ne soient pas enseignées, cela n’a dérangé personne. Ce qui fait que le taux d’échec en première année à l’université uploads/Management/ 6-7326-1fd00ab6-pdf.pdf

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  • Publié le Mai 17, 2021
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