CELLULE DE TECHNIQUES D’EXPRESSION ET DE COMMUNICATION Enseignante : A.HABIBY N
CELLULE DE TECHNIQUES D’EXPRESSION ET DE COMMUNICATION Enseignante : A.HABIBY NIVEAU 2ème ANNEE MODULE LA DYNAMIQUE DE GROUPE ET LA CONDUITE DES REUNIONS SEMESTRE 3 ANNEE UNIVERSITAIRE 2020-2021 Suite à la crise majeure de 1929 démontrant la défaillance des théories classiques qui ne prenaient pas en considération la dimension humaine des membres de l’entreprise, des sociologues et psychologues se sont interrogés sur la manière de gérer les groupes au sein des entreprises pour qu’ils soient source de synergie et non source de blocage. C’est dans cette perspective que plusieurs travaux psychosociologiques à la suite de celles d’Elton Mayo ont vu le jour. Tel est le cas des études menées par l’américain d’origine allemande Kurt Lewin (1890-1947) et de sa notion de dynamique de groupe. I. Le groupe : 1. Définition : L'étymologie : le nœud et le rond. Gruppo (de l’italien) veut dire nœud, assemblage. Le terme de groupe est récent dans le vocabulaire (1668). Gruppo désigne une technique des beaux-arts qui consiste à peindre ou à sculpter plusieurs individus formant un sujet. Ce mot s'est rapidement répandu dans le langage courant et désigne un assemblage d'éléments, une catégorie d'êtres ou d'objets. Le groupe devient une réunion de personnes seulement vers le milieu du XVIIIème siècle. Un groupe au sens large comprend un ensemble de personnes qui collaborent, agissent et communiquent pour atteindre un objectif commun. Un groupe n’est pas une simple collection d’individus entre eux. Par exemple : dix personnes qui se réunissent chaque semaine pour échanger sur leurs lectures constituent un groupe. Le « petit » groupe idéal est composé de 4 à 15 personnes. C’est celui dont on va parler dans le cadre de la réunion. En effet, cela permet d’avoir des interactions suffisantes, pour qu’on puisse parler de dynamique de groupe. Pour les « grands »groupes (plus de 20 personnes), on parle d’assemblée, de public, d’auditoire. "Pour Lewin, le groupe est quelque chose de plus ou, mieux, quelque chose de différent que la somme de ses membres : il a sa structure propre, des fins particulières, et des relations privilégiées avec d'autres groupes ", donc on peut l'étudier en soi. Chaque groupe peut être caractérisé comme une "totalité dynamique" ; ceci signifie qu'un changement dans l'état d'une de ses sous-parties change l'état de n'importe quelle autre sous-partie. Il s’agit de l’interdépendance qui est définie ainsi : la présence de tous est nécessaire à chacun pour atteindre son but propre et pour permettre au groupe d'atteindre son objectif. 2. La construction d’un groupe : Dans les années 60, Bruce W. Tuckman, docteur en psychologie américain, spécialiste des dynamiques de groupe, a identifié quatre étapes majeures dans le développement d'une équipe, quelle qu'elle soit : La constitution ( Forming ) :c'est la toute première étape. Le manager a constitué son équipe. Les membres se découvrent et apprennent à se connaître. Chacun s'informe de ses propres rôles et missions au sein du groupe ainsi créé et de ceux de ses camarades. Le groupe n'est pas encore lié. Chacun joue sa propre carte. Les principaux questionnements tournent autour de qui est qui et qui fait quoi. Les personnalités se dévoilent. Les affinités se mettent en place. La réussite de cette phase repose sur la capacité des différentes personnalités à travailler ensemble efficacement dans un seul et même objectif clairement défini, leurs expériences d'équipe passées ainsi que de la posture de leur leader. Les turbulences ou la tension( Storming ) :vient ensuite la phase de l'expérimentation, de l'exploration. Chacun des membres de l'équipe teste différents positionnements au sein du groupe. Le manager devient alors facilitateur, médiateur, coach pour son équipe.Les collaborateurs sont toujours en phase de familiarisation les uns avec les autres. Ils expérimentent diverses façons de travailler ensemble. Des frictions - voire des conflits - se font fréquemment sentir. Des échanges houleux peuvent rapidement surgir quant à divers éléments : désaccords sur l'organisation, angles d'approche divergents, confrontations d'idées, luttes de pouvoir, etc.Les personnalités s'affichent et peuvent s'entrechoquer : guerres d'égos, incompréhensions, incompatibilités, etc. L'équipe n'est que peu efficace et productive à ce stade. L'enthousiasme des débuts retombe peu à peu. Sans réaction ou intervention du manager, le groupe peut rapidement exploser. La normalisation ( Norming ): le groupe trouve ses marques petit à petit. Son fonctionnement se rode. Les relations de travail se sont consciemment ou inconsciemment mises en place. L'équipe a établi plus ou moins consciemment des règles de fonctionnement auxquelles chacun se plie et se réfère. La notion d'appartenance à l'équipe devient primordiale pour chacun de ses membres.Les collaborateurs ont appris à gérer les tensions, trouver des consensus pour résoudre leurs désaccords. Ils font preuve d'intelligence émotionnelle, se font davantage confiance et sont plus à l'aise les uns avec les autres.L'efficacité du groupe croit. L'intelligence collective prend de l'ampleur. Le manager peut se concentrer sur un rôle de vecteur d'engagement, fédérateur. La performance ( Performing ) :l'équipe en tant que telle existe désormais bel et bien. Les liens se sont renforcés et sont désormais solides. Le groupe est soudé. Il travaille sereinement et vise à atteindre les objectifs fixés. Il ne fait plus qu'un. La confiance, le respect et la coopération règnent. L'efficacité et la productivité augmentent jour après jour. Le groupe est désormais à même de résoudre les problèmes seul et efficacement. Il communique et interagit de manière fluide et pertinente avec ses divers interlocuteurs - fournisseurs, clients, autres services de l'entreprise, etc.La dynamique est en marche et la motivation au sommet. Le manager responsabilise davantage ses collaborateurs et veille au maintien de la dynamique du groupe. On rajoutera quelques années plus tard (1977) la dissolution ( Adjourning ) . Certaines équipes ne sont pas destinées à perdurer. C'est le cas lors de projets ponctuels ou dans le cadre de marchés publics, par exemple. Les équipes ont achevé leurs missions et rempli les objectifs. L'équipe formée spécifiquement pour le projet n'a plus lieu d'être. Les collaborateurs repartent chacun vers d'autres horizons, d'autres missions. Cela peut également survenir lorsqu'un membre fortement apprécié - ou le manager - de l'équipe quitte cette dernière pour une raison quelconque. Il n'est pas rare de voir alors plusieurs autres membres du groupe quitter le navire. Si l'équipe était très soudée, que les missions étaient complexes à mener, que de vraies relations se sont nouées, il n'est pas rare que chacun éprouve un sentiment de tristesse. Un vide apparaît après ces quelques semaines/mois intenses passés ensemble. C'est la fin de quelque chose d'intense. Il est délicat d'embrayer aussitôt sur un nouveau projet. Souvent les membres de telles équipes restent en contact après leur mission et ont plaisir à retravailler ensemble si l'occasion se présente. Le rôle du manager est avant tout ici celui de soutien, d'accompagnant au changement. 3. Les caractéristiques d’un groupe : • Taille : à partir de trois personnes. • Statuts et rôles: - Le statut social : c’est un ensemble objectif de caractéristiques sociales qui sont données à un individu sur une échelle sociale (le père, la mère, l’institutrice, l’élève, le directeur, l’employé…) - Le rôle : c’est tout l’aspect dynamique et subjectif qui est lié au statut. C’est ce qu’on attend dans les conduites de la personne qui a un certain statut (les attentes de rôles). Les rôles ne sont pas immuables. • Normes: ensemble de règles qui régissent les comportements des individus. Ceux à quoi on doit se soumettre quand on fait partie du groupe. Les normes sont les manières d’agir et de penser. Elles permettent d’évaluer les comportements des autres membres du groupe selon les critères suivants: satisfaisant ou insatisfaisant, conforme ou déviant… Autrement dit, les normes sont des conventions stipulant comment les individus devraient se comporter les uns avec les autres. Elles peuvent être officielles ou officieuses. - Les normes officielles (normes explicites) : entente publiquement définie qui expose clairement les comportements qui sont appropriés et ceux qui ne le sont pas. Exemple de la salle de cours. - Les normes officieuses (normes implicites) entente qui n’est pas ouvertement statuée mais qui a autant de force que les normes officielles. Il existe trois normes selon Gargan et Wright : Les normes sociales : régissent les relations entre les membres (quelles émotions peut-on exprimer et de quelle façon peut-on le faire?) ces normes sont régies par des normes officieuses. Les normes de procédures : spécifient comment le groupe doit fonctionner (prendra-t-il ses décisions en acceptant le vote de la majorité? Une seule personne dirigera-t-elle les réunions ? Celles-ci se dérouleront-elles sans leader?) Les normes de travail concernent la manière d’accomplir la tâche. Est-ce que tous les membres d’un groupe doivent participer? Accepte-t-on que quelques personnes demeurent inactives ? Les rôles : Le rôle d’un individu dans un groupe désigne l’attente d’une conduite par les autres membres du groupe. Cette attente résulte des normes du groupe et du statut de l’individu. Il y a deux types de rôles : Rôles liés à la tâche : Ils aident le groupe à réaliser ses objectifs: (inciter les membres à collaborer, trouver de l’information, uploads/Management/ cours-de-tec-2eme-annee-prof-habiby.pdf
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- Publié le Dec 17, 2021
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