UNIVERSITE D’AGRICULTURE DE KETOU (UAK) ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES SCIENCES
UNIVERSITE D’AGRICULTURE DE KETOU (UAK) ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES SCIENCES TECHNIQUES ET AGRONOMIQUES DE KETOU. (ENSTA-KETOU) UNITE D’ENSEIGNEMENT : VULGARISATION AGRICOLE MASSE HORAIRE : 50 Heures ENSEIGNANT: Docteur BADAHOUI Amoussa 02 BP 615 Cotonou Tél : 95 28 05 20 /97 27 21 38 abadahoui@yahoo.fr 1 Objectifs du cours Ce cours permettra aux étudiants de: saisir le sens étymologique du concept de la vulgarisation déterminer le rôle de la vulgarisation agricole dans le développement connaître les différentes méthodes de vulgarisation 2 Objectifs du cours (suite) connaître l’importance de la communication en vulgarisation agricole saisir les mécanismes d’adoption et de diffusion des innovations déterminer les différentes approches de la vulgarisation rurale 3 Objectifs du cours (suite et fin) établir un lien entre la vulgarisation et la participation paysanne faire la planification et l’évaluation des programmes de vulgarisation ; 4 Plan du cours Introduction Chapitre 1er : Cadre conceptuel de la vulgarisation agricole Chapitre 2: Rôle de la vulgarisation agricole dans le développement Chapitre 3: Les méthodes de vulgarisation 5 Plan du cours (suite) Chapitre 4: Communication et logique de la vulgarisation Chapitre 5: Adoption et diffusion des innovations Chapitre 6: Les approches de vulgarisation rurale 6 Plan du cours (suite et fin) Chapitre 7: Vulgarisation et participation paysanne Chapitre 8: Planification et évaluation des programmes de vulgarisation Conclusion 7 Introduction Les connaissances professionnelles des paysans pour le développement de l’agriculture sont de plus en plus reconnues. L ’amélioration de ces connaissances agricoles permettra d’augmenter la production de vivres afin de nourrir une population croissante. 8 Introduction (suite) Dans les régions où cette connaissance ne sera pas améliorée, ou seulement dans une faible mesure, les paysans doivent s’attendre à affronter la concurrence de leurs collègues des autres pays. 9 Introduction (suite) Par ailleurs, l’agriculture risque d’être pratiquée d’une manière qui n’est pas durable, par exemple parce qu’on doit cultiver de grandes superficies pour produire assez de vivres et, pour cela, défricher des pentes à forte déclivité impropre à la culture. 10 Introduction (suite) Pour ces raisons, dans bien des pays, les services de vulgarisation se sont agrandis grâce aux appuis financiers de la Banque mondiale. Le rendement de ces investissements dépend en grande partie des connaissances professionnelles des vulgarisateurs, non seulement de leurs connaissances en matière d’agriculture ou d’élevage, mais aussi de leur savoir et leurs aptitudes en ce qui concerne les méthodes et stratégies de vulgarisation et l’organisation de cette vulgarisation. 11 Introduction (suite et fin) Le présent cours essaiera d’apporter une contribution au développement de ce savoir qu’est la vulgarisation agricole et ces aptitudes. 12 Chapitre 1er : Cadre conceptuel de la vulgarisation agricole Définitions Sens étymologique Le mot « vulgarisation » vient du latin « vulgus », peuple, foule, population. L’adjectif « vulgaris » veut dire ordinaire, vulgaire. Selon Larousse, vulgariser signifie : mettre à la portée de tous, répandre, rendre une connaissance accessible au grand public, faire connaître, propager. 13 En français, on utilise aussi le mot « animation » qui indique plutôt que la tâche du vulgarisateur est d’encourager un groupe de gens à trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes. Si le mot vulgarisation est le plus couramment employé, c’est parce qu’on considère l’animation comme une partie importante des tâches du vulgarisateur. 14 Aux Etats-Unis, on utilise le terme « extension education » (vulgarisation formative) pour indiquer que le groupe cible de l’enseignement à l’université ne doit pas se restreindre aux étudiants du campus universitaire, mais doit s’étendre aux personnes extérieures au campus. 15 Selon cette conception, la vulgarisation est considérée comme un élément de la formation des adultes et les vulgarisateurs comme des cadres de l’université. Souvent, on omet le mot « education » (= enseignement) et on parle par exemple de « agricultural extension » (= vulgarisation agricole), ce qui n’empêche pas que l’on continue à considérer la vulgarisation comme une activité éducative. 16 Cette terminologie a été adoptée dans beaucoup d’autres pays anglophones. L’idée que la vulgarisation est une activité éducative s’est parfois perdue, et on la considère plutôt comme un moyen pour amener les paysans à agir conformément à la politique agricole en adoptant des méthodes de production modernes. 17 En français aussi, il arrive qu’on utilise le mot « formation » à la place de « vulgarisation ». En néerlandais, on utilise le mot « voorlichting » ce qui signifie littéralement que le vulgarisateur « éclaire » ses clients afin qu’ils arrivent à trouver leur propre chemin. 18 Dans les autres langues européennes, on emploie « advisory work », « Beratung »… qui peuvent être traduits par « conseil », « délibération » ou « conseil ». 19 On estime par là que l’agent de vulgarisation a comme tâche de présenter une solution concrète au problème de son client, qui s’applique à sa situation. Dans une moindre mesure, il s’agit de faire en sorte que celui qui reçoit le conseil soit à l’avenir capable de trouver lui-même une solution à ce genre de problème, comme c’est le cas aux Etats-Unis. 20 Dans les pays en voie de développement, on entend par vulgarisation tantôt l’aspect éducatif, tantôt l’origine extérieure de nouvelles idées diffusées, ou encore la position et la société hiérarchique dans laquelle les paysans occupent une position inférieure. 21 Au bénin par exemple, on appelle le vulgarisateur en fon « glégan » : le chef du champ ; et en itcha, région de Bantè, « atchoko », le surveillant des champs. Au Cameroun, le vulgarisateur (moniteur) agricole se traduit en ewondo par « n’yëgëlë mefub », l’enseignant du travail au champ, et en bayangan, également au Cameroun, par « dock café » : le Blanc du café. 22 La position hiérarchique peut se révéler dans certains pays où l’agent de vulgarisation est appelé « moniteur ». Le sens étymologique de « vulgarisation » en langue française et en d’autres langues varie considérablement et ceci se reflète dans les différentes conceptions qu’on se fait de la vulgarisation. 23 Autres définitions de la vulgarisation Selon Leagans (1961), la vulgarisation agricole est un processus d’enseignement qui utilise les découvertes des sciences physiques et biologiques et les combine avec les apports des sciences sociales pour induire des changements au niveau des connaissances, des pratiques et des attitudes des bénéficiaires en dehors du cadre scolaire dans la perspective d’améliorer leur productivité et de relever leur niveau de vie. 24 Pour Mauder (1973), la vulgarisation agricole est un service ou un système qui éduque les paysans et les aide à améliorer leurs méthodes et techniques agricoles, à accroître leur efficacité et leurs revenus, et à rehausser leur niveau de vie ainsi que les normes pédagogiques et sociales de la communauté rurale. 25 La vulgarisation est un système pédagogique informel qui diffère du système officiel en ce sens qu’il ne suppose aucune mesure coercitive, et ne se préoccupe pas d’un savoir théorique mais plutôt de l’application pratique de connaissances à la vie quotidienne. 26 Le Colloque organisé par la BIRD à Yamoussoukro en 1987, précise que la vulgarisation est un système pédagogique informel qui diffère du système officiel en ce sens qu’il ne suppose aucune mesure coercitive, et ne se préoccupe pas d’un savoir théorique mais plutôt de l’application pratique de connaissances à la vie quotidienne. 27 La vulgarisation rurale sur le plan macro Sur le plan macro, la vulgarisation peut être définie comme l’activité d’un organisme, qui vise à réaliser les objectifs politiques de cet organisme en encourageant des clients à changer volontairement d’opinion et/ou de comportement. 28 A cet effet, le vulgarisateur aide ses clients à réfléchir systématiquement sur les objectifs qu’ils poursuivent, s’efforce d’améliorer la communication entre les clients en leur transmettant de l’information provenant de la science, de la politique et du marché. 29 La vulgarisation rurale sur le plan micro Sur le plan micro, on définit la vulgarisation comme une intervention intentionnelle visant à promouvoir la constitution d’opinions et la prise de décisions rationnelles par voie de communication. Ces définitions ont en commun un élément important : la communication, aspect décisif déterminant les possibilités et les limites de la vulgarisation. 30 Les objectifs de la vulgarisation agricole Selon Esminger (1954) : La vulgarisation agricole doit mettre l’accent sur la collaboration avec la communauté rurale et non sur le travail pour elle, et se doit par conséquent d’œuvrer en fonction des priorités énoncées par celle-ci ; La vulgarisation éducative doit apprendre à la communauté rurale à identifier ses propres besoins et à trouver les moyens de les satisfaire ; 31 La vulgarisation enseigne à voir certaines conditions (autrefois acceptées avec fatalisme ou tout simplement négligées) comme des problèmes pour lesquels il existe des solutions. 32 Les tâches de la vulgarisation agricole La vulgarisation agricole, c’est toutes les activités ayant pour but: d’aider les familles paysannes à accroître la production agricole, à trouver des solutions aux problèmes domestiques quotidiens et, à affronter d’autres aspects de la vie rurale en appliquant la science et la technologie à leurs besoins journaliers. 33 Les agents de vulgarisation mettent les agriculteurs et la population uploads/Management/ cours-de-vulgarisation-agricole.pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 15, 2021
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 0.6706MB