L Li ic ce en nc ce e d de e S Sc ci ie en nc ce es s d du u l la an ng ga ag g

L Li ic ce en nc ce e d de e S Sc ci ie en nc ce es s d du u l la an ng ga ag ge e L L2 2 E E2 21 1S SL LM MC C1 1 C Co ou ur rs s m ma ag gi is st tr ra al l – – É Én no on nc ci ia at ti io on n E En ns se ei ig gn ne em me en nt t à à D Di is st ta an nc ce e E En ns se ei ig gn na an nt t : : L La au ur re en nt t F Fa au ur ré é Département de Sciences du langage – ITIC Université Paul-Valéry – Montpellier III Bureau H 214 Courrier: B14 tél. bureau : (33) 04 67 14 25 37 laurent.faure@univ-montp.fr PRESENTATION GENERALE Cet enseignement vise à présenter les principaux phénomènes énonciatifs à partir d’exemples concrets pris dans le discours écrit et le discours en interaction. Les analyses de corpus proposées s’étendent aux routines conversationnelles et à la ritualité des échanges quotidiens. On abordera également au passage les rapports entre langage et situation dans les pratiques de parole publique et professionnelle. Globalement, nous allons tâcher ensemble de mettre en perspective les notions de Langue, Discours, Énoncé/ Énonciation, Contexte et Interaction qui constituent des socles essentiels en sciences du langage, en analyse du discours et dans le domaine de la communication interpersonnelle et de ce qu’il est convenu d’appeler les « sciences de l’information et de la communication ». Nous aurons l’occasion de montrer également en quoi ils concernent aussi directement l’analyste des médias et, à des titres divers, les spécialistes de la médiation culturelle. On retrouvera par conséquent des références, des connaissances et des démarches d’analyse sans doute déjà approchées dans le cadre de plusieurs enseignements du semestre précédent (notamment en E11SLMC : « Langage et communication » ou en E11SLL1 : « introduction à la linguistique »). Le présent cours est par ailleurs associé à un TD : « analyse des situations de communication » auquel il n’est toutefois directement relié que par certains aspects conceptuels ou méthodologiques. Vous constaterez par ailleurs que d’autres cours reprennent, pour les approfondir, les perspectives théoriques et analytiques qui vont vous être présentées (tel est le cas en particulier du CM et du TD de « linguistique textuelle »). Il faut d’emblée concevoir l’ensemble de ces redondances (qui ne sont pas nécessairement des redites) comme autant d’interactions entre diverses contributions au sein d’un assez vaste domaine de spécialité : ce dernier constitue à vrai dire plutôt un champ de connaissances pluridisciplinaires, à l’image des études que vous poursuivez actuellement en vue de l’obtention de la licence. Plus précisément, comme l’annonce le titre : « énonciation », ce cours vise à présenter dans ses grandes lignes une conception et un type d’analyse du langage et de la langue qui marquent l’évolution de la linguistique moderne (depuis la théorisation faite par Ferdinand de Saussure au début du XXème siècle) et son « éclatement » dans ce qu’on appelle aujourd’hui « les sciences du langage ». L’inscription de cet enseignement dans le cursus « médias, communication, culture » s’explique du fait que le langage en tant que faculté et système d’expression verbale permet à l’homme d’entrer en communication avec ses semblables. Il y parvient par l’intermédiaire – la médiation – d’un code : la langue, dont le fonctionnement mais surtout les usages relèvent de la culture, en constituent un des principaux fondements. Nous étudierons donc le langage et la langue comme système, la langue en situation comme discours et l’interaction ou « discours-en-interaction »1, l’objectif étant de vous familiariser avec les principaux concepts et outils de l’analyse du discours et de l’analyse des interactions à partir de leurs fondements linguistiques. 1 J’emprunte l’expression au titre d’un ouvrage récent de C. Kerbrat-Orecchioni, Le discours en interaction, 2005, Armand Colin. Licence Sciences du Langage, « Médias, Communication, Culture », L1, sem. 2, E21SLMC – Énonciation Laurent FAURE, Université de Montpellier III – Paul-Valéry 3/30 INTRODUCTION Énonciation et communication : aux fondements d’une linguistique anthropologique Comment définir l’énonciation ? Chacun connaît l’acception courante du verbe « énoncer » (exposer, formuler, parler, s’exprimer…). Or, si on interroge la construction morphologique du terme : « Action de produire un énoncé »,d’emblée, une distinction se fait jour, entre l’énoncé-produit, qui semble pouvoir donner prise à l’analyse (celle de données observables, de faits) et l’énonciation-production, peut-être plus complexe à saisir dans son dynamisme. Cette première approche terminologique suppose ainsi une activité proprement langagière, une dimension actionnelle : que fait-on, pratiquement, quand on recourt au langage ? Nous aurons, bien entendu, à nous interroger plus précisément sur la notion d’actes de langage que le courant pragmatique a étudié spécifiquement2. Mais proprement, un « acte » de langage, au sens le plus commun, consiste à faire avec, grâce à des mots. Étudier l’énonciation reviendrait de la sorte à examiner les conditions de production de l’énoncé, d’un énoncé particulier. Or, comme un énoncé ne saurait être posé dans l’absolu,il lui faut un cadre de repérage. L’un des paramètres les plus notables au titre desdites productions est évidemment leur environnement, leur contexte. Ce dernier renvoie à son tour à ce qu’on pourrait appeler le cadre de la production énonciative aux plans physique, social et même psychologique. Il s’agit d’évidence aussi d’incarnation dans un espace temporel et spatial réel ou imaginaire : mais saurait-on exprimer une époque, une durée ou un site sans en laisser de traces dans la pratique langagière qui s’en fait l’écho et l’interface ? Cette précision en appelle une autre : si le contexte tisse un cadre signifiant, la production de l’énoncé dans ce dernier porte un contenu symbolique, en d’autres termes : un message. Analyser les paramètres d’élaboration de ce dernier (son émission) n’aurait pas de sens si l’on ne songeait à étudier comment, selon quelles modalités, il est reçu. Première dimension de l’investigation sur ce plan : par qui est émis le message ? On a vu en effet qu’il était question de délivrer un énoncé, ce qui suppose au moins un acte individuel du recours à la langue par l’un de ses usagers. Un je – appelons-le une instance d’énonciation –est à la source de la fabrication énoncive. Le rôle du producteur de l’énoncé qui contient le message apparaît en effet essentiel, de prime abord, dans sa constitution. Point de supputations chimériques, ici, quant à ce que peut réellement éprouver ou penser le parleur : on peut simplement supposer que ce producteur, qu’il s’agisse d’un énonciateur, d’un locuteur ou encore d’un sujet parlant, laisse son empreinte dans son produit (de là à pénétrer son psychisme, il y a un pas que nous ne saurions franchir). Il y a tout de même une certaine manière d’annoncer une information, de proposer un point de vue, d’avancer un argument, de reprendre plus ou moins à son compte des paroles ou des pensées d’autrui, etc. Cette attitude de l’énonciateur face à son propre dire, à son propos, repose linguistiquement sur divers procédés, différents moyens d’exprimer une relation à des contenus symboliques, de pensée à transmettre. On a affaire là encore à des marques, des indices qui portent cette modalisation subjective, et même affective. C’est précisément ce type de traces que nous aurons à examiner en tant qu’elles correspondent à une part résiduelle dans l’énoncé de celui qui l’a produit. Le volet suivant de l’analyse, consécutif au premier au plan de la méthode, concerne celui pour qui l’énoncé a été proféré. Cette fois, c’est un formatage de la réception, du destinataire que nous pouvons postuler :un tuest ainsi dégagé. Le cadre de l’interlocution ouvre à de nouvelles perspectives de production et d’interprétation du message. Solliciter l’autre pour qu’il devienne à son tour locuteur, c’est l’inscrire dans un cadre de coopération ou de compétition qui dessine un espace intersubjectif, porté lui aussi par les paramètres contextuels qu’il va nécessairement infléchir à son tour… C’est au prix de ces regards successifs porté sur l’événement que l’on pourra envisager sérieusement l’étude du résultat de 2 On notera en effet qu’au cours du XXème s., deux traditions distinctes ont réfléchi à l’énonciation : d’une part, l’école dite de la théorie de l’énonciation, essentiellement française, « grammaticale et néo-structuraliste » et, d’autre part, le courant pragmatique qui regroupe des chercheurs britanniques, anglo-américains et allemands et puise ses racines dans l’approche logiciste et philosophique. Les deux grandes mouvances se sont progressivement retrouvées depuis une vingtaine d’années. Licence Sciences du Langage, « Médias, Communication, Culture », L1, sem. 2, E21SLMC – Énonciation Laurent FAURE, Université de Montpellier III – Paul-Valéry 4/30 cette énonciation : l’énoncé, le discourset ce qu’ils portent de contenu symbolique en ce qu’il aura été possible de le définir avec des critères autres que ceux de la simple intuition ou de la structure apparente. On le voit : dès lors qu’il s’interroge sur le mouvement même du langage et de uploads/Management/ e21slmc1-presentiel.pdf

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  • Publié le Jul 03, 2021
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