RAPPORT 2018 DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE 2 RAPPORT 2018 DE L’INSPE
RAPPORT 2018 DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE 2 RAPPORT 2018 DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE RAPPORT 2018 DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE SOMMAIRE SOMMAIRE Photo de couverture : Barrage de Grandval. © EDF– Pierre SOISSONS La surveillance et la maintenance du patrimoine La sûreté et la gestion des ouvrages au passage des crues 10 Le management et le pilotage des enjeux de sûreté hydraulique 4 L’essentiel de l’année 2018 3 Avant-propos 14 24 18 28 32 Les indicateurs de résultats sûreté 2018 La sûreté d’exploitation hors crue Annexes 3 C e rapport annuel est destiné d’abord au président d’EDF avec pour objectif de lui présenter mon évaluation sur le niveau de sûreté hydraulique dans le groupe EDF en 2018, au sens de la sécurité industrielle liée aux différents risques vis-à-vis des biens et des personnes créés par la présence et l’exploitation des installations hydroélectriques(1). Il couvre les activités des métiers hydrauliques exercées principalement par EDF Hydro (ex-DPIH, Division production ingénierie hydraulique) et la direction des Systèmes énergétiques insulaires (SEI) d’EDF. En 2018, j’ai inspecté neuf entités d’EDH Hydro, deux centres SEI (Guyane et Corse) ainsi que l’opérateur ENERCAL en Nouvelle-Calédonie (EDF 17 %). Ce rapport clôt un cycle de trois années durant lesquelles j’aurai inspecté toutes les entités du groupe EDF en charge d’hydraulique. J’y inclus ma vision triennale de la sûreté hydraulique pour en caractériser la dynamique sur la période. Ce rapport s’adresse aussi à tous les acteurs de la sûreté hydraulique, à commencer par le directeur du Pôle Énergies Renouvelables, le directeur d’EDF Hydro, le directeur de SEI et les présidents et directeurs des filiales dont la responsabilité les conduit à sans cesse alimenter et renouveler leurs réflexions sur la sûreté. Son but est de leur proposer des axes de progrès et des objectifs d’amélioration pour continuer à renforcer le management de la sûreté et la maîtrise des risques associée. Il met l’accent sur les points de fragilité et de faiblesse et propose en partage quelque 58 bonnes pratiques relevées en 2018 lors de mes inspections d’entités opérationnelles : elles ont vocation à stimuler les partages d’expérience et à accompagner dans leurs progrès tous ceux qui s’engagent dans la sûreté, qu’ils soient exploitants, mainteneurs, acteurs de l’ingénierie, experts, etc. En synthèse, je formule 3 recommandations à l’adresse du management pour maintenir le bon niveau des résultats actuels de sûreté hydraulique. Les 24 recommandations d’orientation métier développées dans la suite du rapport sont destinées à l’ensemble des hydrauliciens pour les aider à progresser dans tous les registres opérationnels de la sûreté. Ce rapport est rendu public, il peut ainsi apporter un éclairage à tous ceux qui sont concernés ou intéressés par la production d’hydroélectricité et par les actions du groupe EDF pour la rendre toujours plus sûre. Il est étayé par les observations et informations recueillies durant l’année lors de mes visites d’inspection et des visites thématiques à l’initiative des entités opérationnelles. J’ai particulièrement apprécié les apports interrogatifs et challengeants des pairs qui ont pu m’accompagner lors des inspections. Je tiens à remercier tous ceux que j’ai rencontrés pour la qualité de leur accueil, leur attitude d’ouverture et de transparence ainsi que leur capacité à accepter un regard externe. Paris, le 14 janvier 2019 Alain Beaudoux Inspecteur sûreté hydraulique AVANT-PROPOS (1) Les risques liés aux actes de malveillance, qui sont couverts par une organisation dédiée placée sous la responsabilité du directeur d’EDF Hydro, ne sont pas traités dans ce rapport. 4 RAPPORT 2018 DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE L’essentiel de l’année 2018 En 2018, les résultats opérationnels de sûreté hydraulique du groupe EDF demeurent satisfaisants. Les dépenses et investissements de maintenance affectés à la sûreté (145 M€ capex + opex) demeurent stables. Sur les trois années écoulées, je constate partout des progrès sensibles dans les pratiques opérationnelles de sûreté (cf. chapitres 3 à 6) ainsi qu’un renforcement du leadership et du management du domaine (cf. chapitre 2). La détection des précurseurs de sûreté de niveau 0 (la base de la pyramide du risque sur une échelle de 0 à 6) se stabilise autour de 3 500 précurseurs détectés au total par l’ensemble des exploitants. Cette année, le nombre d’analyses approfondies est reparti à la hausse : 60 en 2017, 125 en 2018, avec toutefois de forts contrastes d’une unité à l’autre. Cette évolution témoigne d’un pilotage plus affirmé pour améliorer les pratiques de sûreté. Côté ingénierie en revanche, la détection des précurseurs a fortement baissé en 2018 (255 à 103). Le nombre de précurseurs de niveau ≥ 1, déclarés à l’administration en EISH(2), s’établit à 11(3). Sept de ces EISH portent sur les risques liés aux variations de débit dans les rivières. Les actions déterminées pour réduire la dangerosité potentielle des derniers sites de criticité élevée (≥ 4 sur une échelle de 1 à 5) vis- à-vis des risques de variations de débit conduisent à entrevoir l’éradication des derniers sites critiques en 2020. Pour la seule année 2018, quatre sites critiques ont pu être déclassés. Il en reste désormais trois (cf. chapitre 6). Malgré les enneigements exceptionnels des massifs alpins et pyrénéens en fin d’hiver 2018, aucune crue significativement importante n’est venue exposer les ouvrages hydroélectriques. L’hydrologie excédentaire du premier semestre a été suivie d’un second semestre sec pour une production globale de très bon niveau. Sur la base d’une connaissance sans cesse actualisée des débits potentiels des crues naturelles, EDF Hydro poursuit, depuis une douzaine d’années, des efforts soutenus de réévaluation et, souvent, des travaux conséquents pour garantir la capacité de passage des crues sur les barrages. Lors de mes inspections sur la période 2016-2018, j’ai pu ainsi repérer de nombreuses réalisations significatives de ces efforts. Les services de l’État (Direction générale de la prévention des risques) continuent, en concertation avec les exploitants d’installations hydrauliques en France, d’élaborer de nouveaux textes réglementaires pour renforcer la prévention des risques de sûreté hydraulique. L’ATB (arrêté technique barrage) publié en août 2018 transpose d’assez près la doctrine et les pratiques de la profession en termes de dimensionnement des ouvrages vis-à-vis des crues et des séismes. Une réglementation concernant les conduites forcées devrait suivre. Ces clarifications réglementaires paraissent nécessaires dans la perspective d’ouverture des concessions à la concurrence. Autre dynamique positive en 2018 : EDF Hydro a partiellement réécrit son référentiel de sûreté pour, d’une part, l’actualiser en convergence avec les évolutions réglementaires et en simplifier les entrées, d’autre part le rendre plus opératoire pour la nouvelle génération d’hydrauliciens massivement recrutés ces dernières années. Ce nouveau référentiel structure en un ensemble plus facile d’accès les 900 pages de règles de sûreté issues de plus de cinquante ans de conception et d’exploitation. Pour garantir ces bons résultats dans la durée, j’insisterai sur trois recommandations auprès des managers en charge de l’hydraulique du groupe EDF . (2) Événement Important pour la Sûreté Hydraulique. (3) 11 EISH + 9 à EDF Hydro + 2 à la filiale SHEMA. 5 Prototype d'un simulateur de crue en réalité virtuelle, pour la formation des exploitants. © EDF - Franck ODDOUX L’essentiel de l’année 2018 6 RAPPORT 2018 DE L’INSPECTEUR DE LA SÛRETÉ HYDRAULIQUE RECO 1 > Déploiement Cap Hydro : bien accompagner les GEH dans leurs nouvelles responsabilités Depuis début 2018, la nouvelle organisation d’EDF Hydro est opérationnelle partout en France continentale (hors SEI). Sur le périmètre de leur compte de résultats, les directeurs des groupes d’exploitation hydraulique (GEH) concentrent désormais l’ensemble des res- ponsabilités à la fois d’exploitation et de main- tenance du patrimoine sur le moyen et le long terme. Dans le même temps, les ingénieries intégrées sont passées d’une organisation métier à une orientation clients : le CIH (Centre d’ingénie- rie hydraulique), la filiale HSM (Hydrostadium) et l’UNITEP (Unité nationale systèmes d’information et télécom d’exploitation du producteur) ont ainsi créé des antennes clients multimétiers dédiées à chacune des cinq unités de production d’EDF Hydro. En outre, l’ingénierie de la PAH (actifs de petites hydrauliques qui constituent la moitié en nombre des installations du parc pour 8 % du pro- ductible) a été progressivement transférée du CIH à HSM. Pour apprécier l’impact de cette importante réor- ganisation sur la sûreté, j’ai inspecté, en 2018, les états-majors des cinq unités de production (UP) d’EDF Hydro, ainsi que les agences d’ingénierie dédiées. Ma recommandation porte sur plusieurs points d’attention concernant les unités de production et les ingénieries associées au sein d’EDF Hydro. > Garantir que les choix de sûreté des GEH à moyen et long termes bénéficient du contrôle et de l’appui des états-majors des unités de production Le transfert de la responsabilité « propriétaire » aux directeurs de GEH a superposé des exigences de sûreté de temporalités différentes : celles du temps court de l’exploitation et celles des temps moyen et long de la gestion du patrimoine (maintenance, investissement). L’attention doit porter sur l’articulation, dans les choix de sûreté, entre ces différentes temporalités. Les états-majors d’UP ont désormais la double mission d’appuyer les directeurs de GEH dans leurs responsabilités renforcées et d’exercer, pour le compte des directions d’unité délégantes, un uploads/Management/ edf-rapport-2018-surete-hydraulique-bd-pdf.pdf
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- Publié le Oct 29, 2021
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