IUFM de Bourgogne Concours de recrutement : Professeur des Ecoles Enseigner en
IUFM de Bourgogne Concours de recrutement : Professeur des Ecoles Enseigner en classe à cours multiples Delphine DUMONT Tuteur de mémoire : Patrice Carrière Année 2004-2005 N° de dossier : 04STA00182 1 SOMMAIRE Introduction ................................................................................................ 2 Première partie : la théorie ......................................................................... 3 A- Autour de la classe à cours multiples .............................................. 3 1) Ce que l’on pense de ces classes................................................. 3 2) Quelques statistiques................................................................... 5 3) Les études menées....................................................................... 7 B- Les Instructions Officielles............................................................ 10 1) L’organisation en cycles ........................................................... 10 2) Les solutions apportées............................................................. 11 Deuxième partie : la pratique ................................................................... 17 A- Des contraintes particulières.......................................................... 17 1) La gestion de l’espace et le matériel......................................... 17 2) La gestion du temps .................................................................. 20 3) Les règles de la classe............................................................... 23 B- Une organisation spécifique des journées...................................... 24 1) La préparation au quotidien...................................................... 24 2) Différents types de séances pouvant être menées..................... 27 3) Des outils pour l’autonomie...................................................... 29 Conclusion................................................................................................ 31 Bibliographie............................................................................................ 32 Annexes 2 Introduction Au cours de ma scolarité, je n’ai fréquenté que des classes à un seul niveau d’enseignement. Cependant, j’ai exercé l’an passé, en tant que liste complémentaire, en classe unique (6 niveaux) puis en classe à niveau double (CE1-CE2). Face aux difficultés que j’ai rencontrées et aux diverses interrogations que je me suis posées, il m’a paru intéressant d’avoir une réflexion sur l’organisation du travail d’enseignant en classe à cours multiples. Une classe à plusieurs niveaux est souvent source d’inquiétude pour un enseignant qui y exerce pour la première fois : une classe constituée d’élèves de différents âges, différents niveaux, pour lesquels les objectifs ne seront pas les mêmes. Il faut pouvoir gérer le temps et l’espace, le maître ne pouvant être disponible pour tous au même moment. Les élèves d’un même niveau sont déjà tous différents, ce qui amène parfois à différencier sa pédagogie. Dans les classes à plusieurs niveaux, l’hétérogénéité est bien sûr considérablement accrue. C’est une difficulté que doit pouvoir gérer tout enseignant, cette forme de classe étant aujourd’hui très répandue. Après une réflexion théorique sur les problèmes liés à la classe à cours multiples, j’essaierai, à travers l’analyse de mes expériences, de préciser comment organiser son travail dans ces classes, afin d’optimiser les apprentissages des élèves. 3 PREMIERE PARTIE : LA THEORIE A – Autour de la classe à cours multiples 1) Ce que l’on pense de ces classes Lorsque l’on aborde la question de la classe à cours multiples, on est rapidement confronté à diverses représentations. Ces classes sont généralement vues comme une alternative aux classes à un seul niveau d’enseignement, jugées comme étant les meilleures. D’autres les considèrent comme un terrain privilégié au niveau des relations, qui y sont favorisées, permettant la mise en place de diverses pratiques pédagogiques qui garantiraient une meilleure réussite. Le débat autour de la classe à niveaux multiples est cependant lié, pour tous, aux notions d’homogénéité et d’hétérogénéité. En effet, pour les chercheurs, sociologues, psychologues et certains enseignants, le groupe hétérogène est perçu comme une structure favorisant les situations d’apprentissage, par les diverses interactions qui peuvent y avoir lieu, entre élèves d’âge et de niveau différents. Pour d’autres (certains enseignants, parents d’élèves…), la qualité de l’enseignement est associée à « l’homogénéité » du groupe, ou une structure qui y tend. Une classe à cours multiples, qui correspond à l’inverse de cette notion, serait donc une forme de « régression ». Il arrive que l’on rencontre des classes à cours doubles dans de grosses écoles, qui relèvent quelquefois d’un choix pédagogique fait par les enseignants afin d’assurer le suivi de leurs élèves sur deux ans. Mais le plus souvent, lorsqu’une diminution des effectifs impose une fermeture dans une école où jusque là, chaque classe ne comportait qu’un niveau, on crée sous la contrainte une classe à deux niveaux, faute de mieux… Elle constitue alors une organisation répondant à une nécessité de gestion des effectifs, et non à un choix pédagogique. Ces classes sont parfois le fruit de regroupements saugrenus (CP – CM1 ; CE1 – CM2…) ayant pour seul souci d’équilibrer le nombre d’élèves dans chaque classe de l’école. Mais celles-ci n’ont souvent qu’une existence provisoire. 4 Dans les autres cas, le maître qui prend cette classe à charge peut parfois avoir la possibilité de regrouper les meilleurs élèves de chacun des niveaux, et disposer d’un effectif réduit afin que sa tâche soit facilitée. Cependant, cela ne peut se faire que dans les écoles comportant un nombre de classes suffisant. Les classes à cours multiples sont les plus fréquentes dans les zones rurales, où les écoles ne comportent souvent que deux, trois ou quatre classes : dans ce cas, chaque classe est à niveau double, voire triple. Aussi, les maîtres qui enseignent dans ces classes n’ont pas la possibilité de « choisir » leurs élèves, et sont souvent amenés à gérer aussi des élèves présentant des difficultés scolaires. Dans ce cas, des problèmes se présentent à l’enseignant : en classe à deux ou trois niveaux, et d’autant plus en classe unique, l’enseignant doit trouver une organisation, de la classe et de son travail, afin que les conditions d’apprentissage soient optimales pour tous les élèves. C’est cette organisation qui présente des difficultés pour les maîtres qui y enseignent pour la première fois. De jeunes enseignants se trouvent désarmés face à la gestion d’une classe à cours double. Ils ont le sentiment de « jongler » entre les deux groupes d’élèves et de ne pas leur apporter toute l’aide dont ils auraient besoin. Ces problèmes amènent souvent ces maîtres à vouloir terminer les travaux en cours plutôt que de respecter l’horaire prévu, et ainsi à négliger certaines disciplines au programme de l’école primaire. C’est pourquoi le maître doit rapidement s’adapter et pouvoir gérer les deux groupes. A l’inverse, des enseignants ayant l’habitude de ces classes à deux ou trois niveaux disent « s’ennuyer » dans une classe à un seul niveau d’enseignement, ayant une organisation plus souple du temps de classe, même si cette classe n’est pas pour autant plus homogène. Les parents d’élèves ont également divers avis face à ce débat. Pour certains (plutôt de milieu urbain), dont les enfants ont été scolarisés auparavant en classe à niveau unique, la classe à cours multiples est souvent vue comme une alternative provisoire, au détriment de la qualité de l’enseignement. En maternelle, ils craignent parfois que le niveau de la classe soit « tiré vers le bas » par les plus jeunes. Mais le plus souvent, les classes à niveaux multiples en maternelle sont perçues comme étant bénéfiques pour le développement de l’enfant. Globalement, les parents y sont favorables, pensant que leurs enfants auront la possibilité de bénéficier d’un passage anticipé au CP. 5 A l’inverse, en zone rurale, les parents d’élèves ont l’habitude de voir leurs enfants scolarisés en classe à cours multiples, et défendent ces classes, refusant la fermeture d’une école au profit d’un regroupement pédagogique. Le problème est encore différent en classe unique. L’organisation du travail dans ces classes reste floue pour les parents, et est très redoutée par les enseignants, qui craignent une charge importante de travail et la gestion simultanée de cinq ou six niveaux. Le maître doit pouvoir tirer profit de l’hétérogénéité des élèves. De plus, ces classes sont isolées de l’extérieur, par le fait que tous les enfants du village sont scolarisés dans la même classe pour plusieurs années, avec parfois le même enseignant, et à plusieurs kilomètres de toute autre école. Il est nécessaire pour tous de rompre cet isolement. Cette structure de classe demande un investissement important de la part du maître. Ces responsabilités et cette organisation sont propres à ces classes, et sont mal connues des enseignants qui bien souvent ne souhaitent pas y enseigner. 2) Quelques statistiques… Les écoles rurales en France La France compte aujourd’hui environ 6 500 000 élèves, dans plus de 57 000 écoles. 46 % de ces écoles comptent moins de 5 classes. Pour la plupart, il s’agit d’écoles de communes rurales. En effet, les transformations économiques ont affecté et affectent encore les campagnes, et les évolutions démographiques ont entraîné une croissance des zones rurales périurbaines, et à l’inverse, dans certaines zones, un fort déclin démographique. Ces transformations affectent le système éducatif, la désertification entraînant des fermetures de classes et d’écoles. Mais les fermetures peuvent à leur tour accélérer la dévitalisation de certaines zones rurales. La scolarisation en milieu rural ne constitue plus seulement un enjeu éducatif, elle est également devenue un enjeu pour l’aménagement du territoire. En effet, d’après le rapport du Sénat annexé au procès-verbal du 14 avril 2004, on a comptabilisé en 2002, que 11 599 communes (près du tiers), n’avaient plus d’école, et 16 406 n’en avaient qu’une seule. Suite au développement des Regroupements Pédagogiques Intercommunaux (RPI), à partir des années 70, on a pu constater qu’entre 1980 et 2002, le nombre d’écoles a diminué de 16%, 6 alors que le nombre de classes n’a diminué que de 4 %. Selon le rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale de juin 2003, il existait en juin 2001, 4 uploads/Management/ enseigner-en-classe-a-cours-multiples.pdf
Documents similaires










-
27
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 19, 2022
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 0.3423MB