1 Fiche de lecture Frederick Winslow TAYLOR The Principles of Scientific Manage
1 Fiche de lecture Frederick Winslow TAYLOR The Principles of Scientific Management Editions de référence The Principles of Scientific Management, Routledge/Thoemmes Press, Londres, 1993 – facsimilé de l'édition originale de 1911. La direction scientifique des entreprises, Dunod, Paris, 1971 - facsimilé de l’édition de 1957, traduction L. Maury, Préface L. Danty-Lafrance. Bibliographie complémentaire Dockès Pierre, "Les recettes fordistes et les marmites de l’histoire (1907-1993)", Revue Economique, vol. 46, N°3, mai 1993, pp. 485-527. Dos Passos John, La grosse galette, Le Livre de Poche, Paris, 1936. Lorino Philippe, L’économiste et le manageur, La Découverte, Paris, 1991. Moutet Aimée, Les logiques de l’entreprise, La rationalisation dans l’industrie française de l’entre-deux- guerres, Introduction & Préambule, pp. 7-23, EHESS, Paris, 1997. Rojot Jacques, Théorie des organisations, Chapitres 1 et 2.1, pp. 11-30, Eska, Paris, 2003. Sugita Kurumi, "Taylorisme : une organisation aux multiples visages culturels", Journal des Anthropologues, 43-44, mai 1991, pp.131-136. Vatin François (textes choisis et présentés par), Organisation du travail et économie des entreprises, ‘Direction des ateliers’ et le débat sur le taylorisme en France entre 1910 et 1920, Ed. d’Organisation, Paris, 1990. 1. Cadrage L’œuvre de Taylor Parmi les 10 principales publications de Taylor entre 1894 et 1915, 3 textes concernent l’organisation du travail : - Shop Management, The Transactions, American Society of Mechanical Enginers, vol. 24, 1903, (présenté à la réunion de l’ASME à Saratoga – juin 1903). Direction des ateliers, Revue de Métallurgie, juillet 1907, traduction L. Descroix. - Principles of scientific management, Harper & Brother, New York, 1911. Principes de l’organisation scientifique des usines, Dunod et Pinat, Paris, 1912, traduction S. Royer, préface H. Le Chatelier. - Hearing before Special Commitee of the House of the Representatives to investigate the Taylor and others Systems of Shop Management, 1912. Ce que Taylor dit de sa méthode, exposé fait par F. W. Taylor devant une commission d’enquêtes, Michelin, Clermont-Ferrand, 1927, traduction partielle. 3 points à noter : - le flou concernant les dates, voire les titres, dans la littérature importante dédiée à la méthode de Taylor et l'absence de traduction ou d'édition récente en français de ses œuvres. - l’effet de la traduction en français : celle de 1957 correspond à une refonte de 2 textes véritablement réaménagés ; l’exposé fait à la Chambre des Représentants en 1912 est intégré par parties au sein du texte de 1911, le découpage en chapitres ainsi que les têtes des chapitres sont apocryphes, la traduction est, parfois, adaptée ou le langage de Taylor euphémisé. Cette 2 adaptation peut être lue comme le fruit de la volonté de rendre accessibles les idées de Taylor. Le texte de 1903 a été vu, par Henry Le Chatelier notamment, comme un frein à la diffusion des idées de son auteur de par son écriture, sa composition, voire ses maladresses. - les 2 principaux textes : celui de 1903 comporte 464 § et une discussion (éléments du débat ayant suivi son exposé) ; celui de 1911 comporte une introduction, un chapitre court sur les fondamentaux (pp. 11-29) et, les principes (pp. 30-144). Eléments biographiques Taylor (1856 Germantown, Pennsylvania -1915 Philadelphie, Pennsylvania) D’une famille Wasp, Taylor suit un cursus classique dans le 2aire mais n’entrera pas à l’université – ce pour quoi il a été préparé théoriquement. Son parcours, Taylor l’explique lui-même longuement dans Principles of Scientific Management (p. 48 et suivantes) : il termine ses études secondaires (17 ans) au moment de la « panique de 1873 », et devient alors apprenti dans la découpe des métaux puis apprenti machiniste mécanicien. « Vers la fin de la dépression », en 1878 (22 ans), il rentre à l’atelier d’usinage chez Midvale Steel Company. Son parcours dans l’entreprise l’amène des postes d’ouvrier à employé de bureau, puis machiniste, chef d’équipe, contremaître d’atelier et enfin ingénieur en chef. Il va déposer des brevets, notamment en matière de découpe rapide des métaux, ses 1ères publications concernent ce domaine et datent de 1894 (38 ans). En tant qu’ingénieur, il s’entoure très vite de collaborateurs éminents, et va s’employer à diffuser ses préceptes en matière d’organisation scientifique du travail (OST) qu’il diffuse à travers l’American Society of Mechanical Enginers (ASME) et enseigne à Harvard. A partir de la publication des Principes, sa mission est de s’employer à la bonne diffusion de l'OST (la philosophie et non les mécanismes séparés). Ses réflexions concernant le management dans l’atelier sont issues de son expérience de chef d’équipe qui s’avère être atypique, parce qu’il n’est pas fils d’ouvrier. Dans la mise en place des actions de réponse à la flânerie qu’il a pu constater en tant qu’ouvrier, cet état de fait lui procure « 2 avantages » par rapport aux autres chefs d’équipe : 1- il dispose davantage de la confiance des propriétaires de la compagnie quand il veut mettre en place des correctifs innovants ; 2- il échappe à la pression sociale et aux menaces parce qu’il ne vit pas parmi les ouvriers. 2. la doctrine : les principes du management scientifique Par rapport au texte de 1903, celui de 1911 est un texte de réaction, par le fond et la forme, face aux applications falsifiées de ses principes par les entreprises et des échecs consécutifs. Les mécanismes de l'OST ne sont pas applicables hors de sa philosophie, et, c’est ce que Taylor va tendre à démontrer. Les 3 motifs cités à l’origine du texte sont : « 1- montrer la perte subie par le pays du fait de l’inefficacité des actes journaliers, 2- convaincre que la réponse à l’inefficacité passe par un management systématique et non par la recherche d’hommes exceptionnels, 3- prouver que le meilleur management est une science véritable fondée sur des lois, règles, principes applicable à toutes les activités humaines. » (p.7) 2.1 – les principes Les bases de l'OST (chap. 1) : - Une conviction : les intérêts respectifs de l’employeur et de l’employé ne sont pas antagonistes, mais une seule et même chose. La prospérité de l’un n’existe qu’accompagnée de celle de l’autre. Et prospérité est synonyme de productivité : plus la productivité est grande, plus la prospérité de la nation entière et de ses membres le sera. 3 - Un constat : celui d’un phénomène universel dans l’industrie, la flânerie (« soldiering ») ou ralentissement délibéré du rythme de travail par les ouvriers qui est « le plus grand mal » limitant de façon drastique la productivité donc la prospérité de la nation. L’adoption de l'OST permettra de limiter la flânerie et par là de générer des gains considérables. Taylor identifie 3 causes au freinage (p. 15-24) : 1. l’idée fausse selon laquelle augmentation de la productivité entraîne des réductions d’effectifs [la baisse des coûts obtenue entraîne en fait une augmentation de la demande pour le P, donc la nécessité de maintenir les effectifs pour produire plus] ; 2. les systèmes de management classiques qui cumulent faiblesse des connaissances sur le travail des ouvriers détenues par l’employeur facilement trompé, perte de vue des intérêts de l’employeur et de l’entreprise par l’ouvrier dans le travail à la pièce, développement d’un sentiment d’antagonisme de la part des ouvriers ; 3. l’inefficacité des méthodes traditionnelles et intuitives de travail apprises par mimétisme par chaque ouvrier et fort éloignées de la manière de faire la plus efficace [qui ne peut se trouver que par étude et analyse scientifique]. Une révolution copernicienne dans l’attribution des rôles au sein de l’entreprise : Le passage des modes d’organisation antérieurs au management scientifique advient non par l’application de mécanismes (décrits dans Shop Management), mais par la mise en œuvre « d’une philosophie définie par la combinaison de 4 grands principes (pp.36-37, p. 85, p. 130) – dont le chevauchement diffère au fil de l’ouvrage pour rester sur les mêmes notions : 1. le développement d’une science véritable de l’exécution du travail par le management ; 2. la sélection scientifique par le management de chaque ouvrier et sa formation, son développement ; 3. la coopération intime et amicale entre le management et les hommes ; 4. l’instauration d’une division égalitaire des responsabilités entre management et ouvriers. Si les éléments du mécanisme de l'OST sont utilisés sans la philosophie, les résultats sont désastreux. C’est aussi vrai quand le changement de système est imposé trop rapidement. Les entreprises vont alors rencontrer des difficultés sérieuses, voire des grèves. 2.2 – le détail de la doctrine La suite du texte permet à Taylor de détailler ces 4 aspects de sa philosophie : 1. il s’agit de l’analyse scientifique du travail par l’étude des temps et des déplacements pour découvrir les méthodes et outils permettant la réalisation la plus rapide et la plus efficace des tâches menées dans l’atelier, en supprimant gestes et déplacements inutiles. Pour aboutir à une standardisation des méthodes de travail, à l’adoption des meilleurs outils et conditions de travail, il faut mener une démarche longue et systématique de recherche de règles et lois nouvelles que Taylor détaille et qui suppose : la mise en place d’un « bureau du travail » [labor office] (p. 69) destiné au management - uploads/Management/ fiche-de-lecture 4 .pdf
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- Publié le Dec 24, 2022
- Catégorie Management
- Langue French
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