Illustrations de couverture : Scène de vie opérationnelle en Afghanistan © A.Ka
Illustrations de couverture : Scène de vie opérationnelle en Afghanistan © A.Karaghezian /armée de Terre /2010. Hôtel AVRA Crête © LTN CODRON /collection personnelle /2015. La collection « opérations » Les cahiers du RETEX contribuent à la réflexion sur les grandes problématiques qui intéressent aujourd’hui l’armée de Terre française et viennent nourrir les travaux de doctrine. Ils se déclinent en quatre collections complémentaires : Elle regroupe les synthèses thématiques liées à un théâtre d’opération ou à une fonction opérationnelle, ainsi que les recueils d’enseignement tactiques au format poche. La collection « exercices » La collection « recherche » La collection « rapports » Elle publie des études notamment celles menées à partir de témoignages de chefs en opérations suivant la technique de l’interview d’autorité. Elle publie des travaux à caractère historique ou exploratoire qui visent à éclairer une problématique particulière de l’emploi des forces. Ils suivent le plus souvent une méthodologie de recherche universitaire. Confiés à des officiers de réserve ou des stagiaires, ils ne constituent pas un document officiel. Cahier du RETEX – Recherche – Janvier 2016 3 LE SAS DE FIN DE MISSION Théorie et pratiques 4 Cahier du RETEX – Recherche – Janvier 2016 LE SAS DE FIN DE MISSION - Théorie et pratiques Ce RETEX est mis en ligne sur le site du CDEF dans la rubrique CDEF/RETEX, cahiers du RETEX, collection Recherche. Sous pilotage de l’EMAT, le CDEF coordonne le retour d’expérience de l’armée de Terre. Les enseignements développés dans ce cahier sont directement tirés de l’analyse du RETEX assurée par le CDEF à partir des comptes rendus de fin de mission. Son but est de mettre à disposition des cadres du RETEX directement exploitable par les forces, en complément de la doctrine d’emploi tactique des unités en vigueur. L’envoi systématique au CDEF de tous les CRFM est donc une nécessité pour qu’ils soient analysés et que des mesures pratiques en découlent, notamment leur large diffusion. GÉNÉRALITÉS SUR LE RETEX DE L’ARMÉE DE TERRE Étude réalisée par Mlle Charlotte VILAIN (Ecole des psychologues praticiens), Colonel Vincent Gelez et Lieutenant-colonel Christine MARROT-VOLET (DRH-AT/BCP-EH), Cellule d’Intervention et de Soutien Psychologique de l’Armée de Terre (CISPAT)1. Avec la participation de Mme Michèle BATTESTI pour la partie historique (DRIS/IRSEM), sous la direction du Lieutenant-colonel Housset, chef du Bureau Recherche du CDEF/DREX et de Mme Julie d’ANDURAIN, son adjointe, directrice des études du Bureau Recherche. CDEF/DREX/B. RECH – 1 place Joffre – 75 007 PARIS PNIA : 821 753 81 53 – Tél. : 01 44 42 81 53 – Fax : 01 44 42 42 66 -www.cdef.terre.defense.gouv.fr Courriel : julie.d-andurain@intradef.gouv.fr 1 Lieutenant-colonels Marchand, Foret, Borel, Tremblay, Siad, Jacquemot, François Rodrigo ; commandants Turmeau et Frere ; capitaines Dagot, Nemetz, Laffiteau ; lieutenants Steiner et Codron. Cahier du RETEX – Recherche – Janvier 2016 5 RÉSUMÉ C onçu à partir des expériences des armées étrangères, notamment canadienne, le sas de fin de mission a été mis en place par l’armée de Terre en 2009 au profit des militaires engagés sur le théâtre afghan. Ouvert initialement aux seuls OMLT (Operational Mentor and Liaison Team), il est rapidement devenu incontournable pour l’ensemble du personnel militaire, toutes armées et services confondus. Les psychologues de l’armée de Terre, forts de l’expérience acquise durant ces années, ont souhaité rédiger un document qui pose les bases de ce dispositif particulier. Le sas de fin de mission peut être amené à évoluer, mais certains principes demeurent, notamment ceux permettant d’atteindre l’effet final recherché : la récupération physique et mentale de chaque individu avant le retour en France. Ces conditions d’efficacité sont autant d’éléments à prendre en compte pour décider de l’ouverture d’un sas de fin de mission. Elles doivent répondre à un besoin qui peut être identifié à partir de trois critères : le degré d’hostilité du théâtre, le degré d’incertitude des missions et la qualité des conditions de vie durant la projection. Par ailleurs, la réussite du sas de fin de mission passe par certaines conditions dans sa mise en œuvre : la durée, le choix du lieu, ainsi que la qualité du personnel qui arme le détachement de soutien. Ces conditions remplies, le sas de fin de mission peut poursuivre ses objectifs. Ils concourent à obtenir l’état le plus serein possible pour l’ensemble du personnel favorisant ainsi son retour en France, en garnison et au sein de sa famille dans les meilleures conditions. Le premier objectif est de clôturer la mission en incitant le retour à soi et permettre, par-là, une distanciation progressive entre le militaire et son groupe d’appartenance tout en satisfaisant un besoin de reconnaissance. A cette fin, les activités proposées vont du groupe de paroles conduit par les psychologues, aux activités de loisirs et de détente qui permettent de recouvrer une certaine liberté individuelle. Clôturer la mission, c’est aussi se préparer au retour et se projeter dans un futur proche en famille. Une séance de sensibilisation sur les enjeux du retour est également proposée par les psychologues. Le deuxième objectif est d’accélérer le retour à la « normale », en faisant prendre conscience des mécanismes d’adaptation au combat qui ont pu être mis en place en opérations et en prodiguant des conseils favorisant leur désactivation. Les techniques d’optimisation du potentiel (TOP), le massage, les séances collectives de sensibilisation dispensées par les conseillers facteur humain (CFH), la perméabilité avec le milieu civil à travers les activités de loisirs et de détente contribuent à poursuivre cet objectif. Enfin, le troisième objectif du sas de fin de mission est de clarifier les situations individuelles en permettant aux personnes qui le souhaitent de rencontrer un psychologue, quelle qu’en soit la raison (difficultés rencontrées sur le théâtre, appréhension du retour, questionnement personnel ou professionnel…). Cette possibilité permet de prévenir des difficultés psychologiques en orientant vers une prise en charge au retour si nécessaire. Le sas de fin de mission est un dispositif qui appartient encore à l’opération extérieure. De ce fait, les militaires qui y transitent sont sous les ordres de leur chef direct. Le détachement de soutien, quant à lui, est armé par du personnel provenant directement de la métropole et principalement issu des unités projetées. Son rôle est d’assurer le bon déroulement d’une programmation cohérente pendant toute la durée du sas de fin de mission. Cette répartition claire des rôles entre responsabilités de commandement et responsabilités organisationnelles favorise le bon positionnement de chacun et contribue, à ce titre, également, à l’efficacité du sas de fin de mission. Cahier du RETEX – Recherche – Janvier 2016 7 RÉSUMÉ SOMMAIRE LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES AVANT-PROPOS CHAPITRE I - ÉLÉMENTS HISTORIQUES 1.1 Les pratiques antérieures 1.1.1 Dans l’Antiquité 1.1.2 Au Moyen-Âge 1.1.3 Aux époques moderne et contemporaine 1.1.4 Au XXe siècle 1.2 Modèles étrangers 1.2.1 Armée de Terre britannique : le Post-operational stress management (POSM) 1.2.2 Armée de Terre des Etats-Unis d’Amérique : le Battle Mind Training (BMT) 1.2.3 Forces armées canadiennes : l’aide aux retrouvailles 1.3 La genèse du sas de fin de mission français 1.3.1 Le rôle d’Uzbeen 1.3.2 L’expérimentation réussie de Paphos (Chypre) CHAPITRE II - CONDITIONS PRÉALABLES DE RÉUSSITE 2.1 Critères d’ouverture et d’éligibilité 2.1.1 Le degré d’hostilité du théâtre 2.1.2. Le décalage des conditions d’existence sur le théâtre avec les conditions standards 2.1.3 Le degré d’incertitude de la mission 2.2 La transition 2.2.1 La durée du sas de fin de mission 2.2.2 Un lieu neutre et apaisant 2.2.3 La normale sans être la normale 2.2.4 La connexion entre deux mondes 2.3 La qualité du personnel du détachement de soutien 2.3.1 Constitution du détachement 2.3.2 L’esprit de l’équipe du détachement de soutien SOMMAIRE 5 7 9 11 13 13 13 14 14 15 23 17 17 18 18 20 20 20 23 23 24 27 28 28 28 31 31 31 31 33 8 Cahier du RETEX – Recherche – Janvier 2016 CHAPITRE III - LES OBJECTIFS POURSUIVIS ET LES ACTIVITÉS PROPOSÉES 3.1 Clôturer la mission 3.1.1 Opérer un retour à soi 3.1.2. Préparer le retour en famille 3.1.3 Satisfaire le besoin de reconnaissance 3.2 Accélérer le retour à la normale 3.2.1 L’action par le corps 3.2.2 Informer sur les effets psychologiques de l’OPEX 3.2.3 La discipline au sas de fin de mission 3.3 Clarifier la difficulté d’ordre psychologique 3.3.1 Détecter le militaire en difficulté 3.3.2 Sensibiliser sur les risques psychologiques liés à l’OPEX 3.3.3 Permettre l’accès au psychologue CONCLUSION ANNEXE 1 - Vignettes cliniques BIBLIOGRAPHIE 35 35 35 38 38 40 41 46 47 51 53 55 48 48 49 49 Cahier du RETEX – Recherche – Janvier 2016 9 BMT: Battle Mind Training CEMAT : Chef d’état-major de l’armée de Terre CFH : Conseillers facteur humain CISPAT : Cellule d’intervention et de soutien psychologique de l’armée de Terre CPO : Condition du personnel en opération FORPRONU : Force de protection des Nations unies (en ex-Yougoslavie) MCP : Mise en condition avant projection OMLT: Operational Mentor and Liaison Team OPEX : Opération extérieure OPINT : Opération intérieure OSISS: Operational Stress Injury Social Support POMS: Profil of Mood State POSM: Post-operational stress management uploads/Management/ 07-exemple-de-fiche-de-debriefing.pdf
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- Publié le Jan 06, 2023
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