Formation à l’esprit d’entreprise I. Le Renforcement de l’esprit d’entreprise 1
Formation à l’esprit d’entreprise I. Le Renforcement de l’esprit d’entreprise 1) Dans le système éducatif 2) Dans le milieu socio culturel II. Les Freins et recommandations III. Exemples d’initiatives de renforcement de l’esprit d’entreprise 1) IDMAJ 2) Taahil 3) Moukawalati Formation à l’esprit d’entreprise La nécessité de renouveler le tissu économique, pour le vivifier, l’étoffer et le renforcer, implique de nouvelles vocations d’entrepreneurs. La politique de l'esprit d'entreprise vise à accroître la vitalité de l'entreprise par la motivation des entrepreneurs et la mise à disposition des compétences nécessaires. Un environnement favorable aux entreprises est la clé du démarrage, de la cessation, de la reprise, de la prospérité et de la survie des entreprises. Le système éducatif doit stimuler l’esprit d’entreprise chez les jeunes, encourager le lancement d’activités innovantes et promouvoir une culture plus favorable à l’entrepreneuriat et au développement des petites et moyennes entreprises (PME). L’importance du rôle de l’enseignement dans l’encouragement d’attitudes et de comportements plus entrepreneuriaux est aujourd’hui largement reconnue. Le chef d’entreprise se distingue de l’homme politique, du philosophe ou de l’homme de science, par le fait qu’il se forge une culture à se mesure, agissant sur son esprit comme des clefs lui servant à l’explication du monde professionnel qui l’entoure. Les facteurs socioculturels devraient contribuer à promouvoir l'esprit d'entreprise en stimulant les mentalités, et la prise de conscience des opportunités de carrière. La pratique de la culture le confronte aux grandes questions que l’individu se pose sur lui-même, et introduit dans son esprit une dimension de réflexion susceptible de le préserver de la mégalomanie, de culte de soi-même et du triomphalisme ; elle contribue largement à sa réussite, en même temps qu’elle lui enseigne l’art d’organiser une structure, de réduire le coût d’un projet, d’un produit ou d’un service, et de déléguer des pouvoirs. 1 Afin d’appréhender tous ces concepts précédemment cités, nous étalerons cette deuxième partie sur la manière du renforcement de l’esprit d’entreprise. Dans un deuxième temps nous proposerons les entraves liés à l’affiliation entre système éducatif et Entreprise et présenterons des recommandations de sorte à remédier à ce type de déconnexion. Une dernière partie présentera l’appui des pouvoirs publics dans le but de promouvoir la création et l’esprit d’entreprise. I. Renforcement de l’esprit d’entreprise : 1) Dans le système éducatif : Quant on parle de promotion de l’esprit d’entreprendre, la première question qui se pose est celle de savoir si l’entrepreneuriat peut s’enseigner ? S’agit-il de contenus spécifiques ou d’attitudes favorisant la créativité et l’initiative ? Ces questions renvoient à celle qui sépare l’inné de l’acquis. Les partisans de l’inné pensent que l’on possède –le plus souvent par héritage culturel au sens de Bourdieu- la fibre entrepreneuriale et qu’il ne sert à rien d’apprendre des techniques particulières. Les tenants de l’acquis défendent au contraire l’idée que l’acquisition est possible, du moment quelle est adaptée et cohérente. “ On ne peut apprendre à diriger qu’en dirigeant ”1. La juste réalité doit se situer entre ces deux extrêmes. Un peu “ d’inné ” ne nuit pas mais l’acquisition de connaissances n’est par ailleurs jamais superflue. En ce qui concerne les objectifs de l’éducation entrepreneuriale ou de la formation à l’entrepreneuriat, de nombreux auteurs se sont efforcés de mieux les définir. S’agissant des étudiants, Hills (1988) souligne l’importance de la compréhension des liens entre les différentes disciplines de la gestion et enfin de la connaissance des qualités entrepreneuriales. Block et Stumpf (1992) proposent, pour développer l’esprit d’entreprendre, la découverte et la structuration de la conduite entrepreneuriale, l’identification et la réduction des barrières à l’initiative entrepreneuriale (aversion au risque), le développement de l’empathie entrepreneuriale et l’évolution des perceptions et attitudes relatives au changement. Fayolle (1999) identifie trois familles d’objectifs reliés à trois situations distinctes susceptibles de concerner des étudiants. Dans le premier cas, il s’agit “ d’éveiller ” les étudiants à l’entrepreneuriat et de développer plus ou moins leur esprit d’entreprendre. La deuxième situation doit permettre, à ceux qui le désirent, d’acquérir les outils techniques et les habiletés spécifiques à l’acte entrepreneurial, lesquels pourront être valorisés dans des démarches de création ou de reprise d’entreprise et dans des métiers en étroite relation avec l’entrepreneuriat. Le dernier cas est destiné à proposer un appui et une formation appropriés à des étudiants porteurs de véritables projets entrepreneuriaux. Le système éducatif permet d’intégrer des méthodes pédagogiques actives et développer une relation plus étroite avec la société, allant de l’enthousiasme propre aux jeunes, pour se prolonger dans l’aptitude, ou dans l’intérêt, des jeunes pour l’innovation, et plus particulièrement dans leur capacité à déceler de nouveaux marchés correspondant à des besoins résultant de modes de vie ou de 1 Bouchiki, 1991 2 technologies émergents. De fait, le développement de la culture entrepreneuriale dans les établissements d’enseignement est souvent assorti d’une culture de la créativité, de l’initiative et de l’innovation, apportant des compétences structurées aux jeunes, et même des mises en situation. L’intérêt de la formation à l’entrepreneuriat ne se limite toutefois pas à la création d’entreprises, à des projets innovants et à des emplois nouveaux. L’esprit d’entreprise se réfère à l’aptitude d’un individu de passer des idées aux actes et il constitue donc une compétence clé pour tous puisqu’il aide les jeunes à être plus créatifs et à avoir davantage confiance en eux dans tout ce qu’ils entreprennent. Au niveau de l’enseignement supérieur, la formation à l’entrepreneuriat doit principalement viser à développer les capacités entrepreneuriales et l’esprit d’entreprise. Dans cette optique, les programmes de formation à l’entrepreneuriat peuvent avoir différents objectifs, comme: Développer la force entrepreneuriale des étudiants (par la sensibilisation et la motivation); Doter les étudiants des compétences nécessaires pour créer une entreprise et gérer son expansion; Développer l’aptitude entrepreneuriale à détecter et exploiter les possibilités. La meilleure façon d’encourager l’esprit d’entreprise chez les étudiants est de leur fournir des exemples tirés du domaine technique qui les concerne, Il est indispensable d’employer des méthodes d’enseignement fondées sur l’expérience pour développer les compétences et les aptitudes entrepreneuriales, Il faut adopter des méthodes d’enseignement plus interactives dans lesquelles le rôle joué par l’enseignant s’apparente davantage à celui d’un animateur qu’à celui d’un conférencier. Impliquer de vrais entrepreneurs dans l’enseignement peut permettre de compenser le manque d’expérience pratique actuellement observé chez les professeurs. 2) Dans le milieu socio culturel : L’esprit d’entreprise au sens, parmi d’autres acceptions possibles, de capacités d’initiative, de création et d’organisation dans le champ des réalisations économiques est réparti inégalement dans une population d’individus : à l’échelle de la planète, les nombres et densités d’entreprises sont très variables selon les pays ; ils le sont aussi selon les époques. Pour exister chez certains sujets, cette faculté - innée ou acquise - semble devoir prendre racine dans certaines des couches les plus profondes de la personnalité et du comportement humains. De ce fait, Les analyses révèlent que les dirigeants pensent et agissent en fonction de leurs contextes socioculturels portés notamment par la famille, comme l’explique Bauer (1993). On trouve plusieurs éléments socioculturels pouvant influencer la croissance des entreprises, notamment dans les pays en développement, soit la famille, l’appartenance à certaines ethnies ou la religion. La famille : Bauer (1993) montre en particulier l’importance des considérations d’ordre familial, par exemple, dans les problèmes de relève et de succession. On peut ainsi rencontrer des propriétaires dirigeants « paternalistes » qui vont jusqu’à 3 considérer une partie ou l’ensemble de leurs employés comme leurs enfants. Parfois, le propriétaire dirigeant est appelé à jouer un rôle dans son village ce qui étend son intervention, et ce en confirmant que le simple fait de savoir comment on monte une entreprise augmente la probabilité de devenir un entrepreneur, les personnes qui ont confiance dans leurs dirigeants «paternalistes » et leurs expériences ont trois à quatre fois plus de probabilité de participer au démarrage ou à la gestion d'une nouvelle entreprise; ou la création d’une nouvelle entreprise par le biais de l’essaimage. Ceci nous amène à apporter une explication simple et déterminante de Caroline Verzat et Alain Fayolle au questionnement suivant ; Entreprendre jeune serait-il réservé aux jeunes issus de familles entrepreneuriales ? Il est indéniable que les jeunes issus de familles entrepreneuriales constituent un public déjà sensibilisé à la carrière entrepreneuriale, et plutôt volontaire. Les références statistiques sur le sujet sont peu nombreuses à notre connaissance. On peut citer les études longitudinales effectuées sur des promotions d’écoles d’ingénieurs par Caroline Verzat et Rémi Bachelet, enseignants-chercheurs à l’Ecole Centrale de Lille. Pour Caroline Verzat (2005) le milieu familial et le contexte socioculturel exercent une influence prégnante, mais non déterminante sur l’intention d’entreprendre. Toutefois, pour les diplômés comme pour le reste de la population, le fait d’avoir un père chef d’entreprise double ou triple la probabilité de devenir entrepreneur. Dans la population des élèves ingénieurs de Centrale Lille, un résultat de l’enquête menée chez les étudiants interrogés sur l’intention de créer leur propre entreprise (échelle de Likert) suivant la profession de leur père, donne le résultat suivant : Ceci étant, la création d’entreprises concerne d’autres publics que les porteurs de projets issus de familles entrepreneuriales. Pour Alain Fayolle (2005), uploads/Management/ formation-a-l-esprit-d-entreprise.pdf
Documents similaires










-
34
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 24, 2021
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 0.1435MB