Gerald K. Haines LE ROLE DE LA CIA DANS L`ÉTUDE DES OVNIS 1947 – 90 ( Version F

Gerald K. Haines LE ROLE DE LA CIA DANS L`ÉTUDE DES OVNIS 1947 – 90 ( Version Française ) Vol. 01 No. 1, 1997 Un sujet qui a la vie dure Le Rôle de la C.I.A. dans l'Étude des OVNI, 1947-90 De : Gérald K. Haines Un pourcentage remarquable de 95% d'Américains ont au moins entendu parler ou lu quelque chose à propos des Objets Volants Non Identifiés (OVNI), et 57% croient à leur réalité. (1)Les anciens présidents Carter et Reagan prétendent avoir vu un OVNI. On trouve des ufologues (néologisme désignant les passionnés d'OVNI) et des organismes privés s'occupant d'OVNI à travers tous les Etats-Unis. Beaucoup d'entre eux sont convaincus que le gouvernement US, et en particulier la CIA, sont les acteurs d'une vaste conspiration et d'une occultation de cette affaire. La thèse selon laquelle la CIA a camouflé secrètement sa recherche sur les OVNI a été un des thèmes majeurs en vigueur chez les fanatiques des OVNI depuis que le phénomène moderne des OVNI a émergé à la fin des années 40. (2) A fin 1993, après avoir subi la pression des ufologues pour la publication par la CIA d'information supplémentaire sur les OVNI, (3) le Directeur du Renseignement Central (DCI) R. James Woolsey ordonna un nouvel examen de tous les dossiers de l'Agence sur les OVNI. Se basant sur des données de la CIA compilées pour cet examen, cette étude relève l'intérêt de la CIA et son engagement dans la controverse des OVNI de la fin des années 1940 à 1990. Elle passe en revue, chronologiquement, les efforts de l'Agence pour résoudre le mystère des OVNI, ses programmes qui eurent un impact sur les observations d'OVNI, et ses tentatives pour tenir caché l'engagement de la CIA dans toute l'affaire des OVNI. Ce qui ressort de cet examen est que, tandis que l'intérêt de l'Agence pour les OVNI était substantiel jusqu'au début des années 1950, la CIA, depuis, n'a porté qu'une attention limitée et périphérique au phénomène. Background L'émergence, en 1947, de la Guerre froide, confrontation entre les USA et l'URSS, fut simultanée aux premières observations d'OVNI. Le premier rapport d'une "soucoupe volante" au-dessus des Etats-Unis advint le 24 juin 1947, quand Kenneth Arnold, pilote privé et businessman réputé, tandis qu'il était à la recherche d'un avion qui s'était écrasé, observa neuf objets en forme de disque près du Mont-Rainier, dans l'état de Washington, qui volaient à une vitesse estimée à plus de 1000 miles à l'heure (1850 km/h). Le rapport d'Arnold fut suivi d'un flot d'observations, y compris des rapports de pilotes civils et militaires et de contrôleurs du trafic aérien, dans tous les Etats-Unis. (4) En 1948, le Général de l'Air Force Nathan Twining, chef de l'Air Technical Service Command, mis en place le Projet SIGN (baptisé initialement Projet SAUCER) pour réunir, comparer, évaluer et distribuer au sein du gouvernement toute information relative à de telles observations, en partant du principe que les OVNI pourraient être réels et constituer un objet d'intérêt pour la sécurité nationale. (5) La Division du Renseignement Technique de l'Air Material Command (AMC) à Wright Field (qui devint plus tard Wright-Patterson Air Force Base), situé à Dayton, dans l'Ohio, assuma le contrôle du Projet SIGN et commença son travail le 23 janvier 1948. Bien que craignant tout d'abord que les objets ne fussent des armes secrètes soviétiques, l'Air Force parvint bientôt à la conclusion que les OVNI étaient réels, mais facilement explicables et pas du tout extraordinaires. Le rapport de l'Air Force découvrit que presque toutes les observations trouvaient leur origine dans une ou davantage des trois causes suivantes: hystérie de masse et hallucination, canular, ou mésinterprétation d'objets connus. Néanmoins, le rapport recommandait la poursuite d'un contrôle du renseignement militaire sur l'investigation de toutes les observations, et n'excluait pas la possibilité d'un phénomène extraterrestre. (6) Au milieu d'observations d'OVNI toujours croissantes, l'Air Force continua de collecter et d'évaluer les données OVNI à la fin des années 1940, sous un nouveau Projet, GRUDGE, qui tentait de soulager l'anxiété du public à propos des OVNI par une campagne de relations publiques conçue de façon à persuader le public que les OVNI ne constituaient en rien quelque chose d'inhabituel ou d'extraordinaire. Les observations d'OVNI étaient expliquées par des ballons, des avions conventionnels, des planètes, des météores, des illusions d'optique, des réflections du soleil, ou même "de gros grêlons". Les responsables de GRUDGE ne trouvèrent pas, dans les observations d'OVNI, d'indice sérieux de la conception ou du développement d'armes étrangères évoluées, et ils conclurent que les OVNI ne menaçaient pas la sécurité des Etats-Unis. Ils recommandèrent qu'on réduise la visibilité du Projet, parce que l'intérêt manifeste des responsables de l'Air Force poussait les gens à croire aux OVNI et contribuait à l'atmosphère d'"hystérie de guerre". Le 27 décembre 1949, l'Air Force annonça la clôture du Projet. (7) Avec la tension croissante due à la guerre froide, à la guerre de Corée, et aux observations d'OVNI qui se poursuivaient, le Directeur du Renseignement de l'US Air Force, le Major Général Charles P. Cabell, ordonna un nouveau Projet en 1952. Le Projet BLUE BOOK devint le plus important effort de l'Air Force dans l'étude du phénomène OVNI, tout au long des années 1950 et 1960. (8) La tâche d'identification et d'explication des OVNI continuait à incomber à l'Air Material Command, à Wright-Patterson. Avec une petite équipe, l'Air Technical Intelligence Center (ATIC) tentait de persuader le public que les OVNI ne sortaient pas de l'ordinaire. (9) Les Projets SIGN, GRUDGE et BLUE BOOK donnèrent le ton de la position officielle du gouvernement US concernant les OVNI pour les 30 années qui suivirent. Premiers intérêts de la CIA, 1947 - 52 La CIA contrôlait de près le travail de l'Air Force, consciente du nombre croissant d'observations et de plus en plus inquiète que les OVNI puissent représenter une menace potentielle pour la sécurité. (10) Vu la répartition des observations, les responsables de la CIA, en 1952, se demandèrent si elles pouvaient être un effet de la "folie de l'été". (11) Les responsables de l'Agence acceptèrent les conclusions de l'Air Force sur les rapports d'OVNI, cependant ils en conclurent que "puisqu'il y a une lointaine possibilité qu'ils puissent être des appareils interplanétaires, il est nécessaire d'enquêter sur chaque observation". (12) Un amoncellement massif d'observations au-dessus des Etats-Unis en 1952, particulièrement en juillet, alarma l'administration Truman. Les 19 et 20 juillet, des radars au Washington National Airport et à Andrews Air Force Base reçurent de mystérieux échos. Le 27 juillet, les échos réapparurent. L'Air Force fit décoller des avions d'interception pour aller y voir de plus près, mais ils ne trouvèrent rien. Les incidents, cependant, firent les gros titres des journaux du pays. La Maison-Blanche voulut savoir ce qui se passait, et l'Air Force offrit rapidement l'explication selon laquelle les échos radar pourraient résulter d'"inversions de température". Par la suite, une enquête de la Civil Aeronautics Administration confirma que de tels échos radar étaient chose courante et qu'ils étaient causés par des inversions de température. (13) Bien qu'elle ait surveillé les rapports d'OVNI pendant au moins trois ans, la CIA réagit à la nouvelle éruption d'observations en formant un groupe d'étude spécial au sein de l'Office of Scientific Intelligence (OSI) et de l'Office of Current Intelligence, pour examiner la situation. (14) Edward Tauss, chef en exercice de la Division des Armes et de l'Equipement de l'OSI, rapporta pour le groupe que la plupart des observations d'OVNI pouvaient s'expliquer facilement. Néanmoins, il recommanda que l'Agence continuât à contrôler le problème, en coordination avec l'ATIC. Il insista aussi pour que la CIA dissimulât son intérêt vis-à-vis des medias et du public, "étant donné leurs probables tendances alarmistes" qui leur feraient accueillir un tel intérêt comme une confirmation de l'existence des OVNI. (15) A la réception du rapport, le Directeur Adjoint pour le Renseignement (DDI), Robert Amory, Jr., attribua la responsabilité des enquêtes sur les OVNI à la Division Physique et Electronique de l'OSI, A. Ray Gordon étant l'officier en charge. (16) Chaque branche de la Division devait contribuer à l'enquête, et Gordon devait assurer une coordination étroite avec l'ATIC. Amory, qui demanda au groupe de se focaliser sur les implications des OVNI en matière de sécurité nationale, transmettait l'intérêt du DCI (Directeur du Renseignement Central) Walter Bedell Smith. (17) Smith voulait savoir si oui ou non, l'étude des OVNI par l'Air Force était suffisamment objective, et combien d'argent et de personnel supplémentaires seraient nécessaires pour déterminer la cause du petit pourcentage de soucoupes volantes inexpliquées. Smith croyait qu'"il n'y avait qu'un risque sur 10.000 que le phénomène représentât une menace pour la sécurité du pays, mais même ce risque ne devait pas être pris." D'après Smith, c'était une responsabilité statutaire de la CIA de coordonner le travail d'investigation requis pour résoudre le problème. Smith voulait également savoir quel usage il pourrait être fait du phénomène OVNI en connection avec les efforts de guerre psychologique des Etats-Unis. (18) Sous la conduite de Gordon, le Groupe d'Etude de la CIA rencontra les responsables de l'Air Force uploads/Management/ gerald-k-haines-le-role-de-la-cia-dans-l-x27-etude-des-ovnis-1947-90.pdf

  • 26
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mai 29, 2022
  • Catégorie Management
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2577MB