Chapitre 1 Il faut avoir à l’esprit l’avenir et le passé dans les actes. Talley
Chapitre 1 Il faut avoir à l’esprit l’avenir et le passé dans les actes. Talleyrand Le passé est unique, contrairement aux mille sentiers de l’avenir, mais ses interprétations sont variées et partielles. Auteur inconnu _______________________________________________ Infocentre et système d’information décisionnel _______________________________________________ L’informatisation des entreprises a d’abord commencé par les fonctions générant beaucoup d’écritures ou de calculs (comptabilité, paie, stocks, facturation, ...), centrant les applications mises en place sur le support à la production des activités courantes et non sur leur pilotage. Toutes ces applications permettaient la saisie de données, leur traitement et la production en sortie de résultats prenant dans un premier temps la forme de documents opérationnels. Ces systèmes de production regorgeaient d’informations, et très rapidement les entreprises ont cherché à exploiter ces dernières pour qu’elles servent de base à des analyses, à des prises de décision. Cependant si les systèmes de production étaient optimisés pour gérer des transactions ou des opérations élémentaires et peu consommatrices de ressources, ils n’étaient pas adaptés pour bien répondre aux volumes et à la complexité des traitements des activités d’analyse. En effet la gestion opérationnelle nécessite de traiter rapidement de très nombreuses requêtes simples, son cadre de travail est principalement celui d’une opération, alors que les applications d’aide à la décision n’ont pas les mêmes contraintes de temps de réponses et s’intéressent à des ensembles d’opérations sur des périodes de temps importantes. La cohabitation d’applications de production et d’aide à la décision sur un même serveur informatique est très conflictuelle. Fortes consommatrices de ressources, les applications analytiques peuvent extrêmement dégrader les temps de réponse de toutes les applications avec lesquelles elles partagent un serveur, jusqu’à très fortement perturber les activités courantes. Cette situation inacceptable pour les équipes opérationnelles a conduit à mettre en Propos sur les SID Michel Bruley Chapitre 1 - 1/42 œuvre des moyens séparés spécifiques pour répondre aux besoins d’analyse et d’aide à la décision. Ainsi sont apparus les premiers Infocentres (1980). Les premiers infocentres se sont contentés de gérés une copie des données des applications de production dans des environnements séparés dédiés à l’analyse. Le plus souvent ils n’intégraient pas les données de plusieurs applications, et seules les applications les plus importantes voyaient leurs données régulièrement dupliquées dans un infocentre. Le rythme d’alimentation était habituellement mensuel, l’utilisation de ces systèmes n’étant pas aisées, des équipes d’assistance ont été alors souvent mise en place. Mais malgré leur rusticité ou leur coût, ces systèmes ont beaucoup apportés au management des activités, et les entreprises n’ont dés lors pas cessé de chercher à les multiplier. De nombreux moyens d’analyse ont été développés au fil du temps en utilisant toutes les avancées technologiques qui ont vu le jour dans le monde de l’informatique (base de données, ordinateur multiprocesseurs, PC, réseaux locaux, internet, logiciels d’interrogation, de fouille de données, etc.). Mais au-delà de la technique, ce qui a guidé le développement des systèmes d’analyse, c’est l’envie des utilisateurs de mieux comprendre ce que l’entreprise a vécu, pour mieux gérer le futur. Dans cet esprit ils n’ont eu de cesse que d’obtenir une vue la plus globale et la plus exhaustive possible du passé pour mieux anticiper, préparer et conduire les actions à venir. Illustration – 1 Concrètement cela a conduit les responsables à fonder leurs systèmes décisionnels sur des données historiques détaillées, de façon à obtenir une vision transverse de l’entreprise à travers toutes les fonctions ou départements, et de permettre dans les phases d’analyse de revenir aux événements opérationnels de base. Ils ont aussi cherché à aller au-delà des tableaux de bord et du reporting, et les plus en pointe ont développé des applications analytiques permettant de répondre aux cinq questions suivantes : « Que s’est-il passé ? », « Pourquoi cela s’est-il passé ? », « Que va-t-il se passer ? », « Que se passe-t-il en ce moment ? », « Que voudrais-je qu’il se passe ? ». Les analyses correspondant aux questions ci-dessus sont le plus souvent effectuées avec des données relatives à des événements plus ou moins récents. Notamment toutes les questions Propos sur les SID Michel Bruley Chapitre 1 - 2/42 relevant de l’étude et la définition d’une stratégie peuvent être traitées avec des données historiques annuelles. Pour certains suivis les rythmes budgétaires sont adéquats, mais pour des suivis plus opérationnels des rythmes quotidiens sont nécessaires. Enfin pour certaines opérations, de nombreuses entreprises se sont mises à intégrer de plus en plus rapidement des données dans leur système décisionnel, afin qu’il puisse offrir une aide à la décision et des canevas d’actions aux opérationnels. C’est le cas pour le support d’actions de télévente, de traque de fraude ou de personnalisation de site web, par exemple. Aujourd’hui on ne fait plus d’infocentre, mais on met en place des infrastructure décisionnelle disponible 24h sur 24, 7 jours sur 7, 52 semaines par an, gérant des gisements de données historiques détaillées, avec des mises à jour en quasi temps réel pour certaines données. Ces gisements alimentent une grande variété d’applications décisionnelles de gestion (indicateurs, tableaux de bord), d’aide aux décisions opérationnelles, de fouille de données ou de pilotage, de façon à rendre les entreprises activement intelligentes. Propos sur les SID Michel Bruley Chapitre 1 - 3/42 Propos sur les SID Michel Bruley Chapitre 1 - 4/42 Gérer des données historiques détaillées : une solution ou une pollution ? Quelques décennies après les premières déclarations de Mac Luhan sur l’âge électronique, force est de constater que pour une fois un « futurologue » avait attiré notre attention dans la bonne direction. Les nouvelles technologies de l’information et des communications ont en effet bouleversé notre façon de faire des affaires et notre vie privée. Aujourd’hui elles étendent nos pouvoirs et nous permettent d’échanger avec la terre entière, ou du moins avec ses parties connectées. Cependant des perspectives non prévues se dessinent : par exemple d’une part un monde virtuel voit le jour dans lequel l’information supplante l’expérience et d’autre part la masse d’informations qui nous arrive chaque jour prend de plus en plus la forme d’une inondation. Un nouveau déluge a-t-il commencé ? Des cassandres nous prédisent que nous allons être submergés par un tel volume d’informations que nous n’arriverons plus à le traiter, à le canaliser et qu’il nous imposera une vérité incontrôlée. Ici les défis sont de savoir définir au- delà des données ce qu’est une information, de savoir industrialiser le traitement des données pour livrer des éléments qui ont du sens, et de savoir gérer les flux d’informations pour alimenter nos activités. Indépendamment de la définition des besoins et des priorités, la question centrale est celle de l’architecture de la gestion des données. Faut-il un système d’information décisionnel à côté des systèmes opérationnels ? Vaut-il mieux des systèmes décisionnels spécialisés par fonction plutôt qu’un gisement commun ? Jusqu’à quel niveau de détail et sur quelle profondeur d’historique faut-il conserver les données ? Les réponses à ces questions sont maintenant établies et expérimentées depuis quelques années, et il est clair que la gestion des données historiques détaillées doit être au cœur de toute solution. La pollution ne vient pas du volume des données mais de la perte de contrôle due à l’absence de réponse aux questions car l’historique est trop court, ou le niveau de détail insuffisant ou qu’il y a de multiples réponses à la question, émanant de systèmes différents gérant des vues différentes de la même réalité. Les meilleurs experts donnent sur ce sujet les principaux conseils suivants : utilisez uniquement la terminologie de votre entreprise de façon à ce que tout le monde puisse comprendre ; mettez toutes vos données dans un seul entrepôt, peu importe sa taille ; gérez les données au niveau le plus détaillé ; structurez vos données grâce un modèle d’entreprise ; facilitez l’accès direct aux données détaillées ; mesurez/mesurez/mesurez votre entrepôt de données (usage, adoption, temps de réponse, …etc). Utiliser des données historiques La théorie veut que l’exploitation des données historiques consiste à les transformer en informations, puis en connaissances et enfin en sagesse. Ainsi l’utilisation des données historiques dans les entreprises ne doit pas être cantonnée à la production de tableaux de bord ou d’indicateurs. Il y a un intérêt limité à mettre en œuvre un entrepôt de données uniquement pour faire le point de la situation présente, sans se préoccuper par exemple ni de la dynamique historique, ni de se projeter dans le futur. Propos sur les SID Michel Bruley Chapitre 1 - 5/42 Un entrepôt de données peut être exploité selon quatre angles. En premier l’évaluation des performances permet d’appréhender ce qui s’est passé. En second l’analyse du pourquoi cela s’est il passé, conduit à établir des connaissances qui sont l’une des sources des avantages concurrentiels de l’entreprise. En troisième l’application de modèles analytiques, qui synthétisent des connaissances, aide à la prise de décisions. Enfin le support au fonctionnement opérationnel grâce à des alertes et des mises en œuvre automatiques de consignes, qui suppose une maîtrise suffisante des processus pour « industrialiser de l’intelligence », apporte à l’entreprise une capacité uploads/Management/ infocentre-et-systeme-d-x27-information-decisionnel.pdf
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- Publié le Jui 05, 2022
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