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Depósito Legal: Z 67- 2002 Caminos de Pakistán, nº3, mayo-junio de 2002 ISSN: 1578-9373 www.caminosdepakistan.com Autopista de Babel. © Francisco Domínguez, 2002 1 La mèthode Interprétative Francisco Domínguez De toutes les modalités de traduction (écrite, orale d'un texte écrit, interprétation simultanée et consécutive, chuchotage, sous-titrage, doblage des films, etc.), c'est la traduction simultanée qui met lemieux en évidence l'essentiel du processus de traduction, car elle est le cas le plus pur et le plus transparent de la traduction humaine. En effet, tous les éléments qui composent la situation de communication y sont présents: l'orateur, le destinataire, la discussion en cours, le lieu, ... L'interprète est censé transmettre le discours de l'orateur, simultanément au déroulement de sa parole, à ceux qui ne comprennent pas la langue dans laquelle celui-ci s'exprime. D'après les analyses de Seleskovitch et Lederer, la vitesse à laquelle s'effectue l'interprétation rend impossible la reformulation exacte du sens exprimé par le discours de l'orateur: la capacité mnésique de l'homme n'est pas capable de retenir au-delà de 7 ou 8 mots en les faisant intervenir dans une chaîne logique immédiate. Deux actes Depósito Legal: Z 67- 2002 Caminos de Pakistán, nº3, mayo-junio de 2002 ISSN: 1578-9373 www.caminosdepakistan.com Autopista de Babel. © Francisco Domínguez, 2002 2 interviennent donc dans l'interprétation simultanée: l'acte de compréhension et l'acte de réexpression du compris dans une autre langue. C'est précisément l'analyse des mécanismes de compréhension et d'expression qui se révèle beaucoup plus fructueuse que la simple confrontation de langues pour l’explication du phénomène de la traduction. En toute traduction, la compréhension d'un mot ou d'une phrase fait appel immanquablement à une série d'éléments, les compléments cognitifs. C'est-à-dire les conditions qui doivent se présenter pour que le processus de compréhension soit assuré (ainsi que la postérieure réexpression). D'abord, il faut considérer lecontexte situationnel : le cadre où le discours est émis et qui englobe tous les éléments de la situatuion de communication. Puis, le contexte verbal : formé par les mots et les phrases dont l'ensemble fournira leur univocité. Le contexte cognitif se compose des informations reçues dès que l'appréhension du discours émis a commencé. Et enfin, le contexte général socio-historique , ensemble d'événements, codes, rapports sociaux, ..., nécessaires pour pouvoir comprendre un énoncé. Ainsi, les éléments linguistiques et extralinguistiques entrent en jeu permettant une bonne compréhension. Dans l'interprétation simultanée, tous ces éléments sont présents quand elle est réussie. L'interprète doit être conscient de la situation de communication où il est immergé. Il doit bien connaître la langue de départ pour donner leur univocité aux unités de traduction qu'il écoute. Il est censé pouvoir suivre la démarche de l'argumentation de l'orateur, encadré qu'il est dans ce contexte cognitif auquel j'ai fait référence. Il doit connaître aussi le cadre socio-historique et culturel dont il est question dans l'acte de communication, car le traducteur devient lui-même communicateur. Une fois assurée l'existence de ces éléments cognitifs qui permettront au traducteur de bien comprendre le discours de l'orateur, il met en fonctionnement d'autres mécanismes. Quand il écoute le message de la personne qui parle, l'interprète ne commence pas à traduire dès le premier mot. Il attend que l'émission d'un corpus pourvu d'information soit effectuée. Cependant, étant donné la vitesse de l'acte de communication (environ 150 mots par minute), il n'a pas le temps de reformuler le message qu'il a compris dans la langue d'arrivée avec les mêmes moyens que l'orateur. D'ailleurs, la capacité de retention de l'homme ne dépassant pas les 7 ou 8 mots, le traducteur doit faire passer le message de l’orateur avec ses propres mots, tout en Depósito Legal: Z 67- 2002 Caminos de Pakistán, nº3, mayo-junio de 2002 ISSN: 1578-9373 www.caminosdepakistan.com Autopista de Babel. © Francisco Domínguez, 2002 3 respectant la qualité et la quantité de l'information que celui-ci veut communiquer. Par conséquent, pour ce faire, le traducteur doit accomplir un travail de DÉVERBALISATION . Et c'est là le produit non-verbal de l'acte de compréhension: c'est le SENS , que le traducteur, l'interprète en l'occcurrence, doit faire valoir s'il veut assurer la transmission du discours de l'orateur. Ainsi, nous avons trois moments en tout acte d'interprétation: COMPRÉHENSION du vouloir dire de l'orateur; DÉVERBALISATION, sorte de filtre assurant une reformulation intérieure du SENS saisi par l'interprète; et la RÉEXPRESSION des propos de l'orateur cannalisés cette fois-ci sous un autre système linguistique. Cette réexpression dépend en grande partie des capacités de l'interprète à communiquer un sens quelconque dans sa propre langue. Ce sont les mécanismes de compréhension et de déverbalisation qui deviennent les plus importants pour saisir ce produit non-verbal qu'est le sens. Dans tout processus de compréhension, le récepteur du message n'est pas un élément passif, mais un sujet avec ses compétences linguistiques, psycologiques, culturelles et idéologiques. Il "interprète" les énoncés linguistiques qui servent à la communicatio, en fonction de contenus cognitifs pré-existants. C'est un travail d'EXEGESE. Par conséquent, comprendre un message codé va au-delà du linguistique. En outre, en tout acte de communication, il existe ce que les théoriciens du sens appellent l'EFFET DE SYNECDOQUE. Cette figure de rhétorique proche de la métonymie par laquelle on nomme une partie pour désigner le tout y est présent. Un locuteur fera varier son discours en fonction des compétences linguistiques et extralinguistiques de son récepteur. Il organise son énoncé par rapport aux connaissances partagées avec son interlocuteur. Un médecin ne "vulgarise"-t-il pas son jargon quand il s'adresse à un patient n'ayant aucune connaissance médicale? Pour récapituler, en interprétation simultanée, l'exégèse et l'effet de synecdoque interviennent afin que l'interprète puisse non seulement comprendre et "interpréter" le message de l'orateur, mais le faire passer dans une autre langue avec les moyens que celle-ci lui fournit. Ces moyens étant différents, ce sera à travers le SENS qu'il assurera la transmission. Le SENS est, par conséquent, une totalité où il existe "une interdépendance de tous ces éléments, linguistiques et non-linguistiques ...: la formulation linguistique, les Depósito Legal: Z 67- 2002 Caminos de Pakistán, nº3, mayo-junio de 2002 ISSN: 1578-9373 www.caminosdepakistan.com Autopista de Babel. © Francisco Domínguez, 2002 4 compléments cognitifs, la mémoire, le savoir partagé ..."(Hurtado 1990, p.61). Pour expliquer ce concept du sens, Hurtado fait appel aux considérations de quelques auteurs, dont Bernard POTTIER et D. SELESKOVITCH. Pottier dit (1974,p.21) qu'il existe une phase de conceptualisation qui fait naître "une structure d'entendement, très profonde, lieu de la connaissance, par nature déliée des langues naturelles." Cette structure d'entendement, produit de la conceptualisation, serait la partie commune aux deux messages dans la traduction. Seleskovitch, pour sa part, ajoute que le sens est la manifestation des traces mnésiques dans la mémoire cognitive; il s'agit d'un "état de conscience passager". "Le sens, dit-il, est le produit de l'élaboration cognitive constamment renouvelée que chaque énonciation déclenche chez les interlocuteurs" (1984,p.256). "Le sens a donc un caractère dynamique, il se construit en permanence dans le discours après la compréhension qui est la première phase de la traduction", dit Hurtado (1990,p.62). L'interprétation simultanée étant la situation de traduction où les mécanismes de celle-ci se mettent le plus en évidence, elle devient chez Hurtado le point de départ pour l'étude du fait de traduction. La traduction littéraire ou d'un texte quelconque s'effectue sous d'autres conditions bien différentes. Le traducteur dispose de tout son temps pour interpréter le texte-source. Il peut avoir recours aux dictionnaires, par exemple, pour mieux s'impregner du vouloir dire de l'auteur. Bref, il peut analyser à son aise le teste à traduire, de la même façon qu'il peut prendre son temps pour reformuler les propos de l'auteur. Conditions qui ne se produisent pas en simultanée à cause du caractère immédiat de la situation de communication. Cependant, toute situation de traduction partage un but ultime: le transfert du sens. Deux langues, si proches soient-elles l'une de l'autre, ne s'expriment pas avec les mêmes moyens: le sens demeure C'est pourquoi l'interprétation simultanée, si éloignée qu'elle puisse paraître de la traduction écrite, s'érige en paradygme incontestable de la Traduction. Depósito Legal: Z 67- 2002 Caminos de Pakistán, nº3, mayo-junio de 2002 ISSN: 1578-9373 www.caminosdepakistan.com Autopista de Babel. © Francisco Domínguez, 2002 5 LE SENS EN TRADUCTION: EQUIVALENCES DYNAMIQUE ET CONTEXTUELLE Etant donné que le sens possède un caractère dynamique, il faut trouver à chaque fois comment l'exprimer dans une autre langue, soit créer des équivalences. Concernant le processus mis en place pour trouver ces équivalences de sens, J.DELISLE écrit dans L'Analyse du discours comme méthode de traduction (1980): "Pour arriver à découvrir le sens d'un énoncé en situation de communication et à le réexprimer dans une autre langue, le traducteur procède par RAISONNEMENT ANALOGIQUE. Ce travail de prospection des ressources expressives de la langue d'arrivée consiste à procéder à des associations successives d'idées et à des déductions logiques (INFERENCES). (C'est moi qui souligne) (p.78). "Pour l'analyse de la fidélité, dit Hurtado, il est important que la recherche d'équivalences ne consiste pas en une réactivation d'équivalences mémorisées préalablement, mais en un processus analogique et déductif constamment renouvelé. On ne peut conserver toutes les listes de traduction puisqu'établir la liste complète des équivalences entre dsux langues reviendrait à établir la liste totale uploads/Management/ la-methode-interpretative-francisco-dominguez.pdf

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  • Publié le Jan 23, 2021
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