Analyse sémiotique - Fiche technique 1 ANALYSE SÉMIOTIQUE D'UN TEXTE FICHE TECH
Analyse sémiotique - Fiche technique 1 ANALYSE SÉMIOTIQUE D'UN TEXTE FICHE TECHNIQUE PRÉALABLES : 1. Le projet de la sémiotique consiste à décrire le sens. Les textes sont des manifestations du sens. Ils sont faits pour être lus. 2. Avant d’analyser, il est indispensable de lire (et relire) le texte à analyser. Cette première lecture vise à ce qu'on ait une perception globale du texte et de son contenu. 3. Un texte repose sur une logique : c'est une construction (un "monument" à visiter plus qu'un "document" d'information). Lire (en sémiotique) consiste donc à rechercher la loi de cet assemblage de sens (une cohérence de signification). Cette loi est sémiotique, car c'est une loi de construction du sens (et non pas une règle linguistique d'agencement de mots ou de phrases, ni une règle d'organisation des états de choses, ou des "faits" représentés qui ferait appel à notre seule «!encyclopédie!»). Il y a toujours pour le sémioticien une tension entre le savoir commun et ce que le texte dit effectivement!: c’est la «!mise en discours du sens!» qui l’intéresse 4. La sémiotique littéraire ne fournit pas de recette pour lire les textes ou pour découvrir automatiquement "le" sens d'un texte. Elle est une théorie de la signification mise en discours, elle fournit des catégories descriptives et quelques éléments de méthodologie. Mais il faut d'abord des lecteurs qui se risquent à la lecture et vérifient (et valident) sémiotiquement leur lecture. 5. La présente fiche technique ne donne donc pas de recette, mais quelques indications pratiques concernant la lecture sémiotique : que repérer dans un texte ? comment établir des niveaux cohérents d'observations ? comment rendre compte de ce qu'on a observé ? quelles questions faut-il se poser ?... QUE REPÉRER DANS UN TEXTE ? La signification du texte s'organise au croisement de deux lignes et d’un axe : une ligne dite «!discursive!» et une ligne dite «!narrative!» (on parle aussi de "plans" ou de "niveaux") et un axe «!énonciatif!» où s’inscrivent les relations entre les instances de production et de réception du texte et leur projection dans le texte. 1. De quelle manière le texte met-il en «!scène!» des acteurs dans des situations d’espace et de temps. Comment la «!mise en discours!», la disposition, de! ces éléments figuratifs dans le texte organise-t-elle la signification, la «!forme du contenu!»!? La description de ces parcours figuratifs et de leur rôle dans l’organisation du sens s’appelle l'analyse discursive. 2. De quelle manière les situations (états) et les transformations (actions) où sont impliqués les acteurs sont-elles agencées dans le texte ? Cet agencement des états et des transformations organise aussi la «!forme du contenu!», sa description relève d'une analyse narrative. À ce niveau, on pourra repérer des relations entre des "sujets", des rapports entre des "sujets" et des "objets", des systèmes de valeurs qui soutiennent les enjeux du récit.. Analyse sémiotique - Fiche technique 2 3. Comment le texte met-il en scène (en discours), comment représente-t-il les instances et les opérations d’énonciation (prises de parole, interactions, dispositifs d’interprétation), quels rôles et quellkes fonctions leur donne-t-il ? Ces repérages relèvent de l’analyse de l’énonciation énoncée Ces niveaux et cet axe de construction et d’articulation du sens représentent, pour le travail d'analyse, des entrées possibles dans la recherche : selon les textes, il sera plus facile de repérer des agencements d'actions, de transformations d'états, ou plus évident de repérer des corrélations (écarts oppositions, correspondances) entre des acteurs, ou des lieux, ou des temps, ou plus immédiat de décrire les jeux de l’énonciation dans les prises de paroles et l’intersection des points de vue. Dans tous les cas, la consigne est la même : repérer des agencements du sens, organiser de manière cohérente des différences pour en décrire la règle. On présente ici les principaux questionnements pour chacun de ces niveaux d’analyse. POUR L'ANALYSE NARRATIVE 1. A ce niveau, on va considérer le texte du point de vue des suites d'actions : - les séries d'états et de transformations (séquences narratives), - les positions (fonctions) narratives des personnages (rôles actantiels), - les enjeux des transformations (objets-valeurs) : objets manquants, désirés, recherchés, découverts, etc... et les systèmes de valeurs qui les articulent.. 2. La première lecture du texte aboutit à une hypothèse globale (forcément provisoire et révisable) sur les enjeux du récit (situation initiale et situation finale, performance à accomplir, objet-valeur à promouvoir ou à acquérir, transformation principale réalisée…). L'analyse narrative consiste à mettre de l'ordre dans cette hypothèse, à s’en donner un modèle rigoureux, pour pouvoir la vérifier, la valider à partir du texte, … et la transformer s'il le faut. 3. La structure narrative s’élabore à partir d’une performance principale, d’une action autour de laquelle semble se nouer la transformation dont le récit rend compte. Autour de ce "pivot" central, on va tenter d'organiser une représentation (un modèle) logique du récit. Chaque performance peut ainsi donner lieu à une séquence narrative composée comme suit!: MANIPULATION SANCTION COMPETENCE PERFORMANCE La performance réalisée présuppose une compétence acquise par un Sujet Opérateur. Elle présuppose également que ce Sujet Opérateur a été instauré pour réaliser l’action («!Manipulation!»). La performance accomplie doit être validée, c’est-à-dire vérifiée, évaluée et sanctionnée. Un «!programme narratif!» (PN) est donc constitué de ces quatre phases logiquement articulées. NB!1!: Dans les récits que nous analysons, ces quatre phases ne sont pas toujours toutes manifestées!; elles ne sont pas forcément «!racontées!» dans cet ordre. Le PN est une construction de l’analyste pour rendre compte de l’organisation sémiotique sous-jacente au texte. Analyse sémiotique - Fiche technique 3 Il convient dans la description de bien respecter les différents niveaux d’actions, la hiérarchie des performances réalisées (il y a un programme principal et des programmes d'usage subordonnés au programme principal). NB. : Il faut être rigoureux dans l'analyse des différents niveaux ; ne pas mélanger les plans et mettre ensemble par exemple la compétence dans une séquence X avec la sanction d'une séquence Y. Le plus simple pour ne pas se tromper est de bien centrer chaque séquence sur la performance qui la caractérise. Cette représentation hiérarchique et logique du contenu narratif permet de bien définir les unités narratives et de décrire la règle ou la loi d'organisation narrative du texte qu'on analyse. NB. : On peut rappeler ici un principe fondamental de la sémiotique : les éléments singuliers prennent sens à partir de leur place dans un ensemble (système ou structure). Le "global" régit le "local". L’analyse sémiotique consiste à proposer un modèle (une représentation cohérente) de cet ensemble global à partir duquel les éléments prennent sens. 4. Pour chacune des séquences narratives et pour la globalité du récit, les différents éléments du texte (acteurs, objets, actions) doivent trouver place dans cette schématisation globale à partir de laquelle il sera possible de dire quelle est leur fonction (rôle) dans l'ensemble narratif, c'est-à-dire quelle est leur signification. NB. : Il ne faut surtout pas confondre le personnage et le rôle qu'il joue dans l'action. Un personnage peut jouer plusieurs rôles, un même rôle peut être tenu par plusieurs personnages. C’est l’articulation des !rôles!qui assure la cohérence narrative. 5. Pour ce travail de description, on peut utiliser - mais sans en abuser ! - des transcriptions (ou des formules) sémiotiques, dans la mesure où elles obligent à préciser et à clarifier la lecture et les données de l'observation. NB.1. : Une transformation d'état s'écrit : F(Sop) => (S O) ---> (S O) où Sop représente le rôle de Sujet Opérateur S représente le rôle de Sujet d'état O représente le rôle de l'Objet (manquant puis acquis) et représentent les relations de disjonction et de conjonction entre le Sujet et l’Objet-valeur NB.2. : Chaque énoncé narrafit peut faire l'objet d'une transcription de ce type 6. Ces formules sont utiles pour fournir des points de comparaison rigoureux entre les éléments (les Sujets, les Objets, les rapports entre eux) et pour préciser leurs places respectives dans l'ensemble narratif. Mais la lecture sémiotique d’un texte ne peut se réduire à une mise en formule!! 7. On s'occupera donc des rôles actantiels des acteurs (c’est-à-dire de la fonction qu’ils occupent) dans les transformations narratives!: Analyse sémiotique - Fiche technique 4 a)- Il y a les Destinateurs (rôle de celui au nom de qui ou à partir de qui s'effectuent les transformations)!; il est l'initiateur du programme à accomplir et le garant des valeurs qui y sont en jeu. Le rôle de destinateur apparaît!: - dans la phase de Manipulation : :le destinateur fait faire quelque chose (la Performance) à quelqu'un (le Sujet Opérateur) pour quelqu'un (le Sujet d'Etat)!: il «!lance!» le programme et pose le système de valeurs!; - dans la phase de Sanction : le destinateur interprète et évalue la performance réalisée (action, résultats, sujet opérateur, moyens...) en fonction de son système de valeurs et il attribue les Objets Messages (reconnaissance du Sujet Opérateur). b) Il y a les Sujets Opérateurs ou Sujets du Faire (qui réalisent la transformation) et les Sujets d'Etat (sur qui ou pour qui s'opère la transformation) c) Concernant les Sujet Opérateurs, on s'intéressera uploads/Management/ panier.pdf
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- Publié le Apv 21, 2022
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