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Tous droits réservés © Revue des sciences de l'éducation, 2006 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 29 mars 2022 12:09 Revue des sciences de l’éducation La motivation des élèves de formation professionnelle à poursuivre leurs études dans un programme technique harmonisé Louise Ménard et Charlotte Semblat Volume 32, numéro 2, 2006 URI : https://id.erudit.org/iderudit/014571ar DOI : https://doi.org/10.7202/014571ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Revue des sciences de l'éducation ISSN 0318-479X (imprimé) 1705-0065 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Ménard, L. & Semblat, C. (2006). La motivation des élèves de formation professionnelle à poursuivre leurs études dans un programme technique harmonisé. Revue des sciences de l’éducation, 32(2), 395–415. https://doi.org/10.7202/014571ar Résumé de l'article Cette étude vise à mieux comprendre la motivation des élèves de formation professionnelle à poursuivre ou non leurs études dans un programme technique harmonisé en prenant en compte deux modalités d’harmonisation différentes. Des entrevues réalisées auprès des élèves de neuf centres de formation professionnelle ainsi qu’auprès des directions et des enseignants des centres et des cégeps concernés nous apprennent que ceux qui envisagent de poursuivre manifestent souvent de l’intérêt pour les études collégiales avant leur inscription en formation professionnelle, que leurs buts de formation au cégep sont clairs et qu’ils ont reçu une information personnalisée au sujet du programme technique harmonisé. La motivation des élèves de formation professionnelle à poursuivre leurs études dans un programme technique harmonisé Louise Ménard, professeure Université du Québec à Montréal Charlotte Semblat, doctorante Université du Québec à Montréal résumé - Cette étude vise à mieux comprendre la motivation des élèves de forma- tion professionnelle à poursuivre ou non leurs études dans un programme technique harmonisé en prenant en compte deux modalités d’harmonisation différentes. Des entrevues réalisées auprès des élèves de neuf centres de formation professionnelle ainsi qu’auprès des directions et des enseignants des centres et des cégeps con- cernés nous apprennent que ceux qui envisagent de poursuivre manifestent souvent de l’intérêt pour les études collégiales avant leur inscription en formation profes- sionnelle, que leurs buts de formation au cégep sont clairs et qu’ils ont reçu une information personnalisée au sujet du programme technique harmonisé. Introduction L’augmentation des effectifs en formation professionnelle et technique est, depuis plus de 25 ans, une préoccupation de premier ordre pour le ministère de l’Éducation qui est à la recherche de solutions pour répondre au manque important de main-d’œuvre spécialisée. Le souci d’augmenter les inscriptions et de faire diplômer un plus grand nombre d’élèves a entraîné diverses réformes (ministère de l’Éducation du Québec, 1983, 1986 ; ministère de l’Enseignement supérieur et de la Science, 1993) qui n’ont cependant pas eu les effets attendus. En effet, le nombre d’inscriptions des jeunes (moins de 20 ans) en formation profes- sionnelle au secondaire n’a pas cessé de décroître depuis 1976 alors que le nombre d’adultes (20 ans et plus) n’a progressé que lentement. Par ailleurs, au collégial, l’évolution des statistiques nous révèle que seulement la moitié des élèves optent pour la formation technique, alors qu’on s’attendait à ce que deux cégépiens sur trois s’y inscrivent (Goerlach, 1990). De plus, le taux de diplomation, bien qu’il se soit accru au cours des années, demeure en deçà de ce qui est considéré souhaitable et rien ne laisse présager qu’il va s’améliorer de façon notable1. La situation, jugée alarmante en 1995, mène à la création du Groupe de travail sur la relance de la formation professionnelle des jeunes du secondaire et de la formation technique. Ce groupe recommande alors au gouvernement d’harmo- niser les programmes offerts aux deux ordres d’enseignement afi n de permettre Volume 32, no 2, 2006 395 - 415 396 Revue des sciences de l’éducation aux diplômés de la formation professionnelle d’accéder plus facilement à la for- mation technique. On espère motiver davantage de jeunes du secondaire profes- sionnel à poursuivre dans les programmes techniques et ainsi accroître le nombre d’inscriptions au cégep. Le ministère de l’Éducation, qui endosse cette recomman- dation, invite dès lors les centres de formation professionnelle et les cégeps inté- ressés à effectuer des travaux d’harmonisation de programmes qui faciliteront le passage des élèves d’un niveau de formation à un autre. Dans cet article, nous nous attardons sur la motivation des élèves de formation professionnelle à poursuivre ou non leurs études dans un programme technique harmonisé2. Après avoir circonscrit le contexte d’implantation des programmes harmonisés, nous présentons le cadre d’analyse privilégié pour l’étude de la moti- vation. Ensuite, nous décrivons la méthodologie de recherche pour, enfi n, identi- fi er quels sont les déterminants de la motivation des élèves de formation profes- sionnelle à poursuivre ou non dans un programme technique harmonisé. Problématique Aujourd’hui, l’harmonisation interordres représente une des pierres angulaires du développement de la formation professionnelle et technique au Québec. Le minis- tère de l’Éducation pourrait en arriver à un système intégré de la formation aux deux ordres d’enseignement. D’après la Direction générale de la formation pro- fessionnelle et technique (DGFPT3), l’harmonisation consiste « […] en l’établis- sement des similitudes et de la continuité entre les programmes d’études du secondaire et ceux du collégial [...] en vue d’éviter la duplication des offres de formation, de reconnaître les compétences acquises et de faciliter le parcours de formation » (MEQ, 1998, p. 2). Dans ce cadre, le titulaire d’un diplôme de forma- tion professionnelle (DEP), qui a complété son diplôme d’études secondaires (DES), voit la durée de ses études au collégial raccourcie grâce à la reconnaissance d’acquis de la formation professionnelle. En 2000, la Direction générale de la formation professionnelle et technique au ministère de l’Éducation dénombre 41 programmes théoriquement harmonisés mais, dans la réalité, très peu d’élèves s’inscrivent en formation professionnelle dans la perspective de poursuivre au cégep (Ménard, 2002). Étant persuadé que l’exigence du DES pour être admis en formation technique constitue une barrière importante à l’évolution rapide du nombre d’élèves inscrits dans les programmes harmonisés, le ministre de l’Éducation annonce, en décembre 2000, son intention de modifi er les règles d’admission au collégial pour treize programmes de formation professionnelle. Il décide de permettre aux diplômés de ces programmes de 1800 heures d’avoir accès aux programmes techniques correspondants sans avoir l’obligation de compléter leur secondaire V, donc sans avoir complété le DES4. Le Conseil supérieur de l’éducation (2001) réagit de façon mitigée à cette annonce et invite le ministre à expérimenter cette nouvelle moda- lité d’harmonisation pour quelques programmes avant de changer les règles de passage du secteur professionnel au secteur technique pour les treize programmes visés. Plusieurs composantes du projet sont questionnées, mais le Conseil s’inter- roge d’abord sur la capacité du réseau collégial à recruter une clientèle suffi sante pour les programmes techniques. On doute que les diplômés de formation pro- fessionnelle seront motivés à s’inscrire en formation technique. Le ministre con- cerné annonce en 2001 qu’il maintient sa décision de modifi er les règles d’admis- sion au cégep mais qu’il limite temporairement son application à deux programmes techniques offerts dans trois cégeps. Dans le cadre de cette recherche, nous avons choisi de nous pencher sur la problématique de la motivation des diplômés de la formation professionnelle à poursuivre en formation technique en prenant en compte les deux contextes d’expérimentation existants : celui qui est antérieur à la modifi cation aux règles d’admission proposée en 2001 et celui qui l’applique. La première modalité d’harmonisation réfère à un programme intégré d’une durée de cinq ans accessible après la troisième année du secondaire. Ceux qui intègrent ce programme suivent leur formation professionnelle en concomitance avec leur secondaire IV et V et obtiennent leur DES et leur DEP en deux ans et demi. Ensuite, ces derniers intègrent le cégep pour y compléter, en 5 sessions, leur formation technique. Cette modalité d’harmonisation entre le DEP en Réparation et installation d’appareils électroniques audiovidéos et le DEC en Technologies du génie électrique-Option audiovisuel est offerte en partenariat entre un seul centre de formation situé en banlieue de Montréal et un cégep situé à Montréal. L’expérimentation de la nouvelle disposition ministérielle a permis la mise sur pied d’un programme permettant aux cégeps d’admettre, dans les programmes techniques visés, des élèves qui ont une formation de niveau secondaire IV5 et qui détiennent le DEP correspondant. En cinq sessions, ils décrochent leur DEC. Cette modalité d’harmonisation est actuellement implantée entre le DEP de Soutien informatique (offert dans plusieurs centres de formation professionnelle) et le DEC de Techniques de l’informatique (qui devait être donné dans un cégep francophone et dans un cégep anglophone, situés tous deux dans la région de Montréal) ainsi qu’entre le DEP de Techniques d’usinage (offert dans plusieurs centres de formation professionnelle) et le DEC de Techniques de génie mécanique (dispensé uploads/Management/ la-motivation-des-eleves-de-formation-professionnelle.pdf
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- Publié le Jan 04, 2022
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