Table des Matières Page de Titre Table des Matières Page de Copyright INTRODUCT
Table des Matières Page de Titre Table des Matières Page de Copyright INTRODUCTION 1 - LA BUREAUCRATIE COMME POINT DE DÉPART 1. LE DÉBAT THÉORIQUE 2. LES PREMIÈRES INVESTIGATIONS EMPIRIQUES 2 - DES ORGANISATIONS FORMELLES À L'ACTION ORGANISÉE 1. L'ORGANISATION COMME SYSTÈME SOCIAL 2. LES COMPORTEMENTS DES MEMBRES DES ORGANISATIONS 3. L'ANALYSE STRATÉGIQUE 3 - LES ORGANISATIONS EN QUESTIONS 1. LES ORGANISATIONS SONT-ELLES DES UNIVERS RIGIDES ? 2. QUEL CHANGEMENT POUR LES ORGANISATIONS ? 3. DES ORGANISATIONS INDÉPENDANTES DE LEUR ENVIRONNEMENT ? 4. COMMENT SONT PRISES LES DÉCISIONS ? 4 - VERS UNE SOCIOLOGIE DE L'ENTREPRISE ? 1. UN VIDE THÉORIQUE 2. LES PHÉNOMÈNES IDENTITAIRES ET CULTURELS 3. LA NOTION DE CULTURE D'ENTREPRISE 4. LES FONDEMENTS D'UNE SOCIOLOGIE DE L'ENTREPRISE 5 - LES ORGANISATIONS VUES D'AILLEURS 1. L'ORGANISATION COMME « MONTAGE COMPOSITE » 2. DE LA NOTION D'ORGANISATION À CELLE DE CHAMP 3. DE LA NOTION D'ORGANISATION À CELLE DE RÉSEAU 4. UN CAS LIMITE : LES INSTITUTIONS TOTALES CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE © Armand Colin, 2005. 2009. pour cette présentation. © Nathan, 1996. 978-2-200-24539-9 Sous la direction de François de Singly Claudette LAFAYE est professeur de sociologie à l'Université de Paris 8 Saint-Denis, et chargée de recherche en sociologie politique à l'EHESS. « Le photocopillage, c'est l'usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation des auteurs et des éditeurs. Largement répandu dans les établissements d'enseignement, le photocopillage menace l'avenir du livre, car il met en danger son équilibre économique. Il prive les auteurs d'une juste rémunération. En dehors de l'usage privé du copiste, toute reproduction totale ou partielle de cet ouvrage est interdite. » INTRODUCTION Où commence et où s'arrête la sociologie des organisations ? S'agit-il simplement d'analyser ces groupements organisés que sont les entreprises et les administrations, dont le nombre et la taille n'ont quasiment pas cessé de croître depuis un siècle, ou s'agit-il, à travers cela, de développer une réflexion sur les mécanismes de coopération humaine, sur l'action collective et, ce faisant, de contribuer à penser l'organisation sociale au sens large ? Car il n'y a pas de vie en société sans un minimum d'organisation(s) et d'institutions. Comprendre les règles et la logique de fonctionnement de cette vie collective et des formes de coopération auxquelles elle donne lieu, tel est l'objet de la sociologie des organisations. Que se passe-t-il dès que des hommes sont conduits à coopérer pour mener à bien les activités les plus diverses, comme produire des biens et des services, dispenser du savoir ou des soins, participer à la vie démocratique ou encore partager une activité de loisir ? Comment fonctionnent ces entités composées d'individus concourant à la réalisation d'un objectif commun ? On voit, ce faisant, que la sociologie des organisations n'a pas les mêmes centres d'intérêts que la sociologie du travail. Cette dernière s'intéresse prioritairement à l'organisation même du travail et de l'activité productive ainsi qu'à ses évolutions. Elle analyse la division du travail, les techniques et leurs transformations ainsi que leurs conséquences sur l'activité humaine et les qualifications. Elle étudie la place prise par le salariat, les luttes et les conflits auquel il donne lieu et s'interroge sur le chômage et ses effets sociaux... Autant d'objets d'investigations délaissés par la sociologie des organisations, préoccupée par ce qui fait qu'un groupement humain tient et ne se délite pas. Cependant, sociologie du travail et sociologie des organisations ont en commun d'engager leur réflexion sur les processus de rationalisation qui traversent la société occidentale depuis la fin du XIX e siècle. En particulier, toutes deux s'enracinent dans un vaste programme de recherches expérimentales mené, au début des années 20, dans les ateliers de la General Electric Company, par Elton Mayo et ses collaborateurs de l'École des relations humaines 1. Ce programme, qui s'est étendu sur plus de six années, s'est efforcé de cerner les effets de l'organisation et des conditions de travail sur la productivité 2. Si les questionnements qui sont à son fondement relèvent plutôt de la sociologie du travail, un certain nombre de résultats vont servir de points d'appui et d'hypothèses de recherche à la sociologie des organisations. Les chercheurs de l'École des relations humaines soulignent en particulier la complexité humaine des grandes entreprises : ils mettent l'accent sur le fait qu'il existe une vie de groupe au sein des ateliers, que l'individu n'existe pas seul mais qu'il est pris dans une pluralité d'appartenances collectives internes à l'entreprise. Ils identifient toute une organisation informelle qui ne coïncide pas exactement avec l'organisation formelle et technique de l'entreprise. Ce faisant, ces travaux montrent les limites du taylorisme. Mais alors que la sociologie du travail va continuer dans cette voie 3, la sociologie des organisations s'oriente vers d'autres questionnements. C'est aux États-Unis qu'émerge, dans les années 40 et 50, une riche réflexion sur le phénomène de la bureaucratie qui doit beaucoup à Max Weber. Le degré de rationalisation de ces ensembles humains que sont les grandes organisations, les rigidités qui y sont générées, la nature des relations qui s'établissent entre une organisation et ses membres, les rapports que les organisations nouent avec leur environnement constituent autant d'interrogations parcourant aussi bien les premiers travaux de sociologie des organisations que les plus récents. En France, la sociologie des organisations prend son essor quinze à vingt ans plus tard avec les recherches menées par Michel Crozier. Celles- ci doivent d'ailleurs beaucoup aux travaux américains qui les ont précédées, au point que lorsqu'on parle aujourd'hui, dans le cadre hexagonal, de sociologie des organisations, il est fréquent de réduire celle- ci aux pionniers américains et au courant de pensée fondé par Michel Crozier. Le parti pris de cet ouvrage est sensiblement différent. S'il nous a semblé essentiel de rendre compte, en détail, des travaux qui ont contribué à faire exister la sociologie des organisations comme une discipline incontournable tant aux État-Unis qu'en France, il nous est apparu tout aussi important d'intégrer d'autres approches. Celles-ci, récentes ou moins récentes, ont en commun d'aider à renouveler la pensée sur les organisations, à travers d'autres problématiques et d'autres références théoriques. Dans un premier chapitre, on s'attachera à montrer comment l'interrogation sur le phénomène de la bureaucratie constitue le point de départ du développement d'une sociologie des organisations. D'abord théorique, cette réflexion est étayée empiriquement, aux États-Unis, dans les années 40-50, par toute une série de recherches dont on présentera les principales. Dans un deuxième et un troisième chapitre, on évoquera le passage de la notion de bureaucratie à celle d'organisation puis à celle d'action organisée et on développera les problématiques et les travaux empiriques qui accompagnent ce passage. Une large place sera faite à l'école française de sociologie des organisations et à l'analyse stratégique. Le chapitre quatre abordera des réflexions plus récentes, à la charnière de la sociologie des organisations et de la sociologie du travail, qui développent une approche de l'entreprise. Enfin, le cinquième chapitre présentera des analyses qui, si elles sont plus éloignées de la sociologie classique des organisations, peuvent contribuer à son renouvellement 4. 1 Cf. Elton Mayo, The Human Problems of an Industrial Civilization, New York, Macmillan, 1933 ainsi que Fritz J. Roethlisberger, William J. Dickson et H.A. Wright, Management and the Worker, Cambridge, Harvard University Press, 1939. 2 La plupart des manuels de sociologie du travail, de sociologie des organisations et de psychologie sociale présentent en détail ces recherches et ces expérimentations portant sur les transformations des conditions de travail. Voir notamment Pierre Desmarez, La Sociologie industrielle aux États-Unis, Paris, Armand Colin, 1986 et Marcelle Stroobants, La Sociologie du travail, Paris, Nathan, coll. « 128 », 1993. 3 Les orientations sont différentes des deux côtés de l'Atlantique : alors qu'aux États-Unis, les chercheurs ne remettent pas véritablement en question l'organisation scientifique du travail, en France, c'est une réflexion critique, avec des préoccupations d'ordre humaniste, qui se développe dans le sillage des travaux de Georges Friedmann. 4 Je voudrais remercier ici tous ceux qui, par leurs relectures et leurs suggestions, ont contribué à la confection de cet ouvrage. Ma gratitude va tout particulièrement à Philippe Corcuff, Agnès Deboulet, François Dubois et Hervé Flanquart. 1 LA BUREAUCRATIE COMME POINT DE DÉPART La pensée sur les organisations se développe à travers une interrogation sur la bureaucratie. Max Weber (1864-1920) est unanimement reconnu comme l'initiateur de cette réflexion même si sa contribution sur le sujet se réduit à quelques pages du chapitre trois de son ouvrage Économie et Société 1. Cependant, c'est aux États-Unis, dans les années 40 et 50, que les analyses de Weber trouvent un véritable écho. Elles sont commentées, discutées et passées au filtre de nombreuses recherches empiriques. On présentera les principaux termes du débat théorique avant d'exposer quelques-uns des travaux empiriques marquants qui ont contribué à la connaissance du phénomène bureaucratique. 1. LE DÉBAT THÉORIQUE Si, sous le terme de bureaucratie, on se représente d'emblée une administration faite de lenteurs et de lourdeurs, on s'interdit de comprendre le cheminement de la réflexion au cours de la première moitié du XX e siècle. C'est, tout au contraire, le degré de rationalisation des ensembles humains qui est au cœur des premières uploads/Management/ lafaye-sociologie-des-organisations-pdf.pdf
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- Publié le Jui 21, 2022
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