1 Rafael del Moral LANGAGE ET COMMUNICATION 2 Sommaire Introduction 1. Langage
1 Rafael del Moral LANGAGE ET COMMUNICATION 2 Sommaire Introduction 1. Langage et communication 1.1. Les principes 1.2. Indice et langage 1.3. Signe et langage 2. Systèmes de communication linguistique et non linguistique 2.1. La sémiotique. 2.2. Caractères spécifiques du langage humain 2.2.1. Fonctions du langage 2.2.2. Spécificité du langage 2.2.3. La double articulation 2.3. Communication humaine 2.4. Communication non humaine 2.4.1. Les signaux visuels 2.4.2. Les signaux acoustiques 2.4.3. Les signaux chimiques 2.4.4. Les signaux tactiles Introduction Il s’agit dans ce thème de situer l’étude du langage dans une perspec- tive ample. Nous commençons par montrer comment le langage est relié avec d’autres moyens de communication sous le titre plus général de sémiotique. Nous revoyons les principales structures du langage hu- main et les comparons avec les propriétés que manifeste la communica- tion animale. Il semble qu’il existe peu d’aspects communs: il n’est pas possible de trouver la créativité et la complexité structurelle du langage 3 dans la conduite communicative naturelle d’autres espèces. Il existe aussi un contraste clair avec les divers domaines d’expression non ver- bale. Nous abordons des domaines comme l’expression faciale, les gestes corporels et la communication tactile, ainsi que quelques codes et substituts basés sur le langage utilisés dans le monde. Nous pouvons identifier plus facilement les frontières de la matière en voyant les res- semblances et les différences entre le langage et ces autres domaines. La perspective du développement de la linguistique est historique. Elle aborde l’apport d’idées systématiques sur la nature du langage propo- sées par les spécialistes de l’antiquité en Grèce, à Rome et en Inde, et insiste sur l’intérêt du langage au Moyen Age et à la Renaissance jus- qu’aux temps modernes. La période la plus rapide du développement a été le XXè siècle, où nous trouvons un progrès sans précédent du savoir linguistique. . Langage et communication 1.1. Les principes C’est dans le premier quart du XXe siècle qu’on commence à élaborer la théorie du langage et de la communication. Avant que l’accent soit dé- finitivement mis sur le langage comme système de communication la théorie expliquait en d’autres termes le pouvoir qu’ont les hommes d’inventer des systèmes de communication, d’utiliser certains phéno- mènes perceptibles (les signifiants ) pour évoquer, dénoter, signifier d’autres phénomènes non observables ici et maintenant (les signifiés). Cette théorie, même si elle n’en découle pas intégralement, devait beaucoup à Saussure qui le premier avait insisté sur la nécessité de re- placer la linguistique proprement dite –qui n’en est qu’une province – dans le vaste domaine de l’ensemble de tous les systèmes de signes (l’écriture, l’alphabet des sourds-muets, les rites symboliques, la poli- tesse, les signaux militaires, la mode, les signaux maritimes, etc.). C’est ce domaine qu’il nommait la sémiologie. Mais en définissant le langage comme tout système de signes (ou de 4 communication), la tradition saussurienne rétablissait l’indistinction entre langage proprement dit (systèmes de communication linguis- tiques) et sémiologie (systèmes de communication non linguistiques). 1.2. Indice et langage Un indice est un fait observable, qui renseigne l’observateur sur un autre fait non actuellement observable: la forme, la couleur, l’altitude et la direction des nuages peuvent être un indice du temps qu’il va faire. Les signes sont une classe d’indices produits artificiellement par un émetteur pour communiquer à un récepteur des états non observables, les significations des énoncés qu’il émet. Pour un sémiologue, les traces du pied d’un gibier sur le sol détrempé ne sont pas des signes mais des indices, exactement comme la fièvre, qui n’a pas été produite par l’organisme pour communiquer avec le médecin, ni même avec le ma- lade. Et, jusqu’à nouvel ordre, les rêves d’un patient sont des indices que le psychiatre doit interpréter par le moyen d’une analyse scienti- fique très différente de l’analyse linguistique: le patient ne les a pas produits pour communiquer avec le psychiatre, ni sans doute avec lui- même (jusqu’à preuve scientifique du contraire). Par ces exemples mêmes, on s’aperçoit combien la limite entre indice et signe, au sens opératoire des termes, s’est trouvée oblitérée par une très vieille syno- nymie. C’est ainsi qu’un bon linguiste, Giulio Bertoni, a pu dire (Enciclo- pedia Treccani, 1938) que le rire est un langage, que les larmes sont un langage, sans être cependant tenté de leur appliquer des méthodes d’analyse linguistique dans un traité de linguistique. John Dewey, antérieurement, allait même plus loin: pour lui, toute trace laissée par les hommes était un signe et tout fait anthropolo- gique devenait langage, non seulement les gestes, les rites, les cérémo- nies (qui sont peut-être des systèmes de communication autres que les langues), mais aussi les monuments, les produits des arts industriels, dont il est certain qu’une civilisation ne les a pas produits, d’abord et fondamentalement, pour communiquer avec les ethnologues ou les archéologues qui viendront peut-être un jour les exhumer et les inter- préter du dehors. Toute une branche de la sémiologie naissante court le risque de confondre, sous le nom de sémiologie de la signification, l’interprétation des indices avec la lecture des signes, qui serait la sé- miologie de la communication proprement dite, pour laquelle le pre- 5 mier problème est toujours d’établir scientifiquement qu’il y a intention de communication au sens propre. Le risque épistémologique est ici de postuler à priori que les modèles qui ont été mis au point et vérifiés dans la communication – la plupart du temps linguistique – sont appli- cables ipso facto à des domaines pour lesquels il n’y a pas communica- tion, ou pour lesquels on n’a pas établi s’il y a communication ou non, ni le cas échéant si la nature de la communication est de même type qu’en linguistique. 1.3. Signe et langage Pour des linguistes de la première moitié du XXè siècle tous les signes produits par les humains sont des langages ( « tous les organes peu- vent servir à créer un langage » Vendryes, « les gestes sont un lan- gage » Bertoni,). Pourquoi la linguistique, qui est l’étude scientifique du langage, n’étudie-t-elle pas tous ces langages? Jespersen admet qu’il existe des « moyens de communication ani- maux », mais, tout en posant qu’ils diffèrent des langages humains, il ne fournit aucun critère scientifique pour l’analyse spécifique de ces divers « systèmes de signes ». Il se borne à déclarer que, « dans sa forme dé- veloppée, le langage est à coup sûr une caractéristique humaine, et peut être considéré comme la principale marque de l’humanité ». Lorsque Morris, en 1946, aborde le même problème, il ne le résout pas mieux. « Il est évident, écrit-il, que les processus signifiants chez les hommes présupposent des processus signifiants comme il en advient chez les animaux, et qu’ils se développent à partir de tels processus; mais il est évident aussi que la conduite humaine montre dans le lan- gage une complication étonnante, un raffinement sans commune me- sure avec ce qu’on observe chez les animaux. » Colin Cherry, (1957), conclut sans autres critères que « l’homme a seul le don du langage » et que les animaux n’ont pas de langage parce qu’ils n’ont pas de « système de pensée organisée ». Le langage des abeilles n’est ni développable, ni flexible, ni universel. Si tout le monde postule, ou pressent, que le langage humain produit des systèmes de signes si spécifiquement différents de tous les autres qu’ils suffisent à distinguer l’espèce humaine de toutes les autres es- pèces animales, il faut ici, de toute nécessité, fournir les critères scienti- 6 fiques de cette spécificité. 2. Systèmes de communication linguistique et non linguistique. 2.1. La sémiotique. La sémiotique reprend le projet de sémiologie de Saussure et s’assigne pour objet l’étude de la vie des signes au sein de la vie sociale. A la différence cependant de la sémiologie issue de l’enseignement de Saus- sure, elle refuse de privilégier le langage et la société. La sémiotique veut être une théorie générale des modes de signifier. SÉMIOTIQUE Auditif - vocal Visuel Facile Olfactif Gustatif Langage Reflets Effets Qualité Langage Écriture Cinétique Langage Code Proxénétique vocales musicaux de la voix des symboles des sourds secret physiologiques et aveugles Codes -------------------------------------------------------- « langage corporel » (communication non verbale) 2.2. Caractères spécifiques du langage humain C’est dans ce très vaste domaine que devrait être situé le langage tel qu’il est représenté en tant que système de communication au moyen des langues naturelles humaines. La tradition aristotélicienne, aussi 7 bien que la plupart des définitions du deuxième quart du XXe siècle, suggérait de définir le langage autant par son but (soit l’expression de la pensée, soit la communication) que par son moyen (un système de signes). 2.2.1. Fonctions du langage Cette suggestion a été exploitée par Roman Jakobson et ses fonctions du langage. Jakobson a postulé qu’il existait six fonctions du langage, dont chacune correspondrait à un des facteurs de l’acte de communica- tion linguistique: émetteur ou personne qui parle, récepteur ou personne qui écoute, canal ou voie de transmission code uploads/Management/ langage-et-communication-pdf.pdf
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- Publié le Jui 15, 2022
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