La langue française dans le monde 2010 Coordination et rédaction : Alexandre Wo

La langue française dans le monde 2010 Coordination et rédaction : Alexandre Wolff , responsable de l’Observatoire de la langue française Rédaction : Josiane Gonthier, chargée de mission Assistance : Patricia Chalvin L’Observatoire de la langue française de l’Organisation internationale de la Francophonie travaille sous l’autorité de M. Frédéric Bouilleux, directeur de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique. Depuis 2007, à la suite du Haut Conseil de la Francophonie qui assurait, entre autres, cette fonction d’observation au sein de l’OIF depuis 2002, l’Observatoire de la langue fran- çaise inscrit notamment son activité dans le cadre de la Résolution sur la langue française adoptée par les chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage lors du Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Québec (Canada-Québec) en octobre 2008. 2 Cartographie : AFDEC Couverture, conception maquette et mise en page : Anne-Danielle Naname Références photographiques : p. 6, joSon/Taxi/Getty-Images ; p. 102, Cécilia Olsson/Shadows/OIF ; p. 120 : Boubacar Touré Mandémory/OIF ; p. 180 : Julie Tilman/OIF ; p. 200 : Jeux de la Francophonie/Patrick Lazic/OIF ; p. 253 : Viloa Krebs/ICVolunteers/OIF ; p. 266 : Mairie de Ouagadougou/OIF ; p. 286 : Affi che de la Semaine de la langue française, ministère français de la Culture et de la Communication. Graphisme : Olivier Larcher ; p. 313 : OIF. © Éditions Nathan, Paris, 2010 ISBN : 978-2-09-882407-2 09882407_001-100.indd 2 09882407_001-100.indd 2 06/09/10 10:29 06/09/10 10:29 3 Préface Le présent ouvrage est la traduction concrète de l’un des objectifs fi xés en 2008 par la Résolution sur la langue française adoptée au Sommet de la Francophonie de Québec : poursuivre et perfectionner l’observation du français. Source, fondement et raison d’être de notre Communauté, la langue française est le lien qui nous unit. Engagés tous ensemble dans une organisation – la Francophonie –, nous travaillons sans relâche à resserrer les liens de solidarité et de fraternité entre ses 70 États et gouvernements membres tout en entretenant un dialogue permanent avec d’autres organisations internationales et d’autres espaces linguistiques. Afi n de mettre en œuvre les décisions prises lors des Sommets, nous nous devons d’appréhender de la façon la plus exacte possible la réalité du monde dans lequel s’inscrivent nos actions, tant sur le plan politique que sur celui de la Coopération, et d’avoir, au premier chef, une vision claire de la situation de la langue française dans le monde. Si nous attachons tant d’importance à ce travail d’observation, c’est qu’il nous permet non seule- ment de suivre l’évolution du français dans le monde, mais aussi de l’anticiper en cernant mieux les enjeux et les défi s auxquels elle doit répondre et en harmonisant ses échanges avec les autres espaces géolinguistiques. Le travail d’observation est une condition essentielle à la défi nition d’une véritable politique de la langue française établissant des stratégies claires et se dotant de moyens suffi sants pour les mettre en œuvre. Cette démarche suppose la mobilisation de tous, États, gouvernements, OIF, opérateurs, société civile, qui travailleront ensemble pour défi nir et construire les outils de sa réalisation. Les Pactes linguistiques, que de nombreux États ont appelé de leurs vœux lors du Sommet de Québec, illustrent bien cette approche basée sur la concertation et la collaboration. En parcourant cet ouvrage on prend la mesure des diff érentes dimensions dans lesquelles une langue se déploie et on se rend bien compte qu’elle concerne tous les aspects de la vie, même si les situations varient selon chacun des pays de la Communauté francophone. Pratiqué au sein de la famille ou non, le français côtoie parfois une ou plusieurs autres langues dans l’environnement quotidien de l’enfant, de l’écolier, de l’étudiant, de l’adulte, et forge leur identité en structurant leur pensée. Langue d’enseignement ou apprise comme une langue étrangère, le français donne aussi accès à l’information internationale et aux savoirs. Utilisé dans la vie professionnelle, il est un atout dans la valorisation des carrières des individus, et sa maîtrise demeure une condition nécessaire à la progression dans les échelons des organisations internationales. Langue administrative et juridique dans de nombreux États et gouvernements, le français permet l’expression du droit essentiel des citoyens à l’exercice de leur citoyenneté et à leur sécurité. Présente sur les cinq continents, elle ouvre également aux expressions culturelles de communautés multiples de tailles et de traditions diverses. C’est à une véritable promenade au travers de paysages très variés que nous convie La langue française dans le monde 2010 et le parcours prendra, selon les points de vue et les intentions du lecteur, tantôt la forme d’une exploration scientifi que minutieuse, tantôt celle d’une traversée épique de territoires en- core largement inexplorés. Mais avant tout, elle sera une source vive d’étonnement et d’enrichissement. Abdou Diouf Secrétaire général de la Francophonie 09882407_001-100.indd 3 09882407_001-100.indd 3 10/09/10 16:46 10/09/10 16:46 4 Avertissement En 2007 sortait la dernière livraison d’une série de rapports intitulés La Francophonie dans le monde. Son ambition était, depuis 1986, sous des tutelles et des formats divers, de rendre compte tout à la fois d’une réalité linguistique (présence et diff usion du français), d’une activité institutionnelle (de l’Organisation internationale de la Francophonie, des opérateurs de la Francophonie, de certaines associations affi liées…) et d’une actualité qui changeait d’angle de vue selon les années et qui, si elle prenait pour prétexte et grille de lecture des pays appartenant à l’OIF, n’avait pas forcément un rapport direct avec la langue française : espace économique, santé, migration, démocratie, environ- nement… Depuis le Sommet de la Francophonie de Québec, le cap fi xé à l’OIF et à son Observatoire de la langue française s’est précisé : la Résolution sur la langue française adoptée à cette occasion l’encourage « à poursuivre et à perfectionner l’observation de l’usage de la langue française ». Héritier reconnaissant du travail accompli par ses prédécesseurs, l’Observatoire, avec le présent rapport, inau- gure une nouvelle série dont les rendez-vous seront désormais quadriennaux, entièrement centrée sur la langue française observée dans ses usages. Ce recentrement va de pair avec l’exigence bien comprise de continuer à progresser dans la fi abilité des données présentées et, dans une large mesure, de renouveler les méthodes pour y parvenir. L’Observatoire de la langue française de l’OIF, à l’initiative de Samir Marzouki, son responsable de l’époque, s’est associé au réseau « Dynamique des langues et Francophonie »1 de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) pour organiser, en partenariat avec le Secrétariat à la politique linguistique (SPL) du gouvernement du Québec et la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), un séminaire sur la méthodologie d’observation de la langue française2, séminaire qui s’est déroulé du 12 au 14 juin 2008, au siège de l’Organisation internationale de la Francophonie. C’est ainsi qu’une cinquantaine d’experts et de responsables d’organismes concernés par les lan- gues, de chercheurs et universitaires représentant une dizaine de disciplines, en provenance d’une quinzaine d’États et gouvernements, membres ou non de l’OIF : Algérie, Bulgarie, Burkina Faso, Com- munauté française de Belgique, Canada, Canada-Québec, Canada-Nouveau-Brunswick, États-Unis d’Amérique, France (universités d’Antilles-Guyane, Aix-en-Provence, La Réunion, Montpellier, Paris, Rennes, Rouen, Tours), Gabon, Liban, Mali, Maurice, Mexique, Sénégal, Suisse, Vietnam, ont rédigé des contributions et travaillé pendant trois jours. Les principales conclusions qui ont guidé le travail de l’Observatoire de la langue française se résument à deux principes : 1. L’observation est légitime, revient à l’OIF et doit servir à élaborer des stratégies indispensables car le laisser-faire consacre la victoire de l’unilinguisme, surtout en Europe. Ces stratégies sont nécessaires pour corriger des errements, se donner des objectifs politiques au service des locuteurs, comme l’a fait le Québec par exemple (grâce aux enquêtes et aux lois), mais sans s’arrêter à un objectif purement utilitariste. 2. L’observation n’est donc pas inactive : observer, c’est déjà agir. Elle suppose néanmoins une réfl exion sur ses présupposés et ses conséquences éventuelles car « la langue est une existence et pas une es- sence ». Il faut donc tenir compte de ses représentations diff érentes suivant les pays et parfois même les communautés humaines. Les cas évoqués de l’Algérie, du Vietnam, de Madagascar ou du Québec ont montré toute la diffi culté d’unifi er la défi nition de « francophone ». Leur traduction dans le travail d’observation suppose des changements de méthode : 1. Lorsque c’est possible, la question de la compétence (on a parlé de « Seuil minimum de compétence – SMIC » francophone) est à intégrer à toute grille d’observation, tout en renforçant la place de l’utilisation réelle et de la production en langue française. 1. Intégré aujourd’hui au pôle « Langues pour le développement ». 2. Les actes complets, les contributions écrites, les synthèses et les conclusions sont consultables sur le site de l’OIF à la rubrique « Analyses et études » (http://www.francophonie.org/-Analyses-et-etudes-.html). 09882407_001-100.indd 4 09882407_001-100.indd 4 06/09/10 10:29 06/09/10 10:29 5 2. L’observation du français doit être pensée et comprise dans l’interaction, le « frottement » avec les autres langues. Les notions d’hybridation, de transcode ou d’interlecte viennent souligner la diffi uploads/Management/ langue-francaise-monde-integral.pdf

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  • Publié le Sep 05, 2022
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