Haute Ecole Pédagogique Vaud Travail de Mémoire de Master Secondaire 2 Christin

Haute Ecole Pédagogique Vaud Travail de Mémoire de Master Secondaire 2 Christine Ritter Dir. : Héloïse Durler Juin 2017 Membre du Jury : Michele Poretti 1 Le profil du « bon apprenant » dans l’enseignement des langues étrangères : compétences stratégiques, compétences socioculturelles, et autonomie en regard des inégalités d’apprentissage Haute Ecole Pédagogique Vaud Travail de Mémoire de Master Secondaire 2 Christine Ritter Dir. : Héloïse Durler Juin 2017 Membre du Jury : Michele Poretti 2 Table des matières : 1. Introduction : la perspective actionnelle pour tous ? 3 2. L’émergence de la perspective actionnelle comme modèle d’enseignement et d’évaluation dans le domaine des langues étrangères 7 2.1 La mise en place du CECRL 7 2.2 Construction et principes du CECRL 12 2.3 Le CECRL après sa première publication : de l’approche communicative à la perspective actionnelle. 15 3. Le profil de l’apprenant selon le CECR et la perspective actionnelle en regard des inégalités d’apprentissage 20 3.1 Les compétences stratégiques : l’exemple de la lecture 21 3.2 Les compétences socio-culturelles de l’apprenant 22 3.3 L’autonomie de l’apprenant 25 4. Conclusion : Une perspective actionnelle à l’usage de qui ? 29 Haute Ecole Pédagogique Vaud Travail de Mémoire de Master Secondaire 2 Christine Ritter Dir. : Héloïse Durler Juin 2017 Membre du Jury : Michele Poretti 3 1. Introduction : la perspective actionnelle pour tous ? Dans le domaine de l’enseignement des langues étrangères, que ce soit à l’école obligatoire, à l’Université, dans les écoles de langues, on se réfère de plus en plus au Cadre européen commun de références, tant au niveau de l’évaluation des niveaux des apprenants par le biais des descripteurs, qu’au niveau de l’enseignement, par la mise en place de la perspective actionnelle comme méthode didactique. S’il s’applique à plusieurs niveaux et de manière de plus en plus généralisée, il est cependant peu remis en question sur ses fondements théoriques et pratiques, ainsi que sur les présupposés qu’il véhicule. Ce travail a pour but de mettre en évidence les différentes caractéristiques du « bon apprenant1 », mais aussi du « bon acteur social », telles que mises en avant par le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues et par les théoriciens de la « perspective actionnelle ». Ce courant didactique prône la mise au centre de l’apprenant en tant qu’acteur social. Dans cette approche, les cours de langue se construisent autour de projets collectifs, par groupes ou avec la classe entière. Chaque séquence d’enseignement doit comporter « un produit final » (un « projet »). Ce « projet » doit être « authentique », c’est-à-dire qu’il doit comporter des documents authentiques, et, dans la mesure du possible, proposer des interactions authentiques (p.ex. préparer une interview pour un auteur, qui viendra réellement répondre aux questions). La perspective actionnelle est à la fois issue et se distancie de l’approche communicative qui la précède. L’approche communicative comportait déjà l’idée de travailler sur des supports authentiques, les séquences étaient par contre construites sur des activités de jeux de rôle. Plutôt que proposer aux apprenants d’interagir dans le but de construire un projet collectivement, l’approche communicatives met en scène des situations de communication entre deux personnes qui parlent ensemble pour échanger des informations. De plus en plus d’institutions adoptent le modèle actionnel et c’est également le modèle enseigné dans les cours de didactique des langues que j’ai suivis à la Haute Ecole Pédagogique. Ce courant est mis en perspective historiquement lors du début du cours général de didactique des langues, et il est ensuite mis en pratique lors des activités de séminaire. Lors d’un autre enseignement dans la même Haute Ecole, j’ai pu entrevoir les liens entre la 1 Ce terme est repris de l’article d’Ernesto PERIS. (s.d) Haute Ecole Pédagogique Vaud Travail de Mémoire de Master Secondaire 2 Christine Ritter Dir. : Héloïse Durler Juin 2017 Membre du Jury : Michele Poretti 4 perspective actionnelle et la mise en place du CECR, ce qui a encore éveillé ma curiosité. J’ai souhaité alors approfondir et questionner plus amplement le courant, mieux comprendre son contexte d’émergence et les principes qui en font le fondement. Lors de mon enseignement (donc ma propre mise en pratique), j’ai souvent constaté que certains élèves comprenaient vite le dispositif et « menaient » les groupes, tandis que d’autres participaient moins activement et paraissaient plus démunis devant les tâches demandées. Ce deuxième aspect m’a mené à questionner la pertinence de cette méthode en fonction des l’élèves, et plus particulièrement de leur situation sociale. Nous verrons que le profil du « bon apprenant » se décline autour de trois thématiques : les compétences socio-linguistiques, les compétences stratégiques et l’autonomie des apprenants. Ces différentes caractéristiques seront analysées à la lumière d’études sociologiques sur les inégalités d’apprentissage. Il s’agira pour commencer de tracer un court historique de la mise en place du CECRL et de la perspective actionnelle. Nous tenterons de situer les acteurs impliqués et les principales étapes de sa mise en place, depuis l’élaboration du concept de « niveau seuil » dans les années 1970 jusqu’à la première publication officielle du CECRL en 2001. Nous nous pencherons ensuite plus particulièrement sur le contenu et la construction du CECRL : quels principes y sont présentés en s’appuyant sur quelles références ? Nous verrons ensuite au travers de quelques textes plus récents de théoriciens de la perspective actionnelle, comment cette perspective évolue au-delà, ou en prolongement, du cadre de référence et selon quels principes, et comment elle se place en continuité et rupture avec la perspective communicative dans l’apprentissage des langues, qui était mise en avant dans les années 60- 70. Dans un second temps, l’accent sera mis sur trois aspects spécifiques du « profil » de l’apprenant tels que décrits par le CECRL et les théoriciens de la perspective actionnelle. Premièrement, nous nous pencherons sur les compétences stratégiques, et principalement sur les stratégies de lecture sur la base du CECRL et de l’ouvrage d’Oller et Garcia sur l’apprentissage de la lecture (Oller & Garcia, 2015). Deuxièmement, nous nous concentrerons sur les compétences socio-linguistiques attendues des apprenants au travers de leur description dans le CECRL. Nous présenterons finalement un texte d’Ernesto Peris (Peris, s.d.) qui traite plus particulièrement de l’autonomie du « bon apprenant ». Ce texte montre de Haute Ecole Pédagogique Vaud Travail de Mémoire de Master Secondaire 2 Christine Ritter Dir. : Héloïse Durler Juin 2017 Membre du Jury : Michele Poretti 5 manière approfondie les liens qui peuvent exister entre « stratégies » de l’apprenant et autonomie, c’est pourquoi il a été retenu ici. Christian Puren consacre plusieurs articles et conférences au thème de l’autonomie. Nous nous concentrerons sur une conférence donnée à l’Université de Lausanne dans le cadre d’une journée pédagogique (Puren, 2011) et dans laquelle il aborde la question de l’autonomie au niveau collectif de la classe, ainsi que sur un article paru récemment sur sa page web2 et dans lequel il se propose de prendre en compte plus avant les réflexions d’Héloïse Durler autour de l’autonomie et de la socialisation des élèves. Puren semble être un des acteurs principaux dans l’élaboration du cadre et notamment de la notion d’autonomie. Les ouvrages cités dans la bibliographie du CECR et qui traitent de l’autonomie sont tous d’Henri Holec, auteur sur lequel Puren prend également largement appui comme on peut le voir dans les notes publiées sur sa page web3. Puren semble être investi dans l’élaboration du Cadre à beaucoup d’égards et depuis un certain temps. L’auteur propose une vision qui replace la perspective actionnelle dans l’évolution de l’histoire de la didactique des langues, ainsi que des objectifs concrets pour l’évolution du Cadre. C’est pour toutes ces raisons que parmi la quasi infinité d’auteurs qui écrivent sur le CECR, mon choix s’est porté sur cet auteur plutôt qu’un autre. La vision historique des mouvements présentée dans ce travail se base par ailleurs sur les analyses de Puren. Nous nous demanderons quels implicites cette figure spécifique du « bon apprenant » véhicule. Nous tenterons de regarder chacune de ces caractéristiques à la lumière des inégalités qu’elles pourraient créer en fonction de l’origine socio-économique et culturelle des apprenants. Nous ferons notamment le lien avec les notions de pédagogie implicite et explicite de Basil Bernstein (mettre l’année de publication entre parenthèses) au sujet de la grammaire (qui devient plus implicite) et des stratégies de lecture (qui deviennent plus explicites) principalement. La notion d’autonomie telle que présentée par le CECR, Christian Puren et Ernesto Peris sera mise en dialogue avec le texte d’Héloïse Dürler (2015) sur l’autonomie. L’ouvrage Les Inégalité d’apprentissage d’Elisabeth Bautier et Patrick Rayou (année) nous aidera à mettre en lumière les normes sociales et les méthodes d’apprentissage véhiculée par le Cadre de Référence. Le cadre propose une norme, sans pour autant la 2 https://www.christianpuren.com/2017/02/13/la-probl%C3%A9matique-de-l-autonomie-en-milieu-scolaire- entre-%C3%A9mancipation-et-normalisation/ 3 https://www.christianpuren.com/mes-travaux/2010f/ Haute Ecole Pédagogique Vaud Travail de Mémoire de Master Secondaire 2 Christine Ritter Dir. : Héloïse Durler Juin 2017 Membre du Jury : Michele Poretti 6 présenter comme telle. Dans le cadre du CECR, cette norme n’est pas questionnée quant uploads/Management/ md-ms2-p22352-2017.pdf

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  • Publié le Oct 27, 2021
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