Maïté Alvarez 1 choré graphique vibration 2 5 Maïté Alvarez choré graphique vib

Maïté Alvarez 1 choré graphique vibration 2 5 Maïté Alvarez choré graphique vibration 7 Maïté Alvarez vibration choré graphique Mémoire de DNSEP Réalisé sous la direction de Olivier Deloignon Docteur en histoire de la typographie et de l’art École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg DNSEP Communication Graphique 2012 8 9 Imprimé à Strasbourg mars 2012 10 11 SOMMAIRE INTRODUCTION UNE DANSE VIBRATOIRE La vibration, un phénomène physique et psychique Une définition scientifique Une définition abstraite Renouer avec la vibration La danse, une vibration ancestrale Vers une « danse libre » Une vibration intrinsèque à la danse Corps, espace, temps + Vibration : de la vibration, un leitmotiv La danse vibratoire, un langage corporel et graphique UNE VIBRATION CHORÉ-GRAPHIQUE Une transdisciplinarité artistique La naissance d’une danse d’abstraction La danse : art vivant, art graphique La notation chorégraphique Des premières notations à la cinétographie Laban De nouvelles esthétiques, de nouvelles interactions Pour une notation « vibratoire » de la danse Une graphie de l’invisible Un système de notation vibratoire de la danse Conclusion Biographies Bibliographie index des images 15 19 25 35 47 63 91 103 107 113 117 12 13 La danse est un langage, elle fait même partie du premier langage. Elle fait partie de nous. Rosemary Brandt 14 15 INTRODUCTION Si aujourd’hui, une définition universelle de la danse n’existe pas, on peut néanmoins la voir décrite comme une discipline corporelle, qui prend forme à travers des figures réalisées sur un rythme. Ou parfois, comme un art par lequel on s’exprime à travers le corps. Ici, c’est cette deuxième définition qui est particulièrement inté- ressante. La danse est un des premiers, si ce n’est le premier, mode d’expression qui apparaît à l’homme que ce soit dans son évolution à échelle planétaire ou humaine. En effet, quoi de plus naturel pour l’être humain que de danser? Un corps qui s’agite, qui se contracte, se déploie, ou qui s’enroule, est un corps qui s’exprime, à travers son propre langage. « La danse est un langage, elle fait même partie du premier langage. Elle fait partie de nous. Elle ne se commence pas, au sens de l’ap- prentissage, elle est innée. Elle est un outil pour se déplacer dans l’espace comme avec une carte. »1� Ce langage intègre des signes qui lui sont propres, régis par les lois corporelles, spatiales et temporelles qu’implique la danse. Lorsque le danseur se met en mouvement, il prend en compte en permanence ces trois facteurs, qui font de la danse un art vivant. Loin d’être une expression linéaire, la danse se compose alors, de strates de signes, de gestes et d’émotions, qui dialoguent dans un espace scénique à travers l’espace du corps. La danse, en tant que langage, implique à travers son expression, l’idée de communiquer et d’échanger avec l’autre, qu’il soit danseur, ou spectateur. Cet échange est régi par des flux d’énergies, de fréquences vibratoires dans l’air, qui se multiplient, rebondissent, se fondent, dans un tout harmonieux. On touche ici à une notion fondamentale de la danse, son essence, qui se caractérise par ce que l’on pourrait nommer vibration : un rayonnement sensible et subtil du danseur exprimant son art, une capacité d’émouvoir, de transmettre des sensations. La danse n’est donc pas une discipline corporelle, mécanique, elle est un langage qui ne prend sens qu’à partir du moment où il est dansé à travers cette vibration. 1 Rosemary Brandt, lors de la conférence « L ’influence de Laban sur la danse d’aujourd’hui ». Colloque Rudolf Laban : danseur-chorégraphe (1879-1958), organisé par le Conservatoire de Strasbourg, en partenariat avec le Trinity Laban Centre de Londres. Strasbourg, 18 juin 2011. 16 17 « Danser, c’est avant tout communiquer, s’unir, rejoindre, parler à l’autre dans les profondeurs de son être. La danse est union, union de l’homme avec l’homme, de l’homme avec le cosmos, de l’homme avec Dieu. »1� D’un point de vue scientifique, la vibration se définit brièvement par un mouvement saccadé, répété à un rythme rapide. Donc, par essence la vibration est déjà « mouvement », mouvement d’une énergie, qu’il est difficile à cerner, car immatérielle, elle est pourtant au fondement de toute vie. Elle est la source, l’essence de ce qui s’anime, la cause de tout mouvement. Ainsi, la danse et la vibration, à travers le mouvement, se font écho et se nourrissent étroitement. Savoir capter cette vibration, l’intégrer pour la faire rejaillir sous une autre forme : exprimer une histoire, des sentiments, des émotions, fait partie intégrante du travail du danseur. En effet, si la danse est un art c’est parce qu’elle manie le sensible et en cela elle se distin- gue de toute autre activité physique. Danser, c’est finalement savoir jouer avec cette vibration comme avec un partenaire qui serait au service de la chorégraphie. La chorégraphie est la manière d’assembler et d’orchestrer des pas et des figures de façon harmonieuse dans le but de composer un ballet. Plus littéralement, le mot chorégraphie, signifie « écrire la danse ». Voici un point de convergence entre le graphisme et la danse : l’écriture. Très justement, depuis que la partition musicale a émergé, on a essayé parallèlement de créer un système de partition pour la danse. En théorisant la danse par le dessin, on a voulu lui donner un nouveau statut, un statut plus scientifique et intellectuel, qui l’élève au rang des arts majeurs tels que la musique, la peinture, l’architecture etc. Plusieurs tentatives ont vu le jour successivement mais, pour différentes raisons, la notation chorégraphique n’a pas su mettre tout le monde d’accord et ne cesse d’être encore aujourd’hui au cœur des recherches et des polémiques. La mémoire, la transmission, le patrimoine et l’interprétation sont les points essentiels sur lesquels repose le statut de la notation de la danse. « Un des rôle et non unique de la partition […] est de saisir et fixer pour l’éternité, "l’âme" de la danse, c’est-à-dire le 1 Maurice Béjart, « Préface » in Danse Africaine - Afrikanischer Tanz - African Dance, sous la direction de Germaine Acogny, page 8, Éditions Kunstverlag Weingarten, Berlin, 1994. corps mystique de l’œuvre. »1. En effet, il est important de conce- voir la transmission d’une œuvre après la disparition de l’artiste, où dans tous les cas, en son absence. Mais, pour Rosemary Brandt, la notation est en premier lieu un outil de transmission nécessaire à l’enseignement de la danse. Elle évoque lors d’une conférence�, les difficultés qu’elle éprouvait à expliquer à ses élèves ce qu’elle attendait réellement de leur part. L’oralité ne suffisait pas à son enseignement, elle avait besoin d’un support visuel. La notation était donc pour elle un « moyen de s’exprimer intimement sans […] mettre un costume qui serait l’apprentissage par mimétisme ».2 Beaucoup de chercheurs, artistes et chorégraphes, se sont donc attachés à trouver des systèmes de notation chorégraphique. Ce qui a aussi permis, par ailleurs, de faire évoluer la danse vers la forme contemporaine qu’on lui connaît actuellement. Mais il ressort tou- jours de la notation une rigueur très mécanique et pragmatique, où l’on essaie de traduire avec une précision méticuleuse la choré- graphie. On s’évertue parfois à noter chaque élément du corps, ou alors tous les déplacements spatiaux, et encore toutes les notions de temps et de rythmique. Aujourd’hui cela fait plus d’un demi-siècle que les derniers systèmes de notation ont été mis au point. La danse a continué à évoluer ; son art s'est complexifié, s'est densifié et les pratiques ont changé. La danse n’est pas réduite à une combinaison mécanique de mouve- ments, elle est « animée », au sens de l’âme et d’une énergie sensible, qui passe par la vibration du corps, des sens et de l’émotion. Il serait donc intéressant de reconsidérer le travail de notation, ap- pliqué à la vibration dans la danse, soulevant ainsi cette question : Est-il possible de retranscrire graphiquement, la notion de vibration en danse ? 1 Simon Hecquet et Sabine Prokhoris, « Cartographies du voir : Enjeux » in Fabriques de la Danse, sous la direction de Fabienne Brugère et Anne Sauvagnargues , éditions PUF, Paris, 2007. 2 Rosemary Brandt, lors de la conférence « L ’influence de Laban sur la danse d’aujourd’hui ». Colloque Rudolf Laban, danseur-chorégraphe (1879-1958), organisé par le Conservatoire de Strasbourg, en partenariat avec le Trinity Laban Centre de Londres. Strasbourg, 18 juin 2011. INTRODUCTION INTRODUCTION 18 19 UNE DANSE VIBRATOIRE I 20 21 A La vibration, un phénomène physique et psychique Une définition scientifique Conformément à sa définition scientifique, la vibration est « un mouvement d’oscillation rapide »1. Par essence la vibration est donc déjà un mouvement qui renvoie à un phénomène physique de frottement de deux corps physiques dans une matière de résonance énergétique. Si la vibration est instinctivement associée au son, toute source d’énergie émet pourtant un taux vibratoire. En effet, on évoque souvent la vibration de la couleur, de la chaleur ou encore de la lumière, que l’on calcule par longueur d’onde. Mais pour qu’une source énergétique puisse résonner ou rayonner, il faut qu’elle pé- nètre une matière uploads/Management/ maitealvarez-memoire-dnsep-pdf 1 .pdf

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  • Publié le Jan 26, 2022
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