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Études militaires professionnelles pour les sous-officiers PROGRAMME DE RÉFÉREN

Études militaires professionnelles pour les sous-officiers PROGRAMME DE RÉFÉRENCE Études militaires professionnelles pour les sous-officiers PROGRAMME DE RÉFÉRENCE À propos de ce document Avant de décrire la structure de ce document et comment l’utiliser, il est utile de parler du corps des sous-officiers et de l’éducation militaire professionnelle. I. OBJECTIF DE CE DOCUMENT Ce document est le fruit des meilleurs efforts d’une équipe multinationale d’universitaires civils et militaires (voir pages 179-181 dans le programme pour la liste des uni- versitaires) issus de 13 pays. L’objectif de ce document est modeste. Il ne prétend pas être complet ou avoir le dernier mot sur l’éducation militaire professionnelle des sous-offi- ciers. Ce document cherche plutôt à servir de référence, de point de départ, pour les individus ou les organisa- tions dans les pays partenaires et les États membres de l’OTAN souhaitant développer et/ou compléter leur pro- gramme d’éducation militaire professionnelle (EMP) des sous-officiers. Ce document vise en substance à lancer un dialogue dans les académies/écoles de défense au sujet du type d’éducation auquel ils aspirent et qu’ils souhaitent transmettre à leurs sous-officiers. Il ne faut pas l’adopter au pied de la lettre, mais plutôt l’adapter pour répondre aux aspirations et besoins nationaux particuliers. Uti- lisé comme document de référence, ce programme peut accroître l’interopérabilité intellectuelle et professionnelle dans et entre les pays partenaires et les États membres de l’OTAN. II. PROFIL DU SOUS-OFFICIER Qu’est-ce qu’un sous-officier ? La définition de « chef subalterne d’une petite unité » qui avait cours autrefois et qui s’applique encore dans certains pays ne permet plus de décrire correctement l’éventail des tâches, des responsabi- lités et des rôles des sous-officiers dans les forces armées modernes. Un objectif sous-jacent de ce programme de référence d’EMP des sous officiers est de préciser, au moins partiellement, ce que signifie être un sous-officier professionnel dans la profession des armes moderne. Le programme ne fait que présenter une des combinaisons possibles d’éducation, de formation et d’expérience sus- ceptibles d’illustrer le perfectionnement professionnel d’un sous-officier moderne. Une façon intéressante de décrire la profession de sous- officier consiste à utiliser trois composantes : Domaine, Ancienneté et Rôle. Domaine : Il s’agit de la partie la plus facile à décrire. Les domaines sont essentiellement au nombre de trois : armes de combat et appui au combat ; appui technique et spécialisé ; administration et finances. Si le contenu détaillé de ces domaines peut varier d’un pays à un autre, on peut cependant mettre dans une de ces trois catégories pratiquement n’importe quelle personne (sous-officier et officier) portant un uniforme militaire. Ancienneté : Un sous-officier acquiert de l’ancienneté en accumulant de l’expérience et des connaissances. À mesure de sa progression du grade le plus bas (OR2) vers le plus élevé (OR9), avec en point d’orgue de sa carrière la fonction de CSEL (Command Senior Enlisted Leader), le sous-officier verra une augmentation évidente de ses res- ponsabilités et une évolution moins évidente de ses prio- rités, qui passeront de la supervision directe d’individus à la contribution au leadership de l’institution militaire et au soutien de la profession en tant que telle. Alors que les sous-officiers les plus subalternes exercent leur direction avec des responsabilités limitées, les sous officiers les plus gradés sont très respectés et exercent une influence qui dépasse celle de bon nombre d’officiers supérieurs. Rôle : Les principaux rôles qui régissent le travail d’un sous-officier ne dépendent ni du domaine, ni de l’ancien- neté. Ils consistent en premier lieu à préparer le personnel aux opérations militaires grâce à la formation, la discipline et la motivation ; en deuxième lieu, à garantir le bien- être physique et mental du personnel, et notamment son apparence, sa condition physique et son comportement ; en troisième lieu, à maintenir les normes de performances pour le personnel et le matériel ; en quatrième lieu, à pla- nifier et à diriger les tâches de l’unité ; en cinquième lieu, à conseiller, à soutenir et à mettre en œuvre les politiques établies par le commandant et son état major. Les devoirs et les responsabilités d’un sous-officier sont décrits dans un grand nombre de manuels et de docu- ments d’orientation. Le rôle et la fonction du corps des sous-officiers diffèrent grandement entre les pays, voire entre les armes (forces terrestres/armée de terre, armée de l’air, marine) d’un même pays. Bien que les différences transnationales soient plus grandes chez les sous-officiers que chez les officiers, des initiatives et des efforts signi- ficatifs ont été déployés ces dix dernières années pour améliorer l’interopérabilité chez les sous-officiers. Le but modeste du présent programme de référence d’EMP des sous-officiers est d’éclairer quelque peu les structures, les tendances et les problématiques qui sous-tendent les poli- tiques et les directives visant à définir l’identité moderne d’un sous-officier professionnel. 4 III. ÉDUCATION MILITAIRE PROFESSION- NELLE (EMP) Selon Eric Hoffer, « la principale mission de l’éducation consiste à inculquer une volonté et une capacité d’appren- tissage ; elle devrait produire non pas des personnes savantes mais des personnes sachant acquérir du savoir »1. De manière générale, cette conception de l’éducation implique un apprentissage contingent et continu. L’apprentissage est contingent car il dépend d’une structure et d’un environ- nement institutionnels favorables, ainsi que de la disposi- tion et du désir de l’individu. L’apprentissage est continu car même en étant diplômé d’un établissement d’enseigne- ment, il s’agit d’une activité qui se poursuit à vie. Bien qu’il soit souvent important de faire une distinction entre éducation et formation, le présent programme part du principe que ces activités s’incluent mutuellement. L’éducation et la formation sont, avec l’expérience, des éléments indispensables au développement complet de la catégorie des « élèves praticiens ». Le fait de considérer la formation et l’éducation comme des activités qui s’incluent mutuellement est particulièrement important pour le perfectionnement professionnel (PP) des sous-officiers et se retrouve donc dans le présent pro- gramme. Dans l’ensemble, à mesure que les sous-officiers progressent du grade subalterne au grade supérieur (OR4 à OR9), la place accordée à l’éducation dans leur PP aug- mente, au détriment de celle accordée à la formation. Cette évolution est en partie due au fait que, pour tirer profit de l’expérience et de la formation que les sous-officiers supé- rieurs ont accumulées, l’institution des forces armées leur demande de prodiguer des conseils et de faire des recom- mandations à leurs pairs et aux hauts responsables sur des problématiques et des questions qui servent ses intérêts et ses objectifs stratégiques plus larges. La capacité à prodi- guer des conseils et à faire des recommandations aux leaders militaires supérieurs requiert des sous officiers qu’ils soient capables de comprendre les problématiques et de les for- muler dans un langage connu de leurs interlocuteurs, sans toutefois perdre leur identité. Comme le montre le présent programme, nous nous sommes efforcés de saisir et de refléter l’équilibre entre la formation et l’éducation dans le perfectionnement professionnel des sous-officiers. Le besoin d’éducation du personnel des forces armées découle de la particularité de leur travail, qui comprend entre autres la défense de la nation et la construction ou le maintien de la paix et de la sécurité à l’étranger. Pour réussir dans ces missions, les membres des forces armées doivent faire preuve d’agilité intellectuelle pour déjouer leurs adversaires et être capables de travailler avec leurs alliés et, de plus en plus, avec du personnel civil. De plus, ce besoin d’éducation est inhérent au besoin décrit par Williamson Murray de : « préparer [le personnel des forces armées] aux missions sur l’ensemble du spectre des conflits, de la dissuasion au maintien de la paix, en pas- sant par l’imposition de la paix »2. Par conséquent, l’éducation militaire professionnelle vise à préparer les militaires de métier à faire face à des ambi- guïtés toujours croissantes ainsi qu’à un environnement sécuritaire et à un théâtre de combat modernes multi- dimensionnels. Un programme d’EMP doit être suffi- samment général pour fournir de nouvelles perspectives théoriques et suffisamment approfondi pour stimuler la curiosité intellectuelle de tous [les personnels militaires : officiers comme sous-officiers]3. L’EMP est un passage obligé pour doter les forces armées d’une nation de la capacité de faire face et d’assumer cette énorme responsa- bilité de sécurité nationale. IV. STRUCTURE DU PROGRAMME Un programme d’études est un plan d’apprentissage spécifique, une série de cours décrivant collectivement l’enseignement, l’apprentissage et les supports d’évalua- tion disponibles pour un cursus donné4. La création d’un programme répond à la nécessité de fournir aux élèves une feuille de route de ce qu’ils peuvent espérer apprendre, ainsi qu’une idée précise de la manière dont leur appren- tissage sera organisé et structuré. Typiquement, un pro- gramme comporte une structure imbriquée, ce qui veut dire qu’il existe un plan d’ensemble contenant plusieurs parties interconnectées. Le présent programme de référence d’EMP des sous-offi- ciers est organisé et structuré de la manière suivante : Tout d’abord, le programme se base sur quatre niveaux de per- fectionnement professionnel (PP) des sous-officiers : Pri- maire ; Intermédiaire ; Avancé ; CSEL (Command Senior Enlisted Leader). Tous les niveaux de PP , à l’exception du niveau CSEL, sont uploads/Management/ non-comm-officer-fre.pdf