Objet & Communication Introduction Entre les humains se trouvent des objets qui

Objet & Communication Introduction Entre les humains se trouvent des objets qui interfèrent, fabriqués pour la plupart par des mains ou des concepts humains. Les objets sont des facteurs de modification de la communication. Chaque objet véhicule un message de communication différent, à nous et surtout dans notre lien à autrui. Ce monde des objets interfère partout. L’objectif de ce cours est de nous faire prendre conscience de notre interaction avec les objets du quotidien, à travers 2 grands chapitres : ► La communication par l’objet ► La communication par le corps, qui est de plus en plus objectivisé Definition Objet : un objet est une chose qui a une fonction. Ex : un galet devient un objet et perd son statut de chose dès lors qu’on en fait un presse-papier. L’objet constitue un mode de contact à part entière. Le monde des objets a une histoire : en effet, les objets ne sont pas les mêmes à travers le temps (sauf pour certains qui n’ont jamais changé : les objets de la terre, de l’eau, du feu). Le grand développement des objets apparaît avec la 2nde moitié du 19e s et la révolution industrielle qui amène la reproduction des objets. En effet la bourgeoisie voit le jour avec la RI. Avant la société était construite sur le schéma : Paysans > Commerçants > Noblesse. Mais à trop gagner d’argent, la noblesse en vient à acheter beaucoup d’objets « inutiles » : ainsi apparaissent les « objets différenciateurs », qui sont là pour montrer la différence sociale. Théorie de VEBLEN Théorie de Théodore VEBLEN, auteur de la théorie de la classe de loisir » en 1899. 1- Classe dominante ou Possédante, qui crée un certain nombre d’apparences, des indices, des modèles. 2- Classe Moyenne, qui va tenter de s’approprier ces modèles. 3- Classe Inférieure (sans argent), qui va aussi tenter de s’en approprier. Dès que le modèle est approprié par toutes les classes, elle redéfinit de nouveaux modèles. Problème : dans la classe dominante certains critères de culture et de niveau intellectuel. Mais un objet (ex grosse chaîne en or) sera interprété différemment suivant le niveau intellectuel et la culture personnelle (« quel homme riche ! » ou « beurk ! Quel ringard ! »). De la même façon, le jean troué, marqueur de pauvreté, est devenu marqueur de richesse. Le modèle de Weblen s’adapte à tous les objets dont l’élément le plus indispensable au faire-valoir de l’homme, qui n’est pas vraiment un objet : la femme. Pendant des siècles, la femme a été le faire-valoir de l’homme, elle a été « objectivisée » et a porté et a présenté le statut de l’homme. Le monde des objets a pris une grande importance car il est lié à la société de consommation, apparue après la 2ème guerre mondiale. Aujourd’hui la consommation est devenue le 1er signe de richesse et d’existence. Ce foisonnement d’objets a un certain nombre de causes : ► Le développement de la tendance à la possession, et en particulier par la classe possédante. Aujourd’hui, il est de mise d’exhiber son portable lors d’un contact humain. Autrefois il s’agissait par exemple du frigo. ► Le développement de l’objet en série avec un degré d’identité et d’identification qui peut aller jusqu’à la normalisation. Tous les objets sont des objets sériés. Il y a 200 ans, tous les objets étaient uniques car fabriqués à la main. ► La communication ostentatoire : la communication par l’objet devient ostentatoire car elle est liée au statut social : Dis moi ce que tu consommes, je te dirai ce que tu possèdes et qui tu fréquentes. L’objet perd de plus en plus de sa finalité pour acquérir une notion de sociabilité. Avant, les objets avaient une valeur d’usage (un frigo servait à conserver au froid). L’objet est devenu un détecteur de communication, c’est un élément essentiel à la culture. Il est la concrétisation d’action de l’homme et il s’inscrit au rang des messages que l’environnement social envoie à l’individu et réciproquement. Maintenant on se touche par objet interposé. Principes : 1.Tout objet est porteur de formes. Ex : tout ce qui est carrosserie est lié au sexuel et au corps des femmes. Les réservoirs des motos sont glabés, pour cette même raison. Ainsi, les valeurs que l’on véhicule en chevauchant une moto de course ne sont les mêmes que celles qu’on véhicule sur un solex. Nos pulsions d’achat s’expliquent toutes. De la même façon, la forme des robinets est significative, et leur choix n’est pas anodin. L’élément indispensable est le mitigeur : autrefois en 2 pièces distinctes, les mitigeurs sont aujourd’hui incorporés à l’ensemble. Nous sommes sensibles au contact avec ce genre d’objets par le toucher et la vue. 2. Le rôle de l’objet dans le contact avec les autres : la culture d’objet. Tout objet est culturel : chaque objet se lit en fonction de se grille d’analyse culturelle et les objets du quotidien en font partie. On a ainsi des communautés identitaires d’objets. 3. L’objet comme contact humain interindividuel contemporain. Ex : l’objet « cadeau » : comment tout objet peut-il devenir un cadeau ? A qui fait-on des cadeaux et qui nous en fait ? Qu’en faisons-nous après ? 4. L’objet comme occasion de contact humain. Rappel : la consommation est une communication ostentatoire (Cf. Veblen) qui n’est là que pour faire office d’indicateur du statut social et donc de hiérarchisation des individus en fonction de leur consommation. L’objet a donc pour fonction de maintenir une certaine hiérarechie sociale : on est à 100% dans un système d’apparence et la consommation est alors envisagée comme un destin social affectant certains groupes sociaux. Le 2ème élément qui a évolué dans le temps est l’oisiveté. Autrefois si un homme avait de l’argent, il était hors de question que sa femme travaille. C’est ainsi que naît le phénomène de l’objet inutile, sans fonction propre. Le sommet de cette tendance est le gadget, où la fonction n’a plus aucun sens, si ce n’est montrer un goût pour un style particulier. Tous ces objets, avec ou sans fonction, ont une seule signification : ► Permettre de communiquer à autrui le rang socio/culturel. L’objet en devient même parfois un simulacre fonctionnel. Le statut de l’objet actuel se heurte à un impératif antagoniste : indiquer l’oisiveté et sa justification dans la chaîne du travail. Tout objet se doit de travailler, fonctionner, comme pour le disculper de tout signe de prestige dans la communication sociale. Un stylo Mt Blanc qui coûte la peau du cul peut être disculpé en disant « c’est juste pour écrire », au lieu de dire « c’est pour montrer que j’ai un gros mont blanc et plein de thunes ». Le discours fonctionnel peut ainsi servir d’alibi à la fonction distinctive. Les objets en viennent à jouer un jeu perpétuel dans la communication. L’objet fonctionnel fait semblant d’être décoratif et on lui ajoute de l’inutilité > c’est un jeu de faux-semblant. L’important est de savoir lire au-delà de l’évidence pratique et à travers une apparente spontanéité : pas de naturel, pas de hasard. Les objets ne satisfont pas les besoins mais sont un travail symbolique de production de symboles : on les fabrique ou on les utilise comme preuve de valeur. On ne consomme plus que le signe de l’apparence et la communication, c'est à dire qu’on supprime la consommation, qui est donc la fin de la jouissance car on passe au-delà de l’utile. La génération active des objets a disparu. Dans la base de l’économie classique c’est la terre qui produit la nourriture. Avec l’apparition du capitalisme c’est le capital qui est censé s’en charger, et c’est le capital qu’il faut produire. Puis c’est le capital qui fait produire le travail et qui devient une production, non plus une action. Avec la consommation on passe de « jouir » à « faire jouir » et il en est de même pour la communication. Dans les 2 cas, l’auxiliaire « faire » indique qu’il s’agit d’une opération et non d’une action. C’est pour ça qu’on associe des qualificatifs aux objets. On met tout en place pour communiquer avec autrui, et dans le fond, on finit par ne plus communiquer. Les gens se voient de moins en moins. La communication par l’environnement Si on part du principe que le statut social d’un individu ou d’une famille est déterminée d’après le standing des biens qu’il possède, on doit pouvoir mettre en place une analyse de l’environnement quotidien des individus : c’est ce qu’on appelle l’échelle du living-room. On tient compte de TOUT pour cette analyse (environnements architectural, décoratif, matériaux, couleurs, etc.). ► Très rapidement on va pouvoir établir des liens entre structure de communication et structure environnementale. Pb : il faut être capable d’analyser les cas, et différencier par exemple : - un homme qui mange par terre parce qu’il est pauvre. - un homme qui mange par terre parce qu’il trouve que c’est super fun et à la mode : c’est un des effets de uploads/Management/ objet-com.pdf

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  • Publié le Aoû 19, 2022
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